ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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L'arbre qui donne ce bois s'appelle arbor Americana
Coatli. M. Tournefort en donne la description suivante.
Il a la substance & la grandeur du poirier; les
feuilles disposées alternativement sur les rameaux de
l> forme de celles du pois chiche, mais plus épaisses,
sans découpures, longues d'un demi - pouce, larges
de quatre lignes, d'un verd brun, parsemées d'un
duvet fort doux, reluisantes en dessous où ce duvet
est argenté, avec une nervure assez grosse; la fleur
attachée au bout des rameaux. Hernandès dit qu'elle
est d'un jaune pâle, petite, longue, & disposée en
épi, & que son calice est d'une piece, partagé en
cinq quartiers, semblable à une corbeille, & couvert
d'un duvet roux. Cet arbre croît dans la nouvelle
Espagne.
On recommande l'usage de ce bois pour les maladies
des reins & la difficulté d'uriner. On le coupe
par petites lames, qu'on fait macérer dans de l'eau:
cette eau acquiert au bout d'une demi - heure la couleur
d'un bleu clair; on la boit; on en ajoûte de nouvelle,
qu'on prend encore, & l'on continue jusqu'à
ce que le bois ne colore plus.
Les uns prennent un verre de cette teinture tous
les matins; d'autres la mêlent avec du vin: quelques-uns
en ont été soulagés dans la gravelle, & autres
maladies relatives aux reins & à la vessie.
Bois puant
(Page 2:309)
Bois puant, (Hist. nat.) anagyris, genre de
plante à fleur papilionacée, dont la feuille supérieure
est beaucoup plus courte que les autres. Lorsque
cette fleur est passée, le pistil qui sort du calice devient
une silique semblable à celle du haricot, qui
renferme des semences qui ont ordinairement la figure
d'un petit rein. Ajoûtez au caractere de ce genre,
que ses especes ont les feuilles trois à trois sur un
seul pédicule. Tournefort, Inst. rei herb. V. Plante.
(I)
Bois rouge
(Page 2:309)
Bois rouge ou Bois de sang, (Hist. nat.) c'est
le bois d'un arbre qui croît en Amérique près du golfe
de Nicaragua; il est d'un très - beau rouge: on s'en
sert dans la teinture. Il se vend fort cher.
Différentes acceptions du terme bois dans les Arts
méchaniques.
Bois de grille
(Page 2:309)
Bois de grille, partie du métier à travailler les
bas, sur laquelle les ressorts de grille sont disposés
perpen diculairement. Voyez Bas.
Bois
(Page 2:309)
Bois de moule servant à fondre les caracteres d'Imprimerie; ce sont deux morceaux de bois taillés suivant
la figure du moule, dont l'un est à la piece de dessus,
& l'autre à la piece de dessous: ils servent à tenir le
moule, l'ouvrir, & le fermer sans se brûler au fer
qui est échauffé par le métal fondu que l'on jette continuellement
dedans. Voyez A & B fig. 1. Pl. II. du
Fondeur de caracteres d'Imprimerie, & les figures 2. &
3 de la même planche.
Bois
(Page 2:309)
Bois, en terme de Lapidaire, est un gros cylindre
court & percé de part en part, qui s'emmanche dans
le clou ou cheville de la table, placé à côté de la
roue, près duquel l'ouvrier appuie sa main pour
être plus sûr, & dans lequel il fourre un bout de son
bâton à cimenter, afin que la pression de la pierre sur
la roue soit égale. Voyez la fig. 7. Pl. du Lapidaire.
16 est le trou dans lequel entre le bout du bâton à
ciment, comme la fig. 6 le représente; 1, le bois;
rs, le clou ou cheville fixée par sa partie inférieure
dans la table ou établi; 12, la place de l'ouvrier qui
presse sur le bâton à ciment, à l'extrémité duquel la
pierre est montée; 14, la meule.
