ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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vers; Malherbe en particulier en connoissoit bien le
merite, & s'en est servi souvent avec succès. Il dit
au roi:
Quand la rébellion, plus qu'une hydre féconde,
Auroit pour te combattre, assemblé tout le monde,
Tout le monde assemblé s'enfuiroit devant toi.
Mais la répétition latine qui a servi de modele à
Malherbe est encore meilleure.
Pan etiam Arcadiâ mecum si judice certet,
Pan etiam Arcadiâ dicet se judice victum. (D. J.)
Répétition
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Répétition, (Jurisprud.) est l'action de demander
en justice quelque chose qui nous appartient, ou
qui nous est dû.
Quelquefois le terme de répétition signifie la réitération d'un acte ou d'un fait.
Répétition de retrait qui a lieu dans quelques coutumes,
est lorsque le lignager le plus éloigné qui a
été évince de son acquisition par le lignager plus prochain,
retire à son tour l'héritage sur l'étranger, auquel
le lignager plus prochain l'a vendu.
Répétition de témoins, est une nouvelle audition de
témoins qui ont déja été entendus dans la même affaire;
ce qui arrive lorsqu'ayant déposé dans une enquête,
le procès civil est converti en procès criminel;
car comme on ne convertit point les enquêtes
en informations, quoique les informations puissent
être converties en enquêtes, on fait entendre dans
l'information les témoins qui ont été entendus dans
l'enquête; ce qui s'appelle repéter les témoins. (A)
Répétition
(Page 14:133)
Répétition, terme de Musique & de Théatre, c'est
l'essai que l'on fait en particulier d'une piece que l'on
veut executer en public, pour que les acteurs puissent
prévoir leurs parties, pour qu'ils se concertent
& s'accordent bien ensemble, & pour qu'ils puissent
rendre exactement ce qu'ils ont à exprimer, soit
pour le chant, soit pour la déclamation ou les gestes;
ainsi on dit répéter une comédie, un opéra, un motet,
&c.
Répétition en Musique, est encore la réitération
d'un même air, d'un morceau de chant, même d'une
note, &c. Voyez Reprise. (S)
Répétition
(Page 14:133)
Répétition, (Horlogerie.) montre ou pendule
à répétition; c'est une montre ou pendule qui ne sonne
l'heure & les quarts, &c. que lorsqu'on pousse le
poussoir, ou que l'on tire le cordon.
On doit cette invention aux Anglois; ce fut en
1676, vers la fin du regne de Charles II. qu'un
nommé Barlous inventa les pendules à répétition:
cette nouveauté excita l'émulation de la plûpart des
horlogers de Londres, qui s'attacherent à l'envi à
faire des pendules de cette espece; ce qui en produisit
en peu de tems un très - grand nombre construites
de toutes sortes de façons. On continuoit toujours
à faire de ces pendules, lorsque sur la fin du
regne de Jacques II. le même Barlou ayant imagine
de faire des montres de la même espece, & en ayant
en conséquence fait faire une par M. Tompion, le
bruit courut parmi les Horlogers, qu'il vouloit la présenter
à la cour, pour obtenir un privilége exclusif
pour ces sortes de montres. Là - dessus quelques - uns
d'entre eux ayant appris que Quare, un des plus habiles
horlogers que les Anglois ayent jamais eu,
avoit inventé quelque chose de semblable, ils le solliciterent
de s'opposer au privilége de Barlou. Ils s'adresserent
donc tous les deux à la cour, & une montre
de l'une & l'autre construction ayant été présentée
au roi dans son conseil; le roi après avoir fait
l'épreuve de l'une & de l'autre, donna la préférence
à celle de M. Quare; ce qui fut rendu public dans la
gazette de Londres.
Voici la différence de ces deux répétitions; dans
celle de Barlou on faisoit répéter la montre en p>s<cb->
sant en - dedans deux petites pieces situées l'une d'un
côté de la boîte, l'autre de l'autre. La premiere faisoit
sonner les heures, & l'autre les quarts: dans
celle de Quare une seule cheville située près du pendant
servoit à ces deux effets; car en la poussant comme
cela se fait encore aujourd'hui, la montre sonnoit
l'heure & les quarts.
