ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"11"> monder exactement des queues ou pédicules des feuilles; on a taché d'ailleurs de corriger ce mauvais effet en mêlant avec le séné diverses substances aromatiques, fortifiantes ou carminatives, comme le gingembre, le nard, l'anis, le fenouil, la coriandre, &c. On la fait infuser encore dans la décoction des fruits secs & sucrés, tels que les raisins secs, les figues, les jujubes, les dattes, &c. ou de quelques racines sucrées où mucilagineuses, comme celles du polypode, de réglisse, de guimauve, tant pour châtrer sa trop grande activité, que pour masquer son mauvais goût. Voyez Correctif.

Certains sels, soit alkalis, soit neutres, tels que le sel de tartre, le nitre, le sel végétal, le sel de seignette, le tartre vitriolé, &c. dissous d'avance dans la liqueur destinée à tirer l'infusion du séné, sont regardés comme favorisant l'action menstruelle de cette liqueur, & comme corrigeant le principe du séné dont elle se charge. Ces deux effets de ces sels sont également peu constatés.

Dans un mémoire de l'académie royale des Sciences, année 1701, par M. Marchand, il est rapporté que les feuilles de la scrophulaire aquatique étant mêlées en partie égale avec le sené, & infusées ensemble, en corrigeoient le mauvais goût d'une maniere singuliere; cette espece de correction est cependant absolument hors d'usage.

C'est au contraire une pratique très - commune de mêler aux infusions de séné du jus de citron: cette infusion, destinée à être prise en plusieurs verres, & qui porte alors le nom de tisane royale, est ordinairement chargée d'une bonne quantité de jus de cltrons.

Il est observé que le séné est dangereux dans les maladies inflammatoires exquises, & sur - tout dans les hémorrhagies. Il est donc prudent de ne pas employer ce purgatif dans ces cas. On pense communément que les follicules de séné sont beaucoup plus foibles que les seuilles; & comme la plûpart des malades, & sur - sout dans les grandes villes, se font une espece de gloire d'être foibles & délicats, tout le monde veut être purgé avec des follicules; il seroit même malhonnête d'ordonner des feuilles de séné aux personnes d'un certain rang. Il y a peu d'inconvénient à se prêter à leur fantaisle sur ce point: les follicules sont réellement un peu moins actives que les seuilles, mais la différence n'est pas très - grande. Au reste les Medecins ont été divisés sur ce problème, savoir s'il falloit toujours présérer les feuilles de séné, ou bien les follicules.

Les follicules ont eu des partisans d'un grand nom, tels que Sérapion, Mesué, Actuarius, Fernel, &c. Geofiroi dit que tous les médecins de son tems étoient décidés pour les feuilles: le tour des follicules est revenu depuis.

Le séné entre dans le sirop de pommes composé, dans celui de roses pâles composé; l'extrait panchymagogue, le lénitif, le catholicum, la confection hamech, les pilules sine quibus, la poudre purgative contre la goutte, &c. (b)

SÉNÉCHAL (Page 15:11)

SÉNÉCHAL, s. m. (Gram. & Jurisprud.) seniscaleus, senescaleus, senescallus dapifer, estun officier dont les fonctions ont été différentes selon les tems.

Il paroît que dans l'origine c'étoit le plus ancien officier d'une maison, lequel en avoit le gouvernement.

Il y en avoit non - seulement chez les rois & les grands, mais même chez les particuliers.

Mais on distinguoit deux sortes de sénéchaux, les petits ou communs, & les grands.

Les premiers étoient ceux qui avoient l'intendance de la maison de quelque particulier.

Les grands sénéchaux étoient ceux qui étoient chez les princes, ils avoient l'intendance de leur maison en général, & singulierement de leur table; ce qui leurfit donner le titre de dapifer: ils étoient à cet égard ce que l'on appelle aujourd'hui grand maître de la maison chez les princes, ou maître d'hôtel chez les autres seigneurs: mais les grands sénéchaux ne portoient les plats que dans les grandes cérémonies, comme au couronnement du roi, ou aux cours plénieres; & hors ces cas, cette fonction étoit laissée aux sénéchaux ordinaires.

