ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"248"> qu'on place les bouges qui sont trop petites pour être planées au marteau.

Bigorne (Page 2:248)

Bigorne à tourner (en terme d'Orfevre en grosserie) c'est une bigorne, dont l'extrémité de la même grosseur que le milieu, est arrondie à sa surface sur laquelle on courbe les dents des fourchettes, & autres ouvrages dont la concavité doit être uniforme. Il y a une infinité d'autres bigornes, & dont les noms varient selon les usages qu'on en fait: mais ce sont presque toutes des cones de fer ou d'acier, dont la base & la hauteur sont entr'eux dans une proportion déterminée par la nature de l'ouvrage qu'on doit travailler sur elles.

BIGORNER (Page 2:248)

BIGORNER, verb. act. c'est finir de reparer les pieces sur la bigorne, comme un anneau de clef, après qu'il a été percé. Cet anneau s'ouvre sur la bigorne; ainsi des autres pieces semblables, ouvertes & circulaires.

BIGORRE (Page 2:248)

* BIGORRE (Géog.) comté en Gascogne, au pié des monts Pyrénées, qui le séparent de l'Aragon. Tarbe en est la capitale.

BIGOT (Page 2:248)

BIGOT, adj. pris sub. (Hist. & Mor.) nom qu'on donnoit à une personne opiniatrément attachée à une opinion. Ce mot vient de l'Allemand bey - Gott, ou de l'Anglois by - God, qui signifient également par Dieu.

Camden rapporte une origine assez singuliere de ce mot: il dit que les Normands furent appellés bigots, à l'occasion du duc Raoul ou Rollon, qui recevant en mariage la princesse Gissa ou Gisele, fille de Charles le simple, roi de France, & avec elle l'investiture du duché de Normandie, refusa de baiser les piés du roi en signe de vasselage, à moins que le roi lui - même ne l'aidât à faire cette action; & que pressé de rendre l'hommage en la forme ordinaire, il répondit: no by God, non par Dieu; & que de - là le roi prit occasion de l'appeller bigod ou bigot; nom qui passa ensuite à ses sujets.

Dans un sens moral bigot est un terme odieux, qui signifie un faux dévot, une personne qui scrupuleusement attachée aux pratiques extérieures de la Religion, en viole les devoirs essentiels. (G)

Bigot (Page 2:248)

Bigot, en Marine, c'est une petite piece de bois percée de deux ou trois trous, par où l'on passe le bâtard pour la composition du racage: il y en a de différentes longueurs. Quelques - uns prononcent vigots; & d'autres les appellent versaux, ou berceaux. (Z)

Bigot (Page 2:248)

Bigot, (Commerce.) en Italien bigontia; mesure pour les liquides dont on se sert à Venise. Le bigot est la quatrieme partie de l'amphora, & la moitié de la botte. Il faut quatre quartes ou quartoni pour le bigot, & quatre trichaufera pour la quarte. Voy. Amphora. (G)

BIGUE (Page 2:248)

BIGUE, s. f. en Marine, c'est une grosse & longue piece de bois que l'on passe dans les sabords aux côtés des vaisseaux, lorsqu'il y a quelque chose à faire, soit pour les soulever, soit pour les coucher.

Bigues (Page 2:248)

Bigues; ce sont aussi les mâts qui soûtiennent celui d'une machine à mâter. (Z)

BIGUBA (Page 2:248)

* BIGUBA, (Géog.) royaume de la Nigritie en Afrique, arrosé par le fleuve Niger.

BIGUER (Page 2:248)

BIGUER un cheval, (Manége.) c'est le troquer but - à - but, le changer de la main à la main. (V)

BIHACH ou WIHICZ (Page 2:248)

* BIHACH ou WIHICZ, (Géog.) ville forte de la Croatie appartenante aux Turcs, sur la riviere d'Unna. Long. 33. 52. lat. 44. 35.

