ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"575"> convenable à la position de nos yeux & à celle des objets de notre vision.

Dans d'autres animaux elle est elliptique ou oblongue; & dans quelques - uns de ceux - là, tels que le cheval, la brebis, le boeuf, &c. elle est transversale, & la fente assez large pour qu'ils puissent voir de côté, & même avec peu de lumiere; & par - là être en état de ramasser leur mangeaille la nuit, & d'éviter ce qui pourroit leur nuire, soit à droite ou à gauche. Dans d'autres, tels par exemple que le chat, elle est située perpendiculairement, & est capable de s'élargir & de s'étrécir beaucoup; au moyen de quoi cet animal peut y admettre les plus foibles rayons de lumiere, & par - là voir clair au milieu de la nuit; ou n'y admettre pour ainsi dire qu'un seul rayon de lumiere, & par - là supporter la lumiere la plus vive, précaution admirable de la nature en faveur de ces animaux, dont l'organe de la vision devoit être ainsi construit afin qu'ils pussent, comme ils le font, guetter leur proie de jour & de nuit, voir en haut & en bas, grimper, descendre, &c. Voyez Oeil.

Pupille (Page 13:575)

Pupille, s. f. (Jurisprud.) suivant le droit romain, est un fils ou une fille de famille qui n'a pas encore atteint l'âge de puberté, & qui est en tutelle.

Dans les pays de droit écrit, on distingue conformément au droit romain, les pupilles d'avec les mineurs. On n'entend par ceux - ci que les enfans qui ont passé l'âge de puberté, mais qui n'ont pas encore atteint celui de majorité.

Une autre différence essentielle entre les pupilles & les mineurs en pays de droit écrit, c'est que les pupilles ne pouvant se conduire à cause de la foiblesse de leur âge, sont nécessairement sous la puissance d'un tuteur qui a autorité sur leur personne & sur leurs biens; au lieu que les mineurs puberes n'ont point de tuteurs; la tutelle en pays de droit écrit finissant à l'âge de puberté, on leur donne seulement un curateur pour gérer & administrer leurs biens, encore faut - il qu'ils le demandent, car ils peuvent gérer leurs biens eux - mêmes, & n'ont besoin de curateur que pour ester en jugement, ou lorsqu'il s'agit de faire quelque acte qui excede la simple administration, & qui touche le fond.

En pays coutumier on confond les pupilles avec les mineurs; & les uns & les autres sont ordinairement désignés sous le nom de mineurs, & sont en tutelle jusqu'à l'âge de majorité, à - moins qu'ils soient émancipés plûtôt.

Le tuteur ne peut pas épouser sa pupille, ni la faire épouser à son fils, si ce n'est du consentement du pere de la pupille; cette prohibition faite par rapport au mariage des pupilles, s'entend aussi du mariage des mineures.

Au surplus toutes les incapacités de s'obliger, de vendre ou aliéner qui se trouvent en la personne des mineurs, à cause de la foiblesse de leur âge, ont lieu à plus forte raison en la personne des pupilles, puisqu'ils sont dans un âge encore plus tendre que les mineurs. Voyez les lois citées dans le tresor de Brederode, au mot pupilla & pupillus, & les mots Curateur, Emancipation, Mineur, Tuteur . (A)

PUPINIA (Page 13:575)

PUPINIA, (Géogr. anc.) contrée d'Italie, dont M. Varron, l. I. de Agricultura, parle en ces termes: In pupinia neque arbores prolixas, neque vites feraces, neque ftramenta crassa, videre poteris. Valere Maxime, l. IV. c. iv. qui appelle ce canton Pupinioe solum, dit qu'il étoit stérile & brûlant, & que le bien de campagne de Q. Fabius y etoit situé. Tite - Live met Pupiniensis ager dans le Latium; & Festus nous laisse entrevoir qu'il étoit au voisinage de Tusculum.

