ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"745"> gouttes de vin vieux, ou de l'eau ferrée, ou des eaux minérales légérement ferrugineuses, qui n'aient rien de rebutant; on doit tâcher de les tenir dans un endroit sec, bien airé & modérément chaud; il faut aussi que leurs linges ne soient ni humides ni froids. Les habillemens & même les chemises de laine leur conviendroient très - bien; on pourroit les imprégner de quelque vapeur spiritueuse, de même que le lit dans lequel on les couche, qu'on pourroit aussi remplir de simples aromatiques. L'exercice ne doit pas être négligé: si l'enfant ne peut pas marcher, il faut le promener en voiture, l'agiter, le balancer, &c.

Les remedes intérieurs par lesquels on peut seconder l'effet de ces secours diététiques, sont les purgatifs, les extraits amers, les préparations de mars & les absorbans. Les purgatifs ne sont jamais indifférens à cet âge, sur - tout ceux qui poussent par les selles; les émétiques sont cependant très - appropriés dans le cas présent, moins par l'évacuation qu'ils procurent, que par la secousse générale qu'ils excitent; on doit préférer l'hypecacuana aux préparations d'antimoine; les cathartiques les plus convenables sont la rhubarbe, le diagrede, le jalap & le mercure doux. On peut associer ces médicamens, en former des poudres ou des boles, & en continuer l'usage pendant plusieurs jours, & réitérer souvent cette purgation; la manne, la casse, les huileux, tous purgatifs indigestes si peu efficaces & si usités, seroient ici très - déplacés. A ces remedes on fera succéder les opiates, ou les poudres stomachiques, toniques, absorbantes. Parmi les amers on pourra choisir la fougere, que l'observation ou le préjugé ont consacré particulierement dans ce cas, & qu'on regarde comme éminemment anti - rachitique. Si l'engourdissement étoit considérable, & que l'effet des remedes précédens ne fût pas assez sensible, il seroit à propos de leur joindre des médicamens un peu plus actifs, tels que les plantes aromatiques, quelques gouttes d'élixir de propriété de Paracelse, ou même d'esprit volatil de corne de cerf succiné, & autres semblables. Si la suppression de quelque éruption cutanée avoit donné naissance au rachitis, il faudroit faire tous ses efforts pour la rappeller; ou même ne seroit il pas avantageux de procurer ces maladies? on pourroit le faire en couchant les enfans avec des galeux, des teigneux, &c.

A l'extérieur conviennent principalement les frictions seches, avec des étoffes de laine imprégnées de vapeurs aromatiques, les linimens avec des baumes spiritueux, les douches avec des eaux minérales chaudes sur les différentes parties du corps exténuées, & sur - tout sur l'épine du dos; les bains ou demi - bains aromatiques, ou avec des eaux thermales; les fomentations avec les mêmes matieres, & quelquefois aussi l'application des vésicatoires derriere les oreilles ou à la nuque du cou; quelques auteurs proposent aussi les cauteres & les setons; mais le bien incertain qui pourroit en résulter ne sauroit compenser le désagrément, les douleurs & l'incommodité qu'ils occasionnent; d'autres conseillent les sangsues; mais ce remede n'est approprié ni à la maladie, ni à l'âge du sujet. Les charlatans anglois comptent beaucoup sur les scarifications des oreilles; ils prétendent qu'on ne peut guérir aucun rachitique sans cette operation: ce qui est démontré faux par l'expérience journaliere; cependant ce secours peut avoir l'avantage d'évacuer quelques humeurs de la tête; son effet est assez analogue à celui des vésicatoires, quoique moins puissant, & à celui de l'opération de percer les oreilles, qu'on voit quelquefois dissiper les fluxions invétérées. Lorsque les os ont commencé à se courber, il faut tâcher de prévenir un vice plus considérable, & même corriger doucement celui qui est formé, par des ligatures, des bandages, des corps, des bottines, &c. convenables à la partie pour laquelle ils sont destinés, & à la gravité du mal.

RACINAGE (Page 13:745)

RACINAGE, s. m. c'est, en terme de Teinture, le bouillon ou la décoction de la racine, écorce, feuille de noyer & coque de noix.

RACINAL (Page 13:745)

RACINAL, s. m. (Archit. hydraul.) piece de bois dans laquelle est encastrée la crapaudine du seuil d'une porte d'écluse.

RACINAUX (Page 13:745)

RACINAUX, s. m. pl. (Archit. hydraul.) piece de bois, comme des bouts de solives, arrêtées sur des pilots & sur lesquelles on pose les madriers & plateformes pour porter les murs de douve des réservoirs. On appelle aussi racinaux des pieces de bois plus larges qu'épaisses qui s'attachent sur la tête des pilots, & sur lesquelles on pose la plateforme. Ainsi lorsqu'on a enfoncé les pilots, on remplit tout le vuide avec des charbons, & par - dessus les pieux, d'espace en espace, on met les racinaux qu'on cloue sur la tête des pieux. C'est sur ces racinaux qu'on attache de grosses planches de cinq pouces d'épaisseur, qui forment la plateforme. Daviler. (D. J.)

