ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"934"> lant l'arbre d'un engin, sert avec deux liens à en porter le fauconneau. (D. J.)

Sellette (Page 14:934)

Sellette, terme de Charron, c'est une piece de bois d'environ trois piés & demi de long, sur un pié d'épaisseur & autant de hauteur. A la face dessous, il y a une encassure, dans laquelle on met l'essieu des petites roues, & on l'y assujettit avec des échantigneuls. Voyez les fig. Pl. du Charron.

Sellette (Page 14:934)

Sellette de Vannier, (établi de Vannier.) les Vanniers donnent ce nom à une espece d'instrument ou d'établi dont ils se servent pour tourner les paniers. Il est fait d'une forte planche de bois de chêne, longue de deux piés & d'un pié de large, soutenue dans sa longueur, mais d'un seul côté, de deux petits piés aussi de bois, de deux ou trois pouces de haut seulement, ensorte que la sellette va en penchant sur le devant. L'ouvrier qui travaille se tient derriere assis ou à genoux sur le grand établi de l'attelier. Savary. (D. J.)

SELLIER (Page 14:934)

SELLIER, s. m. (Maréchal.) ouvrier qui fait & vend des selles. Il y a deux corps de maîtres Selliers à Paris; les Selliers - Bourreliers & les Selliers - Lormiers - Carrossiers, dont les uns font des harnois & des selles, & les autres, outre les selles, font des carrosses.

Les anciens statuts des Selliers - Lormiers - Carrossiers de la ville, fauxbourgs & banlieue de Paris sont les mêmes que ceux des Eperonniers, dont les Selliers se sont séparés vers le milieu du dix - septieme siecle. Voyez Eperonnier.

Ils furent réformés & confirmés par lettres - patentes d'Henri III. données au mois de Février 1577, & encore depuis par celle d'Henri IV. du mois de Novembre 1595. Les grands changemens arrivés dans le métier de carrossier, à cause des nouveaux ouvrages inventés depuis près d'un siecle pour la commodité publique, firent penser aux maîtres de cette communauté, sous le regne de Louis XIV. de dresser des statuts plus conformes à l'usage moderne, ce qu'ils firent en cinquante - cinq articles, sur lesquels ils obtinrent des lettres en date du mois de Juin 1650: mais ne les ayant point encore trouvés dans leur perfection, & les ayant de nouveau réformés & réduits en quarante - huit articles, ils furent vûs & approuvés par le lieutenant de police & procureur du roi du châtelet le 6 Juin 1678, autorisés par lettres patentes du mois de Septembre de la même année, & enregistrés au parlement le 20 Janvier 1679.

Les nouveaux statuts contiennent non - seulement ce qui est de la discipline de cette communauté, mais ils entrent aussi dans un grand détail de tous les ouvrages & marchandises, qu'il est loisible aux maîtres Selliers de fabriquer & de vendre.

Pour ce qui est de la discipline, elle est confiée à quatre jurés qui ont aussi le nom de gardes, de deux desquels l'élection se fait tous les ans le lendemain de la translation de S. Eloi, patron de la communauté.

Aucun ne peut être élu juré qu'il n'ait pour le moins dix ans de maîtrise & d'établissement en boutique. Les visites des jurés se font de deux en deux mois; mais les anciens bacheliers qui ont passé par la jurande, & leurs veuves, si elles tiennent boutique, ne payent point le droit dû pour la visite.

Les apprentis, dont chaque maître ne peut avoir qu'un à la fois, doivent être engagés pour six ans, permis pourtant d'engager un second après les quatre premieres années de l'apprentissage du premier.

Nul apprenti ne peut être maître qu'après avoir encore servi quatre autres années de compagnon, & avoir fait chef - d'oeuvre. Pour les fils des maîtres, ils ne sont obligés qu'à une expérience. Le chef - d'oeuvre des uns est de charpenter de leurs mains & en présence des jurés un arçon à corps, & de le garnir d'armures devant & derriere. L'expérience des au<cb-> tres est seulement de garnir une selle rase.

