ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"252"> de ce que les uns auront opéré sur une bile fraîche, & les autres sur une bile vieille & comme pourrie; souvent aussi de l'inexactitude ou de l'ignorance des artistes; pour ne rien dire de la mauvaise foi de ceux qui ont des systèmes favoris à protéger.

Huile. Le résidu de l'évaporation de la distillation de la bile est si huileux, qu'il en est inflammable. Les calculs de la vésieule du fiel prennent feu, & même se consument tout entiers. J'ai observé la même chose sur d'autres calculs sortis par les selles à la suite de violentes coliques duodénales & hépatiques, & qui conséquemment étoient faits d'une bile hépatique plus aqueuse, épaissie & putrésiée, soit dans le méat cholidoque, soit dans l'intestin. Homberg n'a t - il pas tiré de la bile une graisse verte & solide? Hartman n'at - il pas vû dans les cochons un globe de graisse à l'endroit de la vésicule? enfin l'origine de la bile, qui est constamment l'huile de l'épiploon fondue, n'est - elle pas la preuve évidente de ce que nous avançons, pour ne pas répéter ici les expériences précédentes?

Sel. Il s'en trouve très - peu dans la bile, & toûjours de diverse nature. L'un, suivant la nature du sel humain, a de l'affinité avec le sel ammoniac, dont il ne differe qu'en ce qu'il s'alkalise par la distillation seule: l'autre est un sel fixe terrestre ou mêlé de terre, comme on l'a déjà insinué. On ne découvre au microscope ni l'un ni l'autre, suivant le témoignage vérifié de Leuwenhoeck. L'amertume de la bile ne vient point de son sel, mais de son huile, qui à force d'être broyée & échauffée dans les vaisseaux qui la préparent, dans le amis qui la filtre, & le réservoir qui la garde, devient rance & amere: ce qui est confirmé par les deux faits suivans. La bile du lion & des autres animaux féroces est très - amere, parce qu'elle subit dans leurs vaisseaux l'action de ressorts très violens; au lieu que dans les personnes sédentaires, & qui ont le sang doux, on la trouve le plus souvent aqueuse & insipide.

Les esprits de la bile sont une huile si atténuée, qu'elle coule comme l'eau & avec l'eau, qu'elle rend laiteuse, comme on l'a vû dans les expériences de Vieussens & de Verheyen. En effet, la blancheur du lait vient de l'huile étroitement unie à ses parties: aussi cette blancheur diminue & disparoît avec l'huile, comme le fait voir clairement la coagulation du lait, dont la sérosité dépouillée des parties huileuses qui font le beurre & le fromage, devient enfin verdâtre. Il y a de plus beaucoup d'air dans la bile. Un calcul de la vésicule du fiel, donne 648 fois plus d'air que son volume; ceux de la vessie urinaire, comme un peu moins rares, ou plus compactes, en contiennent un peu moins: cela ne passe pas 645, suivant les expériences de Hales.

La bile est une liqueur très - importante pour l'oeconomie animale. Le docteur Wood ward, qui a observé très - exactement ses effets par tout le corps, ne fait pas difficulté d'attribuer plusieurs maladies à la mauvaise disposition de la bile: il la regarde comme une des principales sources de la vie de l'animal; d'où il conclut qu'elle est le principe essentiel de la bonne ou mauvaise disposition du corps: mais les anciens ne la regardoient que comme un excrément inutile. Plusieurs des modernes, à cause de la petite quantité de la bile, ont cru faussement que cette sécrétion n'étoit pas la seule fonction à quoi un viscere aussi considérable que le foie, fût destiné. Le docteur Keil observe que dans un chien, dont le canal cholidoque étoit presque aussi gros que celui de l'homme, il se filtra environ deux dragmes de bile par heure: ainsi il est à croire que dans un homme il s'en doit séparer une plus grande quantité.

Il se trouve de la bile dans tous les animaux, même dans les pigeons, &c. qui n'ont point de vésicule du fiel; puisque leur foie est toûjours très - amer. M. Tauvry remarque que la bile devient une des causes principales de la soif, en se mêlant avec la salive. Voyez Soif.