PUPITRE (Page 13:575)

PUPITRE, s. m. (terme de Menuisier.) petit meuble de bois fait d'un ais incliné sur un rebord qui l'arrête pas le bas; il est propre à écrire ou à soutenir un livre. Il y a des pupitres portatifs, d'autres qui sont fixes, & d'autres qui tournent sur un pivot, & qui peuvent porter plusieurs volumes. Les lutrins d'église sont proprement de grands pupitres. Le mot vient du latin pulpitum. (D. J.)

PUPUT (Page 13:575)

PUPUT, voyez Hupe.

PUR (Page 13:575)

PUR, adj. (Phys.) se dit de ce qui n'est point altéré par le mélange d'une matiere étrangere & hétérogene.

Hyperbole pure se dit d'une hyperbole, ou plûtôt d'une courbe de genre hyperbolique, qui n'a ni ovale conjugue, ni point conjugué, ni point de rebroussement. Voyez Courbe.

Mathématiques pures se dit des parties des Mathématiques qui considerent en général les propriétés de la grandeur, sans aucune application, au moins nécessaire, à quelque sujet ou substance particuliere, comme l'Algebre, l'Arithmétique, la Géométrie, &c. dont la premiere enseigne le calcul de toutes sortes de grandeurs; la seconde le calcul de toutes les grandeurs qui peuvent se compter; la troisieme les propriétés de la grandeur étendue. Voyez Mathématiques. (O)

Pur, Pureté (Page 13:575)

Pur, Pureté, (Critiq. sacrée.) les mots pur, pureté, impur, impureté, ne regardent d'ordinaire que l'extérieur dans le vieux Testament. Il faut savoir que Moïse après avoir réglé le culte de la religion, se proposa sérieusement de pourvoir par d'autres ordonnances au maintien de la santé du peuple hebreu, qui habitoit un petit pays très - mal sain & très - peuplé; c'est par ces considérations que le législateur des Juifs fit des lois détaillées sur la pureté & l'impureté par rapport aux hommes, aux animaux, aux maisons, aux habits, jusqu'aux ustensiles de ménage; & pour remédier efficacement aux fautes qui pourroient se commettre à ces divers égards, il prescrivit différentes sortes de purifications; c'étoit un plan bien ingénieux que d'employer pour peine, ce qui directement & par soi - même, étoit le seul remede à la transgression de la loi. Mais les chrétiens qui ont le bonheur de vivre sous des climats plus heureux que n'étoit la Judée, & d'être affranchis du joug de toute impureté légale, font consister la pureté dans l'innocence du coeur, & ne comptent pour souillures que celles qui tachent l'ame.

Pur (Page 13:575)

Pur, (Jurisprud.) signifie absolu & sans restriction, comme un billet pur & simple; c'est - à - dire celui dont l'obligation ne dépend d'aucun événement ni condition; de même une quittance pure & simple, est celle qui est donnée sans reserve ni protestation. Une mainlevée pure & simple est celle qui est accordée sans aucune condition. Une chose qui demeure en pure perte pour quelqu'un, c'est lorsqu'il n'en retire rien & qu'il n'a point de recours. Voyez Billet, Mainlevée, Quittance , &c. (A)

Pur (Page 13:575)

Pur, (Jardinage.) se dit pour exprimer parmi les fleurs, une couleur unie, qui n'a ni panaches, ni raies. On dit fort bien cet oeillet est devenu pur. Il y a des fleurs qui sont moitié pures & moitié panachées, & qui à la fin deviennent toutes pures.

PURAN, POURAN, ou POURANUM (Page 13:575)