Le grand sénéchal ne portoit même que le premier plat; & l'on voit en plusieurs occasions qu'il servoit à cheval: l'intendance qu'ils avoient de la maison du prince comprenoit l'administration des finances, ce qui les rendoit comptables.

Ils avoient en outre le commandement des armées, & c'étoient eux qui portoient à l'armée & dans les combats la banniere du roi, ce qui rendoit cette place fort considérable.

Sous la premiere race de nos rois, les sénéchaux étoient du nombre des grands du royaume; ils assistoient aux plaids du roi, & souscrivoient les chartes qu'il donnoit. On trouve des exemples qu'il y en avoit quelquefois deux en même tems.

Il y en avoit aussi sous la seconde & la troisieme race de nos rois. Ils sont nommés dans les actes après le comte ou maire du palais, & avant tous les autres grands officiers.

La dignité de maire du palais ayant été éteinte, celle de grand - sénéchal de France prit la place. Ce grand - sénéchal avoit sous lui un autre sénéchal, qu'on appelloit simplement sénéchal de France. Le dernier qui remplit la place de grand - sénéchal fut Thibaut dit le Bon, comte de Blois & de Chartres sous Louis VII. il mourut en 1191.

Toutes les chartes données par nos rois jusqu'en 1262 sont mention qu'il n'y avoit point de grand sénéchal, dapifero nullo, comme si cette charge n'eût pas encore été éteinte, mais seulement vacante, quoi qu'il en soit, celle de grand - maître de la maison du roi paroît lui avoir succédé.

Enfin l'une des principales fonctions du grand - sénéchal étoit celle de rendre la justice aux sujets du prince, & en cette qualité il étoit préposé au - dessus de tous les autres juges.

Les souverains qui possédoient les provinces de droit écrit avoient chacun leur sénéchal; celui d'Aquitaine avoit sous lui trois sous - sénéchaux, qui étoient ceux de Saintonge, de Quercy & du Limosin.

Lorsque ces provinces ont été réunies à la couronne, leur premier officier de justice a conservé le titre de sénéchal; au - lieu que dans les pays de coutume nos rois ont établi des baillifs, dont la fonction répond à celle de sénéchal.

Quelques - uns prétendent que les sénéchaux de province & les baillis n'étoient au commencement que de simples commissaires que le roi envoyoit dans les provinces, pour voir si la justice étoit bien rendue par les prevôts, vicomtes & viguiers. Quoi qu'il en soit, sous la troisieme race ils étoient érigés en titre d'osfice; & depuis Louis XI. n'étant plus révocables, ils travaillerent à se rendre héréditaires.

Ils ont toujours été officiers d'épée, & ont, comme les baillis d'épée, le commandement des armes; mais on ne leur a laissé que la conduite du ban & de l'arriere - ban, on leur a aussi ôté le maniement des finances, on leur a aussi donné des lieutenans de robe longue, pour rendre la justice en leur nom. Ils choisissoient eux - mêmes ces lieutenans jusqu'en 1491; présentement il ne leur reste plus de même qu'aux baillis, que la séance à l'audience & l'honneur que les sentences & contrats passés sous le scel de la sénéchaussée sont intitulés de leur nom.

