ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"858"> doit être élu par cette partie, au lieu où la prison est située, le tout à peine de nullité.

Ce procès - verbal doit aussi être signifié, & copie laissée au prisonnier en parlant à sa personne, & l'huissier doit faire mention du tout dans son procès - verbal, à peine de nullité.

La recommandation peut être faite sur un homme emprisonné pour dettes, ou sur un homme détenu pour crime.

Celui qui est emprisonné pour dettes, peut être recommandé par d'autres dettes, & par d'autres créanciers, mais il ne peut être recommandé pour crime & vice versâ. Celui qui est emprisonné pour crime, ne peut être recommandé pour dette civile. Néanmoins, lorsque le prisonnier qui a eu quelque administration se trouve condamné pour crime capital, s'il est recommandé pour une dette qui dérive du fait de son administration, on differe l'exécution jusqu'à ce qu'il ait rendu compte.

Un prisonnier détenu pour crime, peut être recommandé pour d'autres crimes, & dans ce cas on préfere la recommandation qui est faite pour le crime le plus grave.

Quand l'emprisonnement pour dettes est déclaré nul par quelque défaut de forme, cela emporte aussi la main levée des recommandations; mais quand l'emprisonnement est valable en la forme, les recommandations tiennent avant leur effet, quoique l'élargissement du prisonnier ait été ordonné par le mérite du fond sur le premier emprisonnement. V. le tit. 13 de l'ordonn. de 1670; Bornier sur ce titre & les mots Écrou, Emprisonnement, Élargissement, Prisonnier, Prison . (A)

Recommandation (Page 13:858)

Recommandation, lettre de, (Littérat.) Voyez Lettre de recommandation.

J'ajouterai seulement, que Cicéron répondant à Trébatius, qui se plaignoit que César ne lui faisoit point de bien, quoique lui Cicéron l'eût recommandé par plusieurs lettres. « Vous vous rebutez, dit - il, comme si vous eussiez porté à votre général, non pas une lettre de recommandation, mais une obligation pour recevoir de l'argent, & vous en retourner promptement chez vous ». Tanquam enim syngraphum ad imperatorem, non epistolam attulisses. (D. J.)

RECOMMANDER (Page 13:858)

RECOMMANDER, v. act. (Gramm.) il se dit des choses & des personnes. On recommande à son enfant de fuir les mauvaises compagnies. On recommande un homme à un autre. On se recommande à Dieu & à la sainte Vierge. On se recommande à tous les saints dans le péril, &c.

Recommander (Page 13:858)

Recommander, (Jurisprud.) Voyez l'article Recommandation.

Recommander (Page 13:858)

Recommander, (Commerce.) Voyez l'article suiv.

Recommander (Page 13:858)

Recommander une chose volée, (Comm.) c'est faite courir chez les marchands qui pourroient l'acheter, des billets contenant sa nature, sa qualité, sa forme, &c. afin que si elle leur étoit apportée, ils pussent la retenir & en donner avis. On m'a volé une montre d'or à répétition; je l'ai fait recommander chez les horlogers. Dictionn. de Comm. & Trév.

RECOMMENCER (Page 13:858)

RECOMMENCER, v. act. (Gramm.) c'est reprendre une occupation interrompue; & l'on dit en ce sens, on recommence à travailler au louvre. La pluie recommence. Les troubles recommencent.

RECOMPENSE (Page 13:858)

RECOMPENSE, s. f. prix accordé pour quelque action qu'on juge bonne & utile. Dans la croiance des Chrétiens, & même des Déistes, il y a des châtimens & des recompenses à venir. Il y a des philosophes qui nient l'immortalité de l'ame & la vie future, admettant l'existence de Dieu, parce que la vertu, selon eux, est suffisamment recompensée par elle - même, & le vice suffisamment puni dès ce mondeci. Ils croyent que la loi qui anéantit les êtres sans retour, est universelle & s'exécute sur l'homme, ainsi que sur tous les autres animaux. Rien ne dégoute plus de bien faire, que les récompenses mal placées. Quelle bizarrerie dans nos lois! Tous les crimes ont leur punition; aucune vertu n'a sa recompense; comme si les citoyens n'avoient pas autant de besoin d'être encouragés à la vertu, qu'effrayés du vice. En cela les Chinois sont plus sages que nous. On dit, pourquoi vous recompenser? Vous avez fait votre devoir. Mais ne m'en a - t - il rien coûté pour faire ce devoir?

