ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"686"> n'est dérangé sensiblement que par l'action du Soleil. Que seroit - ce si outre cette Lune nous en avions encore quatre ou cinq autres qui, par leur action mutuelle, altérassent leurs mouvemens? C'est là le cas des satellites de Jupiter & de Saturne, sans compter que l'action de Jupiter sur les satellites de Saturne peut avoir encore un effet assez sensible, aussi - bien que l'action de Saturne sur les satellites de Jupiter. Le second satellite de Jupiter est celui où ces inégalités sont le plus remarquables. On ne sauroit trop exhorter les savans géometres de l'Europe à donner la théorie de ces inégalités.

Il n'est pas aisé de savoir quel peut être l'usage des satellites. On croit communément qu'ils sont destinés à suppléer, en quelque sorte, à la lumiere foible que reçoivent des planetes trop éloignées du Soleil, comme Jupiter & Saturne, & à les éclairer pendant leurs nuits. Mais 1°. On ne remarque point de satellite à Mars, on sait que la Terre en a un, & on croit même qu'il y en a un autour de Vénus: voilà donc une planete beaucoup plus proche du Soleil qui a un satellite, & une autre plus éloignée qui paroît n'en pas avoir. 2°. On ne peut gueres dire que la Lune soit destinée uniquement à nous éclairer durant nos nuits, puisque souvent elle nous est cachée pendant la plus grande partie de la nuit. 3°. La nuit d'une planete, toutes choses d'ailleurs égales, doit être censée d'autant plus profonde que le jour y a été plus brillant. Ainsi les planetes les plus proches du Soleil ont une nuit plus obscure à proportion que les autres: elles ont donc, à cet égard, encore plus besoin de satellites. Que faut - il donc croire sur l'usage des satellites? Il faut savoir dire qu'on l'ignore. (O)

Satellite (Page 14:686)

Satellite, satelles ou garde, (Hist. mod.) se dit d'une personne qui en accompagne une autre, soit pour veiller à sa conservation, soit pour exécuter sa volonté.

Chez les empereurs d'Orient, ce mot satellite signifioit la dignité ou l'office de capitaine des gardes du corps.

Ce terme fut ensuite appliqué aux vassaux des seigneurs, & enfin à tous ceux qui tenoient les fiefs, appellés sergenteries. Voyez Sergenterie.

Ce terme ne se prend plus aujourd'hui qu'en mauvaise part. On dit les gardes d'un roi, & les satellites d'un tyran.

SATICULA (Page 14:686)

SATICULA, (Géog. anc.) ville d'Italie dans le Samnium. Servius, in AEneïd. l. VIII. vers. 729. la place dans la Campanie, mais elle étoit dans le Samnium: Festus le dit positivement, Saticula, oppidum in Samnio captum est. (D. J.)

SATIÉTÉ (Page 14:686)

SATIÉTÉ, s. f. (Gramm) dégoût qui suit l'usage immodéré; on a la satiété des alimens, après avoir trop mangé; la satiété du plaisir, après s'y être trop livré; la satiété de l'étude, de la gloire, des affaires; nous usons tout.

SATINS (Page 14:686)

SATINS, s. m. (Etoffe de soie) le tissu du satin est d'une espece différente des autres étoffes, parce que l'ouvrier ne leve que la huitieme ou la cinquieme partie de sa chaîne pour passer sa trame au - travers, ensorte qu'il reste toujours les ou les de la chaîne du côté de l'endroit de l'étoffe, ce qui y donne le brillant. Au surplus, il se fabrique comme toutes les étoffes de soie. Voyez Étoffes de soie.

Il se fabrique à Lyon des satins unis, des satins rayés, des satins en deux, trois & quatre lacs courans, de de large, des satins brochés, soie & dorure, de la même largeur.

Tous les satins sans poil, soit unis, soit façonnés, doivent commencer à lever une lisse pour recevoir la trame qui passe entre la partie levée, soit la huitieme, soit la cinquieme, comme il a déja été dit, afin de faire le corps de l'étoffe.

Après la premiere lisse levée, celle qui doit suivre doit toujours être la quatrieme, de façon qu'une étant prise, il en reste toujours deux entre la premiere levée & celle qui doit lever ensuite pour recevoir le second coup de trame; c'est l'armure du métier.

On va donner l'idée de l'armure d'un satin à huit lisses, & d'un satin à cinq lisses.