Bois
(Page 2:309)
Bois de têtes, Bois de fonds: les Imprimeurs nomment
ainsi certains morceaux de bois de chêne, qui
entrent dans la composition d'une forme, lesquels
sont de diverses grandeurs, mais égaux dans leur
épaisseur, qui est réglée à sept à huit lignes, afin
qu'elle soit inférieure à la hauteur de la lettre, qui
est de dix à onze lignes. Ce sont ces différens mor<cb->
ceaux de bois qui déterminent la marge. Ils doivent
être plus ou moins grands, suivant le format de l'ouvrage
& la grandeur du papier. Voyez
Forme, Biseau, Coin . Voyez Pl. II. fig. 5. lettres h, i;
fig. 6. lettres h, i; fig. 7. lettres h, i, k, l; fig. 8.
lettres f, g, h, 1.
Bois
(Page 2:309)
Bois de raquette; c'est un tour de bois qui a un
manche de longueur médiocre, dont on fait avec de
la corde à boyau des raquettes à joüer à la paume.
Les bois de raquettes sont faits de branches de bois
de frêne fendues en deux.
Bois
(Page 2:309)
Bois, chez les Rubaniers, se dit de la petite bobine
qui porte l'or ou l'argent filé: il en po>e ordinairement
deux onces; & c'est lorsqu'il est chargé
qu'il est appellé bois, car il devient bobine lorsqu'il
est vuide.
Bois
(Page 2:309)
Bois à limer, chez les ouvriers en métaux & autres;
c'est un petit morceau de bois quarré qui se met dans
l'étau, & sur lequel on pose la piece que l'on tient
d'une main, soit avec les doigts, soit avec un étau
à main, soit avec une tenaille, & qu'on lime. On se
sert de ce bois pour appui, de peur que le fer de l'étau
ne gâte la forme de l'ouvrage à mesure qu'on
travaille. On fait à ce morceau de bois une entaille
qui sert de point d'appui à la piece.
Bois
(Page 2:309)
Bois de brosse, en terme de Vergettier; c'est une petite
planche mince de hêtre ou de noyer, percée à
distance égale pour recevoir les loquets.
Bois
(Page 2:309)
Bois d'un éventail, signifie les fleches & les maîtres
brins de bois, écaille, ivoire, ou autres matieres,
dont on se sert pour monter un éventail. Le bois
d'un éventail est composé de deux montans ou maîtres
brins, & de dix - huit ou vingt fleches, qui sont
collées par en - haut entre les deux feuilles, & joints
ensemble en - bas par un clou ou cheville de fer qui
les traverse, & qui est rivée des deux côtés. Voyez
Eventail, & la figure 24. Pl. de l'Eventailliste. Ce
sont les Tabletiers qui les fabriquent, & qui se servent
pour cet effet de limes, de scies, d'équerres,
de forets, &c.
Bois
(Page 2:309)
Bois de fusil ou Fût, terme d'Arquebusier; c'est un
morceau de bois de noyer ou de chêne sculpté, de
la hauteur de quatre piés, large, & un peu plat par
en - bas ou du côté de la crosse; par en - haut il est rond,
creusé en - dedans pour y placer le canon du fusil, à
peu - près de la même grosseur, de façon que le canon
y est à moitié enchâssé. Il y a par dessous une moulure
pour y placer la baguette, qui y est retenue par
les porte - baguettes: c'est sur ce bois que l'on monte
la platine, le canon, la plaque de couche, la sousgarde,
&c.
Il y a aussi des bois de fusils à deux coups, qui ne
different de celui - ci que parce qu'il est plus large,
& qu'il y a deux moulures pour y placer les deux
canons, deux entailles pour y placer les deux platines,
l'une à droite & l'une à gauche, & par - dessous
une seule entaille pour placer la baguette.
Bois
(Page 2:309)
Bois, au trictrac, se dit en général des dames
avec lesquelles on joüe au jeu. Voyez Dame & Trictrac.
Bois
(Page 2:309)
* Bois de vie, (Hist. eccl.) On nomme ainsi parmi
les Juifs deux perits bâtons, semblables à peu - près
à ceux des cartes géographiques roulées, par
où on prend le livre de la loi, afin de ne pas toucher
au livre même, qui est enveloppé dans une espece
de bande d'étoffe brodée à l'aiguille. Les Juifs
ont un respect superstitieux pour ce bois; ils le touchent
avec deux doigts seulement, qu'ils portent sur
le champ aux yeux, car ils s'imaginent que cet attouchement
leur a donné la qualité de fortifier la
vûe, de guérir du mal d'yeux, de rendre la santé,
& de faciliter les accouchemens des femmes enceintes: les femmes n'ont cependant pas le privilege de
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toucher les bois de vie; mais elles doivent se contenter
de les regarder de loin.
