ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"361"> manoe d'Antonin, & l'Albinianoe de la carte de Peutinger. On a trouvé dans ce bourg des médailles de cuivre qui portent l'effigie de divers empereurs, de Tibere, de Néron, de Claude, de Domitien, d'Antonin, de Nerva, de Trajan & d'Anastase. (D. J.)

ROOT - GANS (Page 14:361)

ROOT - GANS, s. m. (Hist. nat. Ornitolog.) Ce mot signifie une oie rouge. Les Hollandois l'ont donné à un oiseau aquatique des côtes de Spitzberg. Il a le bec court, recourbé & épais. Ses pates sont noires & garnies de trois ongles & d'une peau de la même couleur. Il n'est point rouge comme son nom l'indique, il est noir partout le corps, excepté sous le ventre qui est tout blanc. Il n'a pas non plus la forme d'un oie, mais il en a le vol. Sa queue est courte, & sa chair bouillie est d'un bon goût.

ROPICUM (Page 14:361)

ROPICUM, (Géog. anc.) ville de l'île de Corse; Ptolomée, l. III, c. ij. la marque dans les terres, auprès de Corsicum. Pinet pense que le nom moderne est Rogela. (D. J.)

ROPO (Page 14:361)

ROPO, (Géog. mod.) grand village de l'Attique. Il est habité par des Grecs, & composé de plus de deux cens feux. Ce lieu est l'ancienne ville Oropos, ou Oropus, pour laquelle les Athéniens & les Béotiens ont eu de grandes contestations, parce qu'elle étoit sur leurs frontieres. Ropo est à deux milles de la mer, & à six du village de Marcopulo, & n'a aujourd'hui aucune marque d'antiquité. On trouve seulement à Sycamino, à quatre milles de Ropo, dans l'eglise d'Agioi - Saranda, l'inscription suivante, *AFRODISIOS2 SWPUROU *WRWPIOS2. C'est - à - dire: Aphrodisius, fils de Zopyrus. (D. J.)

ROPOGRAPHES (Page 14:361)

ROPOGRAPHES, s. m. (Littérat.) nom qu'on donnoit dans l'antiquité à certains peintres, qui se bornoient à ne représenter que de petits sujets, comme animaux, plantes, paysages. Ce nom est dérivé des mots ROPOS2, jouet, babioles, ou marchandises de vils prix, de GRAFO, j'écris, je peins.

On appelloit aussi ropographes, ceux qui dans les jardins tailloient les bouis, les ifs & les autres arbrisseaux touffus en figures d'hommes & d'animaux.

Ropographe (Page 14:361)

Ropographe, (Peint antiq.) peintre de paysages, d'arbres d'animaux, de ports de mers, & d'autres choses semblables; R(OPOGRAFI/A ripuloe, signifie dans Cicéron la variété des objets qui sont sur une côte. Il mande à Atticus, en parlant de Tusculum. & tamen hoec R)WW=OGRAFI/A ripuloe, videtur habitura celerem satietatem. Je crois cependant que je me lasserai bientôt du paysage de cette côte. (D. J.)

ROQUE, la (Page 14:361)

ROQUE, la (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg de France dans le Languedoc, au diocese de Nîmes.

Il y a une autre petite ville dans le Languedoc, diocèse de Castres, qu'on appelle Roque d'Olmez.

Il ne faut pas confondre ce dernier lieu, avec Roque Courbe, qui est du diocèse de Castres, mais sur l'Agoût. (D. J.)

ROQUEFORT de Marsan (Page 14:361)

ROQUEFORT de Marsan, (Géog. mod.) petite ville de France, dans la Gascogne, au diocèse d'Aire, sur la Douze, à 4 lieues au nord - est du mont de Marsan. (D. J.)

ROQUELAURE (Page 14:361)

ROQUELAURE, s. f. (Gram.) sorte de manteau à manches larges, qu'on se jettoit sur les épaules, & qui se boutonnoit du haut en bas. Les redingotes ont succedé aux roquelaures.

Roquelaure (Page 14:361)

Roquelaure, (Géog. mod.) petite ville de France, dans l'Armagnac, au diocèse d'Ausch. Elle a été érigée en duché - pairie en 1652, mais les lettres n'ont point été vérifiées. (D. J.)

