ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"297"> turelles & de vasles campagnes unies, d'un terrein gras, coupé par des ruisseaux qui le rafraîchissent. Le riz, le mil, le mahis, les pois, les patates, en un mot toutes sortes de légumes y viennent en perfection. On voit d'espace en espace des bouquets de palmier, d'orangers, de citronniers, de cotonniers de diverses especes, qui sans culture portent des fruits excellens. On y voit quantité de cannes à sucre qui y sont naturelles, & dont les éléphans profitent; mais les negres de ces quartiers sont feroces, & même antropophages; ils n'ont pour vêtement qu'un très - petit morceau de toile devant eux. Cependant le pere Labat prétend qu'il ne seroit pas difficile de les apprivoiser, & que Rio - S. - André est le lieu de toute cette côte le plus propre à placer une forteresse utile pour le commerce de l'or, des dents & des esclaves. (D. J.)

RIO - SANGUIN (Page 14:297)

RIO - SANGUIN, (Géog. mod.) riviere d'Afrique, dans la Guinée, & dont l'embouchure est à 12 lieues de celle de Rio - Sextos. Les François ont eu un établissement sur les côtes de cette riviere, dont les Portugais s'emparerent, jusqu'à ce qu'ils en aient été chassés eux - mêmes par les Anglois & les Hollandois en 1604. L'embouchure de Rio - Sanguin est à 12 degrés de longit. & à 5. 12 de latitude septentrionale. (D. J.)

RIO - SEXTOS (Page 14:297)

RIO - SEXTOS, (Géog. mod.) riviere d'Afrique, dans la Guinée. Son embouchure est à 12 lieues de celle de Rio - Sanguin, & à - peu - près à la même distance du petit Dieppe. Ce fut sur les bords de cette riviere que les Portugais virent pour la premiere fois du petit poivre, qu'on appelle en France graine de paradis, ou maniguette; ce qui a fait donner à la côte le nom de côte de Maniguette, & par les Portugais côte de Sextos. La riviere de ce nom a un très - long cours, & environ demi - lieue de largeur à son embouchure. Les negres de cette côte font souvent des courses sur leurs voisins, pour enlever des captifs qu'ils vendent aux Européens. Les autres marchandises qu'on peut tirer de cette côte à grand marché, sont la maniguette, le riz, le mahis, les volailles, les bestiaux. On y trouve aussi des cailloux plus beaux que ceux de Medoc, & qu'on taille plus aisément que le diamant. (D. J.)

RIO - TINTO (Page 14:297)

RIO - TINTO, (Géog. mod.) riviere d'Espagne, dans l'Andalousie, appellée aussi Azeche, & par les anciens Urius. Son eau est très - mauvaise, amere, nuisible aux plantes, & à tout ce qui a vie. Elle se jette dans l'Océan tout près de l'embouchure de celle de l'Odiero. (D. J.)

RIOUZIC (Page 14:297)

RIOUZIC, (Géog. mod.) petite île de France, en Bretagne, sur la côte de l'evêché de Tréguier, & une des sept îles que les anciens ont appellé Siadoe. (D. J.)

RIOXA (Page 14:297)

RIOXA, (Géog. mod.) en la in Raconia; petite province d'Espagne, dans la Castille vieille, au voisinage de Miranda, de Ebro. Elle est séparée de l'Alava par l'Ebre, & elle prend son nom de Rio - Oxa qui l'arrose. On y jouit d'un air fort pur; son terroir est fertile en blé, en vin & en miel. Elle renferme trois ou quatre villes ou bourgs, comme Navarette, Guardia, Bastida & Belovado.

C'est dans ce dernier lieu qu'est né Spinosa (Jean). Il servit utilement Charles - Quint dans quelques expéditions militaires; mais il est connu des gens de lettres par un ouvrage à la louange des femmes, intitulé Gynoecepoenos, imprimé à Milan en 1580, & par un autre livre, sous le titre de Micracanthos, contenant les actions & les paroles remarquables des grands hommes. (D. J.)

RIPA (Page 14:297)

RIPA, (Géog. mod.) autrement Ripa trassonia, ou Ripa transone; petite ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise, Marche d'Ancône, & dans les teries. Elle est à 5 milles de la côte du golfe de Venise, à égale distance de Monte Alto, & environ à 6 milles de Fermo. Elle est passablement peuplée, & a quelques fortifications. Son évéché fondé en 1570, est suffragant de Fermo. Long 31. 36. lat. 45. 55. (D. J.)

