ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"423"> tre la coëffe & les tresses de cheveux. Le premier se nomme ruban de tour, & l'autre ruban de plaque.

Ruban (Page 14:423)

Ruban des canons des Missels, (Reliure.) les Relieurs mettent à chaque feuillet du canon des missels un ruban plié collé contre le feuillet avec un morceau de papier pour le soutenir. Ce ruban sert au prêtre à lever facilement le feuillet, & le tourner avec les doigts qu'il a en liberté.

Ruban (Page 14:423)

Ruban, s. m. (Rubanier.) tissu très - mince qui sert à plusieurs usages, selon les matieres dont il est composé.

Il y a des rubans de toutes sortes de matieres, d'or, d'argent, de soie, de fleuret, de laine, de fil, &c. on en fait de plusieurs largeurs, de larges, d'étroits, de demi - larges. On en fabrique de façonnés, d'unis, à deux endroits, à un envers; de gauffrés, à réseau, de doubles en lisse & de simples, & dans toutes sortes de goûts & de desseins, tels qu'on les commande aux ouvriers.

Les rubans d'or, d'argent, de soie, &c. servent aux ornemens des femmes; ceux de capiton, qu'on appelle padous, servent aux Tailleurs, Couturieres, &c. & les rubans de laine & de fil sont employés par les Tapissiers, &c.

Les rubans se tissent avec la navette sur le métier; savoir ceux qui sont façonnés à la façon des étoffes d'or, d'argent & de soie, & ceux qui sont unis, de même que les Tisserands fabriquent la toile, à - moins qu'ils ne soient à doubles lisses.

Les rubans de soie pure ne vont point à la teinture après qu'ils ont été fabriqués, mais on les tisse avec des soies toutes teintes.

Quoique la Rubanerie soit beaucoup tombée en France, il ne laisse pas que de s'y faire une grande consommation de rubans, & on en fait des envois considérables dans les pays étrangers. Les rubans de soie unis se fabriquent dans plusieurs villes de France; mais ce n'est guere qu'à Paris qu'on fait des rubans façonnés.

Ruban (Page 14:423)

Ruban gauffré, (Arts & métiers.) ruban sur lequel on imprime par l'art certains ornemens de fleurs, d'oiseaux, de ramages ou de grotesque. On donnoit autrefois ces ornemens avec des fers ou des plaques d'acier gravés; mais un maître tissutier rubanier inventa à Paris sur la fin du dernier siecle une machine tout autrement ingénieuse pour gauffrer les rubans. En voici l'histoire.

La mode des rubans gauffrés ayant commencé à s'établir vers l'an 1680, & la nouveauté leur donnant un grand cours, un nommé Chandelier, lassé d'être obligé de gauffrer ses rubans en y appliquant successivement, comme ses confreres, plusieurs plaques d'acier gravées de divers ornemens de fleurs, d'oiseaux & de grotesque, ainsi qu'il se pratique pour la gauffrure des étoffes, imagina une espece de laminoir assez semblable à celui dont on se sert à la monnoie pour applatir les lames des métaux, mais beaucoup plus simple.

Deux cylindres d'acier en faisoient les principales pieces: ces cylindres sur lesquels étoient gravées les figures dont il vouloit imprimer son ouvrage, étoient posés l'un sur l'autre entre deux autres pieces de ser plat d'un pié & demi de hauteur, placées perpendiculairement, & attachées sur une espece de banc de bois très - fort & très - pesant, qui soutenoit toute la machine.

Chaque cylindre qui tournoit sur les tourillons avoit à l'une de ses extrémités tous deux du même côté une roue à dents, qui s'engrenant l'un dans l'autre, se communiquoient le mouvement par le moyen d'une forte manivelle attachée à l'une des deux.

Cette machine ainsi préparée, lorsque l'ouvrier vouloit s'en servir, il mettoit au feu ses cylindres pour leur donner la chaleur convenable; & plaçant ensuite son ruban dans le peu d'espace qui restoit entr'eux, qu'il resserroit encore par le moyen d'une vis qui pressoit celui de dessus, il tiroit le ruban de l'autre côté; & faisant tourner les cylindres avec la manivelle, une piece entiere de ruban recevoit la gauffrure en moins de tems que les autres ouvriers n'en employoient pour une seule aune. Le génie & l'invention de ce rubanier eurent leur récompense: les rubans gauffrés firent sa fortune. (D. J.)

