ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"714"> quinze parcelles, & on les vend au millier qui forme une botte composée de quarante poignées. Outre le grand service que les tonneliers tirent de l'osier, on en fait grand usage pour les vignes & dans les jardins; mais quand on emploie l'osier pour lier les cerceaux, il faut le faire tremper dans de l'eau bouillante: les vers ne s'y mettent pas, il pourrit moins vîte, il est plus souple, moins cassant, & il vaut mieux du double que quand on le fait tremper dans l'eau froide.

L'osier noir est le moins convenable pour les ouvrages du tonnelier, parce qu'il est trop menu & qu'il n'a pas assez de corps; mais d'autre côté, c'est ce qui le fait préférer par les vanniers, pour leurs ouvrages de propreté, parce que les brins de l'osier noir sont déliés & fort égaux; ils se servent aussi de l'osier rouge, pour les ouvrages destinés à la fatigue, parce qu'il est gros, souple, fort & égal; à d'autres égards les vanniers emploient toutes les autres especes d'osiers & de saules, quoique le bois en soit cassant; mais pour cette destination on ne les coupe que quand la seve est en mouvement, pour avoir plus de facilité d'en lever l'écorce, apres quoi on les fait secher & on fait de grosses bottes, afin de les entretenir droits.

La culture des osiers peut être très - avantageuse; il s'en sait une grande consommation par les jardiniers, les vignerons, les tonneliers & les vanniers; le commerce en est fort étendu, & on assure que dans les pays de grands vignobles, comme en Bourgogne & en Guienne, on peut retirer mille écus de revenus d'un arpent d'oseraie. Jusqu'ici les faits concernans les osiers ont été extraits du mémoire que j'ai cité; mais voici ce qu'on peut y ajouter. Le voisinage des grands arbres nuit aux osiers, & l'ombrage de ceux - ci, qui est pernicieuse aux grains, est très - profitable aux prairies; il ne faut de labour aux osiers qu'à proportion qu'on juge qu'ils en ont besoin, car quand le fonds est bon, il arrive souvent qu'il ne faut les cultiver que tous les deux ou trois ans, parce que si on les labouroit plus souvent, ils prendroient trop de force & de grosseur. Quand une oseraie se dégarnit, le peuplement s'en fait en recouchant peu - à - peu les branches voisines les plus fortes; on peut greffer l'osier sur le saule, il devient par - là d'un plus grand rapport, & il n'est point exposé aux atteintes du bétail; la greffe en flute est la plus convenable pour cet objet, & on doit la faire à la fin de Mars, ou au commencement d'Avril; on peut couper les osiers des l'automne, il faut pour cela que la feuille soit tombée, ce qui arrive ordinairement vers les premiers jours de Novembre; car s'ils étoient encore chargés de feuilles, ils seroient sujets à noircir & à se rider, ce qui les mettroit beaucoup en non - valeur.

Toutes les especes de saules, de marceaux & d'osiers, font une défense très - avantageuse pour garantir le bord des héritages qui sont voisins des rivieres; mais les osiers sur - tout dont les racines tracent & pullulent considérablement.

Les feuilles de saule peuvent servir à la nourriture du menu bétail pendant l'hiver; elles sont sur - tout profitables aux agneaux & aux chevreaux; toutes les parties de cet arbre ont quelques propriétés pour la médecine, mais très - particulierement celle d'être rafraîchissantes jusqu'au point d'éteindre les feux naturels & même d'infliger la stérilité. M. d'Aubenton le subdélégué.

Saule (Page 14:714)

Saule, (Mat. méd.) l'écorce, les feuilles, & les chatons de cet arbre, sont mis au rang des remedes rafraîchissans & astringens; on fait entrer quelquefois ces matieres dans les bains & les demi - bains médicamenteux, mais certes assez inutilement. Les remedes tirés du saule sont fort peu en usage, & vrais<cb-> semblablement doivent être peu regrettés; la vertu principa le & spéciale que les auteurs leur attribuent, c'est de réprimer le penchant à l'amour, & la faculté de le satisfaire. Supposé que cette vertu fût réelle, ce ne seroit pas encore là de quoi mettre le saule en crédit. (b)

SAULGE Saint (Page 14:714)

SAULGE Saint, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt méchant bourg de France, en Nivernois, situé dans un vallon couvert de montagnes boisées. Il y a dans ce bourg un prieuré de l'ordre de S. Benoît.

