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Il y a tout lieu de croire que la couleur du saphir est dûe au cuivre. Quand on veut priver cette pierre de sa couleur & en faire un diamant, on la met dans un creuset après l'avoir bien entourée de sable fin, parfaitement lavé pour le dégager de toute saleté; lorsque le saphir aura été ainsi environné de sable, on couvrira le creuset d'un couvercle qu'on luttera bien exactement; on exposera le creuset au fourneau de verrerie pendant douze heures; au bout de ce tems on le retirera peu - à - peu, & le saphir aura perdu toute sa couleur; mais il faudra le faire retailler.
Pour contrefaire le saphir il n'y aura qu'à joindre du saffre, ou du bleu des Emailleurs, à la composition du verre; on fera des essais pour savoir la quantité de cette matiere qu'il conviendra de joindre au verre.
Le saphirus des anciens n'étoit point la pierre dont on vient de parler, c'étoit le lapis lazuli; quant au saphir, ils l'appelloient cyanus. ( - )
Saphir (Page 14:634)
SAPHORIN (Page 14:634)
SAPHORIN D'OZON,
Guypape, en latin Guidopapa, naquit dans ce bourg au commencement du xv. siecle. Il étudia la Jurisprudence en France & en Italie, & fut employé par le dauphin Louis, depuis Louis XI. en plusieurs affaires importantes, & entr'autres auprès de Charles VII. son pere, dont il s'agissoit d'appaiser la colere. Le roi fut content de la conduite de Pape, & l'employa même dans la suite. Il mourut à Grenoble, vers l'an 1476. Il a composé divers ouvrages qui sont assez rares. Le plus important est intitulé: Decisiones gratianopolitanoe, Grenoble 1490, in - fol. cette édition a été suivie de plusieurs autres. Les raisonnemens de cet ouvrage sont judicieux, les preuves solides, & les lois bien employées dans leur vrai sens; mais le style n'est ni pur, ni latin. Chorier en a donné une traduction qui vaut beaucoup mieux que l'original, & qui est intitulée: la jurisprudence de Guypape dans ses décisions, avec des remarques & la vie de l'auteur, Lyon 1692, in - 4°. (D. J.)
SAPIENCE (Page 14:634)
SAPIENCE, s. f. (Gram.) se dit quelquefois pour sagesse, pradence. Lafontaine a appellé la Normandie le pays de sapience.
Sapience de Jesus, fils de Sirach (Page 14:634)
L'an 132 avant Jesus - Christ, & la 38. de Ptolomée Evergete II. plus connu sous le nom de Physeon, Jesus, fils de Sirach, juif de Jérusalem, vint s'établir en Egypte, & y traduisit en grec pour l'usage des Juifs hellénistes, le livre que Jesus son grand - pere avoit composé en hébreu, & qui est intitulé dans nos Bibles l'Ecclésiastique. Les anciens l'appellent Panareton, mot grec qui signifie le trésor de toutes les vertus, parce qu'ils le regardoient comme un recueil de maximes les plus vertueuses. Jesus l'avoit écrit en hébreu vers le tems du pontificat d'Onias II. & un autre Jesus son petit - fils le mit en grec. Ce dernier est distingué du grand - pere qui en étoit l'auteur, par le titre de fils de Sirach. L'original hébreu est perdu; on l'avoit encore du tems de saint Jérçme, car il déclare dans sa préface aux livres de Salomon, & dans son épît. 115. qu'il l'avoit vû sous le titre de paraboles.
Il est vraissemblable qu'il y a dans la traduction
La version latine de ce livre de l'Ecclésiastique contient aussi plusieurs choses qui ne sont pas dans le grec. Il faut qu'elles y aient été insérées par celui qui l'a traduit en latin. A présent que l'hébreu qui étoit l'original est perdu, le grec qui est la traduction du petit - fils de l'auteur en doit tenir lieu, & les versions devroient toutes être faites sur le grec, & non sur le latin.
Les juifs modernes ont un livre qu'ils appellent le livre de Ben - Sira, ou du fils de Sira. Comme ce livre est aussi un recueil de sentences de morale; quelques critiques ont pensé que ce Ben - Sira, ou fils de Sira, étoit le même que Ben - Sirach, ou fils de Sirach; & que son livre est le même que notre Ecclésiastique; mais c'est une erreur facile à connoître par la confrontation des deux ouvrages. Celui des Juifs modernes a été imprimé plusieurs fois. Voyez la Bibliotheque rabinique de Buxtorf, pag. 324. (D. J.)