BIHOREAU (Page 2:248)

BIHOREAU, s. m. (Hist. nat. Ornith.) ardea cinerea minor; cet oiseau a le dos, le dessus de la tête, & le bec noirs; le cou est de couleur cendrée; la gorge & le ventre sont jaunes: il a une ligne blanche qui s'étend depuis les yeux jusqu'au bec, & une hupe qui pend derriere la tête, & qui est composée de trois plumes qui ont cinq pouces de longueur. Les ailes & la queue font de couleur cendrée, & les pattes d'un verd jaunâtre. Willughby croit avoir vû en Hollande un petit oiseau de cette espece qui avoit été pris dans le nid; les pattes étoient vertes, & dégarnies de plumes jusqu'à un pouce au - dessus de l'articulation; le doigt extérieur tenoit au doigt du milieu à sa naissance par une membrane; l'ongle du doigt du milieu étoit dentelé seulement du côté intérieur, comme dans le héron gris; l'iris des yeux étoit d'un beau jaune; les grandes plumes de l'aile étoient noires, & avoient la pointe blanche; les plumes de la queue étoient d'un brun cendré, & elles avoient la pointe blanche; les plumes du dos & du cou étoient noirâtres, à l'exception du tuyau qui étoit roux; il y avoit sur le cou des bandes rousses assez larges; les petites plumes de l'aile avoient la pointe mêlée de blanc & de roux; le menton étoit blanc; le ventre avoit la même couleur, & étoit parsemé de taches noires; les plumes de la gorge étoient en partie noires, & en partie blanches. Il est à croire que les couleurs de cet oiseau changent avec l'âge, comme celles des autres. Ses oeufs sont blancs. On a appellé cet oiseau nycticorax, parce qu'il fait entendre pendant la nuit des sons très - désagréables & très discordans. Willughby, Ornith. V. Oiseau. (I)

BIJON (Page 2:248)

* BIJON, s. m. (Hist. nat.) si l'on perce jusqu'au coeur avec une tariere l'arbre appellé melche, il en sort une liqueur qu'on peut substituer à la térebenthine, parce qu'elle a les mêmes propriétés: c'est cette liqueur qu'on appelle bijon.

BIJOUX (Page 2:248)

BIJOUX, en Droit, voyez Bagues & Joyaux.

Bijoux (Page 2:248)

Bijoux, s. m. pl. on entend par ce terme tous les ouvrages d'Orfévrerie qui ne servent que d'ornement à l'homme; comme tabatiere, pomme de canne, étui, flacon, tablettes, navette, panier à ouvrage, &c. cette partie n'étant qu'un talent de mode & de goût, ne peut avoir aucune regle fixe, que le caprice de l'ouvrier ou du particulier qui commande.

BIJOUTIER (Page 2:248)

BIJOUTIER, s. m. le Bijoutier s'appelle aussi Joüaillier; & c'est celui qui trafique de toutes sortes de pierreries, de petits & de jolis tableaux, de vases de porcelaine, &c. Les Bijoutiers prennent la saint Louis pour le jour de leur fête, & ne font qu'un corps avec les Orfévres. On est reçû Joüaillier - Bijoutier au Châtelet devant le Procureur du Roi, après avoir fait trois ans d'apprentissage. Voy. Orfevre.

BIIS (Page 2:248)

BIIS, s. m. (Commerce.) poids tout ensemble & mesure dont on se sert sur la côte de Coromandel, aux Indes orientales. C'est la huitieme partie du man. Un büs contient cinq céers, & un céer vingt - quatre tols. Voyez Man. (G)

BIL ou BILL (Page 2:248)

BIL ou BILL, terme de Droit usité en Angleterre, qui signifie la déclaration par écrit d'un grief ou préjudice que le complaignant a souffert de la partie qu'il dénonce, ou la dénonciation d'un délit commis envers lui, par contravention à quelque loi ou reglement de l'état.

Ce bil ordinairement se présente au mylord chancelier, sur - tout lorsqu'il s'agit d'injures atroces faites à des personnes ayant jurisdiction: ce qui est établi par les réglemens qui concernent cette matiere. Ce bil contient l'exposition du fait & des dommages qui en résultent, avec la supplique d'une permission de procéder contre le défendeur, pour en obtenir la réparation civile. Voyez Chancelier & Chancellerie.

Le bil, en Parlement, signifie un projet d'acte ou d'arrêté, contenant des propositions que l'on présente d'abord aux chambres, afin qu'elles y soient approuvées, & puis au Roi, pour leur donner force de loi. Voyez Parlement.