Ruban (Page 14:423)

Ruban de satin, (Rubanerie.) on appelle ruban de satin celui qui est fabriqué à la maniere de satin. Il y en a de simples & d'autres à double endroit.

Ruban (Page 14:423)

Ruban, terme de Blason, c'est la huitieme partie d'une bande. Voyez les Planches de Blason, voyez aussi l'article Bande. Il est porté un peu coupé des lignes extérieures de l'écusson.

RUBANIER (Page 14:423)

RUBANIER, s. m. (Rubanerie.) celui qui fait des rubans; il y a à Paris une communauté de maîtres rubaniers, qui prennent la qualité de tissutiers - rubaniers de la ville & fauxbourgs de Paris. Ce sont ces fabriquans qu'on appelle aussi ouvriers de la petite navette, pour les distinguer des marchands ouvriers en draps d'or, d'argent & de soie, qu'on nomme ouvriers de la grande navette, ce sont, dis - je, les fabriquans de la petite navette, qui font toutes sortes de rubans & galons d'or, d'argent, de soie, de franges, frangeons, crépines, molets, padous, &c. & tous autres ouvrages dépendans de la rubanerie. Dict. de Savary. (D. J.)

RUBARBE (Page 14:423)

RUBARBE, rhabarbarum, genre de plante à fleur monopétale, en forme de cloche & profondément découpée. Le pistil sort du fond de cette fleur, & il renferme une semence triangulaire, qui, étant mûre, adhere à une capsule, de façon qu'il n'est pas possible de l'en séparer; cette capsule a la même forme que le fruit. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

RUBBE ou RUBBY (Page 14:423)

RUBBE ou RUBBY, s. m. (Commerce.) en italien rubbia, est une mesure des liquides dont on se sert à Rome: il faut treize rubbes & demi pour faire la brante, qui est de 96 bocals, ensorte que chaque rubbe est d'environ sept bocals & demi. Voyez Bocal.

Rubbe (Page 14:423)

Rubbe, (Commerce.) est aussi un poids de vingt - cinq livres, que les ltaliens appellent indifféremment rubbis & rubbia.

Rubbe (Page 14:423)

Rubbe, est encore la mesure dont on sert à Livourne pour les grains. Dix rubbes trois quarts font le last d'Amsterdam. Voyez Last. Dict. de Commerce & de Trévoux.

RUBE (Page 14:423)

RUBE AE - Promontorium, (Géog. anc.) Promontoire que Pline, l. IV. c. xiij. met à l'extrémité septentrionale de l'Europe. Mercator croit que c'est le cap de Livonie, appellé Dagerort; Bécan le prend pour le cap septentrional de la Scandinavie, nommé aujourd'hui Wardhuis; mais il y a beaucoup plus d'apparence que Rubeoe - Promontorium est le cap le plus septentrional de la Norwege, connu présentement sous le nom de Nort - cap: c'est le sentiment d'Ortelius, & du P. Hardouin. (D. J.)

RUBÉFIANS (Page 14:423)

RUBÉFIANS, adj. médicamens qui ont la vertu de rougir la peau. Tels sont les sinapismes. On s'en sert pour attirer l'humeur goutteuse sur une partie, & la rappeller de l'intérieur à l'extérieur. Le bain de piés dans de la lessive très - chaude, est un remede rubéfiant. La poudre de graine de moutarde dans le vinaigre rougit la peau, & la dispose à inflammation. (Y)

RUBELINE (Page 14:423)

RUBELINE, voyez Gorge rouge.

RUBÉOLE (Page 14:423)

RUBÉOLE, rubeola, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleurs monopétales en forme d'entonnoir divisées en quatre parties ou légerement découpées. Le calice de ces fleurs est ou simple ou double: celles qui ont un calice double sont stériles, & le calice simple des autres fleurs devient dans la suite un fruit [p. 424] composé de deux semences. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

RUBETE (Page 14:424)

RUBETE, rubeta, s. f. (Hist. des Poissons.) ce mot veut dire un poison tiré en partie du suc de la grenouille venéneuse. Juvenal, sat. 1. vers. 69. & 70. parle d'une dame romaine qui méloit de cette espece de poison au vin qu'elle présentoit à son mari.