Quelquefois la bile devient verdâtre, de jaune qu'elle étoit; quelquefois de couleur de verd de gris pâle, semblable au jaune d'oeuf, & cela sans aucune autre cause apparente, qu'une émotion, une convulsion, ou un mouvement violent des esprits. Ces émotions causent de grandes maladies, comme le vomissement, le dégoût, la mélancholie, les soûpirs, les cardialgies, des vents, la diarrhée, la dyssenterie, les maladies aiguës, & des fievres très - dangereuses. Quelquefois la bile devient noire, & alors elle prend le nom de choler, & elle a le goût d'un vinaigre très - acide; quelquefois elle ressemble à du sang pourri, qui corrode, brûle, détruit, dissout, occasionne des inflammations, des gangrenes, des mortifications, des douleurs vives, & des fermentations violentes. Boerhaave distingue trois sortes de bile noire: savoir 1°. la plus douce, provenant d'un mouvement trop violent du sang, d'où elle prend son nom d'aduste, ou bile brûlée. La seconde est dans un degré d'altération plus grand que la premiere, & vient des mêmes causes qui agissent avec plus de force. La troisieme est une bile corrompue & brûlée, qui, si elle devient de couleur verdâtre ou pâle, est la plus mauvaise de toutes.

La trop grande évacuation de bile, soit par haut, ou par bas, ôte à la chylification son principal instrument, & par là empêche la digestion, la sécrétion, & l'éjection des excrémens, occasionne des aigreurs, des frissons, des foiblesses, la pâleur, l'évanoüissement; & si, lorsque la bile est préparée, elle ne se décharge pas comme il faut dans les intestins, elle cause la jaunisse. Voyez Jaunisse. (L)

BILEDULGERID (Page 2:252)

* BILEDULGERID, (Géog.) l'une des cinq grandes contrées de l'Afrique; elle est bornée au septentrion par la Barbarie, à l'orient par l'Egypte, à l'occident par la mer Atlantique, & au midi par les déserts de Zara. Elle est fertile en riz, en dattes, en chameaux, & en chevaux. Les habitans sont Mahométans & Juifs, & leurs rois sont tributaires de Tunis, d'Alger, & de Tripoli.

BILHON ou BILLON (Page 2:252)

* BILHON ou BILLON, (Géog.) petite ville de France, dans l'Auvergne. Long. 21. lat. 45. 36.

BILIAIRE (Page 2:252)

BILIAIRE, adj. en Anatomie, nom d'un conduit qu'on appelle aussi hépatique, voyez Hépatique: il est enveloppé avec la veine - porte dans un faisceau commun de nerfs & de petites membranes. Il est fait de diverses tuniques, l'externe, ensuite la cellulaire, dans laquelle rampent de petits vaisseaux qui partent des petits troncs voisins des arteres & des veines. Les fibres transverses dont parle Glisson, se dérobent presqu'à la vûe. La membrane interne est veloutée & semblable en général à la tunique reticulaire de la vésicule du fiel. Son tronc droit & antérieur est placé auprès de la veine - porte. Il monte en - devant, & au - delà de la division de la veine - porte; il se divise lui - même en deux rameaux, dont l'un à droit, l'autre à gauche, accompagnent toûjours la veine - porte, & donnent des rejettons qui escortent ses petits rameaux jusqu'à la fin & jusques dans les membranes des ligamens & de la vésicule du fiel, toûjours enveloppés de la membrane de Glisson, de laquelle tous les vaisseaux du foie tirent une membrane propre & commune. C'est pourquoi s'il y a cinq branches de la veine - porte, il y en a autant des principaux rameaux des pores biliaires. Haller, comment. Boerh.

Les pores biliaires, sont des canaux qui ont leur fource dans les glandes du foie; ils s'unissent en plusieurs troncs d'une grandeur égale aux branches hépatiques, & les accompagnent toutes à travers la [p. 253] substance entiere du foie, enveloppés dans la même capsule que la veine - porte.

