ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"608"> res, en un mot, qui renfermées en des justes bornes, & supposées sans peine & sans fatigue, n'ont rien d'incompatible avec le repos sabbatique des Chrétiens. Article de M. Faiguet.

SANCTIFIER (Page 14:608)

SANCTIFIER, v. act. voyez l'article Sanctification.

Sanctifier (Page 14:608)

Sanctifier, (Critique sacrée.) A/GIAZEI=N; ce verbe signifie rendre pur d'une pureté légale; ce qui se pratiquoit dans l'ancienne loi par certaines cérémonies; 2°. ce verbe veut dire, honorer, glorifier, sanctificetur nomen tuum; que vous soyez honoré & loué de toutes les créatures; 3°. vouer, consacrer, ou par le ministere, comme la tribu de Lévi, Exod. xxviij. 41. ou par la prophétie, comme Jérémie, Exod. j. 5. ou par l'usage, comme le jour du sabbat, Exod. xvj. 23. C'est ainsi que le temple, l'autel, & les vases furent sanctifiés au Seigneur; c'est - à - dire, furent destinés aux usages de son culte; ou enfin par l'oblation, comme les premiers nés; 4°. sanctifier, veut dire, dans saint Luc, chap. x. 36. donner, conférer un ministere sacré. La sanctification de Jesus - Christ a été sa mission, sa vocation à la charge de Messie; 5°. sanctifier, se prend pour préparer, disposer, sanctifices, sanctifiez - les pour le jour de la mort, dit Jérémie, xij. 13. c'est - à - dire, préparez - les comme des victimes pour le jour du sacrifice; 6°. ce mot signifie dénoncer, déclarer, sanctificate jejunium, Joël, j. 14. ordonnez - leur un jour de jeûne; 7°. rendre légitime l'usage de quelque chose. Le mari insidele est sanctifié par la femme fidele, I. Cor. vij. 14. cela signifie, que le commerce qu'ils ont ensemble, n'a rien d'illégitime; il suffit pour cela que l'une des parties soit fidele. *A)GIAZW, se prend ici comme dans le sens des viandes sanctifiées, I. Timoth. iv. 4. c'est - à - dire, dont l'usage est permis. De - là vient que le mot ne pas sanctifier, signifie prophaner; sacerdotes non sanctific abunt populum in vestibus suis; les prêtres ne prophaneront point leurs habits sacerdotaux, en les portant dans la compagnie du peuple. (D. J.)

SANCTION (Page 14:608)

SANCTION, s. f. (Lois civiles & naturelles.) la sanction est cette partie de la loi qui renferme la peine établie contre ceux qui la violeront.

La peine est un mal dont le souverain menace ceux de ses sujets qui entreprendroient de violer ses lois; il leur inflige effectivement cette peine lorsqu'ils les violent; & cela dans la vûe de procurer du bien à l'état, comme de corriger le coupable, de donner une leçon aux autres, & de rendre la société sûre, tranquile, & heureuse.

Toute loi a donc deux parties essentielles: la premiere, c'est la disposition de la loi, qui exprime le commandement & la défense; la seconde est la sanction, qui prononce le châtiment; & c'est la sanction qui fait la force propre & particuliere de la loi; car si le souverain se contentoit d'ordonner simplement, ou de défendre certaines choses, sans y joindre aucune menace, ce ne seroit plus une loi prescrite avec autorité; ce ne seroit qu'un sage conseil.

L'on demande si la sanction des lois ne peut pas consister aussi - bien dans la promesse d'une récompense, que dans la menace de quelque peine? Je réponds d'abord qu'en général je ne vois rien dans la sanction des lois qui s'oppose à la promesse d'une récompense; parce que le souverain peut suivant sa prudence prendre l'une ou l'autre de ces voies, ou même les employer toutes deux.