Bil (Page 2:248)

Bil de proscription, Bil d'appel, voyez l'art. Proscription, Appel. (H)

BILAN (Page 2:248)

BILAN, s. m. (Commerce.) livre dont les mar<pb-> [p. 249] chands, négocians & banquiers se servent pour écrire leurs dettes actives & passives.

Ce livre est du nombre de ceux qu'on appelle livres d'aides, ou livres auxiliaires; & il se tient en débit & en crédit, ainsi que le grand livre. On lui donne divers autres noms, comme livre des échéances, livre des mois ou des payemens, carnet. Voyez Carnet, Livre des Echéances , &c.

Autrefois les marchands, négocians & banquiers de Lyon, portoient sur la place du change un petit livre qu'ils appelloient bilan des acceptations, sur lequel ils écrivoient toutes les lettres de change qui étoient tirées sur eux à mesure qu'elles leur étoient présentées.

On appelle dans la même ville l'entrée ou l'ouverture du bilan, le sixieme jour du mois des payemens, jusqu'au dernier jour duquel mois inclusivement on fait le virement des parties; chaque négociant écrivant de son côté sur son bilan les parties qui ont été virées. Le bilan que les négocians portent sur la place du change pour ce virement, s'appelle aussi carnet. Voyez Carnet & Virement.

Si un marchand ou négociant qui a coûtume de porter son bilan sur la place, ne s'y trouvoit pas au tems des payemens ordinaires, & sans cause légitime, il seroit réputé avoir fait faillite: & lorsqu'en cas de faillite il veut s'accommoder avec ses créanciers, il doit leur présenter son bilan, c'est - à - dire, un état au vrai de ses affaires.

Bilan se dit encore de la solde du grand livre ou d'un compte particulier, ou de la clôture d'un inventaire, mais improprement; on se sert mieux du terme de balance. Voyez Balance. (G)

BILBAO (Page 2:249)

* BILBAO, (Géog.) ville capitale & port de la Biscaye, l'embouchure du Nervio qui s'y jette dans l'Océan, appellé en cet endroit mer de Biscaye. Il s'y fait un très - grand commerce. Long. 14. 30. lat. 43. 23.

BILBER ou BERBER (Page 2:249)

* BILBER ou BERBER, (Géog.) ville de Perse dans la province de Segistan, à la source de la riviere d'Ilmentel.

BILBOQUET (Page 2:249)

BILBOQUET, s. m. terme d'ouvrier de Bâtiment; ils appellent ainsi les petits carreaux de pie re, qui ayant été sciés dans une pierre tendre, ou tranchés dans une pierre dure, restent dans le chantier, & ne sont propres qu'à faire du moilon.

Ils donnent encore ce nom aux moindres carreaux de pierre provenant des démolitions d'un vieux bâtiment. (P)

Bilboquet (Page 2:249)

Bilboquet, en terme de Doreur, est un morceau d'étoffe fine attaché à un petit morceau de bois quarré, pour prendre l'or & le mettre dans les endroits les plus difficiles, comme dans les filets quarrés, dans les gorges & les autres lieux creux. Voyez Pl. du Doreur, fig. 17.

Bilboquet (Page 2:249)

Bilboquet, à la Monnoie, est un morceau de fer en forme d'ovale, tres - allongé, comme on le voit en A B, Pl. V. fig. 2. au milieu duquel est un cercle en creux de la grandeur du flanc que l'on veut ajuster, & au centre un petit trou E, pour repousser le flanc en - dehors, lorsque le flanc se trouve trop attaché au bilboquet. Il est facile de concevoir le reste de cet instrument, qui n'a rien que de très - simple.

Il y a autour d'une longue table une quantité de bilboquets, où les tailleresses & les ajusteurs liment les flancs. Voyez Ajuster, & Tailleresses

Bilboquet (Page 2:249)

Bilboquet, terme d'Imprimerie: on désigne par ce mot certains petits ouvrages de ville qui s'impriment, tels que les billets de mariage, de bout - de - l'an, ou adresses de marchands, avis au public, &c.

