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Suivant l'article 1. du titre 29. de l'ordonnance de
1667 de la reddition des comptes, tous tuteurs, protuteurs,
curateurs, fermiers judiciaires, sequestres,
gardiens, & autres qui ont administré le bien d'autrui,
sont réputés comptables, encore que leur
compte soit clos & arrêté, jusqu'à ce qu'ils aient
payé le reliqua, s'il en est dû, & remis toutes les pieces
justificatives. Voyez
RELIQUAIRE (Page 14:89)
RELIQUAIRE, s. m. (Hist. ecclés.) vase d'or
d'argent ou d'autre matiere propre & ornée, dans lequel
on garde les reliques des saints. Voyez
RELIQUAT de compte (Page 14:89)
RELIQUAT
RELIQUATAIRE (Page 14:89)
RELIQUATAIRE, s. m. (Jurisprud.) est celui
qui se trouve redevable d'un reliquat de compte. V.
ci - devant
RELIQUE (Page 14:89)
RELIQUE, s. f. (Hist. ecclés. & prof.) ce mot tiré du latin reliquioe, indique que c'est ce qui nous reste d'un saint; os, cendres, vêtemens, & qu'on garde respectueusement pour honorer sa mémoire; cependant si l'on faisoit la revision des reliques avec une exactitude un peu rigoureuse, dit un savant bénéditin, il se trouveroit qu'on a proposé à la piété des fideles un grand nombre de fausses reliques à révérer, & qu'on a consacré des ossemens, qui loin d'être d'un bienheureux, n'étoient peut - être pas même d'un chrétien.
On pensa, dans le iv. siecle, d'avoir des reliques des martyrs, sous les autels dans toutes les églises. On imagina bien - tôt cette pratique comme si essentielle, que S. Ambroise, malgré les instances du peuple, ne voulut pas consacrer une église, parce, disoit - il, qu'il n'y avoit point de reliques. Une opinion si ridicule prit néanmoins tant de faveur, que le concile de Constantinople in Trullo, ordonna de démolir tous les autels sous lesquels il ne se trouveroit point de reliques.
L'origine de cette coutume, c'est que les fideles
s'assembloient souvent dans les cimetieres où reposoient
les corps des martyrs; le jour anniversaire de
leur mort, on y faisoit le service divin, on y célébroit
l'Eucharistie. L'opinion de l'intercession des
saints, les miracles attribués à leurs reliques, favoriserent
les translations de leurs corps dans les temples;
enfin le passage figuré de l'Apocalypse, ch. vj. v. 9.
Avant que d'aller plus loin, considérens un moment l'importance qu'il y a d'arrêter de bonne heure des pratiques humaines qui se rapportent à la religion, quelqu'innocentes qu'elles paroissent dans leur source. Les reliques sont venues d'une coutume qui pouvoit avoir son bon usage réduit à ses justes bornes. On voulut honorer la mémoire des martyrs, & pour cet effet l'on conserva autant qu'il étoit possible, ce qui restoit de leurs corps; on célébra le jour de leur mort, qu'on appelloit leur jour natal, & l'on s'assembla dans les lieux que ces pieux restes étoient enterrés. C'est tout l'honneur qu'on leur rendit pendant les trois premiers siecles: on ne pensoit point alors qu'avec le tems les Chrétiens dussent faire des cendres des os des martyrs l'objet d'un culte religieux; leur elever des temples; mettre ces reliques sur l'autel; séparer les restes d'un seul corps; les transporter d'un lieu dans un autre; en prendre l'un un morceau, l'autre un autre morceau; les montrer dans
Vigilance fut scandalisé avec raison du culte superstitieux
que le vulgaire rendoit aux reliques des
martyrs.
S. Jérôme nous en fournit lui - même un exemple remarquable, qui suffiroit pour justifier Vigilance, qu'il a si maltraité à ce sujet. Peut - on croire, sans un aveuglement étrange, que plus de quatorze cens ans après la mort de Samuel, & après tant de révolutions arrivées dans la Palestine, on fût encore où étoit le tombeau de ce prophete, enseveli à Rama? Samuel, xxvj. Cependant on nous dit que l'empereur Accadius fit transporter de Judée à Constantinople, les os de Samuel, que des évêques portoient environnés d'une étoffe de soie, dans un vase d'or, suivis d'un cortege de peuple de toutes les églises, qui ravis de joie, comme s'ils voyoient le prophete plein de vie, allerent au - devant des ses reliques, & les accompagnerent depuis la Palestine jusqu'à Chalcédoine, en chantant les louanges de Jesus - Christ. Il n'en faut pas davantage pour montrer jusqu'où la fourberie & la crédulité avoient déjà été portées, & combien Vigilance avoit raison de dire, qu'en adorant les reliques, on adoroit je ne sais quoi. Cette raison seule devoit bien réprimer l'empressement de ceux qui couroient après les reliques, dans la crainte d'être les dupes de l'avarice des ecclésiastiques, qui userent de ce moyen pour s'attirer des offrandes. Vigilance vouloit donc qu'on fît un juste discernement des vraies reliques d'avec les fausses; & qu'à l'égard même des vraies, on modérât les honneurs qu'on leur rendoit.