On a fait des pendules & des montres à répétition
de tant de construction différentes, que ce seroit un
grand travail que d'entreprendre de donner une description
de chacune en particulier, nous nous contenterons
de parler de celles qui sont les meilleures
& le plus en usage.
Comme les pendules à répétition sont d'un plus
grand volume que les montres, & que les machines
en sont plus sensibles, nous commencerons par en
expliquer la méchanique.
Description d'une pendule à répétition. Voyez dans
nos figures, Planches de l'Horlogerie, une pendule
à répétition, dont le cadran est ôté; au moyen de
quoi on voit toutes les pieces de la cadrature. La fig.
31. représente le calibre de cette répétition. ABCDE,
sont les roues du mouvement, comme dans les pendules
ordinaires, & F G H I, celles du rouage de
la répétition, les roues G H & le volant ne servent,
comme dans toutes les sonneries, qu'à ralentir la
vîtesse du rouage. Voyez Sonnerie.
Le cercle 79, qui représente la grande roue du
rouage d'un côté, porte 12 chevilles, 1, 2, 3, &c.
& de l'autre que l'on ne voit pas, trois seulement.
Ces 12 chevilles servent pour faire sonner les heures;
les trois autres pour faire sonner les quarts; le
rochet F est adapté à un arbre de barillet, dont l'extrémité
formée en quarré, passe au - travers la platine
des piliers p p, figure 32, & porte la poulie b: il
faut supposer cet arbre perpendiculaire au plan de la
platine de dessus D D, & entrant dans un barillet
attaché fixément à celle des piliers P P, ce barillet
contient un ressort, qui, comme il a été expliqué à
l'article Barillet, est accroché à l'arbre & au barillet,
de façon qu'en tournant l'arbre ou le rochet
dans le sens 3, 2, 1, figure 31, on bande le ressort.
Le rochet F est adapte avec la grande roue 79, comme
la fusée d'une montre avec sa grande roue, & au
moyen de l'encliquetage, il peut lorsque l'on bande
le ressort, tourner de 3 en 2 sous la roue; mais lorsque
le ressort se débande, tournant alors en sens contraire
de 2 en 3, il entraîne la roue avec lui, & par
ce moyen, ses chevilles 1, 2, 3, &c. leve la bascule
K, qui sert à faire frapper le marteau: K n'est que
le plan de cette bascule; on la voit mieux en B B,
figure 32, où celle - là & celles des quarts sont adaptées
sur leurs tiges. Venons à la cadrature.
On la voit représentée en détail dans les figures 33
& 34. T, figure 33, est la chaussée ou roue de chaussée;
cette roue, comme on l'a dit à l'article Chaussée, fait un tour par heure, & porte l'aiguille des
minutes. Sur cette roue T t, est placé fixément le limaçon
des quarts Q & q; sur ce limaçon est joint la
surprise R & r, qui y est retenue par une virolle 4,
4, figure 34. on en verra l'usage plus bas. X x, est la
roue des minutes, A est l'étoile qui fait son tour en
12 heures; on en voit le profil en a, figure 34, Z
& z est le sautoir ou valet qui fait échapper promptement
une dent de l'étoile à chaque heure. Voyez
Valet. Sur l'étoile A, est adapté fixément le limaçon
des heures B; D est le rateau ou la crémaillere
qui est mue au moyen du pignon E, fixé sur la poulie
G, & dont g e i, est le profil; M L est la main,
& m lson profil.
La figure 34 représente la platine dont on a ôté toutes
les pieces, & où on voit seulement leurs places,
la figure 34, n°. 2. cette même platine vue de profil
avec les chevilles sur lesquelles portent les pieces;
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la place de chaque piece est exprimée par une ligne
ponctuée qui indique la cheville sur laquelle elle doit
être posée; 3 & 4, figure 34, sont deux ressorts. Supposant toutes ces pieces remises sur leur platine,
comme dans la figure 32, nous allons expliquer leurs
effets.