ROQUEMADOUR (Page 14:361)

ROQUEMADOUR, (Géog. mod.) petite ville de France, dans le Querci, au diocèse de Cahors, élection de Figeac. Elle doit son origine à une abbaye de l'ordre de saint Benoît, qui est aujourd'hui un chapitre, sous le titre de Notre - Dame. La manse abbatiale a été unie à l'évêché de Tulles. (D. J.)

ROQUEMAURE (Page 14:361)

ROQUEMAURE, (Géog. mod.) ville de France, dans le bas Languedoc, située près les bords du Rhône, au diocèse d'Avignon, à 2 lieues au - dessus de cette ville, sur un roc escarpé. Long. 22. 27', latit. 43. 58'.

C'est dans cette ville que mourut le pape Clément V en 1314, après neuf ans de pontificat, pendant lesquels les factions Guelphe & Gibeline, nées des querelles du sacerdoce & de l'empire, subsistoient toujours comme un feu qui se nourrissoit par de nouveaux embrasemens. Clément V né en Gascogne, étoit du parti de Boniface VIII, qui l'avoit nommé évêque de Comminge, & puis archevêque de Bordeaux. Le cardinal d'Ostie l'éleva sur la chaire de saint Pierre, & son élection se fit à Pérouse en 1305. On l'appella le pape Gascon. Dès qu'il fut élu, il aima mieux transférer le saint siege hors d'Italie, & jouir en France des contributions payées alors par tous les fideles, que disputer inutilement des châteaux auprès de Rome.

Clément alloit de Lyon à Vienne en Dauphiné, à Avignon, menant publiquement avec lui la comtesse de Perigord, & tirant ce qu'il pouvoit d'argent de la piété des bonnes ames. Ce fut à Vienne qu'il convoqua en 1311 un concile général, dans lequel l'ordre des Templiers fut aboli & la guerre sainte résolue. Il mourut en allant à Bordeaux pour changer d'air.

On sait qu'il fût couronné à Lyon en présence de Philippe le Bel, de Charles de Valois, & de plusieurs autres princes. Cette cérémonie fut troublée par la chûte d'une muraille, laquelle étant trop chargée de peuple, s'écroula, tua Jean II duc de Bretagne, & Gaillard frere du pape. Le roi & Charles de Valois, furent blessés légerement. La tiare tomba de dessus la tête du pontife, & une des belles escarboucles de sa couronne se perdit. On conçoit bien, que cet accident fut remarqué comme un présage des malheurs qui affligerent la chrétiennété & l'Italie, durant ce pontificat. (D. J.)

ROQUER (Page 14:361)

ROQUER, v. act. (terme de jeu d'échecs.) c'est approcher le roc, ou, comme nous disons aujourd'hui, la tour auprès du roi, & passer le roi par - derriere, pour le placer à l'autre case joignante. On ne roque qu'une fois; mais pour roquer, il faut n'avoir point remué le roi, ni la tour, & ne point passer ou se mettre en échec. (D. J.)

ROQUET (Page 14:361)

ROQUET, s. m. (Zoologie.) nom d'une espece de petit lézard d'Amérique, d'un brun rougeâtre, marqueté de taches jaunes & noires; ses yeux sont vifs, étincelans, & ses jambes sont d'une longueur remarquable pour un si petit animal; il porte la tête toujours droite, & la queue communément recourbée en demi - cercle sur le dos. Il n'est point sauvage, sautille légerement comme un oiseau, & est dans un mouvement perpétuel; quand il est fatigué de ses courses, il ouvre la bouche, en tire sa langue, & halete comme les chiens; c'est du moins ce qu'en rapporte Rochefort dans son histoire des îles Antilles. (D. J.)

ROQUETIN (Page 14:361)

ROQUETIN, s. m. (Soierie.) espece de petite bobine de bois, au milieu de laquelle on a pratiqué une moulure à deux bords pour recevoir ce qu'on y veut dévider. Il y en a une autre, où se pose la corde du contrepoids qui sert à mouvoir le roquetin, à le retirer à mesure qu'il se dévide, & à tenir tendu le fil qui porte dessus; le roquetin ainsi que le rochet, est percé dans sa longueur, pour être traversé d'une broche sur laquelle il tourne & qui le tienne suspendu.

