ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"706"> kokf en richesses & en pouvoir; & qu'elle renferme dans son sein des mines d'or & d'argent, si considérables, que l'empereur s'en est réservé la disposition à lui seul. (D. J.)

SAVA (Page 14:706)

SAVA, (Géog. mod.) petite ville de Perse, à deux ou trois journées au nord - ouest de Kom. Il y a dans cette ville deux célebres mosquées, où les Persans viennent par dévotion pour de grands personnages qui y ont leurs tombeaux. Lat. 34. 56.

SAVANNE (Page 14:706)

SAVANNE, s. f. (Econom. rustiq.) dans les îles françoises de l'Amérique on appelle savannes de grandes pelouses dont l'herbe est courte, assez rase & de différentes especes inconnues en Europe: ces savannes servent de pâturages aux bestiaux; on est obligé de les entretenir avec soin, & de les clore de lisieres ou fortes haies de citronniers taillés à la hauteur de six à sept piés: ces haies sont fort épaisses, bien garnies de branches, & remplies d'épines, qui les rendent impénétrables.

Savanes (Page 14:706)

Savanes, terme des îles françoises; on appelle ainsi, dans les îles françoises des Antilles, les prairies où l'on met paître les chevaux & les bestiaux. Dans les savanes un peu séches, on trouve de petits insectes rouges, qui ne sont que de la grosseur de la pointe d'une épingle: ces petites bêtes s'attachent à la jambe, & lorsqu'elles sont passées au - travers des bas, elles causent des démangeaisons épouvantables, qui obligent de s'écorcher les jambes. Quand on en est incommodé, il n'y a pas de meilleur remede que de faire bouillir dans l'eau des bourgeons de vignes & de monbain, des feuilles d'oranger, & des herbes odoriférantes; & on s'en lave bien les jambes plusieurs jours de suite. Le mot de savane a été emprunté des Espagnols, qui donnent le nom de savanas aux prairies.

Les François du Canada donnent le nom de savane aux forêts composées d'arbres résineux, c'est - à - dire, aux forêts de pins, sapins, de méleses, & dont le fond est humide & couvert de mousse. Il y a des savanes qui sont fort épaisses, & d'autres qui sont claires. Le caribou habite dans les savanes, & quand elles sont épaisses, il s'y fraie des routes. (D. J.)

SAVANT, Docte, Habile (Page 14:706)

SAVANT, Docte, Habile, (Synon.) les connoissances qui se réduisent en pratique rendent habile. Celles qui ne demandent que de la spéculation font le savant. Celles qui remplissent la mémoire font l'homme docte.

On dit du prédicateur & de l'avocat qu'ils sont habiles; du philosophe & du mathématicien, qu'ils sont savans; de l'historien & du jurisconsulte, qu'ils sont doctes.

L'habile semble plus entendu; le savant plus profond, & le docte plus universel.

Nous devenons habiles par l'expérience; savans par la méditation; doctes par la lecture.

On peut être fort savant ou fort docte sans être habile, mais on ne peut guere être très - habile, sans être savant. Synon. de Girard. (D. J.)

SAVARIA (Page 14:706)

SAVARIA, (Géog. anc.) ville de la haute - Pannonie. Ptolomée, l. II. c. xv. la met au nombre des villes éloignées du Danube. Lazius conjecture que c'est aujourd'hui le lieu nommé Leybnitz, & Villeneuve prétend que c'est Graitz.

SAVART (Page 14:706)

SAVART, s. m. (Gram. & Jurisprud.) terme que l'on trouve dans les coutumes de Reims & de Clermont, héritage en savart, c'est - à - dire, en friche. Voy. le glossaire de M. de Lauriere. (A)

SAVATAPOLI (Page 14:706)

SAVATAPOLI, (Géog. mod.) ville d'Asie, dans la Mingrélie, sur la mer Noire, à l'endroit où la côte orientale se joint à la septentrionale. Cette ville est la Sébastopolis, ou la Dioscuria des anciens. (D. J.)