Tixier, (Jean) en latin Ravisius Textor, bon humaniste du xvj siecle, étoit natif de ce bourg. Il devint recteur de l'université de Paris, où il mourut en 1522. On a de lui des lettres, des dialogues, des épigrammes, & quelques autres opuscules en latin, qui ne sont pas encore tombés dans le discrédit.

SAULGEN, ou SULGEN (Page 14:714)

SAULGEN, ou SULGEN, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, chef - lieu du comté de même nom, au midi du Danube. (D. J.)

SAULIEU (Page 14:714)

SAULIEU, (Géog. mod.) Sidolcucum, ou Sedelaucum, en latin moderne; ville de France dans la Bourgogne, chef - lieu d'un baillage de même nom, dans l'Auxois, à 5 lieues au sud - ouest de Sémur, à 15 au couchant de Dijon, sur la route de Lyon à Paris. Il y a une collégiale, un petit collége, & quelques communautés religieuses. Cette ville est la seizieme qui députe aux états de la province; l'évêque d'Autun en est comte & seigneur. Longit. 21. 54. latit. 47. 17.

Savot, (Louis) savant médecin & célebre antiquaire, naquit à Saulieù, vers 1579. Il se destina d'abord à la chirurgie, & vint à Paris à l'âge de 20 ans, pour s'y rendre habile; mais il poussa bientôt ses vues plus loin, & prit des degrés en médecine; enfin il laissa la médecine pour l'architecture, & s'y distingua; il mourut vers 1640. Ses principaux ouvrages sont, 1°. un discours sur les médailles antiques, vol. in - 4°. très - estimé. 2°. L'architecture françoise des bâtimens particuliers, dont les meilleures éditions sont celles de Paris, avec les notes de François Blondel, en 1673 & 1685. 3°. Le livre de Galien, de l'art de guérir par la saignée, traduit du grec, avec un discours préliminaire sur la saignée. (D. J.)

SAULT la (Page 14:714)

SAULT la, (Géog. mod.) riviere de France, en Champagne; elle vient des frontieres de Lorraine, passe par Vitri - le - brulé, dans le Pertois, & se jette peu après dans la Marne. (D. J.)

Sault (Page 14:714)

Sault pays de, (Géog. mod.) petit pays de France dans le Languedoc, au diocèse d'Alet; ce pays a un baillage royal, qui ressortit à la sénéchaussée de Limoux; son chef - lieu est Escouloubre, qui étoit un poste important pour couvrir les frontieres, avant la conquête du Roussillon. (D. J.)

Sault (Page 14:714)

Sault, la vallée de, (Géog. mod.) en latin Saltus, petite vallée en Provence, dans le bailliage d'Apt, auquel elle est jointe, mais soumise pour le spirituel au diocèse de Carpentras. Cette vallée est située au pié d'une haute montagne, appellée le mont - Venteux, & est composée d'un bourg & de trois villages.

Cette seigneurie est une des plus grandes terres de la Provence, & dont l'ancienne indépendance est la moins douteuse; on ne voit point que ses anciens seigneurs, qui étoient de la maison d'Entravennes d'Agoult, ayent reconnu les comtes de Provence ou de Forcalquier; ils prétendoient n'avoir aucun supérieur au temporel; le premier qui se soumit au comte de Provence, fut Isuar d'Entravennes, qui sit volontairement hommage à Charles II. roi de Sicile, comte de Provence, pour s'attirer sa protection. C'est pour cela que la vallée de Sault est encore comptée de nos jours entre les terres adjacentes qui font un corps séparé du comté de Provence.

