ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"397"> ce. Mithau est la capitale de la haute - Marche, & Villefranche de la basse.

Le Rouergue & sa capitale Rodès, ont pris leur nom des peuples Ruteni, dont César fait plusieurs fois mention dans ses commentaires. Auguste mit les Ruténiens dans l'Aquitaine, & Pline remarque qu'ils consinoient avec la Gaule narbonnoise. Voyez Ruténiens (Géog. anc.)

Lorsque sous Valentinien I. l'Aquitaine fut divisée en deux, les Ruténiens furent attribués à la premiere Aquitaine; ils furent soumis aux Visigoths, dans le cinquieme siecle, à Clovis dans le sixieme, & après sa mort, les Goths s'emparerent de Rouergue. Dans le septieme siecle, les Rois de Neustrie, ou plutôt les Maires du palais qui dominoient sous leur nom, furent seuls reconnus en Aquitaine. Ce pays passa dans le huitieme siecle au pouvoir du duc Eudes, & le roi Pepin en dépouilla Gaïfre, petit-fils d'Eudes. Les rois Carlovingiens, successeurs de Pepin, jouirent du Rouergue jusqu'à la dissipation de leurs états, où chacun se rendit le maître où il put. Sous le regne de Lothaire, & sous celui de Hugues Capet, quoique le Rouergue eût ses seigneurs, comme les autres pays voisins; on ne sait pas néanmoins le nom du premier comte de Rodès, qui se rendit héréditaire.

Dans la suite des tems, Hugues sorti de la maison de Carlat, transigea de ses terres & du comté de Rodès, avec Alphonse, roi d'Arragon, l'an 1167. Par ce traité, le roi d'Arragon se reserva en propre la seigneurie utile des dioceses de Rodez & de Mende; mais son successeur par un autre traité fait avec saint Louis l'an 1258, renonça à tout ce qui lui appartenoit dans le Rouergue & le comté de Rodez; c'est ainsi que cette province a été annexée à la couronne.

C'est un pays montagneux, mais fertile en pâturages, où on nourrit beaucoup de bestiaux, & surtout des mulets. La sénéchaussée de Rouergue a deux siéges présidiaux, Villefranche qui est le plus étendu, & Rodez dont le ressort ne va pas au - delà de l'élection de cette ville.

Montjosieu (Louis de) en latin Montejosius, gentilhomme de Rouergue au seizieme siecle, a rais au jour cinq livres d'antiquités, où l'on trouve quelques morceaux assez curieux sur la peinture & la sculpture des anciens. (D. J.)

ROUET (Page 14:397)

ROUET, s. m. (Architect.) est une espece de rose de charpenterie sur laquelle on pose la premiere assise de pierre pour fonder un puits; surtout dans le cas où l'on rencontre un grand banc de glaise, qu'il est impossible de percer, sans occasionner l'éboulement des terres.

Rouet (Page 14:397)

Rouet, (Hydr.) est un assemblage de charpente dispersé circulairement, pratiqué au bout de l'arbre d'une machine, & dont la partie circulaire est garnie de dents qui s'engrenent dans les fuseaux d'une lanterne.

On appelle encore rouet, l'assemblage circulaire de charpente sur lequel on cloue à cheville une plateforme de planches pour asseoir la maçonnerie d'un puits, d'une citerne, ou d'un bassin, que l'on nomme encore racinaux. Voyez Racinaux. (K)

Rouet (Page 14:397)