PURAN, POURAN, ou POURANUM, subst. m. (Hist. mod. superstit.) ce mot dans la langue des idolâtres de l'Indostan, signifie les poëmes; ce sont des livres qui contiennent l'explication du livre appellé shaster, qui n'est lui - même qu'un commentaire du vedam, c'est - à - dire du livre sacré qui contient les dogmes de la religion des Bramines. Le puran comprend dix - huit livres qui renferment l'histoire sacrée & profane des anciens Indiens ou habitans de l'Indostan & du Malabar. C'est dans cet ouvrage que l'on trouve les légendes des rois, des héros, des prophetes & des pénitens, ainsi que celles des divinités inférieures. Il renferme le système de religion que les Bramines ont bien voulu communiquer au vulgaire, & est rempli de fictions absurdes & d'une mythologie [p. 576] romanesque; cependant les prêtres prétendent avoir reçu le puran, ainsi que le shaster & le vedam de la divinité même. Il n'est permis au peuple de lire que le puran, que l'on nomme par excellence Harma - pouranum. Les Indiens & les Malabares donnent encorele nom de puran ou de poésie, à un grand nombre de poésies qui célebrent les exploits des dieux Vistnou, & Issuren ou Ruddiren; on y donne l'histoire de la guerre des géans avec les dieux, les miracles opérés par ces derniers, la maniere de leur rendre un culte qui leur soit agreable. Il y a de ces poëmes qui ne parlent que des dieux particuliers à certains cantons des Indes & de la côte de Malabare. Voyez Shaster & Vedam. On trouvera des exemples de la théologie & des traditions contenues dans le pouran, aux articles Ram, Vistnou & Rudiren.

PURAQUE (Page 13:576)

PURAQUE, (Hist. nat.) espece de torpille des mers du Brésil, dont la forme approche de celle d'une raie; on dit qu'elle engourdit comme la torpille, le bras dont on la touche par l'entremise même d'un bâton.

PURBECK (Page 13:576)

PURBECK pierre de, (Hist. nat.) nom donné par les Anglois à une pierre ou grais d'une couleur de cendre fort pesante, d'un tissu plus serré, qui peut être rendue assez unie, sans pourtant prendre de poli. Cette pierre ne fait point feu avec l'acier. On s'en sert pour le pavé & pour les édifices à Londres; on la tire de l'île de Purbeck dans la province de Dorset. Voyez d'Acoste natur. hist. of fossils.

PUREAU (Page 13:576)

PUREAU, s. m. (Tuil.) ou échantillon; c'est ce qui paroit à découvert d'une ardoise, ou d'une tuile mise en oeuvre; ainsi, quoiqu'une ardoise ait 15 ou 16 pouces de longueur, elle ne doit avoir que 4 ou 5 pouces de pureau, & la tuile 3 à 4: ce qui est égal aux intervalles des lattes. (D. J.)

PURETTE (Page 13:576)

PURETTE, s. f. (Hist. nat. Minéralogie.) en Italie on donne le nom de puretta à un sable ferrugineux qui se trouve sur le bord de la mer méditerranée, dans le voisinage de la ville de Gènes; cette substance est attirable par l'aimant dont on se sert pour la séparer du sable qui l'accompagne, & on l'emploie dans le pays pour répandre sur l'écriture. On trouve cette poudre sur les côtes, à la suite des tempêtes, & après que la mer a été fortement agitée; il y a lieu de conjecturer que le mouvement violent des eaux détache cette poudre ferrugineuse de quelque mine de fer qui est au - dessous des eaux de la mer. On dit qu'au sortir de la mer, cette poudre ne noircit point les doigts; mais si on l'écrase, elle noircit; elle ne se rouille dans aucune liqueur; l'eau - forte n'agit que peu, ou point du tout, sur elle; enfin elle ne petille point comme la limaille d'acier, lorsqu'on la jette dans le feu, ou lorsqu'on la fait passer par la flamme d'une chandelle. Quelques auteurs ont cru, d'après ces phénomenes, que la purette étoit un aimant en poudre; on pourroit soupçonner que c'est une mine de fer, dans laquelle ce métal est combiné avec quelque substance qui le garantit de l'action des acides & des liqueurs, sans pourtant empêcher qu'il ne soit attirable par l'aimant. ( - )

PURGATIF & PURGATION (Page 13:576)

PURGATIF & PURGATION, (Médecine, Thérapeutique.) le mot purgation tiré du latin purgare, purger, purifier, nettoyer, & auquel répond le mot grec KA/QARSIS2, quoique devant signifier à la rigueur, dans le langage médecinal, une évacuation quelconque de sucs viciés & impurs, a été appliqué par un très - ancien usage à l'évacuation des premieres voies, c'est - à - dire, de l'estomac, des intestins & des organes excrétoires qui se déchargent dans leurs cavités. La purgation prise dans ce sens spécial, a été divisée ensuite en purgation par en - haut, per superiora, sursum, ou vomissement. (Voyez Vomissement Artificiel), & en purgation par en - bas, per inferiora, deorsum, qui a retenu plus spécialement le nom de purgation.

