ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"19"> ceptions à la maîtrise, enfin tout ce qui concerne la police de ces corps & communautés.

Les inspecteurs des manufactures, les gardes des halles & magasins, les receveurs, contrôleurs, visiteurs & autres commis des douanes, bureaux des fermes & recettes des deniers royaux aux entrées & sorties du royaume, se servent aussi de registres pour y écrire journellement, les uns le payement des droits, les autres la réception des marchandises dans leurs dépôts; ceux - ci le nombre & la qualité des étoffes auxquelles ils apposent les plombs; ceux - là la visite des balles, ballots, caisses, &c. qui passent par leurs bureaux, les acquits à caution & autres tels actes qu'on leur présente, ou qu'ils délivrent aux marchands & voituriers.

Tous ces registres doivent être aussi paraphés, mais diversement; ceux des inspecteurs des manufactures par les intendans des provinces, à la reserve des registres de l'inspecteur de la douane de Paris, qui doivent l'être par le lieutenant général de police. Ceux des commis des fermes générales, des aides & gabelles, par les fermiers généraux de ces droits, chacun suivant le département qui leur est donné par le contrôleur général des si nances. Diction. du Comm. & de Trévoux.

Registre (Page 14:19)

Registre, (Commerce.) on appelle dans les Indes occidentales de la domination espagnole, navire de registre, ceux à qui le roi d'Espagne ou le conseil des Indes ordonne d'aller trafiquer dans les ports de l'Amérique. Voyez Commerce.

Ils sont ainsi nommés à cause que cette permission doit être enregistrée avant qu'ils mettent à la voile du port de Cadix, où se font le plus ordinairement les chargemens pour Buenos - Ayres & autres ports.

Ces navires ne doivent être que du port de trois cens tonneaux, & les permissions le portent ainsi; mais l'intelligence des maîtres à qui ils appartiennent avec les officiers du conseil des Indes résidens en Europe, & les présens considérables qu'ils font à ceux de l'Amérique, & aux gouverneurs des ports où ils arrivent, sont cause que ces réglemens ne sont point observés, & qu'il passe souvent en Amérique des navires de cinq cens cinquante, & même de six cens cinquante tonneaux.

Les permissions coûtent jusqu'à 30000 piastres chacune; mais elles en coûteroient 100000 que les marchands qui frettent ces vaisseaux ne trouveroient encore que trop leur compte, & que le roi d'Espagne n'auroit jamais le sien: car quoiqu'on spécifie toujours dans les permissions la qualité & la quantité des marchandises dont la cargaison des vaisseaux est composée, cependant les présens que les propriétaires & les armateurs font aux gouverneurs & aux officiers qui résident en Espagne & en Amérique, font qu'ils débarquent bien au - delà de ce qui leur est permis. On a des mémoires certains & de bonne main, qu'il y a eu souvent des navires de registre dont le certificat ne portoit que 12000 cuirs & seulement 100000 piastres, qui avoient à bord trois ou quatre millions en or & en argent, vingt - six mille cuirs & plus, & ainsi du reste; en sorte que le quint du roi d'Espagne & ses autres droits n'alloient presqu'à rien, en comparaison de ce à quoi ils eussent dû monter.

Outre ces gains indirects du marchand, les profits qu'il fait sur les marchandises d'Europe sont immenses, & l'on a vu en 1703 & en 1705 tel de ces navires de registre vendre celles qu'il avoit apportées l'une portant l'autre, à plus de trois cens pour cent de profit; en sorte qu'un chapeau se vendoit 18 piastres, l'aune de drap commun 12 piastres, &c.

L'on peut mettre au nombre des navires de registre à qui il est permis de faire le commerce des Indes espagnoles, un navire de cinq cens tonneaux que le roi d'Espagne permet à la compagnie du sud d'Angleterre, d'envoyer tous les ans aux foires qui se tiennent à Porto Bello, à Carthagene, & aux autres villes maritimes de l'Amérique. Voyez Assient. Dict. du Comm. & de Trévoux.

Registres (Page 14:19)

Registres, (Chimie.) on nomme registres, des ouvertures pratiquées dans les fourneaux des Chimistes, à l'aide desquelles ils augmentent leur feu lorsque ces registres sont ouverts; il diminue au contraire en fermant les registres. (D. J.)

Registre (Page 14:19)

Registre, piece de moule servant à fondre les caracteres d'Imprimerie; les registres sont pour recevoir la matrice au bout du moule, & la retenir dans la position juste qu'il y faut. Ces registres sont mobiles, on les pousse & retire, jusqu'à ce que la matrice soit dans la place où on la veut pour former la lettre dans une bonne approche. Voyez Moule, Matrice, Approche

Registre (Page 14:19)

Registre, (Imprimerie.) une impression en registre est celle dont les pages viennent précisément les unes sous les autres: ce qui se fait par le moyen des poin tes que l'on remue à volonté, & des coins qui arrêtent la forme sur le marbre de la presse. Voyez Pointes, Coins, Formes & Retiration.