Rouet, armes à, (anciennes armes.) les arquebuses & les pistolets à rouet sont aujourd'hui des armes fort inconnues; l'on n'en trouve guere que dans les arsenaux & les cabinets des armes, où l'on en a conservé quelques - uns par curiosité. Ce rouet étoit une espece de petite roue solide d'acier, qu'on appliquoit contre la platine de l'arquebuse ou du pistolet. Elle avoit un aissieu qui la perçoit dans son centre. Au bout intérieur de l'aissieu qui entroit dans la platine, étoit attachée une chaînette, qui s'entortilloit autour de cet aissieu, quand on le faisoit tourner, & ban<cb-> doit le ressort quand elle tenoit. Pour bander le ressort, on se servoit d'une clé, où l'on inséroit le bout extérieur de l'aissieu. En tournant cette clé de gauche à droite, on faisoit tourner le rouet, & par ce mouvement une petite coulisse de cuivre, qui couvroit le bassinet de l'amorce, se retiroit de dessus le bassinet. Par le même mouvement le chien armé d'une pierre à fusil, étoit en état d'être lâché, dès que l'on tiroit avec le doigt la détente, comme dans les pistolets ordinaires; alors le chien tombant sur le rouet d'acier faisoit feu, & le donnoit à l'amorce, (D. J.)

Rouet de poulie (Page 14:397)

Rouet de poulie de chaloupe, (Marine.) c'est une poulie de fonte ou de fer, qu'on met à l'avant ou à l'arriere de la grande chaloupe, pour lever l'ancre d'affourché, ou une autre ancre qu'on ne veut pas lever avec le vaisseau.

Rouet (Page 14:397)

Rouet, en terme de Boutonnier, est une machine à roue, montée à - peu - pres comme les rouets à filer, à l'exception qu'elle est plus grosse. La tête de ce rouet est garnie de deux poupées postiches, où sont arrêtés en - dedans deux crochets ou têtes de fer, l'une percée au milieu d'un trou rond & profond, & l'autre d'un trou profond, mais vuide pour pouvoir y faire entrer les ouvrages montés sur des broches. Souvent le rouet n'a qu'une poupée, comme quand il faut percer une piece. Voyez Percer. Le rouet fait précisement entre les mains du Boutonnier ce que le tour fait entre les mains du tourneur. Les uns & les autres sont des culs, des crans, des pauses, des gorges & des têtes, mais le tourneur est vis - à - vis de son morceau, & le boutonnier est toujours à côté. Quant à leurs ouvrages, ils ne peuvent empiéter les uns sur les autres. Ils ont grand nombre d'outils qui leur sont communs, mais le boutonnier ne peut travailler sur le tour sans contrevenir aux ordonnances, & aux priviléges des tourneurs; & au contraire rien n'empêche ceux - ci de faire les ouvrages des boutonniers, si ce n'est qu'il faut entendre & le langage, & les travaux des boutonniers, pour bien faire les ouvrages en bois qu'il leur faut; science que les tourneurs n'ont point, & qu'ils ne peuvent acquérir que par un apprentissage chez les boutonniers.

Rouet (Page 14:397)

Rouet, en terme de Boutonnier, est une machine composée de trois roues montées au - dessus les unes des autres, dans un chassis de deux montans soutenus sur leurs piés. L'une de ces roues qui se tourne à la main sans manivelle est moyenne, & a une corde qui répond à la noix d'une plus grande, dont la corde à son tour passe, après s'être croisée sur douze petites molettes montées à distances égales, sur une petite roue pleine, creusée tout autour, comme une poulie; cette roue est sur chacun de ces bords percée de douze fentes, toutes vis - à - vis l'une de l'autre, pour recevoir les petites broches de fer des molettes. Chacune de ces fentes est le plus souvent doublée d'une plaque de cuivre jaune pour conserver la roue, qui ne tarderoit guere à s'user sans cela. Les broches des molettes sont toutes courbées en crochet du même côté; c'est dans ces crochets que l'on arrête le fil de soie ou de poil, alors on le retord de la maniere qu'on veut, en tournant la premiere roue, comme nous avons dit. C'est avec ce rouet qu'on fait la milanoise, le cordonnet, le guipé, &c. Voyez ces articles.

Rouet (Page 14:397)

Rouet, instrument dont les Boyaudiers se fervent pour filer les cordes à boyau.