La purgation ou l'évacuation intestinale est done devenue par l'usage la purgation par excellence, & même le remede par excellence; & cet usage est très - ancien; car de même que nous disons aujourd'hui dans le langage ordinaire, une médecine, au lieu d'un médicament purgatif, Hippocrate a dit plusieurs fois dans le même sens FA/RMAKON, médicament.

Les secours par les moyens desquels la purgation est produite, sont connus dans l'art sous le nom de purgatif, & sous celui de cathartique.

On peut avancer que de tous les remedes appellés universels, les purgatifs fournissent le remede le plus universel, soit qu'on déduise cette assertion de l'emploi presque infini de ce remede considéré indépendamment de son utilité réelle, soit qu'on l'appuie sur la considération de ses effets manifestes, considérables, trés - variés, très - étendus.

La vérité de cette observation est établie au premier égard, en ce qu'une des manieres générales de traiter les maladies aiguës qui n'est pas la moins répandue, ne consiste presque en autre chose qu'à donner des pargatifs depuis le commencement de la maladie jusqu'à la fin. 2°. En ce qu'un très - grand nombre de maladies chroniques sont aussi traitées par l'administration fréquente des purgatifs; & enfin que ce remede fournit le secours le plus usuel du traitement domestique des incommodités; en sorte que c'est une espece de luxe que d'avoir une formule de médecine ordinaire, ou ce qu'on appelle communément avoir sa médecine.

Le second argument que nous avons proposé en faveur de l'universalité des vertus du purgatif ne sauroit être établi, comme le précédent, sur un simple énoncé; il mérite bien au contraire d'être discuté avec soin comme un des points principaux & vraiment fondamentaux de l'art. Nous observerons d'abord, pour commencer, par l'objet le moins grave, que les purgations appellées de précaution sont plus souvent superflues qu'utiles, à moins qu'elles ne soient indiquées par une incommodité habituelle grave qu'il s'agisse de prévenir, selon la méthode des anciens, qui plaçoient cette évacuation préservative principalement au printems; c'est ainsi que Galien fait une regle générale d'affoiblir par des purgations naturelles au commencement du printems, ceux qui se portent bien, mais qui deviendroient infailliblement malades, si on n'usoit avec eux de cette précaution; & venant ensuite au détail des affections dont on éloigne les accès par cette méthode, il compte la goutte, le rhumatisme, l'épilepsie, la passion mélancolique ou hypocondriaque, le cancer aux mamelles, la lepre commençante, l'asthme, & les fievres tierces d'été. Mais l'usage de se purger dans la vue de prévenir des incommodités ou imaginaires ou de peu de conséquence, faire ce qu'on appelle une boutique d'apothicaire de son corps, est certainement une chose très - pernicieuse; & le même Galien que nous venons de citer, l'observe expressément.

2°. L'usage des purgatifs contre les incommodités actuelles qui dépendent du vice des digestions, est moins utile & moins commode que celui des émétiques. Voyez l'article Vomitif & Vomissement artificiel.

3°. Les purgatifs sont véritablement & éminemment utiles dans le traitement d'un grand nombre de maladies chroniques présentes ou actuelles,telles que toutes celles contre lesquelles nous avons admis leur usage prophylactique ou préservatif, & de plus contre toutes les affections cutanées opiniâtres & anciennes, parmi lesquelles il faut compter les ophthalmies & toutes les autres maladies lentes des parties extérieures du globe de l'oeil & des paupieres; les hydropisies confirmées, la leucophlegmatie & toutes les maladies à serosâ colluvie, simples, exquises

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