RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"789">
Il ne faut pas néanmoins croire tout ce que les vieilles chroniques disent de lui; car les auteurs de cette espece d'ouvrages étoient encore entichés de la maladie qui a produit les histoires merveilleuses de Roland, d'Oger le danois, & semblables; mais on peut consulter sa vie publiée par M. du Chatelet, en 1666; elle est meilleure que celle qui avoit été imprimée en très - vieux gaulois, & dans laquelle néanmoins on trouve un passage fort singulier, qui fait voir qu'anciennement les laïcs ont eu le droit d'administrer les sacremens dans certains cas de nécessité.
Cette ancienne vie de du Guesclin nous apprend que dans la bataille de Pontvalin, qu'il gagna sur les Anglois, ses soldats avant que de venir aux mains, se confesserent l'un l'autre, & s'entre donnerent la communion.
Le mot escommichement ou accommichement est dans Froissard, & vient selon Borel, du mot adcommunicare, communier. On trouve même des traces de ces communions beaucoup plus anciennes encore, dans nos vieux romans; entre autres au ch. xxxvj. de Galien restauré, où Roland blessé à mort, & couché dans un champ de blé, s'escomiche lui - même de trois brins de blé en herbe, au nom des trois personnes de la très - sainte Trinité.
On sait, dit M. de Voltaire, quels honneurs Charles rendit à du Guesclin. Il fut enterré dans l'église destinée aux tombeaux des rois de France, auprès de celui que Charles V. s'étoit fait préparer. Il a dans le mausolée une lampe de son nom, qui brûle toujours à sa gloire. Son corps fut porté avec les mêmes cérémonies que ceux des souverains. Quatre princes du sang le suivoient. Ses chevaux, selon la coutume du tems, furent présentés dans l'église à l'évêque qui officioit, & qui les bénit en leur imposant les mains. Ces détails sont peu importans; mais ils font connoître l'esprit de la chevalerie. L'attention que s'attiroient les grands chevaliers célebres par leurs faits d'armes s'étendoit sur les chevaux qui avoient combattu sous eux. (D. J.)
RANDONNÉE (Page 13:789)
RANDONNÉE, s. f. terme de Chasse, c'est le nom de la course que les chasseurs font après la bête qu'ils chassent.
RANETTE (Page 13:789)
RANETTE. Voyez
RANG (Page 13:789)
RANG, s. m. (Gramm.) ordre institué entre les choses, ou par la nature, ou par l'art; ou par des conventions, ou par la justice. Entre les êtres Dieu tient le premier rang; les rois sont au second. Dans les cérémonies chacun marche à son rang. Les citoyens occupent des rangs différens qu'ils doivent à la fortune, à la naissance, à la force, ou au mérite. Un homme de mon rang, dit un grand. J'ai dans cette compagnie le rang d'ancienneté. Rang se dit encore d'une longue suite d'objets placés sur une même ligne; un rang de soldats; un rang d'oignons; un rang d'arbres: il est quelquefois synonyme à tour; chacun en son rang ou à son tour se mettra sur les rangs. Il est aussi relatif à collocation; on le met au rang des saints, au rang des hommes illustres de la nation. Voyez dans les articles suivans d'autres acceptions du même mot.
Rang (Page 13:789)
Rang est encore l'ordre établi pour la marche & pour le commandement des différens corps de troupes, & de divers officiers qui sont en concurrence les uns avec les autres. Diction. milit. (D. J.)
Rang (Page 13:789)
Outre la distinction des vaisseaux par rang, on divise encore chaque rang en deux classes, qu'on nomme ordre: ainsi on dit des vaisseaux du premier rang, prenuer ordre; du premier rang, deuxieme ordre; du deuxieme rang, premier ordre, &c.
Nous avons cru qu'il convenoit de commencer par donner une idée de cette division des vaisseaux, avant que de parler de leur construction.
Les vaisseaux du premier rang, premier ordre, ont trois ponts, trois batteries complettes, un gaillard d'arriere placé, un barot en - avant du grand mât, un château d'avant & une dunette, un barot enavant du mât d'artimon; ces vaisseaux portent depuis 100 jusqu'à 120 canons.