RIP AEI (Page 14:297)

RIP AEI montes, (Géog. anc.) montagnes de l'Arcadie, selon Servius, in lib. IX. AEneid. p. 1340, qui dit que leur nom differe de celui des monts Rhiphées, en ce que l'un s'écrit avec aspiration, & l'autre sans aspiration. Voyez Riph aei montes. Géog. anc. (D. J.)

RIPAILLE (Page 14:297)

RIPAILLE, (Géog. mod.) bourg de Savoie, dans le Chablais, sur le bord du lac de Geneve, environ à une licue de Thonon. Long. 24. 10. latit. 46. 23.

Ripaille que fonda Amédée VIII. pour six hermites & lui, a acquis de la célébrité par la retraite agréable & momentanée qu'y fit ce prince, dans le tems qu'il se crut guéri de toute ambition, & que laissant flotter les renes de la souveraineté entre les mains de son fils, il ne songeoit pas à briguer la thiare pontificale contre aucun cardinal, & ne s'occupoit que des plaisirs de la vie tranquille. M. de Voltaire a joliment dépeint son caractere dans les vers qui suivent:

O bisarre Amédée! De quel caprice ambitieux Ton ame est - elle possédée? Ah! pour quoi t'échapper à ta douce carriere? Comment as - tu quitté ces bords délicieux, Ta cellule, ton vin, ta maîtresse & tes jeux, Pour aller disputer la barque de S. Pierre? (D. J.)

RIPE (Page 14:297)

RIPE, s. f. (outil d'ouvriers.) outil de maçon, de tailleur de pierre, & de sculpteur, qui sert à gratter un enduit ou de la pierre, ou une figure. La ripe des maçons est une espece de fer en forme de queue d'ironde dentelée, ou une sorte de petite truelle triangulaire, qui a des dents d'un côté, qu'on appelle plus communément truelle bretée ou bretelée; celle des tailleurs de pierre est plus large, mais peu différente de celle des maçons. Pour celle des sculpteurs, c'est un cizeau plat, un peu courbé par le bout, & dentelé du côté convexe. Ces trois ripes sont à manches de bois. Il y a aussi des ripes sans dents qui ne sont que des fers un peu larges, pliés en équerre, tranchans & emmanchés de bois. Savary. (D. J.)

RIPEN ou RYPPEN (Page 14:297)

RIPEN ou RYPPEN, (Géog. mod.) ville de Danemark, dans le Jutland septentrional, près de la côte occidentale, & capitale du diocèse auquel elle donne son nom. Elle est située à 20 lieues au nordouest de Sleswick, & est mouillée par la riviere de Nipsaa, qui y cause souvent de grands dommages. Elle a pour sa défense un ancien château, mais elle est surtout fortifiée par la nature. Son église cathédrale est bâtie de pierres de taille. L'évêché de cette ville a pris son commencement vers l'an 860, & l'éveque jouissoit autrefois de la jurisdiction temporelle & spirituelle; mais en 1536, le roi Christian III. ayant introduit la religion luthérienne en Danemark, réunit le domaine de l'évêché à la couronne. Le diocèse de Ripen qui est borné au midi par le duché de Slesweick, & au nord par le Wibourg, est composé de 13 bailliages.

La ville de Ripen est gouvernée par deux bourguemestres & par un sénat. Les prairies des environs de cette ville donnent un profit considérable aux babitans par la nourriture des bestiaux; car c'est l'endroit où l'on assemble les boeufs de presque tout le Jutland. On les embarque ensuite sur des vaisseaux pour les transporter en divers pays, & principalement en Hollande. Long. 42. 8'. latit. 55. 19'.

Borrichius (Olaüs) l'un des plus savans personnages du nord, naquit à Ripen en 1626, & devint conseiller de la chancellerie royale en 1689. Il protégea les sciences de son crédit & de sa bourse. Il fonda [p. 298] à Copenhague une espece de college pour l'entretien de pauvres étudians, & donna pour cette fondation vingt - six milles rixdallers. Il mourut de la pierre en 1690. Ses ouvrages sur des matieres de médecine & de chimie sont toujours estimés; & comme ce sont pour la plûpart des dissertations, on a recueilli les principales en 2 vol. in - 4°.