Recompenses militaires (Page 13:858)

Recompenses militaires, (Hist. anc.) prix ou marques d'honneur accordés par l'état aux guerriers, en reconnoissance de leur bravoure. On peut les distinguer chez les anciens en deux especes générales, savoir en recompenses honorables, & en recompenses lucratives.

Les premieres étoient celles auxquelles les peuples avoient attaché des idées de gloire, & qui étoient moins précieuses par les marques de distinction prises en elles - mêmes, que par la réputation qu'elles procuroient. De ce genre étoient chez les Grecs, les statues, les inscriptions, &c. & chez les Romains, les différentes couronnes & l'honneur du triomphe. Voyez Couronne & Triomphe.

Les recompenses lucratives étoient, ou des sommes d'argent, ou des terres conquises distribuées aux vieux soldats, ou des pensions données après leur mort à leurs femmes & à leurs enfans. Cette distinction supposée, il est facile de l'appliquer aux différens genres de recompenses militaires usitées chez les anciens.

Les Grecs pour exciter l'émulation & l'amour de la gloire, avoient imaginé grand nombre de ces distinctions flateuses, dont les hommes sont toujours avides: une statue, une inscription honorable sur son tombeau, engageoient un citoyen à se sacrifier pour la patrie. A Athènes on exposoit pendant trois jours les ossemens de ceux qui avoient été tués dans le combat, & chacun s'empressoit à leur venir jetter des fleurs, offrir de l'encens & des parfums; on les ensevelissoit ensuite avec pompe dans autant de cercueils qu'il y avoit de tribus dans la république, & avec un concours infini de peuple. Enfin quelques jours après un citoyen ou un orateur des plus qualifiés d'Athènes prononçoit publiquement leur oraison funebre.

Outre cela la république nourrissoit les veuves de ces illustres morts, lorsqu'elles étoient dans le besoin, faisoit élever leurs enfans jusqu'à ce qu'ils fussent parvenus à l'adolescence, & alors on les renvoyoit chez eux avec cette cérémonie singuliere. Pendant les fêtes de Bacchus, un héraut les produisoit sur le théâtre, couverts d'une armure complette, & les renvoyoit avec cette formule qu'il prononçoit, & qu'Eschine nous a conservée. « Ces jeunes orphelins, à qui une mort prématurée avoit ravi au milieu des hasards leurs peres illustres par des exploits guerriers, ont retrouvé dans le peuple un pere qui a pris soin d'eux jusqu'à la fin de leur enfance. Maintenant il les renvoye armés de pié en cap, vacquer sous d'heureux auspices à leurs affaires, & les convie de mériter chacun à l'envi les premieres places dans la république.»

Ceux qui survivoient aux dangers de la guerre, & qui avoient rendu des services importans à l'état, étoient honorés d'une couronne dans l'assemblée du peuple; elle étoit d'abord d'un olivier sacré qu'on conservoit dans la citadelle, ensuite on décerna des couronnes d'or. Souvent ils étoient nourris aux dépens du public dans le pritanée, & souvent aussi gratifiés d'une certaine quantité de terres dans les colonies.