Les vaisseaux du premier rang, deuxieme ordre, ont trois ponts, trois batteries complettes, un gaillard d'arriere jusqu'au sep de grande drisse, une dunette jusqu'au mât d'artimon, & un château d'avant de 32 piés de long; cet ordre comprend tous les vaisseaux qui portent moins de 110 canons, mais plus de 90.
Les vaisseaux du deuxieme rang, premier ordre, ont trois ponts, trois batteries complettes, un gaillard, un barot en - avant du grand mât, une dunette de trois barots en - arriere du mât d'artimon, & un château d'avant de 32 piés de long; ces vaisseaux portent depuis 90 jusqu'à 74 canons exclusivement.
Les vaisseaux du deuxieme rang, deuxieme ordre, ont deux ponts, deux batteries complettes, un gaillard jusqu'au grand mât, un château d'avant de 32 piés de long, & une dunette d'un barot enavant du mat d'artimon; cet ordre comprend les vaisseaux depuis 74 canons jusqu'à 60 exclusivement.
Les vaisseaux du troisieme rang, premier ordre, ont deux ponts. deux batteries complettes, un gaillard jusqu'au grand - mât, un château d'avant de 28 piés de long, une dunette jusqu'au mât d'artimon; cet ordre comprend les vaisseaux qui portent depuis 60 canons jusqu'à 50 exclusivement.
Les vaisseaux du troisieme rang, deuxieme ordre, qu'on commence à appeller frégate, & à désigner par le nombre de leurs canons, ont deux ponts, deux batteries complettes, un gaillard, deux barots en - avant du grand cabestan, un château d'avant de 26 piés de long; cet ordre comprend les vaisseaux de 50 canons jusqu'à 46 exclusivement.
Les frégates depuis 32 canons jusqu'à 46, ont deux page n="790">
Les frégates depuis 30 jusqu'à 32 canons ont deux ponts, une batterie complette sur le deuxieme pont, un gaillard jusqu'au grand cabestan, un château d'avant de 20 piés de long: on peut faire une frégate de ce rang qui n'auroit qu'un pont, une batterie complette, & un gaillard avec un château d'avant, qui seroient séparés au milieu de la distance nécessaire pour placer la chaloupe sur le pont.
Une frégate de 28 canons a deux ponts, & la plus grande partie du canon se place sur le deuxieme pont; il n'y a sur le premier que 8 canons, 4 de chaque côté, un gaillard prolongé de trois barots enavant du mât d'artimon, & un château d'avant de 19 piés de longueur.
Depuis quelque tems on a changé cet usage, & maintenant une frégate de 28 à 30 canons n'auroit qu'un pont, sur lequel il y auroit 24 canons, & 4 ou 6 sur son gaillard d'arriere. Cette disposition est bien meilleure quand les frégates ont leurs batteries élevées; car les 8 canons qu'on mettoit sur le premier pont étant fort près de l'eau, étoient presque toujours hors de service.
Une frégate de 22 à 24 canons n'a qu'un pont, un gaillard, & un château d'avant de 18 piés de longueur.
Au - dessous de 20 canons, ce ne sont plus des frégates; on les nomme corvettes, qu'on distingue comme les frégates, par le nombre de leurs canons.
Une corvette de 16 canons n'a qu'un pont, un gaillard de trois barots en - avant du grand cabestan, & un château d'avant.
Une corvette de 12 canons a un pont, un gaillard, deux barots en - avant du grand cabestan, & un château de 15 piés de longueur.
On a trouvé plus commode de faire à ces petits bâtimens un pont coupé à l'avant & à l'arriere, pour que les logemens y soient plus praticables, de sorte que le canon n'occupe que le milieu.
Les bâtimens de charge se distinguent par le nombre des tonneaux qu'ils portent; les flutes de 600 ou de 800 tonneaux ont deux ponts, un gaillard jusqu'au grand sep de drisse, un château d'avant de 28 piés, une dunette de 14.
On ne donne toutes ces distinctions de vaisseaux, que comme des choses qui se pratiquent assez communément, mais dont il est souvent à propos de s'écarter, suivant la destination des bâtimens, car il n'y a aucune raison solide qui doive astreindre les constructeurs à suivre servilement ces regles; au contraire on verra dans la suite qu'ils font très - bien de s'en écarter, & même qu'ils s'en sont écartés avec succès dans la construction des grands vaisseaux de 74 canons, qui sont fort bons pour la marche & pour la guerre.