Registre de clavessin (Page 14:19)

Registre de clavessin, les registres de clavessin sont des regles de bois, percées d'autant de trous, qu'il y a de touches au clavier, ces trous sont plus longs que larges pour s'accommoder à la grosseur des sautereaux; ils sont évasés par - dessous. Voyez les figures du clavessin, Pl. de Lutherie.

Le registre est quelquefois couvert par - dessus de peau de mouton, ce qui est toujours ainsi aux épinettes, auxquelles la table sert de registre, c'est - à - dire qu'elle est percée comme un registre. Pour percer les trous dans la peau, on se sert des emportepieces décrits à l'article Emporte - piece, sur lesquels on frappe comme sur les poinçons à découper. Voyez Découpeur.

Les registres sont autant en nombre que de cordes sur une seule touche; ainsi il y a des clavessins à deux, trois, quatre registres qui sont tous placés à côté les uns des autres, entre le sommier & la table de l'instrument. Voyez Clavessin.

Registres mobiles (Page 14:19)

Registres mobiles dans l'orgue ou simplement registres, ainsi nommés de regere, gouverner, parce qu'en effet, ils gouvernent le vent qui anime l'orgue, sont des regles M N, sig. 10. & 11. Pl. orgue, de bois de feuillet très - sec; ces regles doivent occuper toute la largeur que laissent entr'eux les registres dormans, entre deux desquels elles doivent couler facilement; on colle sous le registre de la peau de mouton par le côté glabre; le duvet doit être tourné du côté de la table du sommier sur laquelle le registre doit poser. Les Facteurs de Flandre ordinairement ne mettent point de peau sous les registres, mais ils dressent si bien la table du sommier & le registre, que l'air ne sauroit trouver entre deux aucun passage, cependant la méthode de les garnir de peau est préférable; car pour peu que le bois travaille & se gauchisse, le vent s'introduit d'une gravure dans une autre, ce qui produit des cornemens insupportables.

Après que les registres sont placés entre les registres dormans, on les égalise de hauteur; on met les épaulemens N O, MO, qui sont des morceaux de bois aussi larges que le registre que l'on colle à ses extremités, qui doivent excéder d'un demi - pié la largeur du sommier de chaque côté.

Ces épaulemens qui servent à limiter la marche du registre doivent laisser entr'eux une longueur O O, égale à toute la longeur du sommier A B & à la moitié de la distance qui se trouve entre les milieux de deux gravures contiguës; les registres doivent être percés d'autant de trous a b c d e f, fig 11. qu'il y a de gravures au sommier; ces trous que l'on perce en [p. 20] même tems que ceux de la table & de la chappe, doivent répondre vis - à - vis de ceux - ci, lorsqu'un des épaulemens touche contre la table du sommier, comme en M, fig. 10, & lorsque l'autre épaulement O touche la table par l'autre bout, & que l'épaulement m en est éloigné; les intervalles de ces mêmes trous doivent répondre vis - à - vis les trous de la table & de la chappe du sommier, ce qui empêche la communication entre les tuyaux posés sur la chappe au - dessus du registre; & le vent dont la gravure est remplie, ce qui empêche ces tuyaux de parler. Voyez l'article Sommier du grand orgue.

Registres dormans (Page 14:20)

Registres dormans, ce sont des regles H H, fig. 7. Pl. orgue, collées & clouées sur la table du sommier, entre lesquelles les registres mobiles se meuvent; ces regles doivent croiser à angle droit les gravures qui sont au - dessous de la table du sommier, sur le dessus de laquelle elles sont collées & clouées. Voyez l'article Sommier du grand orgue.

REGISTRER (Page 14:20)

REGISTRER, v. act. (Gram.) écrire quelque chose dans un registre. Voyez Registre. On se sert plus ordinairement & mieux du mot enregistrer. Voyez Enregistrer.

REGIS VILLA (Page 14:20)

REGIS VILLA, (Géog. anc.) lieu d'Italie, dans la Toscane. Strabon, l. V. p. 225. le marque entre Cossa & Ostie sur la côte de la mer; il dit que la tradition du pays vouloit, que c'eût été autrefois le palais royal de Maléotus, pélasgien, qui ayant demeuré dans ce lieu avec les Pélasgiens qui s'y étoient établis, étoit passé de - là à Athènes. (D. J.)

REGIUM (Page 14:20)

REGIUM, (Géog. anc.) ville de la Rhétie, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque entre Augusta & Abusina, à 24 milles de la premiere, & à 20 milles de la seconde; au lieu de Regium quelques manuscrits portent Reginum. (D. J.)

REGLE (Page 14:20)

REGLE, RÉGLEMENT, (Gram. synon.) la regle regarde proprement les choses qu'on doit faire; & le réglement, la maniere dont on les doit faire. Il entre dans l'idée de l'une quelque chose qui tient plus du droit naturel; & dans l'idée de l'autre, quelque chose qui tient plus du droit positif.

L'équité & la charité doivent être le principe & la regle de la conduite des hommes; elles sont même en droit de déroger à tous les réglemens particuliers.

On se soumet à la regle, on se conforme au réglement. Quoique celle - là soit plus indispensable, elle est néanmoins plus transgressée; parce qu'on est plus frappé du détail du réglement, que de l'avantage de la regle. Synonymes de l'abbé Girard (D. J.)