On eût très - bien fait sans doute de suivre le conseil de Vigilance, au sujet des reliques; car il arriva que la superstition fut soutenue & encouragée par l'intérêt. Le peuple est superstitieux, & c'est par la superstition qu'on l'enchaîne. Les miracles forgés au sujet des reliques, devinrent un aimant qui attiroit de toutes parts des richesses dans les églises où se faisoient ces miracles. Si S. Jérôme se fût bien conduit, il se seroit opposé vigoureusement à une superstition qui n'étoit déjà que trop difficile à déraciner; il auroit au moins su bon gré à Vigilance de sa résolution courageuse; & loin de le rendre l'objet de la haine publique, il auroit dû seconder ses efforts.
En effet, dès l'année 386, l'empereur Théodose
le grand fut obligé de faire une loi, par laquelle il
défendoit de transporter d'un lieu dans un autre, les
corps ensevelis, de séparer les reliques de chaque
martyr, & d'en trafiquer. Quinze ans après, le 5
S. Augustin reconnoit lui - même les impostures que [p. 90]
Voilà quelle fut l'occasion de tant de sortes d'impostures, dit M. l'abbé Fleuri, 3. discours; car pour s'assurer des vraies reliques, il eût fallu les suivre exactement depuis leur origine, & connoître toutes les mains par lesquelles elles avoient passé; or après plusieurs siecles il fut bien aisé d'en imposer non seulement au peuple, mais aux évêques devenus moins éclairés & moins attentifs; & depuis qu'on eut établi la regle de ne point consacrer d'églises ni d'autels sans reliques, la nécessité d'en avoir fut une grande tentation de ne les pas examiner de si près. L'intérêt d'attirer des offrandes fut encore une nouvelle tentation plus difficile à vaincre.
Après cela, il ne faut pas s'étonner du mérite qu'acquirent les reliques dans l'esprit des peuples & des rois. Nous lisons que les sermens les plus ordinaires des anciens françois se faisoient sur les reliques des saints. C'est ainsi que les rois Gontran, Sigebert & Chilpéric partagerent les états de Clotaire, & convinrent de jouir de Paris en commun. Ils en firent le serment sur les reliques de S. Polieucte, de S. Hilaire & de S. Martin. Cependant Chilpéric se jetta dans la place, & prit seulement la précaution d'avoir la châsse de quantité de reliques, qu'il fit porter comme une sauve garde à la tête de ses troupes, dans l'espérance que la protection de ces nouveaux patrons le mettroit à l'abri des peines dûes à son parjure; sur quoi il est bon d'observer que nos rois de la premiere & de la seconde race gardoient dans leur palais un grand nombre de reliques, surtout la chappe & le manteau de S. Martin, & qu'ils les faisoient porter à leur suite, & jusque dans les armées. On envoyoit les reliques du palais dans les provinces, lorsqu'il étoit question de prêter serment de fidélité au roi, ou de conclure quelque traité.
Je ne me propose pas de donner au lecteur un recueil des excès où la superstition & l'imposture ont été portées dans les siecles suivans en matiere de reliques; mais je ne crois pas devoir lui laisser ignorer ce que raconte Grégoire de Tours, hist. l. IX. c. vj. que dans la châsse d'un saint, on trouva des racines, des dents de taupe, des os de rats, & des ongles de renard.
A propos de Tours, Hospinien remarque que dans cette ville on adoroit avec beaucoup de superstition une croix d'argent ornée de quantité de pierres précieuses, entre lesquelles il y avoit une agathe gravée qui étant portée à Orléans, & examinée par les curieux, se trouva représenter Vénus pleurant Adonis mourant.
Cette anecdote me fait souvenir d'une agathe dont parle le p. Montfaucon (antiq. expliquée, supplément. tom. I. liv. 2, c. iij.), & qui est présentement dans le cabinet du roi. On y voit aux deux côtés d'un arbre, Jupiter & Minerve; ce qui passoit pour l'image du paradis terrestre & du péché d'Adam, dans une des plus anciennes églises de France, d'où elle a été ôtée depuis près de cent ans, après y avoir été gardée pendant plusieurs siecles. Dans ces tems de simplicité, ajoute le docte bénédictin, on n'y regardoit pas de si pres. La grande agathe de la Ste. Chapelle, qui
Ceux qui voudront des exemples en plus grand nombre sur les erreurs en matiere de reliques, peuvent consulter Chemnitius, examen concil. trident. Hospinien, de origine templorum, & en particulier un mémoire inséré dans la Biblioth. Histor. philolog. théolog. de M. de Hare, class. vij. fascic. vj. art. 4, sous ce titre: Jo. Jacob. Rambachii observatio, de ignorantiâ exegeticâ multarum reliquiarum sacrarum, matre & obstetrice.
Strabon observe qu'il étoit hors de vraissemblance qu'il y eût plusieurs vrais simulacres apportés de Troie; on se vante, dit - il, à Rome, à Lavinium, à Lucérie, à Séris, d'avoir la Minerve des Troyens. Strabon pense solidement; car dès qu'on voit plusieurs villes se glorifier de la possession d'une même relique, ou de la même image miraculeuse, c'est une très - forte présomption que toutes s'en vantent à faux, & que le même artifice, le même intérêt, les porte toutes à débiter leurs traditions.
M. de Maroles, abbé de Villeloin, a renouvellé cette remarque dans ses mémoires, pag. 132. ann. 1641.
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