SAVATRA (Page 14:706)

SAVATRA, (Géog. anc.) ville de la Galatie, dans l'Isaurie, selon Ptolomée, l. V. c. iv. son nom moderne selon Niger, est Souraceri. (D. J.)

SAUBATHA (Page 14:706)

SAUBATHA, (Géog. anc.) selon Ptolomée, l. VI. c. vij. & Sabattha, selon Arrien, II. Peripl. p. 15. ville de l'Arabie heureuse, où elle avoit le titre de métropole. Cette ville étoit dans les terres, & Arrien dit que le roi y faisoit sa résidence. Cela demande une explication, que Saumaise, in exercit. Plin. p. 354. a donnée. Comme le pays de l'Arabie qui produisoit l'encens étoit différent du pays des Sabéens, & que ces deux pays étoient soumis à deux différens rois: il s'ensuit que Saba, capitale des Sabéens, & Sabattha ou Saubatha, capitale du pays qui produisoit l'encens, étoient aussi deux villes différentes. Celle - ci se trouvoit à l'orient de l'Arabie heureuse, & celle - là à l'occident; de sorte que Sabota, ville des Sabéens, que Pline met sur la côte du golfe Arabique, ou sur le rivage rouge, est la même que Saba; & la ville de Sabota, que le même auteur place chez les Adramites, est la ville Saubatha de Ptolomée, & la Sabatha d'Arrien. (D. J.)

SAUCE ou SAUSSE (Page 14:706)

SAUCE ou SAUSSE, s. f. (Cuisine.) composition liquide dans laquelle les cuisiniers font cuire diverses sortes de mets, ou qu'ils font à - part pour manger les viandes quand elles sont cuites. On connoît assez nos sauces modernes, mais on sera peut - être bien - aise de trouver ici quelques - unes des sauces de la cuisine de nos ayeux, & que M. Sauval a rapportées dans ses antiquités de Paris. Ces sauces sont la sauce jaune, la sauce chaude, la sauce à compote, la sauce moutarde ou la galantine, la sauce rapée, la sauce verte, enfin la camelaine.

La sauce jaune se faisoit avec du poivre blanc, que nos peres nommoient jaunet; elle étoit du nombre des sauces chaudes. Dans la sauce à compote, c'étoit le poivre noir qui y entroit.

La sauce moutarde ou galantine, étoit faite de la racine de cette plante, que nos botanistes ne connoissent plus, & qui peut - être n'est autre chose que le cran que nous mettons présentement dans nos sauces, & qui n'est ni moins chaud, ni moins piquant que la galantine.

La sauce rapée se faisoit avec du verjus de grain, on des groseilles vertes.

La sauce verte, que nous connoissons encore, avoit entr'autres ingrédiens, du gingembre & du verjus, qu'on verdissoit avec du jus de persil, ou de blé verd; on y ajoutoit ensuite de la mie de pain blanc.

A l'égard de la camelaine, qui prenoit son nom d'une simple que nous ne connoissons plus, elle étoit faite de cinamome, de gingembre, & de cloux de gérofle, de graine de moutarde, de vin, de verjus, de pain & de vinaigre; de sorte que c'étoit la plus composée de toutes les sances de ce tems - là.

Le droit de faire & de vendre des sauces appartenoit autrefois aux marchands épiciers, qui de - là se nommoient épiciers - apoticaires - sauciers; mais depuis, & le nom & la marchandise sont passées aux maîtres vinaigriers, qui encore à présent mettent au nombre de leurs qualités, celle de maitres sauciers. (D. J.)

Sauce robert, en terme de Cuisinier; ce sont des oignons assaisonnés avec de la moutarde, & cuits dans la graisse d'une longe de porc, ou d'une autre piece, qu'on a mélé avec la sauce dont on l'a arrosé.

Les cuisiniers appellent aussi sauce verte une sauce faite avec du blé verd, une rotie de pain, du poivre, du sel, le tout pilé ensemble, & passé dans un linge.

SAUCER (Page 14:706)

SAUCER, v. act. c'est tremper dans une sauce. Saucer une médaille, c'est quand elle est de cuivre, l'argenter.

