ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"43"> maine, est la levée d'une irrégularité ou suspense encourue par un Ecclésiastique, pour avoir assisté à un jugement ou une exécution de mort ou de mutilation. (H)

On donne encore le nom d'absolution à une priere qu'on fait à la fin de chaque Nocturne & des Heures Canoniales: on le donne aussi aux prieres pour les Morts. (G)

ABSOLUTOIRE (Page 1:43)

ABSOLUTOIRE, adject. terme de Droit, se dit d'un jugement qui prononce l'absolution d'un accusé. V. Absolution. (H)

ABSORBANT (Page 1:43)

* ABSORBANT, adj. Il y a des vaisseaux absorbans par - tout où il y a des arteres exhalantes. C'est par les pores absorbans de l'épiderme que passent l'eau des bains, le mercure; & rien n'est plus certain en Anatomie que les arteres exhalantes & les veines absorbantes. Les vaisseaux lactés absorbent le chyle, &c.

Il ne seroit pas inutile de rechercher le méchanisme par lequel se fait l'absorption. Est - ce par absorption, ou par application ou adhésion des parties que se communiquent certaines maladies, comme la gale, les dartres, &c.?

Absorbans (Page 1:43)

Absorbans, remedes dont la vertu principale est de se charger des humeurs surabondantes contenues dans l'estomac, ou même dans les intestins lorsqu'ils y parviennent, mêlés avec le chyle: les absorbans peuvent s'appliquer aussi extérieurement quand il est question de dessécher une plaie ou un ulcere.

On met au nombre des absorbans les coquillages pilés, les os desséchés & brûlés, les craies, les terres, & autres médicamens de cette espece.

Les absorbans sont principalement indiqués, lorsque les humeurs surabondantes sont d'une nature acide: rien en effet n'est plus capable d'émousser les pointes des acides, & d'en diminuer la mauvaise qualité, qu'un mêlange avec une matiere qui s'en charge, & qui étant pour l'ordinaire des alkalis fixes, en fait des sels neutres.

La précaution que l'on doit prendre avant & pendant l'usage des absorbans, & aprés qu'on les a cessés, est de les joindre aux délayans aqueux, & de se purger légerement; alors on prévient tous les inconveniens dont ils pourroient être suivis. (N)

ABSORBER (Page 1:43)

* ABSORBER, engloutir, synonymes. Absorber exprime une action générale à la vérité, mais successive, qui en ne commençant que sur une partie du sujet, continue ensuite & s'étend sur le tout. Mais engloutir marque une action dont l'effet général est rapide, & saisit le tout à la fois sans le détailler par parties.

Le premier a un rapport particulier à la consommation & à la destruction. le second, dit proprement quelque chose qui enveloppe, emporte & fait disparoître tout d'un coup: ainsi le feu absorbe, pour ainsi dire, mais l'eau engloutit.

C'est selon cette même analogie qu'on dit dans un sens figuré être absorbé en Dieu, ou dans la contemplation de quelqu'objet, lorsqu'on s'y livre dans toute l'étendue de sa pensée, sans se permettre la moindre distraction. Je ne crois pas qu'engloutir soit d'usage au figuré.

Absorber (Page 1:43)

Absorber, v. act. se dit quand la branche gourmande d'un arbre fruitier emporte toute la nourriture nécessaire aux autres parties de ce végétal. (K)

ABSORPTION (Page 1:43)

ABSORPTION, s. f. dans l'oeconomie animale est une action dans laquelle les orifices ouverts des vaisseaux pompent les liqueurs qui se trouvent dans les cavités du corps. Ess. de la Société d'Edimbourg.

Les extrémités de la veine ombilicale pompent les liqueurs par voie d'absorption, de même que les vaisseaux lactés pompent le chyle des intestins.

Ce mot vient du latin absorbere, absorber. (L)

ABSOUTE (Page 1:43)

ABSOUTE, s. f. Cérémonie qui se pratique dans l'Eglise Romaine le Jeudi de la semaine sainte, pour représenter l'absolution qu'on donnoit vers le même tems aux Pénitens dans la primitive Eglise.