Cragius (Nicolas) naquit à Ripen vers l'an 1549, & s'atracha à la littérature & aux négociations dans lesquelles il fut employé avec succès. Les administrateurs du royaume pendant la minorité de Christiern IV. le nommerent historiographe du roi avec six cens rixdallers d'appointement. Il composa les annales de Danemark depuis la mort de Fréderic I. jusqu'à l'an 1550. Cet ouvrage a demeuré enseveli jusqu'à l'année 1737, que M. Gramm l'a mis au jour à Coppenhague, in - folio; mais le traité de la république de Lacédemone, de republicâ Lacedoemon. libri quatuor, est généralement estimé. Il parut d'abord à Genève en 1593, in 4°. & ensuite à Leyde en 1670 in - 12. Gronovius l'a inséré dans son trésor d'antiquités grecques. Cragius mourut en 1602.

Je supprime les noms de quelques autres hommes de lettres moins illustres nés à Ripen; mais je me rappelle que Mons étoit de cette ville, dont il devint bourguemestre. Mons est ce magistrat intrépide, qui eut le courage d'oser porter dans Coppenhague en 1523, à Christiern II. roi de Danemark, sa sentence de déposition prononcée par les états de Jutland. « Mon nom, dit - il au tyran, devroit être écrit sur la porte de tous les méchans princes.» Christiern détesté de tous ses sujets, abhorré de ses propres officiers, n'osant se fier à personne, reçut dans son palais, comme un criminel, cet arrêt singulier, qu'un seul homme désarmé lui signifioit. (Le chevalier de Jaucourt.)

RIPIN (Page 14:298)

RIPIN, (Géog. mod.) petite ville de Pologne, dans la Mazovie, au nord de Dobrzin, dont elle est une des trois châtellenies. (D. J.)

RIPOL (Page 14:298)

RIPOL, (Géog. mod.) en latin Rivi - pullum, petite ville d'Espagne dans la Catalogne, au midi de Campredon, avec une abbaye d'hommes, ordre de S. Benoit, qui servoit de sépulture aux comtes de Barcelone. Elle est au confluent du Frésaro & du Ter. (D. J.)

RIPOSTE (Page 14:298)

RIPOSTE, s. f. (estocade de) est une botte qu'on porte à l'ennemi aussitôt qu'on a paré son estocade.

Pour bien exécuter la riposle, il faut 1°. que la parade soit extrèmement vive; 2°. détacher l'estocade dans l'instant qu'on a paré, & que l'ennemi termine sa botte, 3°. porter à l'ennemi la même botte que l'on a parée, c'est - à - dire, que si l'on a paré l'estocade de quarte basse, on riposte quarte basse; & si l'on a paré l'estocade de tierce, on riposte tierce, &c.

RIPPER (Page 14:298)

RIPPER, v. act. terme usité dans les douanes & sur les ports des rivieres, particulierement à Paris. Il signifie faire couler à force de bras, sur les brancarts d'un haquet, les balles, caisses, ou tonnes de marchandises pour les charger plus facilement. Dictionn. de Commerce.

RIPPON (Page 14:298)

RIPPON, (Géog. mod.) le Rhigodunum de Ptolomée, l. I. c. iij. ville d'Angleterre, dans la province d'Yorck, sur la Youre, à 210 milles au nord - ouest de Londres; Widfrid, archevêque d'Yorck, y fonda autrefois une abbaye de bénédictins. Aujourd'hui cette ville se distingue par ses manufactures de draps & d'éperons les meilleurs d'Angleterre. Long. 15. 56'. latit. 54. 5'. (D. J.)

RIPUAIRES (Page 14:298)

RIPUAIRES, (Géog. mod.) Ripuarii, Ribuarii, Riboarii, Ribuerii & Riparioli; tous ces noms sont corrompus du latin Riparii, & ont été employés par les écrivains du moyen âge, pour désigner un peuple distingué des Francs, des Burgondions, des Gaulois, des Allemands, des Frisons ou Frisicebons, des Bajouriens & des Saxons, mais dont il est plus aisé de dire qu'ils n'ont pas été, que qui ils étoient.

