ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"21"> lunette s'éloigne de lui, doit observer si le fil horisontal couvre toujours le même point de l'objet; si cela arrive, on est assuré d'avoir une regle parfaite.

Si au contraire, l'objet paroît monter dans la lunette, on est sûr que le couteau a est tombé dans quelque creux y, au lieu de suivre la direction z u parallele à la ligne d x, qui va du centre du réticule à l'objet. Si l'objet paroît baisser, on est sûr que le couteau a est monté sur une bosse; connoissant ainsi les points hauts & bas de la regle, il est facile d'y apporter remede, en réduisant tous les points de la regle au niveau des plus bas observés.

Par cette méthode ingénieuse, & qui demande une certaine sagacité pour être appliquée comme il faut, la plus petite différence devient sensible; car sans parler de l'amplification que les verres du télescope peuvent apporter, les variations observées seront toujours multiples de celles du couteau a, comme la ligne d x l'est de e a, à cause des triangles semblables. (D)

Regle (Page 14:21)

Regle, signifie aussi une méthode ou un précepte, qu'on doit observer dans un art ou dans une science. Voyez Méthode, &c. ainsi on dit les regles de la Grammaire, de la Logique, &c. Voyez Grammaire, Logique, &c.

Les philosophes de l'école distinguent deux sortes de regles, savoir 1°. des regles de théorie qui se rapportent à l'entendement, & dont on fait usage dans la recherche de la vérité. Voyez Entendement. 2°. Des regles de pratique, ou regles pour agir, qui se rapportent à la volonté, & servent à la diriger vers ce qui est bon & juste. Voyez Bien.

Il y a deux sortes d'arts dans lesquels on enseigne ces deux sortes de regles, & la maniere de les appliquer; savoir la Logique & la Morale. Voyez Logique, Morale.

Les auteurs sont fort divisés sur les égards que l'on doit avoir pour les regles de Poésie que nous ont laissées les anciens, comme Aristote, Horace, Longin, & qui ont été admises par quelques critiques modernes, entre autres par le P. Bossu. Les uns soutiennenr que ces regles doivent être inviolablement observées; d'autres prétendent qu'il est permis quelquefois de s'en écarter, les regles, disent ces derniers, sont des entraves qui ne servent souvent qu'à embarrasser les génies, & qui ne doivent être religieusement observées que par ceux qui n'ont rien de mieux à faire que de les suivre. Voyez Poésie.

Les pieces de théâtre ont leurs regles particulieres, comme la regle de 24 heures, la regle des trois unités, de tems, d'action & de lieu. Voyez Tragédie, Comédie, Dramatique , &c.

Si c'étoit vrai, dit Moliere, que les ouvrages de théâtre composés suivant les regles, ne plussent point, & qu'au contraire, ceux qui seroient contraires aux regles plussent, il faudroit entierement abandonner les regles. Pour moi, ajoute - t - il, quand un ouvrage me plait & me divertit, je ne m'avise point d'examiner si j'ai eu tort d'avoir du plaisir, ni si les regles d'Aristote me défendent de rire. Voyez Loi.

Regle (Page 14:21)

Regle, signifie dans l'Arithmétique, une opération que l'on fait sur des nombres donnés pour trouver des sommes ou des nombres inconnus; & par le moyen de laquelle on a abregé les calculs dans le Commerce, dans l'Astronomie, &c.

Chaque regle d'Arithmétique a son nom particulier, qui répond à l'usage auquel la regle est dostinée. Les quatre premieres regles qui servent de fondement à toutes les autres, sont nommées addition, soustraction. multiplication & division. Voyez chacune de ces regles à son article, Addition, Soustraction, &c.

De ces quatre regles naissent plusieurs autres; savoir la regle de trois ou de proportion, qu'on appelle aussi regle d'or, & qu'on distingue en directe & inverse, en simple & en composée; la regle de cinq; la regle de compagnie, simple & composée; la regle d'alliage de quelque espece que ce soit; la regle de change; la regle de fausse position, simple & double. Il faut ajouter à ces regles, l'approximation, les combinaisons, l'extraction des racines, la regle d'escomte, la réduction, &c. Voyez ces mots, &c.

La regle de trois, ou proportion, communément appellée regle d'or, est une regle par laquelle on cherche un nombre qui soit en proportion avec trois nombres donnés. Voyez Proportion.

On demande, par exemple, si trois degrés de l'équateur sont 70 lieues, combien de lieues feront 360 degrés? c'est - à - dire combien la circonférence de la terre aura - t - elle de lieues?