Mais comme il s'agit ici de savoir quel est le moyen le plus efficace dont le souverain se puisse servir pour procurer l'observation de ses lois, & qu'il est certain que l'homme est naturellement plus sensible au mal qu'au bien; il paroît aussi plus convenable d'établir la sanction de la loi dans la menace de quelque peine, que dans la promesse d'une récompense. L'on ne se porte guere à violer les lois, que dans l'espérance de se procurer quelque bien apparent qui nous séduit. Ainsi le meilleur moyen d'empêcher la séduction, c'est d'ôter cette amorce, & d'attacher au contraire à la désobéissance un mal réel & inévitable.

Si l'on suppose donc que deux législateurs voulant établir une même loi, proposent l'un de grandes récompenses, & l'autre des peines rigoureuses, il est certain que le dernier portera plus efficacement les hommes à l'obéissance, que ne feroit le premier. Les plus belles promesses ne déterminent pas toujours la volonté; mais la vûe d'un supplice ébranle, intimide. Que si pourtant le souverain par un effet particulier de sa bonté & de sa sagesse, veut réunir ces deux moyens, & attacher à sa loi un double motif d'observation, il ne restera rien à desirer de tout ce qui peut y donner de la force; ce sera la sanction la plus complette. Voilà pour les lois civiles; mais il importe de rechercher s'il y a une sanction des lois naturelles, c'est - à - dire, si elles sont accompagnées de menaces & de promesses, de peines & de récompenses.

La premiere réflexion qui s'offre là - dessus à l'esprit, c'est que ces regles de conduite que l'on appelle lois naturelles, sont tellement proportionnées à notre nature, aux dispositions primitives, & aux desirs naturels de notre ame, à notre constitution, à nos besoins, & à l'état où nous nous trouvons dans ce monde, qu'il paroît manifestement qu'elles sont faites pour nous. En général, & tout bien compté, l'observation de ces lois, est le seul moyen de procurer & aux particuliers & au public, un bonheur réel & durable: au lieu que leur violation jette les hommes dans un desordre également préjudiciable aux individus & à toute l'espece. C'est - là comme une premiere sanction des lois naturelles; mais si cette premiere sanction ne paroît pas suffisante pour donner aux conseils de la raison, tout le poids & toute l'autorité que doivent avoir de véritables lois, rien n'empêche de dire, que par l'immortalité de l'ame, ce qui manque dans l'état présent à cette sanction des lois naturelles, s'exécutera dans la suite, si la sagesse divine le trouve à propos. (D. J.)

SANCTORIENNE table (Page 14:608)

SANCTORIENNE table, (Médecine.) depuis que Sanctorius a mis au jour la connoissance de la transpiration insensible, on a été curieux de calculer la quantité de cette évacuation, proportionnellement à celle des excrémens, de l'urine, &c. & l'on en a formé des tables indicatives; mais les plus curieuses sont celles que le docteur Lining a fait d'après ses observations à Charles - Town, ville de la Caroline méridionale. Voyez les Transactions philosophiques, n°. 470. & 475. (D. J.)

SANCTUAIRE (Page 14:608)

SANCTUAIRE, s. m. (Gramm. & Théologie.) c'étoit chez les Juifs la partie la plus secrette, la plus intime, & la plus sainte du temple, dans la quelle étoit l'arche d'alliance, & où nul autre que le grand - prêtre n'entroit; encore n'étoit - ce qu'une fois l'année au jour de l'expiation solemnelle.

Ce sanctuaire, qui est aussi appellé le saint des Saints, sancta sanctorum, étoit la figure du ciel, & le grand - prêtre celle de Jesus - Christ, le véritable pontife qui a pénétré les cieux pour être notre médiateur auprès de son pere.

On donnoit le même nom de sanctuaire, à la partle la plus sacrée du tabernacle qui fut dressé dans le desert, & qui subsista encore quelque tems après la construction du temple.

Quelquefois le nom de sanctuaire se prend en général pour le temple ou pour le lieu saint, pour le lieu destiné au culte public du Seigneur; ce qui a fait penser à quelques auteurs, que le temple entier étoit appellé sanctuaire, & que le saint des Saints, étoit une chapelle ou oratoire placée dans le temple.

