ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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RECHUTE
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RECHUTE, s. f. (Gramm.) c'est l'action de retomber.
Il se prend au simple & au figuré. Il a fait une
rechute dangereuse. Croyez - vous que Dieu pardonne
tant de rechutes successives?
Rechute
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Rechute, (Médecine.) ce mot vient du latin recadere, retomber, d'où est formé recidiva; on a donné
ce nom au retour des accidens d'une maladie qui
paroissoit terminée; ainsi entre la maladie & la rechute, il y a un tems plus ou moins considérable pendant
lequel les symptomes dissipés, la santé semble
se rétablir, & se rétablit quelquefois en effet: alors
si le malade fait quelque excès dans le boire ou le
manger, s'il s'expose de nouveau aux causes qui
avoient d'abord donné naissance à la maladie; ou si
enfin, ce qui arrive le plus souvent, la crise n'a pas été
complette, & que le noyau de la maladie n'ait pas
été entierement détruit, le malade retombe ou fait
une rechute, les symptomes reparoissent, & la maladie
parcourt ses différens périodes à la maniere accoutumée.
L'intempérance des malades cause bien
moins de rechutes qu'on ne le croit communément;
les médecins intéressés à favoriser cette erreur publique,
ne manquent pas de lui attribuer des rechutes
dont ils sont l'unique cause par la maniere inappropriée
dont ils ont traité le malade; il n'est pas rare
de les voir occasionnées par l'action des mêmes causes
qui avoient produit la maladie; c'est ce que j'ai très souvent
observé sur les fievres intermittentes: l'air
marécageux ou infecté de quelque miasme particuculier,
inconnu, des campagnes qui sont sur les bords
de la mer aux environs de Montpellier, est une cause
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fertile de ces sortes de fievres, peu de personnes en
sont exemptes; elles viennent dès qu'elles sont attaquées,
chercher du secours dans les villes voisines;
elles repartent guéries; mais la même cause est bientôt
dans ces sujets disposés suivie des mêmes effets;
ce n'est que dans la suite qu'on peut trouver un remede
assuré; de toutes les maladies les fievres intermittentes
sont celles qui récidivent le plus facilement:
longtems après qu'elles sont dissipées, il reste une disposition
que je crois dans les nerfs, qui est telle que
si le jour où l'accès devroit revenir, les malades font
quelque excès, ils rattrapent aussitôt la fievre. Vanswieten en rapporte un exemple remarquable; un
homme ayant été par l'effet du printems délivré d'une
fievre quarte opiniâtre, marqua dans un almanach
avec une étoile, tous les jours où ses accès reviendroient,
si la fievre continuoit, afin d'éviter avec plus
de circonspection, ces jours - là, tout excès, suivant
le conseil d'un médecin instruit: fidele à ces préceptes
pendant plusieurs mois, sa santé fut inaltérée;
mais après ce tems faisant avec ses amis une partie de
pêche, on le jetta en badinant dans l'eau, dèslors il
commença à frissonner, à claquer des dents; en un
mot il eut le premier accès d'une fievre quarte, dont
il fut long - tems tourmenté; & en consultant son almanach,
il s'apperçut que c'étoit précisément un des
jours fiévreux qu'il avoit noté. L'hiver & l'automne
sont de même que dans bien d'autres maladies, les
tems les plus favorables aux rechutes. Les fievres ardentes
sont, suivant l'observation d'Hippocrate, souvent
suivies de rechutes. Coac. proenot. cap. iij. n°. 31.
Le même auteur remarque que ce qui reste après
la crise, occasionne ordinairement des rechutes, aphor.
13. lib. II. que les malades retombent facilement
lorsque les crises n'ont pas été complettes, qu'elles
n'ont pas eu lieu les jours impairs ou critiques, aphor.
36 & 61. lib. IV. Coac. proenot. cap. ij. n°. 5. & cap. iij.
n°. 42. Les maladies qu'on arrête sans en emporter
la cause, sont très - sujettes à récidiver; telles sont les
fievres avec redoublement, plusieurs maladies périodiques,
& les fievres intermittentes humorales qu'on
traite par le quinquina; on doit s'attendre à une rechute dans les maladies qu'on voit se terminer sans
crise, ou avec des évacuations peu proportionnées.
On doit toujours craindre le bien qui arrive sans une
cause suffisante; lorsque la crise ne se fait pas aux
jours convenables, lorsque, comme l'a observé Hippocrate, les urines sont troubles, & que les sueurs
sont en même tems copieuses, ou que les urines sont
irrégulierement épaisses. Coac. proenot. cap. xxvij. n°.
23. & 39.
Les rechutes sont toujours plus dangereuses que la
maladie, à cause de la foiblesse où les accidens & les
remedes précédens ont jetté le malade. Si les rechutes
sont fréquentes, dit Hippocrate, la phthisie est à
craindre. Coac. proenot. cap. iij. n°. 40. Les rechutes,
dit - il ailleurs, à la fin desquelles le sang coule du nez,
entraînent à la suite des vomissemens de matieres noirâtres,
& souvent dégénerent en tremblement, ibid.
n°. 17. Dans le traitement des rechutes, il faut suivre
la même méthode qui convient dans la maladie premiere;
je ne dis pas celle qu'on a déja employée,
parce qu'il est vraissemblable que dès que le malade
est retombé, la méthode a été mauvaise; il faut seulement
faire attention, & avoir égard à l'état de foiblesse
où doit se trouver le malade. (b)
Rechute
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Rechute, (Fortification.) c'est une élévation de
rempart plus haute dans les endroits où il se trouve
commandé.
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