SAUCIER (Page 14:706)

SAUCIER, s. m. terme de corporation; les maîtres vinaigriers prennent dans leurs statuts, tant anciens que nouveaux, la qualité de maîtres sauciers, à cause de diverses sauces qu'ils ont droit de composer [p. 707] & de débiter; & que le vinaigre même qui font, & qu'ils vendent, passe pour une des meilleures sauces pour beaucoup de mets & de viandes; ce nom appartenoit aussi autrefois au corps des marchands épiciers, à cause d'une petite communauté de sauciers, ou faiseurs de sauces, qui leur étoit alors unie; c'étoit apparemment en vertu des épiceries qui entroient dans leurs sauces. En 1394 les sauciers firent bande à - part, & eurent leurs jurés, restant pourtant sujets à la visite des gardes de l'épicerie; c'est de - là que sont venus nos vinaigriers - sauciers.

Les sauces des vinaigriers dont il est parlé dans le quinzieme article de leurs statuts de 1658, sont la sauce jaune, la cameline & la sauce moutarde, toutes présentement ignorées, ou du moins hors d'usage sur les tables délicates, où nos nouveaux cuisiniers en ont introduit beaucoup d'autres moins simples & plus piquantes, & de - là plus préjudiciables à la santé. Savary. (D. J.)

SAUCISSE (Page 14:707)

SAUCISSE, s. f. (Cuisine.) ce mot dans sa propre signification veut dire une sorte de mets que l'on fait avec du sang & de la chair de porc assaisonnée; c'est une espece de boudin.

Ce mot vient de l'italien salsiccia, & selon Saumaise, du latin sulsicium, qu'on écrit au lieu de salsum, salé.

Les saucisses de Bologne sont les plus estimées, & on en fait une consommation considerable en Italie, surtout à Bologne & à Venise, d'où on en porte dans beaucoup d'autres endroits.

On fait les saucisses avec de la chair de porc crue, que l'on hache avec de l'ail.

On l'assaisonne de poivre & de plusieurs sortes d'épices, les Anglois sournissent les Italiens de peaux & de boyaux de porc, & le commerce de cette sorte de marchandises est plus grand qu'on ne s'imagine.

Saucisse (Page 14:707)

Saucisse, (Génie.) c'est une longue charge de poudre mise en rouleau dans de la toile goudronnée, arrondie, & cousue en longueur, de sorte que cette espéce de trainée regne depuis le fourneau ou chambre de la mine, jusqu'à l'endroit où se tient l'ingénieur pour y mettre le feu, & faire jouer le fourneau. La saucisse peut avoir environ deux pouces de diametre. On met ordinairement deux saucisses à chaque fourneau, afin que si l'une vient à manquer, l'autre y supplée. (D. J.)

SAUCISSON (Page 14:707)

SAUCISSON, dans l'Artillerie & la Fortification, est une espece de fascine depuis 9 ou 10 piés de longueur jusqu'à 18, relié de 9 pouces en 9 pouces avec de bonnes harres. On s'en sert dans la construction de l'épaulement des batteries à un siege, & pour reparer les breches ou les bouches, en attendant qu'on veuille reconstruire le revêtement, ou mettre le rempart dans l'état où il étoit avant le siege de la place. (Q)

Saucisson (Page 14:707)

Saucisson, s. m. dans l'Artillerie, est un long sac de cuir ou de toile, d'environ un pouce & demi de diametre, dont on se sert pour porter le feu dans la chambre ou le fourneau d'une mine; il est pour cet effet rempli de poudre fine.

Le saucisson se renferme dans un petit canal de bois appellé auget. Ce canal sert à empêcher que les matériaux qui remplissent la galerie de la mine ne pressent trop le saucisson, qui pourroit sans cela s'étouffer avant qu'il eût porté le feu à la mine. Le saucisson est attaché fixément au milieu du fourneau ou de la chambre de la mine, de - sorte qu'on ne puisse point l'en arracher. Il se conduit dans tous les retours de la galerie, on le continue même un peu au - delà pour pouvoir y mettre le feu plus surement. Voyez Mine & Témoin.