Peser quelque chose au poids du sanctuaire, est [p. 609] une expression usitée qui signifie examiner quelque chose avec la derniere équité; parce que chez les juifs, les prêtres avoient des poids & des mesures de pierre qui servoient à régler toutes les autres. Voyez Poids du sanctuaire.

Sanctuaire, parmi les Catholiques, signifie la partie du choeur la plus voisine de l'autel, dans laquelle le célébrant & les ministres se tiennent pendant la messe; elle est même ordinairement séparée du choeur par une balustrade, & les laïcs ne doivent jamais s'y placer.

Sanctuaire a été employé dans un sens particulier, sur - tout chez les Anglois, pour signifier les églises qui servoient d'asyles aux malfaiteurs, ainsi que cela s'est pratiqué jusqu'au regne d'Henri VIII. Les coupables étoient à l'abri de la recherche de leurs crimes, si retirés dans ces asyles, ils reconnoissoient leur faute dans l'espace de quarante jours, & se soumettoient eux - mêmes au bannissement. Si pendant ces quarante jours un laïc les chassoit de l'asyle, il étoit excommunié; un ecclésiastique encouroit pour le même sait la peine d'irrégularité.

Du nombre de ces asyles ou sanctuaires, étoient les églises de saint Jean de Beverley, dans la province d'York; celle de saint Martin le grand à Londres; la cathédrale de Ripon aussi en Yorkshire, érigée en asyle par Withlafe roi de Mercie; celle de saint Burien dans la Cornouaille, en vertu du privilége accordé par le roi Athelstan, en 936; & celle de Westminster, érigée en asyle par saint Edouard. Voyez Asyle & Franchises.

SANCTUS, SACER (Page 14:609)

SANCTUS, SACER, (Lang. lat.) ce ne sont pas deux termes synonymes dans la langue latine; & nous les traduisons ordinairement au rebours en françois. Proprie sancta dicimus, quoe sanctione quâdam confirmata, ut leges sanctoe sunt; sanctione enim quâdam sunt subnixoe. Dig. leg. 9. §. 3. Le sens du mot sanctus, répond donc à ce que nous appellons sacré ou inviolable dans notre langue; & saint au contraire, répond au sens du mot sacer; quoique ces deux mots viennent visiblement du latin. (D. J.)

SANCUS (Page 14:609)

SANCUS, s. m. (Mythol.) nom du dieu que les Romains honoroient sous le nom de dius fidius, dieu de la foi, & qui étoit reconnu des Grecs pour Hercule, comme l'enseigne Varron. Castalion pense que ce n'étoit point un nom plus particulier d'Hercule, que des autres dieux. On a trouvé plusieurs inscriptions où on lit, Sancus, sanctus, deus fidius; on cite entre autres une pierre qu'on voit à Tibur, sur laquelle ces paroles sont gravées, Sanco, sancto, deo fidio, sacrum.

Sancus est un mot sabin, le même que Sabus, pere de Sabinus, qui donna son nom aux Sabins. Ces peuples le reconnoissoient pour dieu; quand ils furent admis dans Rome, ils y transporterent leur dieu Sancus, & les Romains lui bâtirent un temple auprès de celui de Quirinus. Outre ce nom, on l'appella Sangus, Sanctus, & Fidius. Tite - Live le nomme simplement Sancus, & le met au nombre des semones, c'est - à - dire, des demi - hommes. C'étoit ainsi que les Romains appelloient certains dieux, qu'ils ne croyoient pas dignes du ciel, mais qu'ils regardoient au - dessus des hommes ordinaires. C'est en ce sens qu'il faut entendre cet endroit de Tite - Live, bona Semoni Sanco censuerunt consecranda: Ovide dans ses fastes, fait mention de tous ces détails:

Quoerebam nonas Sanco Fidiove, referrem An tibi Semo pater; tunc mihi sanctus ait, &c. (D. J.)

SAND (Page 14:609)

SAND, terme de Géographie; ce mot veut dire sable en allemand, en flamand, en anglois, & dans les autres langues dérivées de la langue teutonique. Il entre très - souvent dans la composition des mots géo<cb-> graphiques de ces langues, & toujours dans la signification de sable. (D. J.)