Avant cependant d'entrer dans aucun détail là - dessus,
il est bon de se rappeller quels sont les effets
que la pendule à répétition doit produire: ils sont au
nombre de quatre; il faut lorsque l'on tire le cordon,
1°. que la pendule sonne; 2°. qu'elle sonne l'heure;
3°. qu'elle sonne aussi les quarts, si elle en doit sonner,
selon l'heure marquée par les aiguilles; enfin,
il faut qu'ayant une fois répété l'heure juste, elle continue
de le faire tant que la pendule ira. On va voir
comment les pieces que nous venons de décrire, par
leurs constructions & leurs dispositions respectives,
exécutent tous ces effes.
En tirant le cordon V V, attaché à la poulie G,
on la fait tourner de G vers D; cette poulie entrant
quarrément, comme nous l'avons dit sur l'arbre de
barillet, elle ne peut tourner sans qu'il tourne aussi
dans le même sens, c'est - à - dire de 3 en 2, &c. figure
31; mais c'est le sens dans lequel il bande le ressort,
& dans lequel il peut tourner indépendamment
de la roue 79, même figure: par conséquent cette
roue restera fixe, & le ressort sera bandé d'une quantité
proportionnelle à l'arc parcouru par la poulie;
ainsi plus cet arc sera grand, plus il sera bandé; maintenant
si on lâche le cordon, le ressort en se débandant
fera tourner l'arbre de barillet en sens contraire,
& conséquemment la roue en même tems qui
parcourra par ce moyen un arc égal à celui que la
poulie avoit parcouru en sens contraire par le mouvement
du cordon. Les chevilles rencontrant alors
la bascule du marteau des heures, le fera frapper sur
le timbre. D'où l'on voit 1°. comment en tirant le
cordon on fait sonner la pendule; pour concevoir
ensuite comment elle sonne un nombre de coups déterminés,
on remarquera que le rateau D engrene
dans le pignon E adapté à la poulie; qu'ainsi on ne
peut la faire tourner sans faire mouvoir aussi le rateau,
& que l'arc qu'il décrit est toujours proportionnel
à l'espace parcouru par la poulie. Par conséquent
que s'il parcourt un grand arc, la poulie parcourra un
grand espace; le ressort sera beaucoup bandé, & en
se débandant, il fera parcourir à la roue 79, figure
31, un grand arc; ce qui fera passer un plus grand
nombre de chevilles devant la bascule, & la fera par
conséquent frapper un nombre de coups toujours
proportionnel à l'arc parcouru par le rateau. Pour
faire donc que ce nombre de coups soit différent &
toujours semblable à l'heure marquée; la queue H H
du rateau, lorsqu'on tire le cordon, va s'appuyer sur
le degré B du limaçon des heures, de façon, par
exemple, que lorsqu'elle porte sur le degré D D du
plus grand rayon, la poulie a décrit un petit arc; le
ressort a été peu bandé, & en se débandant il fera
parcourir un arc à la roue, tel qu'il ne passera qu'une
cheville sur la bascule du marteau, qui en conséquence
ne frappera qu'un coup. Si l'on suppose au
contraire que le limaçon soit dans une autre situation,
telle, par exemple, que la queue du rateau s'enfonce
jusque dans le degré o o du plus petit cercle;
alors le ressort sera bandé tout ce qu'il peut l'être,
& en se débandant il fera parcourir à la roue un espace
tel que les 12 chevilles passeront toutes sous la
levée du bascule du marteau, & feront en conséquence
sonner 12 coups: d'où il est clair, 1°. qu'en
tirant le cordon, la pendule sonnera; 2°. qu'elle sonnera
un certain nombre de coups déterminé par le
limaçon des heures. Pour que ce nombre de coups
soit toujours égal à l'heure marquée par l'aiguille,
l'étoile saute d'une dent toutes les heures au moyen
de la cheville K fixée sur la surprise. Ainsi supposant
qu'il soit midi & demi à la pendule, & qu'elle
aille dans une demi - heure, la surprise fera sauter l'étoile
d'une dent ou de la douzieme partie de son tour,
& changera le degré répondant à la queue H du rateau;
de façon que ce sera alors le degré D D, portion
du plus grand cercle, pour qu'alors la pendule
ne sonne qu'une heure; ainsi le limaçon étant une
fois situé de façon que la pendule répete l'heure précise
marquée par les aiguilles tant qu'elle continuera
d'aller, elle répétera constamment l'heure juste.