On a proposé de diviser les vaisseaux du premier rang en quatre ordres; savoir,
Premier ordre aura des canons de 36 à sa premiere batterie, du 20 à la seconde, du 12 à la troisieme, avec des gaillards.
Second ordre du 36 à la premiere batterie, du 18 à la seconde, du 12 à la troisieme, avec des gaillards.
Troisieme ordre du 36 à la premiere batterie, du 18 à la seconde, du 12 à la troisieme, sans gaillard.
Quatrieme ordre du 36 à la premiere batterie, du 18 à la seconde, du 8 à la troisieme, sans gaillard.
Les vaisseaux du second rang peuvent aussi se diviser en quatre ordres; savoir,
Premier ordre portant du 36 & du 14, percés de seize sabords à la premiere batterie.
Second ordre portant du 36 & du 18, percés de quinze sabords.
Troisieme ordre portant du 36 & du 18, percés de quatorze sabords.
Quatrieme ordre portant du 36 & du 18, percés de treize sabords.
Les vaisseaux du troisieme rang peuvent se diviser en trois ordres.
Premier ordre portant du 24 & du 12 avec des gaillards, percés de treize sabords.
Second ordre portant du 24 & du 12, avec des gaillards percés de douze sabords.
Troisieme ordre portant du 24 & du 12, sans gaillard.
Enfin les vaisseaux du quatrieme rang peuvent être divisés en quatre ordres; savoir,
Premier ordre portant du 18 & du 12, avec des gaillards, percés de douze sabords.
Second ordre portant du 18 & du 12, sans gaillards, percés de onze sabords.
Troisieme ordre portant du 18 & du 8, avec des gaillards, percés de douze sabords.
Quatrieme ordre du 18 & du 8, sans gaillards, percés de douze sabords.
En Angleterre il y a six rangs de vaisseaux; savoir,
Premier rang portant 100 pieces de canon, & ayant 800 hommes d'équipage.
Second rang, 90 canons & 750 hommes.
80 canons & 600 hommes. Troisieme rang > > 70 48060 400 Quatrieme rang > > 50 300
Cinquieme rang 40 . . . . . . 250 Sixieme rang 20 . . . . . . 150
Pour ne rien laisser à desirer sur cet article, il faut consulter l'ordonnance de 1689, au titre II. l. XIII. qui étabit cinq rangs de vaisseaux, & admet un premier & deuxieme ordre dans le deuxieme & troisieme rang; elle fixe aussi les longueurs, largeurs & creux des vaisseaux dans les différens rangs & ordres: ces proportions sont très - différentes de celles qu'on suit aujourd'hui, & on a très - bien fait de s'en écarter, car presque tous les gros vaisseaux avoient leur premiere batterie noyée.
Rang de rameurs (Page 13:789)
Rang d'écurie (Page 13:789)
Le rang, en terme d'Académie, est l'endroit du manege où les académistes à cheval se tiennent à côté l'un de l'autre, & dont ils sortent pour travailler tour - à - tour.
RANGAMATI (Page 13:789)
RANGAMATI, (Géog. mod.) ville des Indes, à l'extrémité des états du grand - mogol, du côté de l'orient, à 27 degrés de latitude nord. Le voyage de Daca à Rangamati est dangereux, à cause de la violence des courans du Gange, des pierres à fleur d'eau, & des bancs de sable. Le P. Barbier, missionnaire jésuite, a décrit cette route au tome VII. des Lettres édifiantes. (D. J.)
RANGÉ, Réglé (Page 13:789)
RANGÉ,
L'homme réglé menage sa réputation & sa personne, il a de la modération, & il ne fait point d'excès; l'homme rangé menage son tems & son bien, il a de l'ordre & il ne fait point de dissipation.
A l'égard de la dépense à qui l'on applique souvent ces deux épithetes, elle est réglée par les bornes que l'on y met, & rangée par la maniere dont on la fait. Il [p. 791]
Rangé (Page 13:791)
RANGÉE (Page 13:791)
RANGÉE, s. f. (Gram.) se dit d'une suite de plusieurs objets placés sur une même ligne; une rangée d'arbres, une rangée de tentes, une rangée de carosses.
Rang paroît se dire des choses & des personnes; & rangée seulement des choses.