Les comtes d'Anjou, les ducs de Normandie & [p. 12] d'Aquitaine, & autres grands seigneurs, ont aussi eu leurs sénéchaux; cette place étoit même héréditaire dans certaines familles nobles. Voyez le recueil des ordonnances de la troisieme race, l'édit de Cremieu, celui de Crepy, Joly, Loyseau, le glossaire de Ducange, & les mots Baillis, Bailliage. (A)

Sénéchal au duc (Page 15:12)

Sénéchal au duc, (Hist. mod.) c'étoit un grand officier créé par les ducs de Normandie, qui jugeoit les affaires pendant la cessation de l'échiquier. Il revoyoit les jugemens rendus par les baillis, & pouvoit les réformer. Il avoit soin de maintenir l'exercice de la justice & des lois par toute la province de Normandie. Par les lettres qui rendirent l'échiquier fixe & perpetuel sous Louis XII. en 1499, il est porté qu'arrivant le décès du grand - sénéchal de Brezé, cette charge demeureroit éteinte, & que sa jurisdiction seroit abolie. Supp. de Moréri, tome II.

Sénéchal d'Angleterre (Page 15:12)

Sénéchal d'Angleterre, (Hist. d'Angleterre.) le grand - sénéchal d'Angleterre étoit autrefois le premier officier de la couronne; mais cette charge fut supprimée par Henri IV. parce qu'il en trouva l'autorité trop dangereuse. Aujourd'hui l'on en crée un nouveau ou quand il faut couronner le roi, ou quand il s'agit de juger un pair du royaume accusé de crime capital. (D. J.)

SÉNÉCHAUSSÉE (Page 15:12)

SÉNÉCHAUSSÉE, s. m. (Jurisprud.) est la jurisdiction du sénéchal, l'étendue de cette jurisdiction.

Il y a des sénéchaussées royales & des sénéchaussées seigneuriales: ces deux sortes de sénéchaussées sont réglées comme les bailliages. Voyez Bailliage. (A)

SÉNÉCHAUX (Page 15:12)

SÉNÉCHAUX, (Hist. mod.) en France officiers qui avoient autrefois une très - grande autorité, puisqu'elle s'étendoit sur les lois, les armes & les finances. Les ducs s'étant emparés du pouvoir d'administrer la justice, & ne voulant pas l'exercer en personne, établirent des officiers pour la rendre en leur nom & sous leur autorité: ils les appelloient baillis en certains lieux, & en d'autres sénéchaux. Mais lorsque les rois de la troisieme race commencerent à réunir à la couronne les villes qui en avoient été démembrées, particulierement du tems de Hugues Capet, ils attribuerent aux juges ordinaires, c'est - à - dire aux baillis & aux sénéchaux la connoissance des cas royaux & des causes d'appel du territoire des comtes. Sous la seconde race, c'étoient des commissaires ou missi dominici, que les vieux historiens appellent messagers, qui jugeoient ces causes d'appel dévolues au roi. Ainsi ces baillis & sénéchaux, sous la troisieme race, furent revêtus non - seulement du pouvoir des commissaires royaux ou missi dominici, mais ils succéderent en quelque sorte à toute l'autorité des ducs & des comtes, ensorte qu'ils avoient l'administration de la justice, des armes & des finances. Ils jugeoient en dernier ressort, ce qui a duré jusqu'au tems où le parlement fut rendu sédentaire sous Philippe le Bel. Avant cela, on ne remarque aucun arrêt rendu sur des appellations des jugemens prononcés par les baillis ou sénéchaux: mais toutes les charges étant devenues perpétuelles par l'ordonnance de Louis XI. les baillis & sénéchaux non - contens de n'être plus révocables, tâcherent encore de devenir héréditaires. C'est pourquoi les rois appréhendant qu'ils n'usurpassent l'autorité souveraine, comme avoient fait les ducs & les comtes, leur ôterent d'abord le maniement des finances, & ensuite le commandement des armes en établissant des gouverneurs. On leur laissa seulement la conduite de l'arriere - ban, pour marque de leur ancien pouvoir. Il ne leur reste que la simple séance à l'audience, & l'honneur que les sentences & contrats sont intitulés en leur nom. Lorsque le sénéchal est présent, son lieutenant prononce, monsieur dit, & lorsqu'il est absent, nous disons. La plûpart des sénéchaussées ont été réunies successivement à la couronne. Les pre<cb-> miers rois de la troisieme race n'avoient même conservé sous ce titre que Paris, la Beauce, la Sologne, la Picardie, & une partie de la Bourgogne. Le sénéchal de Bourdeaux est grand - sénéchal de Guyenne. La Provence est divisée en neuf sénéchaussées sous un grand - sénéchal. Il y a un sénéchal particulier dans chaque sénéchaussée. François de Roye, in tract. de missi dominici; Piganiol de la Force, nouv. descripde la France; supplém. de Moréri, tome II.