Les ouvrages & marchandises que les maîtres de cette communauté peuvent fabriquer & vendre, & qui sont interdits aux autres, sont les coches, chars, chariots & caleches garnies & couvertes, tant en - dedans qu'en - dehors, de telles étoffes qu'il leur est ordonné ou qu'ils jugent à propos, montées ou non sur leur train, dont ils peuvent couvrir les harnois, supervues, chaînettes, courroies, &c. des litieres ordinaires, litieres à bras & bricolles, avec les selles & les harnois qui leur servent; enfin toute autre voiture portante & roulante; toutes sortes de coussinets de bosse, garnis de leur valisson, coussinets de trousse, malles, porte - manteaux, tant de cuir que de drap, poches grandes & petites à porter hardes, argent ou vaisselle; toutes sortes de couvertures de drap, de cuir, toile cirée, treillis, &c. tant pour chevaux de carrosses que de selle, chariots, fourgons, &c. fourreaux de pistolets, chaperons, bourses, faux - fourreaux, housses de toutes façons, caparassons brodés ou non - brodés, bats françois & autres pour mulets & chevaux; selles de toutes sortes à piquer à la hollandoise, selles rases à l'angloise & selles à femmes. Il leur appartient aussi de faire toutes sortes de couvertures de chevaux, de mulets, d'impériales de carrosse & de sieges de cocher, de telle richesse & avec tels ornemens & broderies qu'il est nécessaire pour les entrées & autres cérémonies, & pareillement toutes banderoles de tymbales, guidons & étendarts, même de fournir les chariots des pompes funebres, avec les couvertures de velours croisés de drap d'argent ou autres étoffes, tant pour le chariot & le cercueil que pour les chevaux. Enfin il leur est permis de faire & vendre tous les ouvrages de lormerie, ferrerie & non autres, comme filets, mastigadous, cavessons, cavessines, lunettes, mords, étriers, &c. éperons ou simples ou garnis d'or & d'argent, &c.

Le métier des Selliers - Lormiers ayant beaucoup de connexité avec celui des Coffretiers - Malletiers, l'article 32. des statuts des premiers veut que les jurés Coffretiers n'ordonnent aucun chef - d'oeuvre ou expérience, même n'aillent en visite, & ne fassent aucune saisie s'ils ne sont accompagnés des jurés Selliers<-> Lormiers; & par l'article 33. il est permis à ceux - ci de travailler & tenir boutique ouverte à Paris de coffretier - malletier, en faisant seulement une expérience ordonnée par leurs propres jurés, mais en présence des jurés coffretiers mandés en la chambre de la communauté des Selliers.

SELMAZ (Page 14:934)

SELMAZ, (Géog. mod.) ville de Perse dans l'Azerbijane. Long. selon M. Petit de la Croix, 82. lat. 3. 20. (D. J.)

SELNE, la (Page 14:934)

SELNE, la, ou SELUNE, (Géog. mod.) petite riviere de France en Normandie, au diocèse d'Avranches; elle se rend dans la mer proche le mont S. Michel, après dix lieues de cours. (D. J.)

SÉLORICO (Page 14:934)

SÉLORICO ou CÉLORICO, (Géog. mod.) petite ville de Portugal, dans la province de Beyra, près du Mondégo, au sud - est de Viseu, avec une forteresse. Ses environs sont fertiles en vins & en fruits. Long. 10. 18. latit. 40. 26. (D. J.)

SELSEY (Page 14:934)

SELSEY, (Géog. mod.) presqu'île d'Angleterre au comté de Sussex. Il n'y a aujourd'hui que des villages dans cette presqu'île, mais il y avoit autrefois une ville florissante de même nom qui a été submergée, & son évêché transféré à Chichester. (D. J.)

SELTZ (Page 14:934)

SELTZ, (Géog. mod.) dans les chartes Saletioe, petite ville de France dans l'Alsace, au diocèse de Spire, sur les bords du Rhin, près du Fort - Louis, & à trois lieues au levant d'Haguenau. Elle a beaucoup souffert dans les différentes guerres. Longit. 25. 26. latit. 48. 46. (D. J.)

SELTZBACH (Page 14:934)

SELTZBACH, (Géog. mod.) riviere de France [p. 935] dans l'Alsace; elle prend sa source au mont de Vosge & se jette dans le Rhin, près de la ville de Seltz. (D. J.)