Les Romains employerent à - peu - près les mêmes recompenses, comme on peut voir au mot Couronne. Mais ils avoient, outre cela, pour les généraux, les honneurs du grand & du petit triomphe, distinctions que les Grecs n'accorderent jamais à leurs plus [p. 859] grands hommes. D'ailleurs les généraux eux - mêmes faisoient à leurs soldats des distributions de blés, & même de terres, comme Sylla en donna aux siens, ou des largesses pécuniaires; ainsi César donna deux cens mille sesterces au centurion Sceva, qui dans une action avoit reçu deux cens trente fleches sur son bouclier. Le congé absolu étoit toujours accompagné, ou d'un établissement dans les colonies, ou sous les empereurs, d'une espece de pension, qui étoit régulierement payée aux vétérans sur le trésor public pour leur subsistance. Outre cela les promotions à des grades supérieurs pour les officiers subalternes, les couronnes d'or, & le titre d'imperator déférés aux généraux, étoient de puissans aiguillons pour les faire voler à la gloire.

Récompense (Page 13:859)

Récompense, (Jurisprud.) est une indemnité que l'on donne à quelqu'un pour lui tenir lieu de quelqu'autre chose qu'il devoit avoir.

La récompense en fait de communauté, est l'indemnité qui est due à un des conjoints, pour l'autre qui a profité des deniers de la communauté.

Cette indemnité a lieu, lorsqu'un des conjoints a fait des deniers de la communauté, quelques impenses ou améliorations sur ses propres, ou qu'il a racheté quelque rente qu'il devoit de son chef: dans ces cas & autres semblables, celui qui a profité des deniers de la communauté, doit récompense à l'autre conjoint ou à ses héritiers, conformément aux articles 232 & 234 de la coutume de Paris; autrement il dépendroit des conjoints de s'avantager l'un ou l'autre indirectement, aux dépens de la communauté, ou même de leurs propres biens.

Quand la femme ou ses héritiers renoncent à la communauté, ils ne peuvent demander de récompense au mari pour ce qu'il a tiré à son profit de la communauté, ils ne peuvent demander que le remploi de leurs propres s'il y en a eu d'aliénés.

Mais pour les impenses & améliorations faites sur les propres de la femme, la récompense en est toujours due au mari, quand même la femme renonceroit à la communauté.

Il y a une autre sorte de récompense ou indemnité qui est due par le frere aîné à ses puînés, quand il retient tout l'enclos ou jardin joignant le château ou manoir qui contient plus d'un arpent de terre. Cette récompense doit être fournie en terres du même fief, quand il y en a, sinon en d'autres terres ou héritages de la même succession, à la commodité des puînés, le plus que faire se peut, au dire de prudhommes, ainsi qu'il est porté par l'article 13 de la coutume de Paris.

Celle d'Etampes, art. 10, porte, qu'à défaut d'héritages, la récompense sera fournie en deniers ou autrement; que pour raison de ce, il n'est dû au seigneur aucun quint ni rachat.

Il est encore dû une autre sorte de récompense au légataire, lorsque le testateur lui ayant laissé plus que le quint des propres, l'héritier ne veut lui abandonner que le quint, & que cet héritier trouve dans la succession d'autres biens libres en meubles & acquêts; mais s'il n'y avoit pas d'autres biens, le légataire n'auroit point de récompense à prétendre. Voyez Communauté, Propres, Remploi, Préciput, Legs, Quint des propres . (A)

RECOMPOSER (Page 13:859)

RECOMPOSER, RÉCOMPOSITION, (Gram. & Chimie.) On nomme récomposition en Chimie, le rétablissement des corps formés de leurs principes ou de leurs parties séparées; ensorte qu'il reforme le tout comme auparavant. Il y a très - peu de cas où un corps composé ne puisse être distingué par les sens, de celui qui n'a jamais été séparé par le feu. Si l'art de la Chimie étoit parfait, on pourroit cependant à quelques égards, recomposer plusieurs corps qui ont été divisés; mais cela n'est pas possible dans le regne végétable & animal, parce que leur structure est vasculaire. Il faut donc soigneusement distinguer la régénération impossible des corps organisés, de celle qui peut s'opérer sur les autres corps qui ne sont pas tels. (D. J.)