Ces branches sont grandes comme une paille de froment; les plus grandes le sont assez pour contenir le petit doigt: on les peut distinguer de la veineporte par ce qu'elles contienent; elles sont toûjours pleines de bile. Outre la capsule qui leur est commune avec la veine - porte, chacune d'elles a une tunique épaisse & blanche, qui lui est propre, comme l'enveloppe musculeuse d'une artere.

Sur le côté concave du foie se rencontrent diverses ramifications, dont un seul tronc est formé: on le nomme aussi le canal ou proprement le pore biliaire; il est de la grosseur d'une plume d'oie: il rencontre à deux pouces en descendant le conduit cystique, & forme avec lui ce que nous appellons ductus communis, qui descendant en ligne perpendiculaire d'environ quatre pouces, va se décharger dans le duodenum au moyen d'une insertion oblique, & souvent par la même ouverture que le conduit pancréatique.

Le pore biliaire communique avec la vésicule du fiel par un conduit que le docteur Glisson a le premier décrit; Blaise & Perrault en ont parlé dans la suite: le dernier l'a nommé le conduit cyst - hépatique; Verheyen en remarqua deux, trois ou quatre en des boeufs, & l'on dit qu'on a trouvé pareille chose dans un chien. V. Conduit cyst - hépatique. Quant à l'homme, les plus habiles anatomistes avouent n'avoir jamais rien apperçû de pareil. (L)

BILIBERTO (Page 2:253)

* BILIBERTO, (Géog.) ville d'Esclavonie, sur le Danube, à peu de distance d'Esseck.

BILIEUX, EUSE (Page 2:253)

BILIEUX, EUSE, adj. qui abonde en bile; une humeur bilieuse, un tempérament bilieux.

Il est aussi subst. les bilieux sont sujets à de grandes maladies. Voyez Bile & Tempérament. (L)

BILIMBI (Page 2:253)

* BILIMBI, s. m. (Hist. nat. bot.) nom d'un petit arbre de la hauteur de huit à dix piés, appellé par Bontius billingbing, & par les botanistes Européens, malus Indica fructu pentagono. Il est commun dans les jardins du Malabar; il porte fleur & fruit toute l'année; il est fecond depuis la premiere annee de sa plantation, jusqu'à la quinzieme, & par - delà.

Bontius dit qu'on en fait un sirop qui est bon dans les maladies chaudes du foie, & dans l'intempérie inflammatoire du sang. On l'emploie aussi dans la décoction du riz non pelé, comme un remede excellent dans les fievres ardentes & continues; car il contribue beaucoup à étancher la soif, & à calmer l'effervescence de la bile. Le fruit étanche la soif, la racine excite le vomissement, la décoction des feuilles excite la sueur & fait sortir la petite vérole; elle donne un bain salutaire dans les douleurs des membres. Ray, hist. plant. (N)

BILIN ou BELIN (Page 2:253)

* BILIN ou BELIN, (Géog.) petite ville du royaume de Boheme.

BILINA (Page 2:253)

* BILINA, (Géog.) lac & riviere de Suede, dans la province de Helsingland.

BILINLOKA (Page 2:253)

* BILINLOKA, (Géog.) ville de Moldavie.

BILITZ (Page 2:253)

* BILITZ, (Géog.) petite ville & château, dans la haute Silésie, au point de rencontre de la Pologne, de la Hongrie, & de la Silésie.

BILL (Page 2:253)

BILL. Voyez Bil.

BILLARD (Page 2:253)

BILLARD, s. m. jeu d'adresse & d'exercice, qui consiste à faire rouler une balle d'ivoire pour en frapper une autre & la faire entrer dans des trous appellés belouses.

Billard (Page 2:253)

Billard, se dit aussi de la table sur laquelle les joüeurs s'exercent. Le billard est composé de quatre parties principales; savoir, la table, le tapis, le fer, & les bandes. La table est quarrée, oblongue, garnie de quatre bandes ou rebords de bois, rembourrés de lisieres de drap, & couvertes d'un drap verd, attâchées en - dessus avec des clous de cuivre. Aux qua<cb-> tre coins de la table & au milieu des longues bandes sont pratiqués des trous ou des belouses pour recevoir les billes; & aux deux tiers de la longueur de la table vers le haut, est un fer appellé passe. Voyez Table, Tapis, Bande, Passe, Belouse, Bille

Il est inutile de donner ici les regles du billard; celles qui sont établies aujourd'hui se trouvent partout, & la nature de ce jeu n'empêche point qu'on n'en puisse instituer de tout autres.