Racinaux de comble (Page 13:745)

Racinaux de comble, (Archit.) espece de corbeaux de bois qui portent en encorbellement sur des consoles le pié d'une forme ronde, qui couvre en saillie le pignon d'une vieille maison.

Racinaux d'écurie, petits poteaux qui, arrêtés de bout dans une écurie, servent à porter la mangeoire des chevaux.

Racinaux de gruë, pieces de bois croisées qui font l'empattement d'une gruë, & dans lesquelles sont assemblés l'arbre & les arcboutans. Lorsqu'elles sont plates, on les nomme solles. Daviler.

RACINE (Page 13:745)

RACINE, s. f. (Botan.) la racine est la partie de la plante qui reçoit la premiere le suc de la terre, & qui le transmet aux autres; cette partie est presque toujours dans la terre; il y a très - peu de plantes où elle soit hors de terre, & nous n'avons presque que le lierre & la cuscute qui ayent une partie de leurs racines découvertes; mais on ne connoît aucune plante qui n'ait sa racine attachée à la terre ou à quelque corps terrestre.

Toutes les racines sont garnies de fibres & d'une écorce plus ou moins épaisse; mais comme les différences des racines se tirent de leur principale partie, on n'emploie guere le terme de fibre que lorsqu'elles font cette principale partie.

On peut considérer les racines par rapport à leur tissu, à leur structure & à leur figure.

Le tissu des racines est ou charnu, ou composé de fibres sensibles. Les racines charnues, ou d'un tissu charnu, sont celles dont le corps est une espece de chair, dans laquelle on ne découvre pas de fibres sensibles; telles sont les racines de l'iris, du cyclamen, du safran, du lis, &c.

Les racines dont le corps est tissu de fibres entrelassées & serrées à - peu - près comme des brins de filasse, sont ou molles ou dures. Les molles sont semblables à celles du fenouil, du chardon - roland; on peut les appeller racines à trognons. Les racines dures & ligneuses sont celles du poirier, de l'amandier, du chêne, &c.

Par rapport à la structure, les racines sont composées ou de fibres, ou de plusieurs autres racines, ou d'écailles, ou enfin de tuniques.

Les racines composées de fibres sont ou chevelues ou fibrées; on appelle chevelues celles dont les fibres sont très - menues & semblables aux cheveux, comme celles du froment, du seigle, &c. on nomme fibrées les racines dont les fibres sont d'une grosseur considérable, comme celles de la violette, de la primevere, &c. Il y en a quelques - unes parmi celles - ci qui poussent des jets qui courent entre deux terres; on peut les appeller racines fibrées & troçantes.

Les racines composées d'autres racines ont les mê<pb-> [p. 746] mes racines disposées en bottes, & se nomment racines en botte, comme celles de la guimauve, ou bien elles ont les mêmes racines disposées sans ordre dans leur longueur, comme celles du poirier. Lorsque ces racines sont plusieurs navets joints ensemble, on les appelle racines à navet, comme celles de l'asphodele, de la pivoine, &c. Si ce sont des grumeaux entassés, on les nomme racines grumeleuses, comme celles de plusieurs renoncules. Il y a quelques racines composées, qui sont des tubercules appliqués l'un sur l'autre, comme on le voit dans le safran & dans le glayeul. On en trouve quelques - unes qui sont des tubercules attachés l'un contre l'autre, savoir celles de la fritillaire, du colchique, &c.

Les racines à écailles ou écailleuses sont composées de plusieurs écailles attachées à un pivot. Il ne faut pas confondre les racines écailleuses avec les racines écaillées; car les racines écaillées sont d'une seule piece, dont la surface est taillée en écailles comme celles de la dentaire, au lieu que les racines écailleuses sont à plusieurs écailles séparées les unes des autres.

Les racines bulbeuses ou les racines à oignons sont composées de plusieurs peaux ou tuniques appliquées les unes sur les autres, & emboîtées, pour ainsi dire, les unes dans les autres; elles forment un massif presque rond ou oblong, telles sont les racines de l'oignon commun, du narcisse, de la jacinthe, &c.

Par rapport à la figure, les racines sont rondes & tubéreuses, comme celles du cyclamen, du safran, du bulbo - castanum; ovales comme celles de plusieurs oignons, & de quelques especes d'orchis, longues & en pivot, que l'on appelle racines piquantes, comme celles de la rave; à genouillet, comme celles de l'iris, du sceau de Salomon; en perruque comme la plûpart des racines chevelues.

Les fonctions des racines & la maniere dont elles s'exercent, ne sont encore que fort peu connues. On peut seulement conjecturer que la racine est destinée à affermir la plante dans terre, ou à en tirer de la nourriture; quelquefois même toute sa surface est propre à cette fonction, comme cela paroît dans les trufes ou dans les pommes de terre. Alors cette surface des racines est parsemée d'une infinité de petites bouches qui sucent le suc nourricier, & l'introduisent dans les vaisseaux dont elles sont les ouvertures, d'où ce suc se distribue dans tout le corps de la plante. Dès que le suc nourricier y est entré, il est crud, & retient la nature des corps qui le fournissent. Ces corps sont ordinairement la terre ou l'eau, qui reçoivent de nouveau tôt ou tard ce que les plantes en tirent; car toutes celles qui naissent sur la terre ou dans ql'eau, uand elles meurent, redeviennent partie de cette même terre ou de cette même eau, ou bien elles se dispersent dans l'air d'où elles retombent dans le sein de la terre ou dans l'eau en forme de rosée, de brouillard, de neige, de grêle, de geléeblanche & de pluie. La terre est un chaos de tous les corps passés, présens & futurs dont ils tirent leur origine, ou dans lequel tous retombent.

