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Jene finirai point cet article du bois de chauffage, qui forme un objet presqu'aussi important, que celui de construction & de charpente, sans observer que nous sommes menacés d'une disette prochaine de l'un & l'autre; & que la cherté seule du premier peut avoir une influence considérable sur l'état entier du royaume. Le bois de chauffage ne peut devenir extrèmement rare & d'un grand prix, sans chasser de la capitale un grand nombre de ses habitans; or il est constant que la capitale d'un royaume ne peut être attaquée de cette maniere, sans que le reste du royaume s'en ressente. Je ne prévois qu'un remede à cet inconvénient, & ce remede est même de nature à prevenir le mal, si on l'employoit des à présent. Quand les forêts des environs de la ville furent épuisées, il se trouva un homme qui entreprit d'y amener à peu de frais les bois des forêts éloignées, & il réussit. Lorsque la négligence dans laquelle on persiste aura achevé de détruire les forêts éloignées, il est certain qu'on aura recours au charbon de terre; & il est heureusement démontré qu'on en trouve presque par - tout. Mais pourquoi n'en pas chercher & ouvrir des carrieres dès aujourd'hui? pourquoi ne pas interdire l'usage du bois à tous les états & à toutes les professions dans lesquels on peut aisément s'en passer? car il en faudra venir là tôt ou tard; & si l'on s'y prenoit plûtôt, on donneroit le tems à nos forêts de se restituer; & en prenant pour l'avenir d'autres précautions que celles qu'on a prises pour le passé, nos forêts mises une fois sur un bon pié, pourroient fournir à tous nos besoins, sans que nous eussions davantage à craindre qu'elles nous manquassent. Il me semble que les vues que je propose sont utiles: mais j'avoue qu'elles ont un grand défaut, celui de rega>der plûtôt l'intérêt de nos neveux que le nôtre; & nous vivons dans un siecle philosophique où l'on fait tout pour soi, & rien pour la posterité.
Bois (mouleur de (Page 2:307)
Bois (Marchand de (Page 2:307)
Bois de sciage. On entend par bois de se age, celui
qui est debité en soliveaux & coupé en planches
à l'usage de la menuiserie. On comprend sous ce nom
tout celui qui a moins de six pouces d'équarrissage,
beaucoup de bois tendres, sur - tout pour la boiserie,
le parquetage, les lambris, & plafonds. On fait façonner
le bois de sciage, ou par des scieurs de long,
ou dans des moulins à scie. Voyez
Le bois de sciage s'appelle:
Bois mi - plat (Page 2:307)
Bois ouvré (Page 2:307)
Il y a encore le bois d'ouvrage & celui de merrein.
Le bois d'ouvrage, est celui qu'on travaille dans les forêts, & dont on fait des sabots, des pelles, des seaux, des lattes, des cercles, des éclisses.
Le bois de chêne s'appelle bois de merrein, quand il
est débité en petits ais ou douves pour faire des tonneaux,
des cuves, des seaux, &c. Voyez
Il ne nous reste plus qu'à ajoûter à cet article quelques sortes de bois, parmi lesquelles il y en a qui ont peu de rapport avec les précédentes.
Bois fossile (Page 2:307)
Bois pétrifié (Page 2:307)
Bois d'aloès (Page 2:307)
On peut distinguer trois sortes d'agallochum: la premiere est celle que les Indiens appellent calambac, c'est la plus rare & la plus précieuse, elle vient de la Cochinchine. Le calambac est tendre: il y en a de plusieurs couleurs, par lesquelles on a voulu le distinguer, & plusieurs especes. Si on le met sur les chaibons ardens, il semble se fondre plûtôt que brûler, tant il est résineux; la fumée qu'il rend est fort épaisse & de bonne odeur.
La seconde passe communément sous le nom de bois d'aloès ou bois d'aigle; on la trouve comme la premiere dans la Cochinchine, mais il y en a aussi à Cambaye & à Sumatra: le bois d'aloès est plus commun dans ce pays - ci que le calambac, parce qu'il n'est pas si cher. Le bois d'aigle est compact & pesant; sa substance est percée de plusieurs cavités, elle semble être cariée; sa couleur est rousse, son goût est un peu acre & aromatique, il bouillonne sur les charbons ardens, sa fumée est d'une odeur fort agréable.
La troisieme espece d'agallochum est appellée calambour ou calambouc; il est d'une couleur verdâtre & quelquefois rousse; son odeur est agréable & pénétrante. On l'apporte des iles de Solor & de Temor en g. osses bùches; & on en fait des étuis, des boîtes, des chapelets, & plusieurs autres ouvrages.
On ne sait pas si ces trois especes d'agallochum viennent chacune d'un arbre particulier, ou s'il n'y a qu'une seule espece d'arbre pour les trois. Ce dernier sentiment a été soûtenu par plusieurs botanistes: ils ont assûré que l'arbre ressembloit à un olivier, & qu'il portoit de petits fruits rouges.