Bois sacrés
(Page 2:310)
* Bois sacrés, (Myth.) Les bois ont été les premiers
lieux destinés au culte des dieux. C'est dans le
creux des arbres & des antres, le silence des bois &
le fond des forêts, que se sont faits les premiers sacrifices.
La superstition aime les ténebres; elle éleva
dans des lieux écartés ses premiers autels. Quand elle
cut des temples dans le voisinage des villes, elle ne
négligea pas d'y jetter une sainte horreur, en les environnant
d'arbres épais. Ces forêts devinrent bientôt
aussi révérées que les temples mêmes. On s'y assembla;
on y célébra des jeux & des danses. Les
rameaux des arbres furent chargés d'offrandes; les
troncs sacrés aussi révérés que les prêtres; les feuilles
interrogées comme les dieux. Ce fut un sacrilége
d'arracher une branche. On conçoit combien ces
lieux deserts étoient favorables aux prodiges: aussi
s'y en faisoit - il beaucoup. Apollon avoit un bois à
Claros, où jamais aucun animal venimeux n'étoit
entré. Les cerfs des environs y trouvoient un refuge
assûré, quand ils étoient poursuivis. La vertu du dieu
repoussoit les chiens: ils aboyoient autour de son
bois, où les cerfs tranquilles broutoient. Esculape
avoit le sien près d'Epidaure: il étoit défendu d'y
laisser naître ou mourir personne. Le bois que Vulcain avoit au mont Ethna étoit gardé par des chiens
sacrés, qui flattoient de la queue ceux que la dévotion
y conduisoit, déchiroient ceux qui en approchoient
avec des mains impures, & éloignoient les
hommes & les femmes qui y cherchoient une retraite
ténébreuse. Les furies avoient à Rome un bois sacré.
BOIS
(Page 2:310)
BOIS LE - DUC, (Géog.) grande ville, bien fortifiée,
du Brabant Hollandois, dont elle est la capitale,
au confluent du Dommel & de l'Aa qui forment
la Dies, qui va se jetter dans la Meuse au fort
de Crevecoeur. Le pays qui en dépend s'appelle la
mairie de Bois - le - duc, qui se divise en quatre quartiers
ou districts.
BOISER
(Page 2:310)
* BOISER, v. act. terme de Menuiserie & d'Architecture; c'est couvrir les murs d'une chambre ou d'un
appartement d'ouvrages en bois assemblés, moulés,
sculptés, &c. Voyez Lambrisser & Décoration.
Les appartemens boisés sont moins froids en hyver
& plus sains en tout tems.
BOISSEAU
(Page 2:310)
BOISSEAU, s. m. (Comm.) mesure ronde de bois
ordinairement cintré par le haut d'un cercle de fer
appliqué en - dehors bord à bord du fût, avec une
tringle ou barre de fer qui le traverse par l'ouverture
d'en - haut dans sa ci> conférence, pour le lever plus
aisément. Il sert à mesurer les corps ou choses seches,
comme les grains, le froment, l'orge, l'avoine, &c.
les légumes secs, comme les pois, feves, lentilles,
&c. les graines, comme le chenevi, le millet; les
f>its secs, comme les navets, oignons, noix, châtaignes,
&c.
Du Cange fait venir ce mot de bussellus, bustellus,
ou bissellus, diminutif de buza, qui signifioit la même
chose dans la basse latinité: d'autres le font venir de
bussulus, qui signifie une urne dans laquelle on jettoit
les sorts. Ce mot semble être une corruption de buxulus.
A Paris le boisseau se divise en deux demi - boisseaux;
le demi - boisseau en deux quarts; le quart en deux demi - quarts; le demi - quart en deux litrons; & le litron
en deux demi - litrons. Par sentence du prevôt
des marchands de Paris, le boisseau doit avoir huit
pouces & deux lignes & demi de haut, & dix pouces
de diametre; le demi - boisseau six pouces cinq lignes
de haut, sur huit pouces de diametre; le quart
de boisseau doit avoir quatre pouces neuf lignes
de haut & six pouces neuf lignes de large; le demi-quart
quatre pouces trois lignes de haut, & cinq pouces
de diametre; le litron doit avoir trois pouces &
demi de haut, & trois pouces dix lignes de diametre;
& le demi - litron deux pouces dix lignes de haut, sur
trois pouces une ligne de large. Trois boisseaux font
un minot; six font une mine; douze un septier; &
cent quarante - quatre un muid. Voyez Muid.