Regle, modele (Page 14:20)

Regle, modele, (Synon.) il y a des endroits où l'on peut employer également ces deux mots; par exemple, on peut dire, la vie de Notre - Seigneur est la regle ou le modele des Chrétiens: mais il y a aussi d'autres endroits où un de ces deux mots ne viendroit pas bien; par exemple, les conseils des sages nous servent de regle pour notre conduite: on ne diroit pas, nous servent de modele; car il n'y a proprement que les actions, ou la personne, qui servent de modele. Ainsi on ne peut pas dire après un bon écrivain; il se proposoit pour modele cette excellente parole de S. Bernard; il falloit dire, il se proposoit pour regle. (D. J.)

Regle (Page 14:20)

Regle, s. f. (Géom.) un instrument fort simple, ordinairement fait de bois fort dur, & qui est mince, étroit, & droit; on s'en sert pour tirer des lignes droites. Voyez Ligne.

La regle est l'instrument le plus en usage dans tous les Arts méchaniques; pour s'assurer si elle est juste ou non, on tire d'abord, par le moyen de la regle, une ligne droite sur le papier; ensuite, on renverse la regle de maniere que le bout qui étoit à droite, tombe à gauche, & réciproquement, & on tire de nouveau une ligne droite le long de la regle; si cette nouvelle ligne droite se confond exactement avec la premiere, la regle est bonne.

La régle des Tailleurs de pierre est ordinairement longue de 4 piés, & divisée en piés & en pouces.

La regle des mâçons est longue de 12 ou 15 piés; on l'applique au - dessous du niveau, pour dresser ou pour bien aligner les rangs de pierres, dont on se sert dans la construction des bâtimens, pour rendre les piés droits égaux, &c.

Maniere de vérifier les regles; pour vérifier une régle il faut construire la machine représentée dans nos Pl. qui est composée d'une croix A B, E F, de fer ou de cuivre: à l'extremité A de cette croix, on ajustera deux oreilles de même matiere, percées chacune d'un trou rond pour recevoir les tourillons t u de la boîte du télescope, lesquels doivent entrer juste dans ces trous; à l'autre extremité B sont deux pareilles oreilles, mais qui ne sont point percées; ces deux oreilles sont jointes ensemble par le haut par une traverse dans laquelle entre une vis C; aux deux extremités de la traverse E F, sont des charnieres ou des anneaux auxquels sont acrochés les targettes E D, FD. Au point où ces deux barres se réunissent est attachée une lentille ou sphere pesante, qui sert à tenir toute la machine en équilibre, sur les couteaux parfaitement polis a e qui sont attachés avec des vis au - dessous de la longue barre A B; il y a encore un ressort m fixé en m, par une vis dont la pointe entre dans le chassis C B, & répond directement au - dessous de la vis. Cette partie de la machine ainsi construite, on ajuste dessus le télescope K L, en faisant entrer les tourillons dans les trous des oreilles qui leur sont destinés; l'autre boîte H du même télescope & qui contient un réticule, comme la fig. 10. représente, doit entrer dans le chassis C D dont on ôte pour cette raison la traverse que l'on remet ensuite; ensorte que la boîte H appuie par sa face inférieure sur le ressort m, & du côté supérieur contre la vis C avec laquelle on la peut baisser ou élever à son gré.

Pour se servir de cette machine, il faut établir solidement la régle que l'on veut vérifier sur deux trétaux de bois ou de fer, ou encore mieux sur deux blocs de pierre de taille, & le tout sur une terrasse solide; comme, par exemple, le terre - plein d'un rampart ou une terrasse de jardin, & diriger la regle posée de champ vers un objet apparent & éloigné de plusieurs lieues, comme par le sommet d'un clocher; quand la régle sera en place, ou montera dessus la machine garnie de son télescope, & regardant dedans, on fera tomber la croisée des files du reticule, au moyen de la vis C, qui sert à hausser ou baisser cette extremité de la lunette sur un point notable de l'objet; comme, par exemple, la tête du coq qui est au sommet d'un clocher & qui paroît renversée dans la figure X; ensorte que le fil horisontal rase exactement le haut de la tête ou tel autre point de l'objet qu'on voudra choisir, auquel il est bon que le ciel serve de fond; la machine en cet état, on attachera une ficelle dans un trou qui est à l'extremité A de la longue barre du bastis A B, E F; cette ficelle passera sur la poulie r du chevalet Q, scellé dans la même direction; la ficelle après avoir passé sur la poulie s'enroulera sur l'arbre d'une roue dentée, qui est menée par un pignon, dont l'axe est armé d'une manivelle qu'une personne doit tourner.

Présentement, si la machine est tellement placée sur la regle, que le couteau non - tranchant, mais très poli e soit près de l'extremité B de la regle, au point reconnoissable d'un objet éloigné sous le fil horisontal de la lunette; si alors quelqu'un tourne la manivelle p, il tirera par le moyen de la ficelle tout le train de la machine le long de la regle; pendant ce tems, l'observateur qui s'approche à mesure que la

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