Dans l'attaque d'un ouvrage qu'on craint qui ne soit miné, on cherche à découvrir le saucisson pour empêcher que l'ennemi n'y mette le feu & ne fasse jouer les mines.

Couper le saucisson, c'est rompre la liaison ou la continuité de la poudre depuis le dehors de la galerie jusqu'à la chambre de la mine, ce qui ne permet plus de la faire sauter.

Saucisson (Page 14:707)

Saucisson, (Artificier.) les Artificiers appellent ainsi une espece de fusée que l'on attache ordinairement à la queue d'une plus grande, pour en rendre l'effet plus agréable. J'ai dit ordinairement, parce qu'on en fait quelquefois qui volent en l'air comme les fusées ordinaires, & alors on les appelle saucissons volans, pour les distinguer des premiers qu'on nomme saucissons fixes.

Le cartouche du saucisson se fait avec une baguette. Ce cartouche doit être de quatre pouces de long; il se fait de carton roulé deux fois & bien colé partout; on l'étrangle par un bout à un demi - pouce de son extrémité; on le lie avec de la ficelle; on prend un tampon de papier que l'on fait entrer dans ce cartouche; on le pousse dans le cul du saucisson avec la baguette; on frappe celle - ci avec un maillet, après quoi l'on met de la poudre ordinaire dans ce cartouche; & quand il est plein à - peu - près, l'on couvre cette charge d'un tampon que l'on frappe encore avec la baguette, & ensuite on l'étrangle & on le lie en cet endroit. Après cela l'on serre ce saucisson depuis les deux endroits étranglés avec beaucoup de ficelle, ensorte qu'il en soit tout couvert; en cet état on le jette dans la colle forte & on le laissé sécher, afin que le feu y étant mis, il trouve plus de résistance, & fasse un plus grand bruit en faisant crever le cartouche.

Il faut pour cela que le saucisson soit percé à celui de ses bouts qu'on appliquera à la queue de la fusée, où il doit avoir un peu de poudre grenée, & cette poudre servira à allumer le saucisson que l'on fera tenir contre la fusée avec du papier ou du parchemin, ou bien avec une corde ou autrement, afin que la fusée venant à finir, le saucisson prenne feu & produise son effet.

Pour construire des saucissons volans, on fera leurs cartouches comme ceux des précédens, excepté qu'ils doivent être un peu plus longs. Après avoir étranglé un de leurs bouts comme à l'ordinaire, on les charge aussi de poudre grainée; puis à un doigt d'épaisseur, on ajoute de la poudre pilée & passée, comme pour les fusées par terre, en pressant le tout à coup de maillet, comme pour les fusées volantes; enfin on couvre le cartouche avec une corde, après avoir étranglé l'autre bout, ensorte qu'il n'y reste qu'une lumiere grosse comme un petit tuyau de plume d'oie; on l'amorce avec un peu de poudre mouillée.

Saucisson (Page 14:707)

Saucisson, c'est aussi, dans les feux d'artifice, une sorte de pétard fait avec un cartouche cylindrique court, étranglé, & fermé par les deux bouts, ce qui le fait ressembler à un saucisson à manger. Pour augmenter la détonation de la poudre qu'il renferme par la résistance du cartouche, on l'enveloppe de ficelle colée.

Saucisson volant (Page 14:707)

Saucisson volant, c'est le même artifice alongé, pour continuer un peu de composition qui le fait pirouetter en le jettant en l'air par le moyen d'un pot, d'où il sort comme d'un mortier, & finit par tirer un coup. Frezier, traité des feux d'artifice. (Q)

Saucisson (Page 14:707)

Saucisson, (Marine.) c'est un boyau de toile, rempli de poudre à canon, dont on se sert dans un brûlot, pour conduire le feu depuis les dales jusque aux artificiers.

Saucisson (Page 14:707)

Saucisson, (Chaircuiterie.) les saucissons sont de grosses saucisses qui se font en plusieurs endroits, particulierement en Italie, avec de la chair de porc crue, bien battue & bien broyée dans un mortier, où l'on mêle quantité d'ail, de poivre en grain, & autres épices; les meilleurs saucissons sont ceux de Bologne. (D. J.)

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