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PUANTEUR (Page 13:549)
PUANTEUR, s. f. (Gramm. & Médec.) est une
odeur désagréable qui s'exhale de quelque corps
corrompu ou autre, & qui porte au nez & au cerveau.
Voyez
L'haleine puante est ordinairement causée par le
poumon attaqué, ou des gencives scorbutiques, &c.
Voyez
La puanteur du nez, foetor naris, vient d'un ulcere
profond dans le nez qui produit des gales puantes,
&c. Sa cause, suivant Galien, est une humeur âcre &
putride qui tombe du cerveau dans les processus mamillaires.
Les Jurisconsultes prétendent que c'est une
des causes légitimes pour casser un mariage. Voyez
PUBERTÉ (Page 13:549)
PUBERTÉ, s. f. (Physiol.) cet âge où la nature se renouvelle, & dans lequel elle ouvre la source du sentiment, saison des plaisirs, des graces & des amours. Mais plus cette saison est riante, moins elle est durable; elle ne revient jamais quand une fois elle est passée. Il n'y a point de fontaine de jouvence ni de Jupiter qui puisse rajeunir nos Titons, ni peut - être d'Aurore qui daigne généreusement l'implorer pour le sien. Il seroit donc bien important de prolonger les jours de ce bel âge, qui a tant d'influence sur le bonheur ou le malheur du reste de la vie; mais c'est alors précisément qu'on n'a ni prévoyance de l'avenir, ni expérience du passé, ni modération pour ménager le présent. Voilà les signes moraux qui caractérisent cet âge; voyons ceux par lesquels la nature le développe: j'en emprunterai la description du physicien philosophe, à qui nous devons l'histoire naturelle de l'homme.
La puberté, dit - il dans cet ouvrage intéressant, accompagne l'adolescence, & précede la jeunesse: jusqu'alors la nature ne paroît avoir travaillé que pour la conservation & l'accroissement de son ouvrage, pour se nourrir & pour croître: il vit, ou plutôt il végete d'une vie particuliere, toujours foible, renfermée en lui - même, & qu'il ne peut communiquer; mais bientôt les principes de vie se multipllent, il a non - seulement tout ce qui lui faut pour être. mais encore de quoi donner l'existence à d'autres. Cette surabondance de vie, source de la force & de la santé, ne pouvant plus être contenue au - dedans, cherche à se répandre au - dehors; elle s'annonce par plusieurs signes.
Le premier signe de la puberté est une espece d'engour dissement aux aînes, qui devient plus sensible lorsque l'on marche, ou lorsque l'on plie le corps en avant. Souvent cet engourdissement est accompagné de douleurs assez vives dans toutes les jointures des membres: ceci arrive presque toujours aux jeunes gens qui tiennent un peu du rachitisme; tous ont éprouvé auparavant, ou éprouvent en même tems une sensation jusqu'alors inconnue dans les parties qui caractérisent le sexe; il s'y éleve une quantité de proéminences d'une couleur blanchâtre; ces pétits boutons sont les germes d'une nouvelle production de cette espece de cheveux qui doivent voiler ces parties. Le son de la voix change, il devient rauque & inégal pendant un espace de tems assez long, après lequel il se trouve plus plein, plus assuré, plus fort & plus grave qu'il n'étoit auparavant. Ce changement est très - sensible dans les garçons; & s'il l'est moins dans les filles, c'est parce que le son de leur voix est naturellement plus aigu.
Ces signes de puberté sont communs aux deux sexes, mais il y en a de particuliers à chacun. l'éruption des menstrues, l'accroissement du sein pour les femmes; la barbe & l'émission de la liqueur séminale pour les hommes. Il est vrai que ces signes ne sont
Dans toute l'espece humaine, les femmes arrivent à la puberté plutôt que les mâles; mais chez les différens peuples l'âge de puberté est différent, & semble dépendre en partie de la température du climat, & de la qualité des alimens. Dans les villes, & chez les gens aisés, les enfans accoutumés à des nourritures succulentes & abondantes, arrivent plûtôt à cet état; à la campagne, & dans le pauvre peuple, les enfans sont plus tardifs, parce qu'ils sont mal & trop peu nourris; il leur faut deux ou trois années de plus. Dans toutes les parties méridionales de l'Europe, & dans les villes, la plûpart des filles sont puberes à 12 ans, & les garçons à 14; mais dans les provinces du nord & dans les campagnes, à peine les silles le sont - elles à 14, & les garçons à 16.
Si l'on demande pourquoi les filles arrivent plutôt à l'état de puberté que les garçons, & pourquoi dans tous les climats froids ou chauds les femmes peuvent engendrer de meilleure heure que les hommes; nous croyons pouvoir satisfaire à cette question, en répondant que comme les hommes sont beaucoup plus grands & plus forts que les femmes; comme ils ont le corps plus solide, plus massif, les os plus durs, les muscles plus fermes, la chair plus compacte, on doit présumer que le tems nécessaire à l'accroissement de leur corps doit être plus long que le tems qui est nécessaire à l'accroissement de celui des femelles; & comme ce ne peut être qu'après cet accroissement pris en entier, ou du - moins en grande partie, que le superflu de la nourriture organique commence à être renvoyé de toutes les parties du corps dans les parties de la génération des deux sexes, il arrive que dans les femmes la nourriture est renvoyée plutôt que dans les hommes, parce que leur accroissement se fait en moins de tems, puisqu'en total il est moindre, & que les femmes sont réellement plus petites que les hommes.
