Jean-François FÉRAUD:
Dictionaire critique de la langue française.
Marseille, Mossy, 1787-1788, 3 vol. Fol.
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DÉTRAQUER
DÉTRAQUER, v. a. [Détraké;
1re et dern. é fer.] 1°. Détraquer
un cheval, lui faire perdre ses bones alûres. "Celui qui a monté
ce cheval l'a tout détraqué. = 2°. Détraquer
une machine, la dérégler. Vous avez détraqué
ma montre: elle se détraque. — Par extension: "Ces alimens
m'
ont détraqué l'estomac. Mon estomac se détraque.
= 3°. Figurément, détourner d'un train de vie
réglée. "Il ne faut qu'un mauvais Religieux pour détraquer
toute une Communauté. — Il a quelquefois pour second régime
la prép. de. "Sa maladie l'a détraqué de
ses études. Il se dit aussi avec le pronom personel. Il s'est
entièrement détraqué. "Il se détraque
tous les jours davantage.
Rem. Détraquer n'est pas du beau
style, et il ne figure pas bien dans une histoire sérieûse.
"L'ignorance et la superstition des peuples est un ressort si comun, si
grossier, si peu susceptible d'accidens, qui le détraquent,
qu'il peut réussir dans les mains même les plus mal adroites.
Mde de B... Hist. d'Angl.
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