SANDALARIUS - VICUS (Page 14:609)

SANDALARIUS - VICUS, (Géog. anc.) quartier & rue de l'ancienne ville de Rome; cette rue s'appelloit aussi Sandaliaris - Vicus; Galien en fait mention. Une ancienne inscription porte, D. M. M. Afrani, Heliodori, Magistri, Vici - Sandaliarii, M. Afranius, Itumol, patrono, Fec. Une autre inscription fait connoître que cette rue étoit dans le quatrieme quartier de la ville: Sext. Fonteius, O L. Rophinius, C N. Pompeius, C N. L. Nicephor. Mag. Vici - Sandaliari, Reg. IV. anni XVIII. D. D.

Cela est conforme à Publius Victor, qui met le temple d'Apollon surnommé Sandaliarius, dans le quatrieme quartier de Rome; Apollon prenoit ce surnom de cette rue, & Suétone marque que le temple avoit été bâti par Auguste. Il acheta, dit - il, les plus précieuses statues des dieux, & les dédia par quartiers, comme l'Apollon Sandalarius, le Jupiter Fragédus, &c. Cette rue étoit le quartier des Libraires; Aulugelle dit, l. XVIII. c. iv. in Sandalario apud Librarios fuimus. (D. J.)

SANDALE (Page 14:609)

SANDALE, s. f. (Hist. anc. & mod.) sorte de chaussure ou pantoufle fort riche, qui étoit faite d'or, de soie, ou d'autres étoffes précieuses, & que portoient autrefois les dames greques & romaines; elle consistoit en une semelle, dont l'extrémité postérieure étoit creusée pour recevoir la cheville du pié, la partie supérieure du pié restant découverte.

Térence dit, en parlant de cette sorte de chaussure,

Utinam tibi commitigari videam sandalis caput. plut - à - Dieu qu'elle vous cassât la tête avec sa sandale.

Apollon étoit quelquefois nommé sandaliarius, faiseur de sandale. Les critiques ont été fort embarrassés sur la raison pour laquelle on lui donnoit ce nom; quelques auteurs le font venir d'une rue appellée vicus sandaliarius, qui étoit habitée principalement par des faiseurs de sandale, & où ce dieu avoit un temple; mais d'autres font venir avec plus de vraissemblance le nom de la rue, de celui du dieu, & croient qu'Apollon avoit été appellé ainsi, à cause de sa parure efféminée, comme s'il portoit des sandales de femme.

M. Burette, dans ses dissertations sur la musique des anciens, dit qu'ils se servoient de sandales de bois ou de fer, pour battre la mesure, afin de rendre la percussion rythmique plus éclatante.

Sandale signifie aussi une espece de soulier ou de pantoufle que portent le pape & les autres prélats quand ils officient & qui, à ce qu'on croit, est semblable à la chaussure que portoit S. Barthelémi.

Alcuin dit qu'il y avoit quelque différence entre les sandales des évêques & celles des prêtres & des diacres.

Il n'étoit permis aux moines de porter des sandales que quand ils. voyageoient, selon la remarque de du Cange, de Saumaize, &c.

Sandale est encore le nom d'une espece de pantoufle ou soulier découpe par dessus, que portent aujourd'hui les religieux reformés de différentes congrégations; elle consiste en une simple semelle de cuir, liée avec des courroies ou des boucles par dessus le haut du pié, qui est presque entierement à nud, à - peu - près comme les peintres peignent le bas du brodequin des anciens. Les capucins portent des sandales, & les recolets des socles; les sandales sont toutes de cuir, au lieu que la semele des socles n'est que de bois.

Sandale (Page 14:609)

Sandale, s. f. terme de maître d'escrime; ce mot se dit parmi les maîtres d'armes, d'un soulier qui n'a qu'une demi empeigne, & qui n'a point de talon. On le met ordinairement au pié droit. (D. J.)

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