Dans les climats les plus chauds de l'Asie, de l'Afrique, & de l'Amérique, la plûpart des filles sont puberes à 10 & même à 9 ans; l'écoulement périodique, quoique moins abondant dans ces pays chauds, paroît ecpendant plutôt que dans les pays froids: l'intervalle de cet écoulement est à - peu - près le même dans toutes les nations que de peuple à peuple; car dans le même climat & dans la même nation, il y a des femmes qui tous les quinze jours sont sujettes au retour de cette évacuation naturelle, & d'autres qui ont jusqu'à cinq ou six semaines libres; mais communément l'intervalle est d'un mois, à quelques jours près.
C'est ordinairement à l'âge de puberté que le corps acheve de prendre son accroissement en hauteur: les jeunes gens grandissent presque tout - à - coup de plusieurs pouces; mais de toutes les parties du corps, celles où l'accroissement est le plus prompt & le plus sensible, sont les parties de la génération dans l'un & l'autre sexe. Il est vrai que cet accroissement n'est dans les mâles qu'un développement, une augmentation de volume; au lieu que dans les femelles il produit souvent un retrécissement auquel on a donné différens noms lorsqu'on a parlé des signes de la virginité. (D. J.)
Puberté (Page 13:549)
Chez les Hébreux, l'âge de puberté pour les garçons étoit à treize ans & demi; avant ce tems ils étoient censés enfans: mais au - delà de ce terme ils étoient hommes soumis aux préceptes de la loi, & en particulier à l'obligation de se marier. L'âge de puberté pour les filles commençoit à douze ans & demi: alors elles étoient majeures, maîtresses de leur conduite, & pouvoient disposer d'elles sans le consentement de leurs parens. C'est pourquoi ils avoient coutume de les marier fort jeunes; cet usage servit à multiplier prodigieusement la nation juive. (D. J.)
Puberté (Page 13:550)
PUBIS (Page 13:550)
PUBIS, terme d'Anatomie, est une des trois pieces
dont les os innominés sont composés dans les jeunes
sujets; il est situé à la partie antérieure & supérieure
du bassin, voyez
On distingue dans le pubis un angle ou une tubérosité,
& deux branches, dont l'une est fort épaisse,
& s'appelle le corps de l'os; l'autre est applatie. Il forme
une partie de la cavité cotyloïde de l'os des isles,
par son union avec l'ilium & l'ischion, & la partie
supérieure du trou ovalaire par l'union de sa branche
applatie avec celle de l'os ischion. Voyez
Pubis (Page 13:550)
PUBLIC (Page 13:550)
PUBLIC, adj. (Jurispr.) Ce terme se prend quelquefois pour le corps politique que forment entre eux tous les sujets d'un état, quelquefois il ne se réfere qu'aux citoyens d'une même ville.
Le bien public ou l'intérêt public est la même chose que si on disoit l'intérêt du public, ce qui est avantageux au public ou à la société; comme quand on dit que le public a intérêt que les villes soient remplies d'une race légitime.
Lorsque l'intérêt public se trouve en concurrence avec celui d'un ou de plusieurs particuliers, l'intérêt public est préférable. Ainsi lorsque le bien public demande que l'on dresse un chemin, & que pour le faire il faut abattre la maison de quelque particulier, cette maison doit être abattue de l'autorité du souverain, de quelque utilité que cette maison pût être à celui qui en étoit propriétaire; sauf néanmoins à l'indemniser s'il y échet.
La conservation de l'intérêt public est confiée au souverain, & aux officiers qui sous ses ordres sont chargés de ce dépôt.
Dans les affaires qui intéressent le public, il faur des conclusions du ministere public; autrement, & s'il n'y en avoit point eu dans un arrêt rendu en pareil cas, ce seroit un moyen de requête civile. Ordonn. de 1667, titre xxxv. article 34.
Ce terme public est aussi quelquefois joint à d'autres termes, pour désigner des choses qui ont rapport au public; comme un chemin public, un dépôt public, le ministere public, un officier public, un passage public, une place publique. (A)
PUBLICAIN (Page 13:550)
PUBLICAIN, s. m. un fermier, un receveur des deniers publics, un homme attaché à la douane, à une recette de certains droits odieux aux peuples.
Chez les Romains il y avoit deux sortes de fermiers; les uns étoient des fermiers généraux, qui dans chaque province avoient des commis & des sous - fermiers qui levoient les tributs, les revenus du domaine, & les autres droits de l'empire, & rendoient compte à l'empereur. Ces fermiers du premier rang étoient fort considérés dans la république; & Cicéron, dans son oraison pour Plancius, dit qu'on trouvoit parmi eux la fleur des chevaliers romains, l'ornement de la ville de Rome, & la force de la république. Son ami Atticus étoit, selon quelques - uns, du nombre de ces publicains. Mais les sous - fermiers, les commis, les publicains d'un moindre rang, étoient regardés comme des sangsues publiques. On demandoit à Théocrite quelle étoit la plus terrible de toutes les bêtes, il répondit: l'ours & le lion entre les animaux des montagnes, les publicains & les parasites entre ceux des villes.
Parmi les Juifs, le nom & la profession de publicain étoient en horreur plus qu'en aucun lieu du
monde. Cette nation se piquoit particulierement de
liberté: nemini servivimus unquam, disent - ils en saint
Jean ch. viij. v. 33. Ils ne pouvoient voir qu'avec une
extrème répugnance dans leur patrie les publicains
qui exigeoient avec rigueur les droits & les impôts
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