Rangée (Page 13:791)
Rangée de pavés (Page 13:791)
RANGER (Page 13:791)
RANGER, v. act. c'est placer les choses selon leur
rang. Voyez l'article
On dit ranger des pierres, ranger ses livres, ranger en bataille, ranger ses affaires, se ranger soi - même, se ranger d'un parti, ranger la côte, se ranger autour d'une table, ranger un enfant à son devoir, &c.
Ranger (Page 13:791)
Ranger (Page 13:791)
Ranger la laine a pié (Page 13:791)
RANGNIT (Page 13:791)
RANGNIT, (Géog. mod.) petite ville de Prusse, dans le cercle de Samland, sur le bord méridional du Niémen, aux confins de la Samogitie. Long. 40. 46. lat. 54. 58. (D. J.)
RANGUE (Page 13:791)
RANGUE, (Marine.) commandement de faire ranger des hommes le long d'une manoeuvre, ou sur quelque autre corde.
RANGUILLON (Page 13:791)
RANGUILLON ou
RANIMER (Page 13:791)
RANIMER, v. act. rendre la vie, la vigueur, la chaleur, l'ame. Il faut ranimer la ferveur d'un néophite, le courage du soldat, l'espérance d'un amant; le printems ranime toute la nature que l'hiver avoit engourdie; on ranime le feu qui s'éteint, des couleurs qui se passent, &c.
RANINES (Page 13:791)
RANINES ou
On ouvre ces veines avec succès dans l'esquinancie.
Elles sont ainsi appellées à cause que dans leur
état elles ressemblent à une petite grenouille, que
l'on nomme en latin ranula, & qu'elles ne sont jamais
sans eau. On donne aussi ce nom à la branche
d'artere qui vient de la carotide externe, & qui se
distribue à la langue, d'où on la nomme encore artere
sublinguale. Voyez
RANNIR (Page 13:791)
RANNIR, v. neut. terme de Potier d'étain, ancien terme des statuts des maîtres potiers d'étain; c'est ce qu'on appelle présentement vernisser.
RANRAN (Page 13:791)
RANRAN, (Géog. mod.) province des Indes, au royaume de la Cochinchine, dans sa partie méridionale. La capitale de cette province en porte le nom. (D. J.)
RANULAIRES (Page 13:791)
RANULAIRES, adj. (Médec.) Voyez
RANULE (Page 13:791)
RANULE, terme de Chirurgie; tumeur qui vient
sous la langue, & qui est produite par la dilatation
du conduit excréteur des canaux salivaires inférieurs.
Voyez
La saignée des veines ranules a été fort préconisée
par les anciens dans les esquinancies; ils la regardoient
comme un secours dérivatif, capable d'évacuer
immédiatement le sang qui cause l'inflammation.
Hippocrate, Alexandre de Tralles, & parmi
les modernes, Riviere, le Pois, (Nicolas Pison) &
Sydenham, dont l'autorité est d'un si grand poids en
pratique, s'accordent tous à faire tirer du sang des
veines sublinguales, après quelques saignées faites au
bras. M. Van Swieten expose la doctrine de ces
grands maîtres sur le choix des saignées, en adoptant
la précaution des saignées préliminaires au bras,
sans laquelle celle des ranules seroit, dit - on, dangereuse,
parce qu'elle attire le sang sur les parties enflammées.
A ces raisons, tirées de la connoissance
de la circulation du sang, & de la distribution des
vaisseaux; pour expliquer cet effet, M. Van Swieten
joint l'expérience de Tulpius, qui condamne l'usage
prématuré de la saignée des ranules, dont il a observé
des inconvéniens très - fâcheux. Il convient de
rapporter une autorité plus ancienne; c'est celle de
Lanfranc, qui professoit la Chirurgie à Paris à la fin
du treizieme siecle: voici ce qu'il dit au chapitre de
l'esquinancie, dans sa grande Chirurgie.
RAOLCONDA (Page 13:791)
RAOLCONDA, (Géog. mod.) lieu des Indes, au royaume de Visapour, dans la province de Carrarica, à 50 lieues de Golconde. Il est remarquable par une riche mine de diamans des plus estimés de l'Asie, & dont Tavernier à fait un détail curieux dans ses voyages, liv. II. c. xv. Long. 94. 35. lat. 14. 28. (D. J.)
RAON (Page 13:791)
RAON, (Géog. mod.) ou Raon l'Etape, en latin
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.