RECOMPTER (Page 13:859)

RECOMPTER, v. act. (Gramm. & Comm.) c'est compter de nouveau, pour voir si on ne s'est point trompé en comptamt la premiere fois. Recompter son or ou son argent. Recompter un mémoire. Dictionn. de comm.

RECONCILIATION (Page 13:859)

RECONCILIATION, s. f. (Gramm.) Voyez Reconcilier.

Reconciliation (Page 13:859)

Reconciliation, (Théolog.) fe dit de l'acte d'un pénitent, qui peu de tems après avoir reçu l'absolution, se présente de nouveau à son confesseur, & lui déclare ou quelques fautes legéres survenues depuis sa confession, ou quelque peché, qui dans la confession même avoit échappé à sa mémoire.

Reconciliation d'une église (Page 13:859)

Reconciliation d'une église, (Jurisprud.) c'est lorsqu'on la rebénit de nouveau à cause qu'elle avoit été prophanée par quelque effusion de sang ou autre scandale. (A)

RECONCILIER (Page 13:859)

RECONCILIER, v. act. (Gramm.) c'est rapprocher des personnes que quelque démélé avoit séparées. Un petit intérêt les avoit brouillées, je les ai reconciliées. La vie des amans est une vie de reconciliations & de brouilleries. Il y a des offenses qu'on n'oublie jamais, & des hommes avec lesquels on ne se reconcilie point. Le mépris est irréconciliable. Il y a des haines irréconciliables.

RECONDUCTION, RECONDUIRE (Page 13:859)

RECONDUCTION, RECONDUIRE, (Jurisp.) est un renouvellement d'un louage ou d'un bail à ferme; on l'appelle aussi quelquefois relocation, sut - tout dans les contrats pignoratifs, où le créancier reloue au débiteur son propre bien. Voyez Contrat pignoratif & Relocation.

La reconduction en général, est expresse ou tacite; expresse lorsqu'elle se fait par écrit ou même verbalement par paroles expresses entre les parties.

La tacite reconduction est, lorsque le locataire ou fermier continue de jouir de ce qui lui a été loué après la fin de son bail, sans que le propriétaire s'y oppose; le silence de celui - ci, & le fait du locataire ou fermier, font présumer un consentement de part & d'autre pour la continuation du bail.

Cette reconduction tacite n'a lieu que pour les baux conventionnels, & non pour les baux judiciaires, ni pour les baux emphitéotiques; elle se fait aux mêmes prix, charges & conditions: mais les cautions de l'ancien bail sont déchargées, & l'hypotheque tacite qui a lieu pour cette continuation de bail, ne remonte point au jour de l'ancien bail au préjudice des créanciers intermédiaires.

Suivant l'usage le plus général, la tacite reconduction est d'un an pour les héritages des champs, en payant les labours & semences qui pourroient avoir été faits pour les années suivantes; cependant quand les solles ou saisons des terres sont inégales pour le produit, la tacite reconduction doit durer autant d'années qu'il y a de solles, comme deux ou trois années.

A l'égard des baux à loyer, la tacite reconduction ne dure qu'autant de tems que l'habitation du locataire dureroit s'il n'y avoit point eu de bail. Le bailleur & le preneur peuvent, de part & d'autre, se donner congé dans le tems réglé par l'usage, selon la nature de la location. Voyez Bail, Ferme, Location, Louage, Loyer , le droit commun de la France, par Bontjon. (A)

RECONFRONTATION, RECONFRONTER (Page 13:859)

RECONFRONTATION, RECONFRONTER, (Jurisprudence.) est une seconde représentation faite à l'accusé des témoins qui ont déposé contre lui, ou une seconde représentation des complices l'un à l'autre, lorsqu'ils se sont accusés mutuellement, ou qu'i s se sont contrariés dans leurs réponses. Voyez l'ordon -

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