Occurrit matrona potens, quoe molle calenum Porrectura viro miscet sitiente rub etam. (D. J.)

RUBI (Page 14:424)

RUBI, (Géog. anc.) petite ville d'Italie dans la Pouille. L'itinéraire d'Antonin la met sur la route d'Equotorium à Hydrume, entre Canisium & Hydrume, entre Canusium & Budrunte, à 20 milles de la premiere de ces places, & 11 milles de la seconde. C'est de cette ville dont parle Horace, l. I. sat. 5.

Inde Rubos fessi pervenimus. Ut potè longum Carpentes iter, & factum corruptius imbri.

« Nous eûmes assez de peine à gagner Rubi, où nous arrivâmes fort fatigués; car outre que nous avions fait une grande traite, la pluie avoit extrémement gâté les chemins ». La journée d'Horace avoit été de 20 milles pour se rendre à Rubi. Il croissoit particulierement dans le territoire de cette ville, une espece de petit osier très - souple & très - délié dont on faisoit des corbeilles. Virgile, Georg. l. V. vers. 256. en a parlé, lorsqu'il a dit; nunc facilis Rubiå texatur fiscina virgâ. (D. J.)

RUBICAN (Page 14:424)

RUBICAN, adj. terme de Maquignon; couleur de poil d'un cheval, qui a du poil bai alesan ou noir, joint à du poil gris ou blanc, semé sur les flancs de maniere que ce gris ou blanc ne domine pas; on dit également cheval rubican, & poil rubican. (D. J.)

RUBICELLE ou RUBACELLE (Page 14:424)

RUBICELLE ou RUBACELLE, s. m. (Hist. nat. Litholog.) nom donné par quelques naturalistes à une pierre précieuse, dont la couleur tient un milieu entre l'hyacinte & le rubis spinel. Voyez Rubis. De Boot dit que cette pierre ressemble souvent aux grenats de Bohème.

RUBICON (Page 14:424)

RUBICON, (Géog. anc.) riviere d'Italie dans la Romagne, aux confins de la Gaule cisalpine, qu'il séparoit de l'Italie, comme nous l'apprennent Cicéron, philipp. VI. c. iij. & Lucain, l. I. v. 213. Le premier dit: Flumen Rubiconem, cui finis est Gallioe, & le second en parle en ces termes:

Fonte cadit modico, parvisque impellitur undis Puniceus Rubico, quum fervida canduit oestas: Perque imas serpit valles, & Gallica certus Limes ab Ausonis disterminat arva colonis. Cette riviere, que l'on nomme aujourd'hui Pisatello, selon Léander, est petite, mais très - fameuse dans l'histoire. Il n'étoit pas permis aux soldats, & moins encore à leurs chefs, au retour d'une expédition militaire, de passer cette riviere avec leurs armes, sans le consentement du sénat & du peuple romain; autrement ils étoient tenus pour ennemis de la république, comme le porte l'inscription qui étoit à la tête du pont de cette riviere, & que l'on a trouvée enterrée sur le bord de cette même riviere.

Le cardinal Bivarola, légat alors de la Romagne, fit dresser au même endroit le marbre sur lequel est cette inscription: voici ce qu'elle porte: Jussu mandatuve P. R. Cos. Imp. Trib. Mil. Tiron. Commiliton. Arma quisquis es manipularioeve centurio, turmoeve legionarioe, hîc sistito, vexillum sinito, arma deponito, nec citra hunc amnem signa, ductum exercitum commeatum ve, traducito. Si quis ergo hujusce jussionis adversus proecepta ierit, feceritve, adjudicatus esto hostis P. R. ac si contrà patriam arma tulerit, penatesque ex sacris penetralibus asportaverit S. P. Q. R. sanctio plebes - citi. S. ve consulti ultra hos fines arma ac signa proferre liceat nemini.