SAPIENTIAUX (Page 14:634)
SAPIENTIAUX, adj. (Théolog.) nom que les interpretes & les théologiens donnent à quelques livres de l'Ecriture qui sont destinés spécialement à l'instruction des hommes, & à leur donner des leçons de morale & de sagesse; on les appelle ainsi pour les distinguer des livres historiques ou prophétiques.
Les livres sapientiaux sont les Proverbes, le Cantique des Cantiques, l'Ecclésiaste, l'Ecclésiastique,
la Sagesse, & selon quelques - uns les Pseaumes & le
livre de Job, quoique la plûpart regardent ce dernier
comme un livre historique. Voyez
SAPIENZA, mare dio (Page 14:634)
SAPIENZA,
SAPIENZE, le (Page 14:634)
SAPIENZE,
SAPIN (Page 14:634)
SAPIN, s. m. (Hist. nat. Botan.) abies, genre de
plante à fleur en chaton, composée de plusieurs sommets,
& stérile. Les embryons naissent séparément
des fleurs, entre les écailles ou les feuilles d'un épi,
& qui deviennent dans la suite une semence garnie
d'une aîle membraneuse, & cachée aussi entre les
écailles qui sont attachées à l'axe, & qui constituent
le fruit des plantes de ce genre; ce fruit n'est autre
chose que l'épi qui est devenu plus gros. Ajoutez aux
caracteres de ce genre que les feuilles naissent seules
le long des branches, & non pas par paires comme
celles du pin. Tournefort, Inst. rei herb. V.
Sapin (Page 14:634)
Le sapin par rapport au volume & à l'utilité de son bois se met au nombre des arbres forestiers du premier rang. Il a de plus le mérite de croître dans des endroits où les arbres d'un bois de meilleure essence se refusent absolument. Il se plaît dans les pays froids & élevés, dans les gorges ténébreuses & sur le revers des montagnes exposées au nord, dans les lieux frais & humides, & dans les terres fortes & profondes; cependant on le voit réussir aussi dans les terreins sablonneux, maigres & graveleux, pourvû qu'ils aient beaucoup de fond. Le sapin pénetre dans les joints des rochers, & jusque dans les fentes qui en séparent les lits; c'est même dans cette position que cet arbre réussit le mieux; il profite également dans le gravier humide, dans les terres rouges, limonneuses, & généralement par - tout où le hêtre réussit. Il peut venir aussi dans la glaise pure & dans un sol fort & grossier, mais il ne réussit pas si bien lorsque les terres sont engraissées de fumier ou qu'elles sont en culture. Il peut se soutenir encore dans les terres seches, pauvres & stériles, à - moins qu'elles ne soient extrèmement sablonneuses & légeres, trop superficielles & sans aucun mélange; on l'a vû venir enfin sur des voûtes d'anciens bâtimens fort élevés, où ses racines perçoient à - travers la maçonnerie. Cependant il n'y avoit sur ces voûtes qu'une épaisseur d'un ou deux piés de terre fort légere. Cet arbre ne se refuse presqu'à aucun terrein, si ce n'est à l'aridité de la craie, à la dureté du tuf & au sable vif. Il ne craint jamais le froid, mais il ne fait que languir dans les pays chauds; il ne réussit même sur les montagnes froides & élevées que quand les plants sont fort près les uns des autres; c'est aussi le meilleur moyen d'en accélérer l'accroissement dans toutes sortes de terreins.
Dans les pays où il y a de vieux sapins, ces arbres se multiplient fort aisément d'eux - mêmes, mais quand on veut faire de nouvelles plantations, il n'est pas si facile d'y réussir. Quoiqu'à proprement parler cet arbre puisse venir de bouture & de branches couchées, ce sont des moyens trop longs, qui ne peuvent guere servir que pour la multiplication de quelques especes rares de sapins, & qui ne conviennent nullement pour faire des plantations en
Il faudra arroser bien légerement dans les tems de
hâle & de sécheresse, soit le semis, soit les jeunes
plants lorsqu'ils seront levés; les sarcler au besoin,
les garantir de la grande ardeur du soleil avec des
branchages feuillus, & serrer les caisses ou terrines
pendant l'hiver. A l'égard des planches, il sera à propos
de leur faire de l'abri avec de la paille hachée,
ou telle autre chose que l'on imaginera pouvoir les
sauver des grandes gelées. Il faudra les transplanter
au bout de deux ou trois ans sans différer davantage,
car ces arbres ne reprennent pas lorsqu'ils sont âgés,
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