SENEçON (Page 15:12)

SENEçON, s. m. senecio, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleurs en fleurons profondément découpés, portés sur un embryon, & soutenus par un calice d'une seule feuille, qui est d'abord cylindrique & découpé en plusieurs parties, & qui prend ensuite une forme conique. L'embryon devient dans la suite une semence garnie d'une aigrette; alors le calice est communément replié en - dessous. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Entre les quatre especes de ce genre de plante, la petite est connue de tout le monde; c'est le senecio minor vulgaris C. B. P. 131. I. R. H. 456. en anglois, the common small groundsel.

Cette plante a une petite racine fibrée, blanchâtre; elle pousse même une ou plusieurs tiges à la hauteur d'environ un pié, rondes, cannelées, creuses en - dedans, quelquefois rougeâtres, rameuses, velues dans de certains endroits exposés au soleil, chargées de feuilles oblongues d'un verd obscur, découpées, dentelées, rangées alternativement, attachées par une base assez large sans queues, & terminées par une pointe obtuse. Les sommités de la tige & des rameaux portent des fleurs en bouquets, composées chacune de plusieurs fleurons jaunes, disposés en étoile, & soutenues par un calice d'une seule piece, avec cinq petites étamines à sommets cylindriques dans leur milieu. Après que leurs fleurs sont tombées, il leur succede plusieurs graines ovales, couronnées d'aigrettes longues, qui forment toutes ensemble une tête blanche.

Cette plante croît par - tout dans les champs, le long des chemins, dans les vignes, dans les jardins, aux endroits sablonneux & exposés au soleil; elle se reproduit continuellement, & reste verte toute l'année: elle fleurit dans toutes les saisons, même en hiver, & est déja vieille au printems. (D. J.)

Seneçon (Page 15:12)

Seneçon, (Mat. méd.) cette plante est fort peu usitée interieurement; plusieurs auteurs assûrent pourtant que sa décoction purge légerement, & même qu'elle fait vomir. Mais encore un coup, le seneçon est absolument inusité pour l'intérieur.

Son usage le plus ordinaire est d'entrer, & même assez mal - à - propos, dans la décoction pour les clisteres appellés émolliens; car le seneçon ne peut pas être proprement appellé émollient. Voyez Emollient.

On le fait entrer aussi quelquefois dans les cataplasmes résolutifs & maturatifs; mais il possede la vertu résolutive dans un degré assez foible. (b)

SENÉE (Page 15:12)

SENÉE, adj. (Gram. & Littér.) rime senée, terme de l'ancienne poésie françoise; c'est une sorte d'acrostiche, où tous les mots commencent par une même lettre, ardeur, amour, adorable, angelique. Diction. de Trévoux.

SENEF ou SENEFFE (Page 15:12)

SENEF ou SENEFFE, (Géog. mod.) village des Pays - bas dans le Brabant, à deux petites lieues de Nivelle vers le midi. Ce village est célebre par la bataille qui s'y donna le 11 Août 1674, entre M. le prince de Condé & le prince d'Orange, depuis roi d'Angleterre. Cette bataille fut affreuse, ou plutôt ce fut l'assemblage de plusieurs grands combats. On rapporte qu'il y eut environ 27000 corps d'enterrés dans un espace de deux lieues. Les François se vanterent de la victoire, parce que le champ de bataille leur resta; mais les alliés prirent dans cette campa<pb->

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