SELVE, pointe de la (Page 14:935)

SELVE, pointe de la, (Géog. mod.) pointe qui est avancée dans la mer Méditerranée, environ à 7 milles à l'ouest - nord - ouest du cap de Créaux. La rade de la Selve est assez grande pour que les galeres y puissent mouiller au besoin, c'est - à - dire lorsqu'on ne peut doubler le cap de Créaux; ainsi ce lieu n'est propre que dans une extrème nécessité. (D. J.)

SELWOOD (Page 14:935)

SELWOOD, (Géog. mod.) forêt d'Angleterre dans Sommersetshire & dans les montagnes de Mendip. Cette forêt est d'une grande étendue le long des frontieres orientales de la province. Dans l'endroit où elle se termine au nord, on voit un bourg qui empruntant son nom de la forêt & de la riviere de Frome, qui le c@toye & qui le mouille, s'appelle Frome - Selwood. On y fait un assez grand commerce de laine. Au - delà de ce bourg, la Frome ne voit rien de considérable. (D. J.)

SELYMBRIA (Page 14:935)

SELYMBRIA, (Géog. anc.) ville de Thrace, selon Pomponius Mela, l. II. c. ij. Pline, l. IV. c. xj. & le périple de Scylax; mais Strabon, Hérodote & Ptolomée écrivent Selybria. Anciennement on l'appelloit simplement Selyn; dans la suite, on y ajouta le mot bria, qui, dans la langue des Thraces, signifie ville; c'est aujourd'hui Sélivrée. (D. J.)

SEMACHIDOE (Page 14:935)

SEMACHIDOE, (Géog. anc.) municipe de l'Attique dans la tribu Antiochide, selon Etienne le géographe & Hésichius. M. Spon, lisle de l'Attique, remarque que ce municipe prenoit son nom de Sémachus, dont les filles avoient reçu Bacchus dans leur logis, d'où leur fut accordé le privilege que les prêtres de ce dieu fussent choisis dans leurs descendans.

On trouve à Eléusine, dans l'église d'Agios Georgios, une inscription greque, dont voici la traduction: « Le sénat de l'Aréopage & le peuple ont consacré Nicostrate, fille de ..... initiée aux mysteres du foyer sacré des déesses Cérès & Proserpine, son tuteur Caïus Casius de Semachidoe, ayant eu soin de cette consécration ». (D. J.)

SEMAILLE (Page 14:935)

SEMAILLE, s. f. (Econ. rusliq.) voyez Semence & Semer.

SEMAINE (Page 14:935)

SEMAINE, s. f. (Chronolog.) c'est un tems composé de sept jours. Dion Cassius, dans son Hist. rom. liv. XXXVII. prétend que les Egyptiens ont été les premiers qui ont divisé le tems en semaines; que les sept planetes leur avoient fourni cette idée, & qu'ils en avoient tiré les sept noms de la semaine. En cela du - moins les anciens n'ont pas suivi dans leur ordre la disposition des orbes de planetes: car cet ordre est Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure & la Lune. Ils auroient donc dû ranger les jours de la semaine par samedi, jeudi, mardi, dimanche, vendredi, mercredi & lundi. Il n'est pas aisé de découvrir la raison qui a donné lieu à ce dérangement; voici celle qu'on apporte d'ordinaire.