L'usage de l'Eglise de Rome, & de la plûpart des Eglises d'Occident, étoit de donner l'absolution aux Pénitens le jour du Jeudi saint, nommé pour cette raison le Jeudi absolu. Voyez Absolu.

Dans l'Eglise d'Espagne & dans celle de Milan, cette absolution publique se donnoit le jour du Vendredi saint; & dans l'Orient, c'étoit le même jour ou le Samedi suivant, veille de Pâques. Dans les premiers tems, l'Evêque faisoit l'absoute, & alors elle étoit une partie essentielle du Sacrement de Pénitence, parce qu'elle suivoit la confession des fautes, la réparation de leurs desordres passés, & l'examen de la vie présente: « Le Jeudi saint, dit M. l'Abbé Fleury, les Pénitens se présentoient à la porte de l'Eglise; l'Evêque après avoir fait pour eux plusieurs prieres, les faisoit rentrer à la sollicitation de l'Archidiacre, qui lui représentoit que c'étoit un tems propre à la clémence . . . . Il le saisoit une exhortation sur la miséricorde de Dieu, & le changement qu'ils devoient faire paroître dans leur vie, les obligeant à lever la main pour signe de cette promesse; enfin se laissant fléchir aux prieres de l'Eglise, & persuadé de leur conversion il leur donnoit l'absolution solemnelle ». Moeurs des Chrétiens, tit. XXV.

Maintenant ce n'est plus qu'une Cérémonie qui s'exerce par un simple Prêtre, & qui consiste à réciter les sept Pseaumes de la Pénitence, quelques oraisons relatives au repentir que le Fideles doivent avoir de leurs péchés, une entr'autres que le Prêtre dit debout, couvert, & la main étendue sur le peuple, après quoi il prononce les formules Misereatur & Indulgantiam. Mais tous les Théologiens conviennent qu'elles n'operent pas la rémission des péchés; & c'est la différence de ce qu'on appelle absoute avec l'absolution proprement dite. V. Absolution. (G)

ABSPERG (Page 1:43)

ABSPERG, s. petite ville d'Allemagne dans la Suabe.

ABSTEME (Page 1:43)

ABSTEME du latin abstemius, adject. pris subst. terme qui s'entend à la lettre des personnes qui s'abstiennent entierement de boire du vin, principalement par la répugnance & l'aversion qu'elles ont pour cette liqueur.

Dans ce sens, abstème est synonyme au mot latin invinius, & au mot grec A'OINO, & même à ceux - ci U'DROOTH & U'DRO'ARA'SATH, bûveur d'eau, panégyriste de l'eau, étant composé d'abs, qui marque retranchement, éloignement, privation, répugnance, & de temetum, vin.

Les Théologiens protestans emploient plus ordinairement ce terme pour signifier les personnes qui ne peuvent participer à la coupe dans la réception de l'Eucharistie, par l'aversion naturelle qu'elles ont pour le vin. Voyez Antipathie.

Leurs Sectes ont étè extrémement divisées pour savoir si l'on devoit laisser communier ces Abstèmes sous l'espece du pain seulement. Les Calvinistes au Synode de Charenton déciderent qu'ils pouvoient être admis à la Cene, pourvû qu'ils touchassent seulement la coupe du bout des levres, sans avaler une seule goutte de l'espece du vin. Les Luthériens se récrierent fort contre cette tolérance, & la traiterent de mutilation sacrilége du Sacrement. Il n'y a point d'ame pieuse, disoient - ils, qui par la ferveur de ses prieres n'obtienne de Dieu le pouvoir & la force d'avaler au moins une goutte de vin. Voyez Stricker in nov. Litt. Germ. ann. 1709. pag. 304.

M. de Meaux a tiré avantage de cette variation pour justifier le retranchement de la coupe; car il est clair, dit - il, que la Communion sous les deux especes n'est pas de précepte divin, puisqu'il y a des cas [p. 44] où l'on en peut dispenser. Voyez les Nouv. de la République des Lettres, tom. III. pag. 23. Mém. de Trev. 1708. pag. 33. & 1717. pag. 1415.