Le rouet des Boyaudiers est composé d'une sellette à quatre piés, qui a environ quatre piés en quarré, & est haute d'un pié. Du milieu de la sellette s'élevent deux montans de bois, au milieu desquels est l'axe de la roue qui traverse les deux montans à la hauteur d'environ trois piés. Les deux montans sont un peu éloignés l'un de l'autre, & l'espace intermé<pb-> [p. 398] diaire est occupé par une roue d'environ trois piés de diametre, qui est traversée par l'axe de fer terminée par un bout en manivelle. Au haut des deux montans est une broche de fer placée horisontalement, & garnie au milieu d'une espece de bobine, & qui se termine par un bout en un crochet. C'est à ce crochet qu'on attache les boyaux pour les filer. Toute la circonférence de la roue est garnie d'une rainure pour retenir une grosse corde de boyau qui y est placée, & qui passe aussi par - dessus la bobine de la broche qui est au haut des montans. En tournant la manivelle, la roue est mise en mouvement; & par le moyen de la corde qui est au tour, elle communique son mouvement à la bobine, qui, en tournant, fait faire au crochet autant de tours que la circonférence de la bobine est contenue de fois dans celle de la roue. Voyez la figure.

Rouet (Page 14:398)

Rouet, en terme de Cardeur, est un instrument dont ils se servent pour filer la laine. Il est composé d'une roue qui joue dans un arbre où elle est suspendue au - dessus d'un banc, éloigné de la terre d'environ un pié sous cette roue, & y posant à la tête du rouet, d'où s'éleve deux marionettes qui sont garnies par en - haut de deux fraseaux de jonc qui les traversent, & tiennent la broche sur laquelle se devide le fil. Voyez Tête, Arbre, Banc, Fraseaux, Brochés & Marionettes. Voyez les Planches & les fig.

Rouet (Page 14:398)

Rouet, terme de Cordier, c'est une machine propre à tordre le chanvre pour le filer, ou les fils pour les commettre. Comme les fileries des marchands ne sont pas ordinairement fermées, les ouvriers sont obligés d'emporter chez eux presque tous leurs ustensiles; c'est pourquoi ils ont pour but de les rendre portatifs, ce qui fait que pour l'ordinaire ils emploient les rouets légers, voyez les Pl. & les fig. qui sont composés d'une roue, de deux montans qui la soutiennent, d'une grosse piece de bois qui forme l'empatement du rouet, de deux montans qui soutiennent des traverses à coulisses, dans lesquelles la planchette est reçue, de sorte qu'elle peut s'approcher ou s'éloigner de la roue pour tendre ou mollir les cordes de boyau; cette planchette porte les molettes. On a représenté, 1°. des molettes détachées; 2°. un morceau de bois dur qui sert à attacher la molette à la planchette par le moyen de quelques petits coins; 3°. la broche de fer de la molette, cette broche est terminée à un de ses bouts par un crochet. L'autre bout traverse le morceau de bois 1; étant rivé au point 1 sur une plaque de fer, il a la liberté de tourner; 4°. une petite poulie fortement attachée à la broche dans laquelle passe la corde à boyau, qui passant aussi sur la roue, fait tourner le crochet de la molette. Les molettes sont tellement arrangées sur la planchette qui les porte, tantôt en triangle, tantôt en portion de cercle, qu'une seule corde à boyau peut les faire tourner toutes à - la - fois.

Ces rouets suffisent pour les marchands; mais dans dans les corderies du roi, où il faut quelquefois employer un grand nombre d'ouvriers, on a des rouets plus solides, & qui peuvent chacun donner à travailler à onze ouvriers. Voyez les Pl. de Corderie. En voici une description abregée. Le poteau est fortement assujetti au plancher de la filerie: ce poteau soutient la roue, qui est large & pesante. A la partie supérieure du même poteau & au - dessus de l'essieu de la roue est une grande rainure dans laquelle entre une piece de bois, qui y est retenue par des liens.