Sault a porté le titre de seigneurie ou baronnie, [p. 715] jusqu'à Charles IX. qui en 1562, l'érigea en comté, en faveur de François d'Agoult de Montauban; cette seigneurie a passé par cascade dans la maison du maréchal de Villeroi, fils de Magdelaine de Créqui, au droit de laquelle cette maison possede à présent le comté de Sault. (D. J.)

SAUMACHE, Saumalt (Page 14:715)

SAUMACHE, Saumalt, qui est un peu salé; on dit, une eau saumache, une fontaine saumache.

SAUMON, Saulmon (Page 14:715)

SAUMON, Saulmon, Salmo, s. m. (Hist. nat. Icthyolog.) poisson de mer que Rondelet a mis parmi les poissons de riviere, parce que l'on pêche plus de saumons dans les rivieres qui aboutissent à la mer, que dans la mer même. On donne le nom de taçons aux jeunes saumons, & celui de beccards aux femelles Le saumon en général, est couvert de petites écailles rondes, il a le dos d'un bleu obscur, & le ventre d'une couleur blanche argentée; la machoire inférieure est un peu courbée en haut, les yeux sont grands, il y a sur la tête de petites taches rondes, comme sur le reste du corps, & celles de la femelle sont plus grandes que celles du mâle; les machoires & la langue sont garnies de dents longues & aiguës; le saumon a deux nageoires près des ouies, deux sur le ventre, une au - dessous de l'anus, une grande sur le dos, vis - à vis les deux du ventre, & une petite près de la queue; celle - ci & celle de l'anus sont grasses & un peu charnues; la nageoire qui termine la queue, est fort large; la chair de ce poisson est très - nourrissante & blanchâtre, elle devient rouge en cuisant, ou lorsqu'elle est salée. Les taçons ressemblent beaucoup aux truites; il est même difficile de les distinguer les uns des autres quand ils sont de la même grosseur. Rondelet, hist. des poissons de riviere, chap. j. Voyez Poisson.

Saumon (Page 14:715)

Saumon, (Pêche du saumon.) les rets à saumons sont composés de fort gros fil; les mailles en ont trois pouces en quarré; le rets est long de 25 à 30 brasses, & a quatre piés de chute seulement; il est amarré sur des piés ou pieux de bois, hauts de six piés & enfoncés du tiers dans le sable, & distans de trois piés l'un de l'autre, ensorte que le filet sédentaire croise la marée, en traversant une gorge ou lit de riviere.

Les pêcheurs qui s'en servent, ne pêchent que d'ebe, le poisson se maille quelquefois, on ne tend ces sortes de filets que de morte eau, parce que les grandes marées auroient bientôt dessablé les pieux.

On ne pêche le saumon que quand il a monté dans la riviere; & lorsque les pêcheurs s'apperçoivent au mouvement du filet, que le poisson a touché, ils le prennent avec le havenel; cette pêche qui est sédentaire & arrêtée, ne peut faire aucun tort, comme font les pêches traînantes de la dreige, &c.

La pêcherie de saumon située sur la riviere de Blanel, dans le ressort de l'amirauté de Vannes, est composée de neuf tonnes & demie, en pieux & maçonnerie, formée de même que les avant - becs des ponts, pour rompre & couper le courant de l'eau; ces cinq tonnes, qui sont à la rive du o. n. o. appartiennent au prince de Guemenée, & les quatre & demie qui sont à la rive de l'e. s. e. & joignant ledit moulin, appartiennent à la dame abbesse; au milieu de ces tonnes, il y a un trou commun, qui sépare celles de ces deux propriétaires; ce trou est de la largeur de dix piés, & ne doit être clos de quoi que ce soit, mais toujours ouvert afin de tenir libre le milieu de la riviere.