Dans les premiers siecles de la République Romaine, toutes les Dames devoient être abstèmes; & pour s'assûrer si elles observoient cette coûtume, c'étoit une regle de politesse constamment observée, que toutes les fois que des parens ou des amis les venoient voir, elles les embrassassent. (G)

ABSTENSION (Page 1:44)

ABSTENSION, s. f. terme de Droit civil, est la répudiation de l'hérédité par l'héritier, au moyen de quoi la succession se trouve vacante, & le défunt intestat, s'il ne s'est pourvû d'un second héritier par la voie de la substitution. Voyez Substitution & Intestat.

L'abstension differe de la rénonciation en ce que celle - ci se fait par l'héritier à qui la nature ou la loi déferent l'hérédité, & l'abstension par celui à qui elle est déférée par la volonté du testateur. (H)

ABSTERGEANS (Page 1:44)

ABSTERGEANS, adj. remedes de nature savoneuse, qui peuvent dissoudre les concrétions résineuses. On a tort de les confondre, comme fait Castelli, avec les abluans: ceux - ci sont des fluides qui ne peuvent fondre & emporter que les sels que l'eau peut dissoudre. (N)

ABSTINENCE (Page 1:44)

ABSTINENCE, s. f. Plusieurs croient que les premiers hommes avant le déluge s'abstenoient de vin & de viande, parce que l'Écriture marque expressément que Noé après le déluge commença à planter la vigne, & que Dieu lui permit d'user de viande, au lieu qu'il n'avoit donné à Adam pour nourriture que les fruits & les herbes de la terre: mais le sentiment contraire est soûtenu par quantité d'habiles Interpretes, qui croient que les hommes d'avant le déluge ne se refusoient ni les plaisirs de la bonne chere, ni ceux du vin; & l'Ecriture en deux mots nous fait assez connoître à quel excès leu corruption étoit montée, lorsqu'elle dit que toute chair avoit corrompu sa voie. Quand Dieu n'auroit pas permis à Adam ni l'usage de la chair, ni celui du vin, ses descendans impies se seroient peu mis en peine de ces défenses. Gen. IX. 20. III. 17. VI. 11. 12

La Loi ordonnoit aux Prêtres de s'abstenir de vin pendant tout le tems qu'ils étoient occupés au service du Temple. La même défense étoit faite aux Nazaréens pour tout le tems de leur Nazaréat. Les Juifs s'abstiennent de plusieurs sortes d'animaux, dont on trouve le détail dans le Lévitique & le Deutéronome. Saint Paul dit que les Athletes s'abstiennent de toutes choses, pour obtenir une couronne corruptible, c'est - à - dire, qu'ils s'abstiennent de tout ce qui peut les affoiblir; & en écrivant à Timothée, il blâme certains hérétiques qui condamnoient le mariage & l'usage des viandes queDieu a créées. Entre les premiers Chrétiens, les uns observoient l'abstinence des viandes défendues par la Loi, & des chairs immolées aux Idoles; d'autres méprisoient ces observances comme inutiles, & usoient de la liberté que Jesus - Christ a procurée à ses Fideles. Saint Paul a donné sur cela des regles très - sages, qui sont rapportées dans les Épîtres aux Corinthiens & aux Romains. Levit. X. 9. Num. VI. 3. 1. Cor. IX. 25. Tim. 1. c. IV. 3. 1. cor. VIII. 7. 10. Rom. XIV. 23.

Le Concile de Jérusalem tenu par les Apôtres, ordonne aux Fideles convertis du paganisme de s'abstenir du sang des viandes suffoquées, de la fornication, & de l'idolatrie. Act. XV. 20.