On dit que les anciens ayant soumis les jours, & les heures même de chaque jour à quelques planetes dominantes, il est croyable que le jour prenoit le nom de la planete qui commandoit à la premiere heure. Ainsi on a pu appeller le jour de Saturne qui est notre samedi, celui dont la premiere heure étoit sous le commandement de Saturne. La seconde heure étoit pour Jupiter qui suit immédiatement Saturne; la troisieme pour Mars; la quatrieme pour le Soleil; la cinquieme pour Vénus; la sixieme pour Mercure; & la septiéme pour la Lune. Après quoi la huitieme retournoit sous l'autorité de Saturne; & suivant le même ordre, il avoit encore la quinzieme & la vingt - deuxieme; la vingt - troisieme étoit par conséquent sous Jupiter; & la vingt - quatrieme, c'est - à - dire, la derniere de ce jour sous la dénomination de Mars: de cette maniere que la premiere heure du jour suivant tomboit sous celle du Soleil, qui donnoit par conséquent son nom à ce second jour. En suivant le même ordre, la huitieme, la quinzieme & la vingt - deuxieme appartenoient toutes au Soleil, la vingt - troisieme à Vénus, & la derniere à Mercure: par conséquent la premiere du troisieme jour appartenoit à la Lune; & on appelloit ce jour à cause de cela, jour de la Lune. On trouve par cet arrangement la naissance & la suite nécessaire de ces noms des jours de la semaine; c'est - à - dire, pourquoi le jour du Soleil qui est le dimanche, vient après celui de Saturne qui est le samcdi, le jour de la Lune, après celui du Soleil, ou le lundi après le dimanche; celui de Mars après celui de la Lune, ou le mardi après le lundi, &c. jusqu'au samedi. On trouvera de plus grands détails dans l'hist. du calendr. rom. par M. Blondel.

Les ecclésiastiques romains donnent le nom de férie, ferioe, à tous les jours de la semaine, en comptant depuis le dimanche qu'ils appellent feria prima. Les Maures, les Arabes, les Syriens, & les Perses chrétiens appellent sabbat tous les jours de la semaine; mais ce nom de sabbat n'est consacré qu'au samedi par les Juifs. (D. J.)

Semaine (Page 14:935)

Semaine, (Critiq. sacr.) espace de sept jours qui recommencent successivement. Cette maniere de compter le tems est venue des Juifs qui le septieme jour observoient le sabbat, c'est - à - dire, le jour du repos, conformément à la loi de Moïse. Ils avoient trois sortes de semaines: des semaines de jours, qui se comptoient d'un sabbat à l'autre; des semaines d'années, qui se comptoient d'une année sabbatique à l'autre; & enfin des semaines de sept fois sept années, ou de quarante - neuf ans, qui se comptoient d'un jubilé à l'autre. (D. J.)

Semaines de Daniel (Page 14:935)

Semaines de Daniel, (Crit. sacr.) les soixante & dix semaines de Daniel, sont cette fameuse prophétie concernant la venue du Messie, qu'on lit au chap. ix. de ses révélations, vers. 24. 25. 26. 27.

Les commentateurs les plus habiles ont travaillé à justifier le rapport qu'a cet oracle à notre Sauveur. On peut les consulter les unes & les autres sur cette matiere: car il n'est pas possible d'entrer dans le détail de leurs explications; c'est assez d'observer qu'ils s'accordent ensemble à reconnoître, 1°. que cette prophétie regarde particulierement les Juifs; 2°. que les 70 semaines sont des semaines d'année, c'est - à - dire que chaque semaine de cette prophétie contient sept ans, & que les 70 semaines font ensemble quatre cens quatre - vingt - dix ans, au bout desquelles les Juifs ne devoient plus être le peuple de Dieu dans un sens particulier, ni Jérusalem la ville sainte.

Mais les mêmes commentateurs de l'Ecriture different sur la fixation du commencement & de la fin de ces 70 semaines du prophete. Les uns en prennent la date à la commission d'Esdras de réformer l'église & l'état, commission qui tombe à la septieme année du regne d'Artaxercès - longue - main. D'autres font commencer les semaines de Daniel à la vingtieme année du regne de ce même prince qui permet à Néhémie de rétablir les murs de Jérusalem. D'autres portent cette date à l'édit accordé aux Juifs par Darius - Histaspes, l'an iv. de son regne, de rebâtir le temple. Ces trois hypothèses sont les plus suivies, & renferment néanmoins chacune de grandes difficultés pour l'application des détails qui d'ailleurs sont contenus dans la prophétie en termes assez obscurs.

Aussi les peres de l'Eglise ont échoué dans leur explication des semaines de Daniel, témoin Tertullien lui - même. Il prend pour époque des 70 semaines la premiere année de Darius; & en calculant les regnes suivans, il trouve que Jesus - Christ est né soixante - deux semaines & demie accomplies l'an 41

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