Bilboquet (Page 2:249)

Bilboquet; c'est chez les Paumiers la partie A de l'instrument appellé chevre, fig. 15. cette partie est fixée perpendiculairement sur le banc B: son sommet est tourné en globe, dont la partie supérieure est concave. C'est dans cette concavité que le Paumier frappe sa balle, l'arrondit, & la forme quand il l'a faite. Voyez Chevre.

Bilboquet (Page 2:249)

Bilboquet ou Moule; c'est un instrument dont les Perruquiers se servent pour friser les cheveux qu'ils destinent à faire des perruques. Cet instrument est un morceau de bois tourné, long d'en viron - deux pouces, arrondi par les extrémités: il est de la grosseur du pouce par les deux bouts, & un peu plus menu par le milieu: c'est sur ce milieu qu'on roule les cheveux pour les friser. Voyez la Planche du Perruquier.

Bilboquet (Page 2:249)

Bilboquet, s. m. (jeu) petit bâton tourné, avec une cavité à chacun de ses bouts; on jette en l'air une petite boule attachée à un fil qui tient au milieu du bilboquet, & on tâche de la faire retomber & rester dans une des deux cavités.

BILE (Page 2:249)

BILE, dans l'économie animale, est une liqueur jaune & amere, séparée du sang dans le foie, & portée par les pores biliaires dans le conduit hépatique, & dans la vésicule du fiel, & ensuite déchargée par le conduit commun ou canal choüdoque, dans le duodenum. Voyez Foie, &c. Ce mot vient du Latin bilis, que quelques - uns font venir du Grec BA, violence; parce que les gens bilieux sont sujets à la colere; d'autres le font venir du Latin bullire, bouillir.

On distingue deux sortes de bile, l'hépatique & la cystique: la premiere, plus particulierement appellée bile, est séparée immédiatement dans le foie, d'où elle est rapportée dans le conduit hépatique: la seconde appellée fiel, est séparée pareillement dans le foie, d'où elle coule par le conduit cystique dans la vésicule du fiel. Voyez Fiel, Vésicule, Pore , &c.

Voici ce qui a donné lieu à cette distinction. Malpighi regardoit comme une des sources de la bile, les glandes de la vésicule du fiel, & du conduit cystique & hépatique. Bartholin a aussi décrit ces glandes, mais Reverhorst n'en fait point mention, & Ruisch n'a représenté que quelques lacunes semblables à des cryptes, &c. Sylvius avoit autrefois affirmé que la bile étoit produite dans la vésicule par l'artere hépatique; d'autres ont pensé avec Malpighi, que cette bile étoit séparée par les glandes de la vésicule du fiel; mais Seger a fait voir par expérience, que la vésicule reste vuide dans un chien vivant, dont on a lié le canal cystique, ou qu'on n'y trouve que du mucus, que rien ne coule des arteres dans la capacité vuide de la vésicule, qui a été encore trouvée vuide, quand le canal cystique obstrué, ou le foie skirrheux, ont empéché qu'il ne se fit une aussi abondante sécrétion de bile qu'à l'ordinaire: desorte qu'il est probable que ces glandes séparent plûtôt un mucus qui enduit le tissu réticulaire de la vésicule, & le met à l'abri de l'acrimonie mordicante que la bile acquiert en croupissant. Reste donc que la bile qui se trouve dans la vésicule du fiel soit apportée par des conduits particuliers ou par le canal cystique. Il n'est pas douteux que ces conduits qu'on nomme hépati - cystiques ne se découvrent dans la plûpart des animaux: mais quant à la distinction qu'en fait Bianchi en cyst - hépatiques, venant des principales branches du conduit hépatique, & s'insérant autour du col de la vésicule, pour y porter la bile, & en hépati - cystiques, venant des plus petits rameaux du canal hépatique pour s'ouvrir çà & là au fond de la vésicule, & y porter la bile; cette distinction ne paroît pas avoir lieu dans l'homme & dans les animaux semblables à l'homme. En effet, il est démontré qu'il n'y a pas de canal intermédiaire entre le conduit hépatique & la vésicule dans l'homme ni dans le chien; car le souffle poussé par le canal cholidoque, ne change rien dans la vésicule, le canal cystique étant lié; au lieu que dans le boeuf on la voit sur le champ s'élever, &c. La bile hépatique passe donc dans la vésicule du fiel par le conduit cystique, comme on peut le déduire de ce que nous

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