A cette piece de bois est solidement attachée la piece e, qu'on appelle la tête du rouet ou la crochille, & qui porte les molettes ou curles au nombre de sept ou de onze suivant la grandeur des rouets. Au moyen de l'arrangement circulaire de ces molettes une courroie qui passe sur la circonférence de la roue les touche toutes, ce qui fait que chacune d'elles se ressent du mouvement qu'on donne à la roue, & qu un seul homme appliqué à la manivelle peut, sans beaucoup de peine, fournir à onze fileurs.

On connoît bien par la seule inspection de la machine, que la piece est assemblée à coulisse dans le poteau, pour qu'on puisse avec des coins élever ou baisser la tête du rouet, ce qui sert à roidir ou à mollir la courroie. Voyez l'article Corderie, & les figures.

Rouet de fer (Page 14:398)

Rouet de fer, terme de Corderie, est un petit rouet dont on se sert dans les corderies pour commettre le bitor & le merlin.

Ce rouet est composé de quatre crochets mobiles, disposés en maniere de croix; ces crochets tournent en même tems que la roue, & d'un mouvement bien plus rapide, à l'aide d'un pignon ou lanterne, dont chacun d'eux est garni, & qui engrene dans les dents de la roue, qu'un homme fait tourner par le moyen d'une manivelle. Voyez les Pl. de Corderie & leur explic.

Rouet (Page 14:398)

Rouet, (Epicier.) est une roue montée sur deux piés, dont les rebords sont assez hauts. On la tourne avec une manivelle pour dévider la bougie filée, voyez les Pl.

Rouet (Page 14:398)

Rouet, en terme d'Epinglier, est comme un rouet à filer, excepté que la tête placée dans le milieu de la planche, peut s'avancer & s'éloigner de la roue, si la corde, plus ou moins longue, le demandoit. Le moule des têtes est attaché autour de la broche; c'est sur ces moules que l'on tourne les têtes à l'aide du rouet. Voyez Tourner. Voyez les figures, Pl. de l'Epinglier, & l'article Goudronner.

Rouet (Page 14:398)

Rouet, (Filerie.) instrument propre à filer les soies, laines, chanvres, cotons, & autres matieres semblables. Le rouet commun consiste en quatre pieces principales; savoir, le pié, la roue, la fusée & l'epinglier.

Le pié est une tablette de bois, avec des soutiens aussi de bois. La roue est d'environ 18 à 20 pouces de diametre, & est portée par un axe de fer sur deux soutiens attachés sur la table du pié. La fusée, qui est une espece de bobine, est pareillement traversée par un axe ou verge de fer, qui a aussi ses deux soutiens très - bas, qui tiennent à l'extrémité de la même table. Enfin, l'épinglier est fait de deux parties de cercle percées d'épingles ou de léton recourbé, qui environnent la fusée, & qui tournent avec elle. L'épinglier sert à plier le fil sur la bobine ou fusée, à mesure qu'on le file. L'on appelle sillons, les rangs différens qui se forment en parcourant toutes les pointes de l'épinglier; une manivelle sert à donner le mouvement au rouet.

Les dames & les personnes curieuses se servent de rouets faits au tour, dont les principales pieces sont semblables à celles du rouet commun qu'on vient de décrire. La principale ou plutôt l'unique différence essentielle consiste, en ce qu'il y a deux manieres de leur donner le mouvement, l'une en tournant la manivelle à la main comme au premier rouet; & l'autre par le moyen d'une marche qui est au - dessous du rouet, qui étant attachée à la manivelle par un bâton d'une longueur proportionnée, suffit pour faire tourner la roue, en appuyant ou levant le pié qu'on met dessus.

Il y a une troisieme sorte de rouet portatif très commode, & très ingénieusement imaginé, dont toutes les personnes de qualité se servent. Le rouet entier n'a guere plus de 6 ou 7 pouces de haut. Deux roues de cuivre, dont la plus grande n'a pas 18 lignes de diametre, & la plus petite à peine 4, sont engrenées l'une dans l'autre, & enfermées entre deux platines de métal, avec lesquelles elles ne font que

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