Voici la regle: multipliez le second terme 70 par le troisieme 360, & divisez le produit 25200 par le premier terme 3, le quotient 8400 est le quatrieme terme qu'on cherche.

Cette regle est d'un usage fort étendu tant dans la vie civile que dans les sciences; mais elle n'a lieu que quand on reconnoît la proportion des nombres donnés. Supposons par exemple, qu'un grand vaisseau plein d'eau se vuide par une petite ouverture, de maniere qu'il s'en écoule trois piés cubes d'eau en deux minutes, & qu'on demande en combien de tems il s'en écouleroit cent piés cubes; il y a à la vérité dans cette question, trois termes donnés, & un quatrieme qu'on cherche; mais l'expérience fait voir évidemment que l'eau s'écoule plus vîte au commencement qu'elle ne fait par la suite; d'où il résulte que la quantité d'eau qui s'écoule, n'est pas proportionnelle au tems, & que par conséquent la question présente ne sauroit être résolue par une simple regle de trois.

Toutes les choses qui sont l'objet du commerce sont proportionnelles à leur prix; le double de marchandises contre le double d'argent: ainsi le prix d'une certaine quantité de marchandises étant donné, on trouvera par une regle de trois, le prix d'une autre quantité donnée de marchandises de la même espece. Par exemple, si 3 livres pesant coutent 17 s. combien couteront 30 livres? Dites: 3 liv. est à 30 liv. comme 17 s. prix du premier terme, est au prix cherché du second: écrivez donc ainsi les trois termes, [omission: formula; to see, consult fac-similé version]

On peut faire aussi la question suivante: si 3 liv. pesant sont achetées 17 s. combien aura - t - on de livres pesant pour 170 s. Dites, 17 s. est à 170 s. comme 3 liv. pesant est au nombre qu'on cherche: [omission: formula; to see, consult fac-similé version]

Si les termes donnés sont hétérogenes, c'est - à - dire s'il s'y rencontre des fractions, il faut réduire alors ces nombres à l'homogénéité, ou à la même dénomination; savoir les livres en sols, les sols en deniers, &c. les heures en minutes, &c. Voyez Réduction.

Exemple: si 3 livres 4 onces coutent 2 s. 4 d. que doivent couter 4 livres? Voici l'opération: [omission: formula; to see, consult fac-similé version] [p. 22] d'où l'on tire 52onc.. 32onc. :: 28. x ainsi l'on a [omission: formula; to see, consult fac-similé version] C'est - à - dire qu'il faut réduire les livres en onces, & les sols en deniers, & résoudre ensuite la question proposée par la regle de trois commune.

Dans plusieurs des questions de commerce qui peuvent se résoudre par la regle de trois, il y a souvent des méthodes abregées par lesquelles on en vient à bout plus facilement que par la regle même. Ces méthodes ou regles particulieres sont appellées pratiques, parce qu'au moyen de ces regles, on expédie plus promptement l'opération qu'on se propose.

La regle de trois inverse est celle où l'ordre naturel des termes est renversé. Par exemple, si 100 hommes bâtissent une maison en deux ans; on demande en combien de tems 200 hommes bâtiront la même maison; la regle consiste à multiplier le premier terme 100 par le second 2, & diviser le produit par le troisieme terme 200, le quotient 1 est le nombre d'années qu'on cherche. [omission: formula; to see, consult fac-similé version]

La regle de cinq, ou regle de trois composée, est celle où il faut faire deux regles de trois pour parvenir à la solution. Par exemple, si 300 en deux ans produisent 3 d'intérêt, combien 1000 en produiront - ils en douze ans.

Il faut d'abord trouver par une regle de trois quel intérêt 1000 produiront en deux ans, ensuite trouver par une seconde regle quel intérêt la même somme produira en douze ans.

Cette regle est regardée par les auteurs d'Arithmétique, comme une regle particuliere, mais sans nécessité; car la meilleure maniere de la résoudre, est d'employer une double regle de trois, comme nous venons de dire, & comme on le voit dans l'exemple suivant. Exemple, 300 x 2. 30 :: 1000 x 12. x, faisant donc [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; il est clair que 600 est l'intérêt cherché; où vous voyez que pour résoudre ces sortes de questions, on peut ne faire qu'une seule regle de trois; car 300 produisent le même intérêt en deux ans, que deux fois 300 s. en un an; & douze fois 1000 l. produisent le même intérêt en un an, que 1000 en douze ans. Par conséquent mettant à part la circonstance du tems, dites si deux fois 300, c'est - à - dire 600, donnent 36 d'intérêt en un an, combien produiront d'intérêt en un an, douze fois 1000, c'est - à - dire 12000. [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Chambers. (E)

Regle centrale (Page 14:22)

Regle centrale, voyez Centrale.