Quelques - uns croyent que les Riparii étoient un composé de différentes nations au - delà du Rhein, qui vinrent s'établir en - deçà de ce sleuve, & sur ses bords. M. de Valois, not. gall. p. 478, soupçonne qu'ils avoient été appellés Riparii, parce qu'ils habitoient d'abord sur la rive droite du Rhein; & il ajoute que ces peuples ayant passé le fleuve, fixerent leur demeure sur la rive gauche, de façon qu'ils s'étendoient jusqu'aux rivieres de Roer & de Meuse, où se trouvent Nuyts, Cologne, Bonn, Zulick ou Zulch, Duren, Juliers & Andernach. Ils donnerent leur nom à ce pays qui fut honoré du titre de duché, & partagé en cinq comtés. Le grand nombre des noms germaniques que l'on trouve dans la loi ripuaire, presque semblable à la loi salique, suffit pour faire croire que ces peuples étoient venus de la Germanie.

Jodoce Coccius d'Alsace fait mention d'un peuple nommé Riparii ou Ripuarii, voisin de l'Alsace, & qui demeuroit entre la Bliess, la Sare & la Moselle. Cela étant, il y a eu des peuples ripuaires sur le haut Rhein & sur le bas Rhein; mais comme il n'est parlé que d'un seul duché des peuples ripuaires, il ne seroit pas impossible que ce duché se fût étendu le long du Rhein, depuis Nuyts jusqu'à la riviere de Senz, dans un espace de quarante - six milles, & qu'il eût compris Nuyts, Cologne, Bonn, Andernach, Coblents, Wesel ou Ober - Wesel, Bingen, Mayence, Worms, Spire, Rhein - Zabern & Zeltz.

Du tems de l'empereur Louis le débonnaire, il y avoit encore au - delà du Rhein dans la Germanie, un pays appellé Riparia ou Riparioe, & qui étoit la premiere demeure des Riparii qui avoient passé le Rhein, & s'étoient établis dans la France. Louis - Auguste en fait aussi mention dans le partage de son royaume entre ses trois fils; il le nomme par corruption Ribuarioe, & le place entre la Thuringe & la Saxe. (D. J.)

Ripuaire (Page 14:298)

Ripuaire loi, (Jurisprud.) Voyez Loi ripuaire. (A)

RIQUERAQUE (Page 14:298)

RIQUERAQUE, s. f. (Poésie gaul.) sorte de grande chanson ancienne, composée de vers couples de six ou sept syllabés chacun, avec divers croisées. Borel. (D. J.)

RIQUIER saint (Page 14:298)

RIQUIER saint, (Géog. mod.) on écrit aussi S. Ricquier, ville de France en Picardie, au diocese d'Amiens, dans le comté de Ponthieu, sur la petite riviere de Cardon, ou plutôt à la source de ce ruisseau, à 2 lieues au nord - est d'Abbeville, & à 7, au nordest d'Amiens.

Cette ville étoit déja un bourg considérable nommé Centule, avant le regne de Charlemagne; & du tems de Louis le débonnaire, c'étoit une ville plus considérable qu'elle n'est aujourd'hui; car elle avoit deux mille six cens maisons. S. Riquier y naquit sous le regne de Clotaire II. vers le commencement du vij. siecle, & en 640 il y jetta les fondemens du monastere qui subsiste encore, & qui porte aujourd'hui son nom. Il y établit pour abbé S. Oualde. Les moines eurent la seigneurie temporelle de la ville; les comtes de Ponthieu & ceux d'Amiens se l'approprierent ensuite; & elle revint en 1225 à Louis VIII. roi de France. Le roi & l'abbé de S. Riquter en sont aujourd'hui co - seigneurs. La taille y est personnelle, & c'est le siege d'une prévôté royale. Son terroir produit du blé, du lin & du chanvre. Long. 19. 25'. latit. 50. 12'. (D. J.)

RIS ou RIRE (Page 14:298)

RIS ou RIRE, s. m. (Physiolog.) émotion subite de l'ame qui paroît aussitôt sur le visage, quand on est surpris agréablement par quelque chose qui cause un sentiment de joie. C'est le propre de l'homme, entant qu'un être pensant, & par un effet de la conformation des muscles de son visage. V. Risibilité.

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