Entre chaque tonne sont placés des pieux avec des coulisses, pour y mettre des rateliers ou claies de bois, formées comme les échelles, de deux piés environ de argeur; les bâtons n'y laissent qu'un intervalle d'un pouce & demi; il y a six ou sept de ces rateliers entre chaque tonne, les rateliers sont garnis entierement d'échelons, excepté les deux qui joignent chaque tonne, qui ont au bas un petit sac, poche, verveux, ou guideau de rets, d'une brasse de long, de dix - huit pouces de hauteur, qui se tient naturellement ouvert par le courant de l'eau par où entre le poisson; ces raux & les rateliers sont doubles & éloignés les uns des autres d'environ trois piés, avec de semblables poches au bas des rateliers qui joignent les tonnes, pour pouvoir pêcher également de marée montante & descendante, ensorte que le poisson qui est une fois entré dans cet intervalle, n'en sauroit plus absolument sortir, & y reste enfermé comme dans un réservoir.

On pêche des saumons & des truites depuis Noël, jusqu'à la Pentecôte; la saison où elles se prennent en plus grand nombre ou en plus grande abondance, est depuis le commencement du carême jusqu'à Pâque; quand les eaux du blanc couvrent la chaussée du trou commun, ces pêcheries ne peuvent plus rien prendre, parce que le poisson s'échappe aisément pour monter plus haut, suivant son instinct naturel.

Les sacs des guideaux qui y servent, les mailles qui les composent, ont à l'entrée qui est amarrée au - bas des rateliers, vingt - sept lignes en quarré, ensuite vingt - quatre, vingt - deux en diminuant; ensorte que celles qui sont à l'extrémité du sac, n'ont au plus que dix lignes en quarré: ce qui est d'autant plus abusif, que ces mailles étant composées de gros fils, se resserrent de telle maniere, quand elles sont mouillées, qu'il n'est pas possible que quoi que ce soit en puisse échapper. Voyez les figures dans nos Planc. de pêche.

Il y a encore une autre sorte de pêcherie qu'on peut considerer comme un grand gor ou bouchot, qu'on établit dans les rivieres; elle est composée de deux ailes ou murailles construites de pieux & de clayonnage, comme sont celles des bouchots; au milieu il y a un intervale assez large pour que les bâtimens qui remontent, puissent passer librement durant le tems de la pêche, qui est celui de la saison des aloses & des saumons: cet intervalle est clos d'un rets semblable aux filets ou seines dérivantes, dont ils se servent pour cette pêche, comme font tous les autres pêcheurs dans les embouchures des rivieres, où ces deux sortes de poissons abondent; on leve le ret pour faire passer les bateaux qui remontent.

Cette pêcherie n'arrête d'elle même aucun poisson, mais seulement les empêche de monter plus haut; & ceux qui ont le droit de la pêcherie, font la pêche dans l'espace que le droit de pêcherie prohibitive leur a accordée.

Les mailles du filet qui clôt la pêcherie dans le tems que s'en fait la pêche, qui dure du mois de Février jusqu'en Juin, & de ceux qui servent aux pêcheurs, sont de trois échantillons; les plus larges ont vingt - sept lignes en quarré, les autres vingt - cinq, & les plus serrées vingt - deux lignes au plus. Voyez les Planches de pêche.

Voici encore la description d'une pêcherie de saumons établie à Châteaulin, dans le ressort de l'amirauté de Quimper en Bretagne. La marée monte jusqu'au pié de la pêcherie, & se fait même encore sentir au - delà; il y a trois ouvertures fermées de barrots éloignés de 10 à 20 lignes les uns des autres.

La pêcherie est composée d'une écluse ou chaussée de pierre, qui barre toute la riviere, à l'exception d'un petit passage qui est du côté de la côte à l'o. Au milieu il y a encore une ouverture pour les bateaux pêcheurs, & par laquelle les saumons entrent aussi dans la pêcherie.

On fait à Châteaulin la pêche du saumon de deux différentes manieres: la premiere se fait sans aucun soin dans le gore ou le coffre de pêcherie: & l'autre, entre la chaussée de la pêcherie, avec bateau, tant au - dessus qu'au - dessous du pont de la ville, jusqu'à

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