Armure d'un satin à huit lisses, dont une prise & deux laissées.
[omission: image; to see, consult fac-similé version]

Armure d'un satin à cinq lisses.
[omission: image; to see, consult fac-similé version]

Par cette démonstration, il est évident qu'on ne peut pas faire des satins au - dessous de cinq lisses, ni même au - dessus de huit: puisqu'en augmentant ou diminuant le nombre, il arriveroit que quand on viendroit de la cinquieme marche ou de la huitieme à la premiere pour recommencer, ce qu'on appelle le course, les deux lisses laissées ne se rencontreroient plus. Il est vrai cependant que la rencontre se feroit avec dix lisses; mais outre que le satin perdroit de sa qualité en ne levant que la dixieme partie de la soie de la chaîne, il arriveroit encore que le liage qui n'est composé que de quatre marches & quatre lisses, & qui ne doit agir que relativement aux marches de satin, dont tous les deux coups, une de liage doit mouvoir, ne pourroit plus se rencontrer avec dix grandes marches, le course de l'un finissant avec l'autre. Il n'y a que le damas qui a cinq lisses de liage, mais aussi il faut faire deux fois le course pour un de liage, c'est - à - dire qu'il faut passer dix coups de navette pour faire mouvoir les cinq lisses qui doivent [p. 687] lier la soie ou la dorure, puisque, comme on l'a déja dit, il faut passer deux coups de navette dans le fond de l'étoffe, pour faire usage d'une marche de liage.

Sous la dénomination d'armure de satin, soit à cinq lisses, soit à huit, façonnés ou unis, nous observerons la méthode qui vient d'être prescrite, de même que pour les étoffes qui auront un poil, dont la chaîne sera disposée pour satin; de façon que quand nous parlerons d'armure en satin pour les chaînes, nous n'entendrons que ce qui vient d'être dit & démontré.

Satins pleins ou unis. Les satins pleins sont composés depuis quatre - vingt - dix portées jusqu'à cent vingt sur huit lisses, c'est - à - dire depuis sept mille deux cens fils jusqu'à neuf mille six cens, en observant d'employer un organsin proportionné au genre d'étoffe; ce qui signifie que plus on garnit en chaîne, plus il faut que le fil soit fin, pour que le satin soit plus beau. L'armure de cette étoffe est celle des satins à huit lisses, comme il a été dit ci - devant.

Satins à fleurs ou façonnés. Sous la dénomination de satins à fleur, on comprend tous les satins courans en deux ou trois lacs, les satins brochés, les lustrines sans poil courantes ou brochées, les persiennes courantes ou brochées, les damas lisérés ou brochés; en un mot, toutes les étoffes dont la figure ou la soie qui la fait est arrêté par un fil de la chaîne auquel on donne le nom de liage.

Pour l'intelligence de ce liage, il faut observer que toutes les étoffes à fleurs ordinaires de différentes couleurs, ont ces mêmes couleurs arrêtées par des fils qui sur la fleur forment une figure oblique auxquels on a donné le nom de liage, parce qu'effectivement ils lient la soie ou la dorure qui fait figure sur le fond de l'étoffe, de façon que si dans les parties de trois ou quatre doigts de largeur, qui forment une feuille ou fleur dans l'étoffe, la dorure ou la soie qui composent cette partie n'étoit arrêtée par aucun sil, cette soie ou cette dorure boucleroit, sur - tout dans les broches, comme on voit dans les envers des étoffes boucler la soie ou la dorure dont elles sont composées, ce qui rendroit l'étoffe imparfaite.

Il est donc nécessaire, pour la perfection de l'étoffe, qu'il y ait des fils qui soient destines à arrêter les couleurs ou matieres qui forment le dessein, c'est - à - dire, à les lier avec le fond.

Les fils sont pris dans les satins à 8 lisses, ou tous les sixiemes dans la chaîne lorsque l'étoffe est toute soie, ou tous les dixiemes lorsqu'il y a de la dorure liée.

Le liage ordinaire dans les satins à 8 lisses, est composé de quatre lisses, sans pouvoir en mettre ni plus, ni moins.

Dans un satin où le sixieme fil est pris, on donne le nom au liage de 5 le 6, c'est - à - dire, 5 laissés & le 6e pris; dans celui où le 10e fil est pris, c'est un liage de 9 le 10, voilà les termes; c'est - à - dire 9 laissés & le 10e pris.