Saint Paul veut que les Fideles s'abstiennent de tout ce qui a même l'apparence du mal, ab omni specie malâ abstinete vos, & à plus forte raison de tout ce qui est réellement mauvais & contraire à la religion & à la piété. Thessal. v. 21. Calmet. Dictionn. de la Bibl. Lettre A. tom. I. pag. 32. (G)

Abstinence (Page 1:44)

Abstinence, s. f. Orphée, après avoir adouci les moeurs des hommes, établit une sorte de vie qu'on nomma depuis Orphique; & une des pratiques des hommes qui embrassoient cet état, étoit de ne point manger de la chair des animaux. Il est plausible de dire qu'Orphée ayant rendu sensibles aux Lois de la société les premiers hommes qui étoient Antropophages:

Silvestres homines sacer Interpresque Deorum, Coedibus & foedo victu deterruit Orpheus. Horat.
il leur avoit imposé la loi de ne plus manger de viande du tout, & cela sans doute pour les éloigner entierement de leur premiere férocité; que cette pratique ayant ensuite été adoptée par des personnes qui vouloient embrasser une vie plus parfaite que les autres, il y eut parmi les Payens une sorte de vie qui s'appella pour lors vie Orphique, *O'RFIKO' BI'O, dont Platon parle dans l'Épinomis, & au sixieme Livre de ses Lois. Les Phéniciens & les Assyriens voisins des Juifs avoient leurs jeûnes sacrés. Les Égyptiens, dit Hérodote, sacrifient une vache à Isis, après s'y être préparés par des jeûnes; & ailleurs il attribue la même coûtume aux femmes de Cyrene. Chez les Athéniens, les fêtes d'Eleusine & des Tesmophores étoient accompagnées de jeûnes rigoureux, surtout entre les femmes qui passoient un jour entier assises à terre dans un équipage lugubre, & sans prendre aucune nourriture. A Rome il y avoit des jeûnes réglés en l'honneur de Jupiter, & les Historiens font mention de ceux de Jules César, d'Auguste, de Vespasien, de Marc Aurele, &c. Les Athletes en particulier en pratiquoient d'étonnans: nous en parlerons ailleurs. Voyez Athletes. (G)

Abstinence (Page 1:44)

* Abstinence des Pythagoriciens. Les Pythagoriciens ne mangeoient ni chair, ni poisson, du moins ceux d'entr'eux qui faisoient profession d'une grande perfection, & qui se piquoient d'avoir atteint le dernier degré de la théorie de leur Maître. Cette abstinence de tout ce qui avoit eu vie étoit une suite de la métempsycose: mais d'où venoit à Pythagore l'aversion qu'il avoit pour un grand nombre d'autres alimens, pour les féves, pour la mauve, pour le vin, &c. On peut lui passer l'abstinence des oeufs; il en devoit un jour éclorre des poulets: où avoit - il imaginé que la mauve étoit une herbe sacrée, folium sanctissimum? Ceux à qui l'honneur de Pythagore est à coeur, expliquent toutes ces choses; ils démontrent que Pythagore avoit grande raison de manger des choux, & de s'abstenir des féves. Mais n'en déplaise à Laerte, à Eustathe, à AElien, à Jamblique, à Athenée, &c. On n'apperçoit dans toute cette partie de sa Philosophie que de la superstition ou de l'ignorance: de la superstition, s'il pensoit que la féve étoit protégée des Dieux; de l'ignorance, s'il croyoit que la mauve avoit quelque qualité contraire à la santé. Il ne faut pas pour cela en faire moins de cas de Pythagore: son système de la métempsycose ne peut être méprisé qu'à tort par ceux qui n'ont pas assez de Philosophie pour connoître les raisons qui le lui avoient suggéré, ou qu'à juste titre par les Chrétiens à qui Dieu a révélé l'immortalité de l'ame, & notre existence future dans une autre vie.

Abstinence (Page 1:44)

Abstinence en Médecine a un sens très - étendu.

On entend par ce mot la privation des alimens trop succulens. On dit communément qu'un malade est réduit à l'abstinence, quand il ne prend que du bouillon, de la tisane, & des remedes appropriés à sa maladie. Quoique l'abstinence ne suffise pas pour guérir les maladies, elle est d'un grand secours pour aider l'action des remedes. L'abstinence est un préservatif contre beaucoup de maladies, & surtout contre celles que produit la gourmandise.

On doit régler la quantité des alimens que l'on prend sur la déperdition de substance qu'occasionne

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