Billard (Page 2:253)

Billard, se dit aussi de la masse ou du bâton recourbé avec lequel on pousse les billes. Il est ordinairement de bois de gayac ou de cormier, garni par le gros bout ou d'ivoire ou d'os simplement. On peut même se passer de ces garnitures. On tient cet instrument par le petit bout, & l'on pousse la bille avec l'autre bout.

BILLARDER (Page 2:253)

BILLARDER, terme du jeu de Billard, qui signifie pousser les deux billes en même tems avec la'masse. Le joüeur qui billarde perd un point, c'est - à - dire, qu'on marque un point pour son adversaire, & le coup est nul, supposé qu'il ait mis la bille de son adversaire dans la belouse: mais il perd deux points, s'il y met les deux billes.

Billarder (Page 2:253)

Billarder, v. n. (Manege.) se dit d'un cheval lorsqu'en marchant il jette ses jambes de devant en - dehors.

BILLE (Page 2:253)

BILLE, poisson de mer. Voyez Tourd. (I)

Bille (Page 2:253)

Bille, (Marine.) éguillette d'escoit ou de coüet; c'est un bout de menu cordage, où il y a une boucle & un noeud; son usage est de tenir le grand coüet aux premiers des grands haubans lorsqu'il ne sert pas. (Z)

Bille (Page 2:253)

Bille, les Chamoiseurs & les Marroquiniers appellent bille un morceau de bois ou de fer rond, qui a ordinairement un pouce & demi de diametre, & un pié & demi de longueur, dont ils se servent pour tordre les peaux, & en faire sortir toute la graisse, la gomme, & l'eau, & qu'ils employent dans les différentes façons qu'ils ont à donner aux peaux. Voyez Chamois.

Billes (Page 2:253)

Billes à moulures, (terme d'Orfevre en tabatieres.) ce sont des morceaux de fer plat, d'une ligne d'épaisseur tout au - plus, modelés dans le milieu, entre lesquelles on tire la matiere où l'on veut faire des moulures.

Billes (Page 2:253)

Billes, s. pl. (OEconom. rustiq.) on donne le nom de billes, à la campagne, aux rejettons qu'on trouve aux piés d'un grand nombre d'arbres, & qu'on enleve pour les mettre en pépiniere: la méthode en est fort bonne.

Billes (Page 2:253)

Billes, terme de Paumier, ce sont de petites boules d'ivoire de deux pouces ou environ de diametre, faites au tour & de même grosseur, avec lesquelles on joue au billard. Ces billes sont distinguées par de petits points pratiqués vers un des poles de la bille; ces points servent à les faire reconnoître pendant le jeu.

Bille (Page 2:253)

Bille, est un terme de Paumier, qui signifie un coup du jeu de billard, par lequel on fait entrer dans une belouse la bille de son adversaire, sans lui faire frapper les bandes.

Bille (Page 2:253)

Bille, terme de riviere, petit bachot ou nacelle, que l'on attache avec un bout de cincenelle à la tête d'un batteau marnois dans les rivieres d'Amont - Paris, & dans lequel on met trois ou quatre compagnons de riviere, qui n'ont chacun que deux avirons.

Bille (Page 2:253)

* Bille, (Géog.) petite riviere qui prend sa source entre le duché de Holstein & de Lawembourg, & forme avec un des bras de l'Elbe l'île de Billwerder.

BILLER (Page 2:253)

BILLER, (Marine.) c'est attacher la corde qui sert à tirer les batteaux sur les rivieres, à une piece de bois courbe qui est derriere le cheval.

Biller (Page 2:253)

Biller, se dit de la façon que les Chamoiseurs. & les Maroquiniers donnent à leurs peaux en les tordant avec la bille. Voyez Chamois.

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