Pour passer un liage de 5 le 6, on passe les quatre lisses de liage devant les 8 de satin qui sont passées, & on prend le sixieme fil pour le passer sous la maille de la premiere lisse de liage: on prend ensuite les deux qui restent des 8 lisses, & les 4 en recommençant, desquels le quatrieme qui se trouve sur la quatrieme lisse est passé sous la premiere maille de la seconde lisse de liage. La troisieme lisse de liage prend le fil de la seconde lisse, c'est - à - dire qu'on laisse des quatre fils qui restoient des 8 lisses le fil de la premiere; & on passe le second sous la troisieme lisse. La quatrieme lisse de liage prend son fil sur la huitieme du satin, parce que la troisieme prenant celui de la seconde, le cinquieme fil doit être celui de la huitieme, ainsi des autres, en recommençant par la premiere de liage & la sixieme du satin.

Le liage de 9 le 10 se prend de la même maniere; on compte les 8 fils des 8 lisses, ensuite recommençant par la premiere, on prend le fil de la seconde, de façon que le premier fil de liage, qui dans celui de 5 le 6, se trouvoit sur la sixieme lisse, se trouve sur la seconde dans celui de 9 le 10; le second se trouve sur la quatrieme, c'est - à - dire, 6 qui restoient, & 4 de recommence; le troisieme fil se trouve sur la sixieme, & le quatrieme sur la huitieme & derniere lisse.

On voit par cet arrangement un ordre & une entente qui ne doit point être interverti, sans quoi le fil qui par hasard seroit pris sur quelqu'autre lisse que celle indiquée, feroit faute dans la figure de l'étoffe.

Suivant cette disposition, il est évident que, dans un liage de 5 le 6 chaque lisse de liage qui sait baisser les fils quand la soie est levée, se trouve avoir 24 fils d'une maille à l'autre, ce qui fait un très - petit intervalle, attendu la quantité de fils dans une largeur de d'aune, dont les étoffes sont composées dans leurs largeurs, de même dans un liage de 9 le 10; la différence d'une maille à l'autre sur la même lisse doit être de 40 fils: ce la est clair, parce que la différence de la premiere à la seconde dans un liage de 5 le 6 est de 6 fils; de la premiere à la troisieme de 12 fils; de la premiere à la quatrieme, 18 fils, & enfin de la premiere à l'autre premiere, de 24, ainsi des autres.

Dans les satins façonnés on distingue encore deux genres d'étoffes; savoir, les satins courans & les satins brochés.

On donne le nom de satins courans aux étoffes dont la navette fait la figure: par exemple; dans un satin appellé satin deux lacs, on passe une navette d'une couleur sur la premiere marche, & une autre navette d'une couleur différente sur la seconde marche; observant de faire baisser la même lisse de liage sous chacune des deux premieres marches; la seconde lisse de liage sous la troisieme & la quatrieme; la troisieme lisse sous la cinquieme & la sixieme; la quatrieme lisse sous la septieme & la huitieme.

Il faut bien faire attention que les étoffes façonnées soit courantes, soit brochées, ne reçoivent l'impression de la figure que par le mouvement du cordage qui fait lever la soie qui doit la faire, & que l'opération de la lisse de liage n'est autre chose que de faire baisser avec la lisse de liage une partie de la soie levée, ou les fils qui se trouvent sous la maille de cette lisse pour arrêter la soie ou dorure qui se trouve passée sous la soie levée.

Satin trois lacs. Le satin trois lacs se sait comme celui à deux, en observant de passer une navette sur le pas de la premiere marche, & deux navettes successivement sur les pas de la seconde, ainsi des autres.

Satin broché. On appelle satin broché une étoffe dont les navettes ne suffisent pas pour faire la figure du dessein qui peut contenir cinq ou six couleurs différentes chaque coup. Par exemple, s'il y a de la dorure dans le dessein, elle n'est point passée avec la navette dans le genre d'étoffe, de même que l'excédent de la distribution des couleurs. Pour lors on a des petites navettes, nommées espolins, qui contiennent toutes les couleurs qu'on veut insérer dans l'étoffe, & les espolins sont passés à différentes reprises, au fur & à mesure que la soie est levée par le ministere de la tireuse, pour faire cette opération. Dans ce cas, le satin qui ne contenoit que 8 marches, respectivement aux 8 lisses dont il est composé, en doit contenir 12, parce qu'il en faut quatre pour les quatre lisses de liage, c'est - à - dire, une pour chaque lisse.

Lorsqu'on a passé les deux ou trois navettes différentes sous les deux marches, ainsi qu'il a été dit cidevant, on fait lever la soie pour passer les espolins, ce qui s'appelle brocher, pour lors on fait baisser la premiere lisse de liage pour passer tous les espolins qui doivent être passés dans ce coup. On donne le nom de coup aux navettes passées & aux espolins; de fa<pb->

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