L'eau, les esprits, les huiles, les sels, & toutes les autres choses qui entrent dans la formation des plantes sont renfermées dans la terre; un feu souterrein, un feu artificiel, ou la chaleur du soleil les met en mouvement, fait qu'elles se mêlent avec l'eau, & s'appliquent aux racines des plantes qui pénetrent dans la terre. Ces sucs cruds circulent dans les plantes, sur tout au printems; si pour - lors on les examine, on les trouve aqueux, fort délayés, & quelque peu acides; on en a la preuve dans les liqueurs qui distilent au mois de Mars par des incisions faites au bouleau, à la vigne & au noyer.

Ensuite ces sucs poussés dans les divers organes de la plante, par un effet de sa fabrique, par la chaleur du soleil, par le ressort de l'air, par la vicissitude de son intempérie, qui est tantôt humide, tantôt seche, aujourd'hui froide & demain chaude, par le changement du jour & de la nuit, & par celui des saisons; ces sucs, dis - je, se changent insensiblement, se cuisent, se perfectionnent par degrés, se distribuent dans chaque partie des plantes, & deviennent ainsi les sucs qui sont propres à leur végétation.

Ainsi les racines deviennent fécondes en trones, en branches & en rameaux. On le voit dans les ormes des avenues nouvelles; car étant ordinairement fossoyées & les racines de cet arbre courant beaucoup entre deux terres, le fossé met à nud plusieurs branches de racines qui poussent des jets feuillés, d'où il arrive que ces fossés sont ordinairement tapissés de touffes, de bouquets, de feuilles d'ormes, qui sont l'effet d'un assez grand nombre de rameaux qui sortent de toutes parts des branches souterreines de ces racines. Si on coupoit au pié les arbres portés sur ces racines, il arriveroit qu'un ou plusieurs de ces jets deviendroient à leur tour des troncs du même arbre, & sur - tout si, laissant les plus forts, on retranchoit les plus foibles.

Comme les racines se trouvent fécondes en trones, & par conséquent en branches & en rameaux, &c. aussi les troncs & les branches sont réciproquement féconds en racines, lorsque l'occasion les met en état de montrer cette fécondité cachée, non - seulement dans les troncs, mais encore dans les branches; on en a les preuves par les plantes rampantes, par les arbres enterrés au pié, & par les marcotes.

Enfin on sait depuis plus de deux mille ans, par le témoignage de Théophraste, hist. l. I. c. xij. & toutes les relations modernes confirment que les branches du figuier d'Inde jettent de racines pendantes, qui s'alongeant peu - à - peu, prennent terre, poussent une nouvelle tige, & couvrent ainsi la terre qui est autour du principal tronc d'une forêt très - épaisse. (D. J.)

Racine (Page 13:746)

Racine, (Agricult.) la culture qu'on donne aux productions de la terre agit principalement sur les racines. Les labours, les arrosemens, les améliorations ont un rapport plus immediat à cette partie des plantes qu'à toute autre. On distingue les racines en pivotantes & rampantes; les premieres s'enfoncent presque perpendiculairement dans le terrein, les autres s'étendent suivant une direction presque horisontale. Les racines qui sortent immédiatement de la semence sont toujours du genre des pivotantes, elles pénetrent perpendiculairement dans la terre jusqu'à ce qu'elles trouvent le sol trop dur. Ces racines pivotantes, quand la terre facile à percer a du fonds, pénetrent quelquefois à plusieurs brasses de profondeur, à - moins qu'on ne les coupe, ou qu'on ne les rompe, soit de dessein prémédité, soit par accident, car alors elles changent de direction. Quand ces sortes de racines s'étendent horisontalement, on les nomme rampantes; celles - ci sont d'autant plus vigoureuses qu'elles sont moins profondes en terre, les plus fortes se trouvant à la superficie dans cette épaisseur de terre qui est remuée par la charrue. Elles s'éloignent quelquefois assez considérablement de la plante qui les a produites, & deviennent si fines qu'elles échappent à la vûe, sur - tout quand elles ont pris la couleur de la terre qui les environne, ce qui arrive assez souvent. (D. J.)

Racine (Page 13:746)

Racine, (Mat. méd.) on ignore généralement le tems propre à cueillir les racines de toutes les plantes qui sont employées dans la matiere médicale, ensorte que la plûpart ont perdu toute leur efficace, faute d'être tirées de terre à propos & avec connoissance. On les laisse gâter dans les jardins & les campagnes, dans l'idée qu'elles s'y conservent, & elles

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.