Malgré le dessein que César avoit conçu d'asservir sa patrie; quand il se vit, à son retour des Gaules, au bord du Rubicon avec son armée, dit Suétone, il hésita quelque tems, s'il le passeroit ou non. Il le passa dans la confiance du succès de ses armes, s'empara de l'Umbrie & de l'Etrurie, d'où suivit la guerre civile qui le plaça sur le trhône, & la conspiration qui l'en fit tomber. Voyez Triumvirat. (D. J.)

RUBIE (Page 14:424)

RUBIE, s. f. (Monnoie d'Alger.) monnoie d'or qui a cours à Alger, & dans tout le royaume qui en porte le nom, aussi - bien que dans ceux de Congo & de Labez. La rubie vaut trente - cinq aspres: elle porte le nom du dey d'Alger, & quelques lettres arabiques pour légende. Savary. (D. J.)

RUBIERA (Page 14:424)

RUBIERA, (Géog. mod.) en latin Herbaria; ville d'Italie, dans le Modénois, sur la Secchia, à 7 milles de Modène; c'est une forte place, qui est regardée comme la clé du Modénois. Long. 28. 32. lat. 44. 35.

Urceus (Antoine), un des savans ma lheureux du xv. siecle, naquit à Rubiera, en 1446, & mourut à Bologne en 1516, âgé de 70 ans. Il fut surnommé Codrus, à cause que le prince de Forli le rencontrant un jour, lui dit, Jupiter Codro se commendat. De - là vint qu'il fit pour lui cette bonne & courte épitaphe, Codrus eram, j'étois Codrus.

Cet écrivain vécut pauvrement pendant toute sa vie, ayant une chambre si sombre, que sans le secours d'une lampe, il ne pouvoit étudier que quelques heures de la journée. Etant une fois sorti sans éteindre cette lampe, le feu prit à ses papiers, & les brûla avec tous ses meubles. Désesperé de la perte de ses manuscrits, il proféra des blasphèmes exécrables, & se retira comme un sauvage dans les forêts, où il passa quelque tems. Ensuite revenant à la ville, il se cacha dans la maison d'un menuisier, où il demeura six mois seuls & sans livres; enfin il reprit insensiblement ses études. Mais Pierius Valérianus pretend qu'il fut tué par des assassins.

Ses ouvrages contiennent des harangues, des lettres & des poésies. Ils ont été imprimés quatre fois; savoir, d'abord à Boulogne, en 1502, & finalement à Bâle, en 1540, in - 4°. c'est la meilleure édition, & elle est précédée de la vie de l'auteur. Le P. Niceron a fait aussi son article dans ses mémoires des hommes illustres, tom. IV. (D. J.)

RUBIG ALIA (Page 14:424)

RUBIG ALIA ou ROBIG ALIA, s. f. pl. (Hist. anc.) nom d'une fête qu'on célebroit chez les Romains en l'honneur du dieu Rubigus, ou de la déesse Rubigo, pour demander à ces divinités qu'elles préservassent le blé de la rouille ou nielle. Voyez Fête.

Ces fêtes furent instituées par Numa la onzieme année de son regne. Elles se célebroient le septieme jour avant les calendes de Mai, qui tombe au 25 d'Avril, & qui est le tems où la nielle, appellée en latin rubigo, s'attache au blé. Voyez Rubigo.

Varron fixe la célebration de ces fêtes au tems où le soleil entre dans le 16 degré du taureau; mais il paroît que le vrai tems de leur célebration étoit le 18e jours avant l'équinoxe, parce que la canicule ou petit chien domine alors, & que cette constellation étoit regardée par les anciens comme malfaisante.

C'est pour cela qu'on sacrifioit un chien à Rubigo: Ovide dit qu'on sacrifioit les entrailles d'un chien & celles d'une brébis: selon Columelle on sacrifioit seulement un chien, qui tetoit encore sa mere. Festus semble faire entendre que la victime devoit être rousse.

RUBIGINIS lucus (Page 14:424)

RUBIGINIS lucus, (Géog. anc.) bois sacré, que les anciens avoient dédié à la déesse qui prési<pb->

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