On dit que les Indiens laissent les troncs de ces arbres dans la boue pour faire pourrir l'écorce & l'aubier; il ne reste que le coeur, qui prend seulement une couleur brune, & qu'il conserve par la résine qu'il contient. On a prétendu que ce bois étant sur pié ou coupé récemment, rendoit un suc laiteux d'une mauvaise qualité: s'il en entroit dans les yeux, on en perdoit la vûe; s'il en tomboit sur la peau, il s'élevoit des boutons. On a vû que ce suc étant épaissi & desséché formoit la résine qui préserve de la pourriture les parties du bois auxquelles il s'attache. Celles qui en contiennent une grande quantité sont le vrai calambac: on dit qu'elles se trouvent ordinairement au pié du tronc. D'autres assurent qu'il faut que les arbres se dessechent & se pourrissent d'eux - mêmes sur les montagnes, pour former du calambac. Quoi qu'il en soit, il est certain que ce bois est fort rare, même chez les Indiens, puisqu'ils l'achetent souvent au poids de l'argent, & même de l'or. Ils l'estiment beaucoup à cause de la bonne odeur qu'il rend lorsqu'on le brûle; c'est un parfum délicieux qu'ils réservent pour les temples des dieux & pour les palais des rois. Si le bois d'aloès n'a pas une aussi bonne odeur que le calambac, on ne laisse pas que d'en faire grand cas dans ce pays - ci. [p. 308]
Il a une qualité chaude & dessiccative, il est cordial, il sortitie les nerfs & le cerveau, il ranime les esprits, il prévient les défaillances & les maladies de la matrice; on le fait entrer dans les cordiaux & dans la thériaque.
On l'employe dans les boutiques de Paris au lieu de l'aspalath.
Bois de Rhodes (Page 2:308)
Celui auquel on donne aujourd'hui ce nom est jaunâtre lorsqu'il est nouvellement coupé; sa couleur devient brune avec le tems Il est dur, compact, noüeux, & résineux; il a une odeur de rose, c'est pour cela qu'on l'a appellé bois de rose; & parce que l'arbre duquel on le tire croît dans l'ile de Rhodes & de Chypre, on a donné au bois les noms de bois de Rhodes & de bois de Chypre. On trouve aussi ce bois aux Canaries & à la Martinique.
Bois de Bresil (Page 2:308)
On le surnomme différemment suivant les divers lieux d'où il vient; ainsi il y a le bresil de Fernambouc, le bresil du Japon, le bresil de Lamon, le bresil de sainte Marthe, & enfin le bresillet ou bois de la Jamaique qu'on apporte des îles Antilles.
L'arbre de bresil croît ordinairement dans des lieux secs & arides, & au milieu des rochers. Il devient fort gros & fort grand, & pousse de longues branches, dont les rameaux sont chargés de quantité de petites feuilles à demi - rondes. Son tronc est rarement droit, mais tortu & raboteux, & plein de noeuds à peu près comme l'épine blanche. Ses fleurs, qui sont semblables au muguet & d'un très - beau rouge, exhalent une odeur agréable & très - amie du cerveau qu'elle fortifie. Quoique cet arbre soit très - gros, il est couvert d'un aubier si épais, que lorsque les Sauvages l'ont enlevé de dessus le vif du bois, si le tronc étoit de la grosseur d'un homme, à peine reste - t - il une bûche de bresil de la grosseur de la jambe.
Le bois de bresil est très - pesant, fort sec, & pétille beaucoup dans le feu, où il ne fait presque point de fumée à cause de sa grande sécheresse.
Toutes ces différentes sortes de bresil n'ont point de moelle, à la réserve de celui du Japon. Le plus estimé est le bresil de Fernambouc.
Pour bien choisir ce dernier, il faut qu'il soit en bûches lourdes, compact, bien sain, c'est - à - dire sans aubier & sans pourriture; qu'après avoir été éclaté, de pâle qu'il est il devienne rougeâtre, & qu'étant mâché il ait un goût sucré.
Le bois de bresil est propre pour les ouvrages de
tour, & prend bien le poli: cependant son principal
usage est pour la teinture, où il sert à teindre en
rouge, mais c'est une fausse couleur qui s'évapore
aisément, & qu'on ne peut employer sans l'alun &
le tartre. Voyez
Du bois de bresil de Fernambouc on tire une espece
de carmin par le moyen des acides: on en fait aussi
de la lacque liquide pour la mignature. V.
Bois de fustet (Page 2:308)
Bois lettré (Page 2:308)
Bois de sainte Lucie (Page 2:308)
Bois d'inde, Bois dela Jamaïque (Page 2:308)
On a remarqué que si l'on met de cette teinture dans deux bouteilles, & que l'on mêle dans l'une un peu de poudre d'alun, celle - ci deviendra d'un très beau rouge clair, qu'elle conservera, & l'autre deviendra jaunâtre en moins d'un jour, quoique les deux bouteilles soient fermées de même; & si on laisse à l'air quelque peu de cette décoction, elle deviendra noire comme de l'encre dans le même espace de tems.
Bois de fer (Page 2:308)
Bois néphrétique (Page 2:308)
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