La mesure du boisseau est différente dans les autres
parties de la France: quatorze boisseaux & un huitieme
d'Amboise & de Tours, font le septier de Paris;
vingt boisseaux d'Avignon font trois septiers de Paris; vingt boisseaux de Blois font un septier de Paris;
& il n'en faut que deux de Bordeaux pour faire la
même mesure; trente - deux boisseaux de la Rochelle
font dix - neuf septiers de Paris.
Les mesures d'avoine sont doubles de celles des
autres grains; de sorte que vingt - quatre boisseaux d'avoine
font un septier, & deux cents quarante - huit un
muid. On divise le boisseau d'avoine en quatre picotins,
& le picotin en deux demi - quarts, ou quatre
litrons. Quatre boisseaux de sel font un minot, & six
un septier. Huit boisseaux font un minot de charbon,
seize une mine, & trois cents vingt un muid. T>ois
boisseaux de chaux font un minot, & quarante - huit
minots font un muid.
Par un reglement d'Henri VII. le boisseau en Angleterre contient huit gallons de froment; le gallon huit
livres de froment à douze onces la livre; l'once vingt
sterlins; & le sterlin trente - deux grains de froment
qui croissent dans le milieu de l'épi. (G)
* Cette mesure est l'ouvrage principal du Boisselier: il est composé de morceaux de merrein assemblés
circulairement.
Boisseau
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* Boisseau, s. m. C'est un instrument a l'usage
des Boutonniers, de la même maniere que le coussin
est à l'usage des faiseuses de dentelle; avec cette
différence que le coussin est fait en demi - globe, ou
en globe tout entier, que l'ouvriere tient sur ses genoux,
& sur lequel ses fuseaux sont fixés, de maniere
que la poignée des fuseaux est tournée vers elle; &
le boisseau au contraire est la portion d'un cylindre
creux, coupé par la moitié, que l'ouvrier place sur
ses genoux, qui sont couverts de sa concavité. La
partie supérieure du boisseau est attachée à sa veste
par une courroie, & ses fuseaux sont placés de maniere
que c'est leur tête qui est tou>née vers l'ouvrier.
Le chef de l'ouvrage, dans la dentelle, en est
sur le coussin la portion la plus éloignée de l'ouvriere;
au contraire, c'en est la partie la plus voisine
dans le travail du boutonnier. C'est sur le coussin
que se fait la dentelle; c'est sur le boisseau que se font
les galons de fil & de soie, les jarretieres, les ceintures,
& autres ouvrages de tissuterie. Le coussin est
rembourré, & les fuseaux & la dentelle s'attachent
dessus par le moyen des épingles. Le boisseau est de
bois mince & simplement couvert ou d'une toile
grossiere, ou d'un parchemin fort; ou il ne l'est point
du tout, & l'ouvrage est contenu sur le boisseau par
une espece de bobine qui est placée à sa partie supérieure,
& sous laquelle il passe pour se rendre entre
l'estomac de l'ouvrier & le bord supérieur du boisseau,
tomber sous le boisseau & l'y rouler. Voyez
Bouton, Galon, Ceinture , &c. Voyez aussi la Planche I.
figure 5. du Boutonnier, un ouvrier qui travaille au
boisseau; cet instrument est représenté en particulier
dans les figures 3, 3. de la Planche II.
Boisseau
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Boisseau, (Fontainier.) on appelle ainsi la boîte
de cuivre dans laquelle tourne la clé d'un robinet.
(K)
Boisseau
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Boisseau de Poterie, est un corps rond & creux
de terre cuite, & vernissé en - dedans, en forme de
petit barril sans fond, d'environ neuf à dix pouces
de haut, & d'autant de diametre, dont plusieurs emboîtés
les uns dans les autres forment la chausse ou
tuyau d'une aisance. (P)
BOISSELÉE
(Page 2:310)
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