ROQUETTE (Page 14:361)

ROQUETTE, s. f. (Hist. nat. Botan.) eruca, genre de plante à fleur en croix, composée de quatorze pétales; le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit ou une silique composée de deux panneaux appliqués sur les bords d'une cloison mitoyenne qui [p. 362] la divise en deux loges; cette silique renferme des semences qui sont le plus souvent arrondies. Ajoutez aux caracteres de ce genre la saveur qui lui est particuliere. Tournefort, I. R. H. Voyez Plante.

Entre les huit especes de ce genre de plante établies par Tournefort, nous parlerons de la commune cultivée, & de la sauvage; la cultivée, eruca latifolia, alba, sativa, I. R. H. 227. se nomme en anglois, the broad - laucd, flower'd - garden - rockett.

Sa racine est blanche, ligneuse, menue, vivace, d'une saveur âcre. Ses tiges sont hautes d'une coudée, ou d'une coudée & demie, un peu velues. Ses feuilles sont semblables à celles de la moutarde, blanches, longues, étroites, découpées profondement des deux côtés, tendres, lisses, de même saveur que la racine. Ses fleurs naissent au sommet des tiges; elles sont en croix, composées de quatre pétales, d'un jaune tirant sur le blanc, marquées de raies noirâtres, renfermées dans un calice velu, d'où sort un pistil qui se change en une silique semblable à celle de la moutarde; mais plus longue, portée sur un pédicule court, & partagée en deux loges par une cloison mitoyenne, à laquelle sont attachés des panneaux des deux côtés, remplies de plusieurs graines jaunes, plus grosses que celle de la moutarde, & moins rondes. L'odeur de cette plante est forte désagréable, aussi - bien que sa saveur.

La roquette sauvage, eruca sylvestris, tenuifolia, perennis, flore luteo, I. R. H. 227. a la racine blanche, épaisse, assez longue. Ses tiges sont nombreuses, creusées, cannelées, un peu velues, divisées en plusieurs rameaux. Ses feuilles sont découpées plus encore que celles de la dent de - lion, d'un verd foncé, lisses, d'une saveur brûlante; ses fleurs sont semblables à celles de la roquette cultivée de couleur jaune & odorante. Il leur succede des siliques longues, anguleuses, remplies de graines semblables à celles de la roquette cultivée, âcres & un peu ameres. Toute cette plante a une odeur fétide. Elle abonde en Syrie & à Tripoli, où l'on brûle ses cendres qui servent à faire du savon & du verre, comme celles du kali. (D. J.)

Roquette (Page 14:362)

Roquette, (Diet. & Mat. méd.) roquette des jardins, & roquette sauvage; l'odeur & la saveur de la roquette des jardins est plus douce, & sa vertu est plus foible; c'est pourquoi on la mêle souvent dans les alimens, & principalement dans ce qu'on appelle à Paris la fourniture des salades de laitue.

Les anciens regardoient la nature de ces deux plantes comme directement opposée; c'est pourquoi ils avoient coutume de les manger mêlées ensemble pour tempérer la froideur de l'une par la chaleur de l'autre. La roquette sauvage vaut mieux pour faire des remedes. Ce ne sont que les feuilles qui sont en usage.

La roquette porte à l'amour. Cette propriété lui a été dès - long - tems attribuée par les médecins, & reconnue par tout le monde. Les anciens poëtes qui ne rapportent guere en ce genre que les notions les plus vulgaires, ont chanté cette propriété de la roquette. Ovide appelle les roquettes salaces. Martial a dit: Venerem revocans eruca morantem; & Columele: Excitat ad Venerem tardos eruca maritos.

La roquette est de la classe des plantes cruciferes de Tournesort, qui contiennent toutes plus ou moins d'alkali volatil spontané ou libre, & qui sont appellées anti - scorbutiques par excellence. La roquette remplit un des genres de cette classe, qu'on peut regarder comme moyens ou tempérés relativement à la quantité de ce principe volatil. Elle vient après le cochlearia, la moutarde, le raifort sauvage, la passe - rage & les cressons. Elle est beaucoup plus vive que l'herbe de rave, de navet, &c. Voyez tous ces articles. Ce que nous avons observé des propriétés & des usages du cochlearia & du cresson, qui sont les plus usuels des plantes cruciferes, & le rapport de ces plantes avec la roquette, quant à leur degré respectif d'activité, que nous venons de noter; ces choses, dis - je, doivent suffire pour déterminer les usages & les propriétés de la roquette.