Regle (Page 14:22)

Regle, pris dans le sens que les moines lui donnent, signifie un recueil de lois & de constitutions, suivant lesquelles les religieux d'une maison sont obligés de se conduire, & qu'ils font voeu d'observer en entrant dans l'ordre. Voyez Religieux, Monastere, Voeu , &c.

Toutes les regles monastiques ont besoin d'être approuvées par le pape pour être valides. La regle de 6. Benoit est appellée par quelques auteurs, la sainte regle. Voyez Bénédictin.

Les regles de S. Bruno & de S. François sont les plus austeres de toutes. Voyez Chartreux. Quand un religieux ne peut soutenir l'austérité de la regle, il demande à ses supérieurs de l'en dispenser. Chambers.

Regle (Page 14:22)

Regle de l'octave, en Musique; est une formule harmonique publiée la premiere fois par M. de Laire, en l'année 1700, laquelle détermine l'accord convenable à chaque degré du ton sur la succession de la basse, tant en mode majeur qu'en mode mineur, & tant en montant qu'en descendant, sur - tout par marche diatonique.

On trouvera dans nos Pl. de Musique cette formule chiffrée sur l'octave du mode majeur, & sur celle du mode mineur.

Pourvû que le ton soit bien déterminé, on ne se trompera pas en accompagnant selon cette regle, tant que l'auteur sera resté dans l'harmonie simple & naturelle que comporte le mode. S'il sort de cette simplicité par des accords, par supposition ou d'autres licences, c'est à lui d'en avertir par des chiffres convenables; ce qu'il doit faire aussi à chaque changement de ton; mais tout ce qui n'est point chiffré doit s'accompagner selon la regle de l'octave, cette regle doit s'étudier sur la basse fondamentale, pour en bien comprendre le sens.

J'ai cependant peine à pardonner qu'une formule destinée à la pratique des regles élémentaires de l'harmonie contienne une faute contre ces mêmes regles; c'est apprendre de bonne heure aux commençans à enfreindre les lois qu'on leur prescrit Cette faute est dans l'accompagnement de la sixieme note en montant, dont l'accord, ainsi qu'il est chiffré, peche contre les regles; car il ne s'y trouve aucune liaison, & la basse fondamentale descend d'un accord parfait diatoniquement sur un autre accord parfait; licence trop grande pour faire regle.

On pourroit faire qu'il y eût liaison en ajoutant une septieme à l'accord parfait de la dominante qui précede; mais alors cette septieme ne seroit point sauvée; & la basse fondamentale descendant diatoniquement sur un accord parfait après cet accord de septieme, feroit une marche entierement intolérable.

On pourroit encore donner à cette sixieme note, l'accord de petite sixte, dont la quarte feroit liaison; mais ce seroit fondamentalement un accord de septieme avec tierce mineure, où la dissonance ne seroit pas préparée; ce qui est encore contre toutes les regles.

Enfin on pourroit chiffrer sixte quarte sur cette sixieme note; ce seroit alors l'accord parfait de la seconde; mais je doute que les musiciens approuvassent un renversement aussi mal entendu que celui - là, si peu autorisé par l'oreille, & sur un accord qui éloigne trop l'idée de la modulation principale.

Je tiens donc pour une chose certaine, que l'accord de sixte, dont on accompagne la sixieme note du ton en montant, est une faute qu'on doit corriger, & que pour accompagner régulierement cette note, comme il convient dans une formule, il n'y a qu'un seul accord à lui donner, qui est celui de septieme; non une septieme fondamentale, qui ne pouvant se sauver que d'une autre septieme, seroit une faute dans cet endroit; mais une septieme renversée d'un accord de sixte ajouté sur la tonique. Je souhaite que les gens de l'art trouvent cette correction juste; je suis sûr du - moins qu'ils n'y trouveront pas de faute; mais que fait cela aux importans du siecle, qui se disent au - dessus des regles? (S)

Regle (Page 14:22)

Regle, (Jurisprudence.) signifie en général ce que l'on doit observer, soit dans ses moeurs & dans sa

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.