Ainsi, lorsqu'on tire le cordon, on voit 1°. comment
la pendule sonne; 2°. comment elle sonne un
nombre de coups déterminé; & 3°. comment ce
nombre s'accorde toujours avec l'heure marquée par
les aiguilles; on va voir maintenant comment elle
sonne les quarts.
La main, ou piece des quarts M est mobile autour
du pivot N, & au moyen du ressort 4, dès qu'elle est
libre, sa queue, fig. 34. va s'appuyer sur le limaçon
des quarts Q, fig. 30. qu'on doit supposer ici être
immédiatement au - dessus de la surprise: à mesure
que cette queue 4 s'approche du centre, les dents I
s'éloignent du point E; entre ces dents I s'engage
une cheville qui tient à la poulie. Lors donc qu'on
tire le cordon, cette poulie tournant, la cheville se
dégage d'entre les dents, & la main étant alors en
liberté, sa queue L vient s'appuyer sur les degrés du
limaçon des quarts dans la situation PC, alors la
pendule sonne comme nous l'avons expliqué; mais
lorsqu'elle a une fois sonné les heures, la cheville
de la poulie rencontrant l'une des dents de la main,
l'entraine avec elle, si elle entre dans la premiere
en d, elle la ramene, & s'appuyant sur le fonds de la
fente, elle est arrêtée de façon que la poulie ne pouvant
plus tourner, la pendule ne sonne point de
quarts; si au contraire la queue de la main s'appuie
sur le plus petit des degrés du limaçon, les dents I
étant alors fort éloignées de la cheville après que
l'heure est sonnée, la poulie peut encore tourner, &
par conséquent la roue aussi, ce qui fait sonner les
trois quarts; ainsi selon la dent de la main dans laquelle
la cheville de la poulie entre, la pendule ne
sonne point de quarts, ou en sonne un, ou deux, ou
trois, & comme le limaçon des quarts fait un tour
par heure, il s'ensuit que de quart - d'heure en quartd'heure sa position changeant, la pendule sonnera
dans ces différens tems les quarts marqués par les
aiguilles. Tout ceci bien entendu, on a du comprendre
comment la répétition fait tous les effets réquis;
1°. comment, lorsque l'on tire le cordon, elle
sonne; 2°. comment elle sonne un nombre de coups
déterminés; 3°. comment ce nombre s'accorde toujours
avec les aiguilles; & enfin de quelle maniere
elle sonne les quarts.
Cette répétition telle que nous venons de la décrire,
est l'ancienne répétition à la françoise; elle a un
grand défaut, c'est que soit qu'on tire le cordon peu ou
beaucoup, elle sonne toujours, de maniere que si on
ne le tire pas assez pour que la queue du rateau vienne
s'appuyer sur les degrés du limaçon des heures,
elle ne répétera pas l'heure juste, à la vérité la pendule
sonnera toujours, mais ce sera plusieurs heures
de moins que celle qui est marquée par les aiguilles.
Les horlogers appellent ces sortes de pendules, pendules à répétition sans tout ou rien, & celle qui, si
elles sonnent, le font toujours d'une maniere juste,
pendules à répétition à tout ou rien.
Description d'une pendule à répétition à tout ou rien.
La fig. 52. Pl. II. de l'horlogerie, représente la cadrature
d'une pendule de cette espece; cette répétition
differe des autres en ce que la cadrature est placée
sur la platine de derriere, ce que l'on reconnoit par
la lentille, au lieu de l'être sur la platine du cadran
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