La semence de roquette entre dans l'eau anti - scorbutique de la pharmacopée de Paris, dans l'électuaire de satyrion de Charas, & dans les tablettes de magnanimité du même auteur. (b)

Roquette a avanceur (Page 14:362)

Roquette a avanceur, (Tireur d'or.) est une sorte de bobine sur laquelle l'avanceur dévide le fil qu'il a tiré.

ROQUEVAIRE (Page 14:362)

ROQUEVAIRE, (Géog. mod.) en latin rupes - Varia, rocher de Varus; petite ville de France, en Provence, sur la Veaune, à 3 lieues au nord - est de Marseille, & à 4 d'Aix.

ROQUILLE (Page 14:362)

ROQUILLE, s. f. (mesure des liquides.) petite mesure des liqueurs, à laquelle on donne aussi le nom de poisson ou posson. C'est la moitié d'un demi - setier, ou le quart d'une chopine de paris. Dict. de Comm.

Roquilles (Page 14:362)

Roquilles, en terme de Confiseur, c'est une sorte de confiture faite d'écorce d'oranges tournées, fort déliées, observant de leur donner le plus de longueur qu'il se peut. On appelle encore cette espece de confiture tournares. Voyez Tourner.

RORIFERE, canal (Page 14:362)

RORIFERE, canal, (Anat.) comme qui diroit canal d'où découle goutte - à - goutte de la rosée; est un nom par lequel quelques auteurs désignent le canal thorachique; parce que ce n'est en effet que goutte àgoutte & par une espece de distillation qu'il porte le chyle dans la masse du sang. Voyez Thorachique.

ROS (Page 14:362)

ROS, (Géog. mod.) riviere de Pologne, dans l'Ukranie. Elle a sa source au palatinat de Braclaw, arrose celui de Kiovie, & se jette dans le Borystene, près de Kaniow. (D. J.)

ROSACE (Page 14:362)

ROSACE, s. f. ou Roson, (Archit.) grande rose susceptible de différentes figures, & dont on orne & remplit les caisses des compartimens de voûtes, plafonds, &c.

ROSAIRE (Page 14:362)

ROSAIRE, s. m. (Théol.) chapelet en usage dans l'Eglise romaine, lequel contient quinze dixaines d'Ave maria, dont chacune commence par un Pater, & qu'on récite en l'honneur des différens mysteres de Jesus - Christ où la Sainte - Vierge a eu part.

Quelques auteurs attribuent l'origine du rosaire à saint Dominique. Mais dom Luc d'Achery prouve qu'il étoit en usage dès l'an 1100, & que saint Dominique ne fit que le mettre en honneur. D'autres l'attriduent à Paul, abbé du mont Phermé en Lybie, contemporain de saint Antoine; d'autres à saint Benoît, quelques - uns au vénérable Bede; & Polydore Virgile raconte que Pierre l'hermite voulant disposer les peuples à la croisade, sous Urbin II. en 1096, leur enseignoit le pseautier laïque composé de plusieurs Pater & de 150 ave, de même que le pseautier ecclésiastique est composé de cent cinquante pseaumes, & qu'il avoit appris cette pratique des solitaires de la Palestine. On a trouvé dans le tombeau de sainte Gertrude de Nivelle, décédée en 667, & dans celui de saint Norbert, décédé en 1134, des grains enfilés qui paroissent être des restes de chapelets.

Mais tous ces faits, pour la plûpart incertains, n'empêchent point de croire qu'on doit à saint Dominique cette maniere de prier, qui, selon les regles qu'il en a prescrites, applique l'esprit aux principaux mysteres de notre religion, & est extrèmement utile à ceux qui ne savent pas lire pour les diriger dans leur dévotion. On n'est pas d'accord sur l'année où saint Dominique institua le rosaire; quelques - uns veulent que ç'ait été en 1208, pendant qu'il prêchoit contre les Albigeoîs; d'autres prétendent qu'il l'institua dans le cours des missions qu'il fit en Espagne, avant que de passer en France.

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