ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"41"> eux. Exemple: prenons dix mille hommes de même âge, de même santé, &c. parmi lesquels il en doit certmement mourir un aujourd'hui: si ce nombre n'est pas encore assez grand pour délivrer entierement de la crainte de la mort chacun d'eux, prenons - en vingt. Dans cette derniere supposition, le cas où l'on auroit la plus grande certitude morale possible qu'un homme seroit mort, ce seroit celui ou de ces vingt mille hommes vivans, quand il s'est absenté, il n'en resteroit plus qu'un.

Voilà la route qu'on doit suivre ici & dans toutes autres conjonctures pareilles, où l'humanité semble exiger la supposition la plus favorable.

ABSIDE (Page 1:41)

ABSIDE, s. f. terme d'Astronomie. V. Apside.

ABSINTHE (Page 1:41)

ABSINTHE, s. f. herbe qui porte une fleur à fleurons. Cette fleur est petite, & composée de fleurons découpés, portés chacun sur un embrion de graine, & renfermés dans un calice écailleux: lorsque la fleur est passée, chaque embrion devient une semence qui n'a point d'aigrette. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Absinthe (Page 1:41)

Absinthe ou Aluyne. Il y a quatre sortes d'absinthe: la romaine ou grande, la petite appellée pontique, l'absinthe l'aluyne de mer, & celle des Alpes appellée génepi.

Cette plante se met en bordure à deux ou trois piés de distance, & se peut tondre. Elle donne de la graine difficile à vanner; c'est pourquoi on la renouvelle tous les deux ans en sevrant les vieux piés. (K)

* La grande absinthe a donné dans l'analyse chimique, n'étant pas encore fleurie, du phlegme liquide, de l'odeur & du goût de la plante, sans aucune marque d'acide ni d'alkali: il étoit mêlé avec l'huile essentielle, ensuite une liqueur limpide, odorante, qui a donné des marques d'un acide foible & d'un alkali tres - fort: enfin une liqueur purement alkaline & mêlée de sel volatil, de sel volatil urineux concret, & de l'huile, soit subtile, soit grossiere.

La masse noire restée dans la cornue calciée au feu de reverbere, on a tiré de ses cendres par la lixiviation du sel fixe purement alkali.

Les feuilles & les sommités chargées de fleurs & de graines, ont donné un phlegme limpide de l'odeur & du goût de la plante, avec des marques d'un peu d'acidité d'abord, puis d'un acide violent, enfin d'un acide & d'un alkali urineux avec beaucoup d'huile essentielle; une liqueur roussâtre empireumateuse, alkaline, & pleine de sel urineux; du sel volatil concret; de l'huile, soit essentielle & subtile, soit puante & grossiere.

De la masse noire restée dans la cornue & calcinée au feu de reverbere, on a tiré des cendres qui ont donné par la lixiviation du sel fixe purement alkali. La comparaison des élémens obtenus & de leur quantité, a démontré que les feuilles ont plus de parties subtiles & volatiles que les fleurs & les graines; qu'elles ont beaucoup moins de sel acide & d'huile que les sommités; d'où il s'ensuit que les feuilles contiennent un sel ammoniacal & beaucoup d'huile subtile, & que l'on rencontre dans les sommités un sel tartareux uni avec un sel ammoniacal: mais il est vraissemblable que son efficacité dépend principalement de son huile essentielle, amere & aromatique; & que quoiqu'elle paroisse la mme dans les feuilles & les sommités, cependant elle est plus subtile, plus développée & plus volatile dans les feuilles à cause de son union intime avec les sels volatils.

On l'ordonne dans la jaunisse, la cachexie & les pâles couleurs: elle tue les vers, raffermit l'estomac; mais elle est ennemie des nerfs comme la plûpart des amers. On en tire plusieurs compositions médicinales. Voyez celles qui suivent.

Absinthe (Page 1:41)

Absinthe (vin d') Prenez des sommités de deux absinthes fleuries & récentes, mondées, hachées ou rompues, de chacune quatre livres; de la canelle concassée trois gros; mettez le tout dans un baril de cent pintes; remplissez le baril de moust récemment exprimé de raisins blancs: placez le baril à la cave, laissez fermenter le vin; & la fermentation finie, remplissez le tonneau de vin blanc, bouchez - le, & gardez le vin pour votre usage.

Vin d'absinthe qui peut se préparer en tout tem. Prenez feuilles de deux absinthes séchées, de chacune six gros; versez dessus vin blanc quatre livres; faites - les macérer à froid dans un matras pendant vingt - quatre heures; passez la liqueur avec expression, & filtrez; vous aurez le vin d'absinthe que vous garderez pour votre usage. (N)

ABSOLU (Page 1:41)

ABSOLU, adject. On appelle ainsi le Jeudi de la Semaine - sainte, ou celui qui précede immédiatement la fête de Pâque, à cause de la cérémonie de l'Absoute qui se fait ce jour - là. Voyez Absoute.

Absolu (Page 1:41)

Absolu, nombre absolu en Algebre est la quantité ou le nombre connu qui fait un des termes d'une équation. Voyez Equation & Racine.

Ainsi dans l'équation x x + 16 x x = 36, le nombre absolu est 36, qui égale x multiplié par lui - même, ajouté à 16 fois x.

C'est ce que Viete appelle Homogeneum comparationis. Voyez Homogene de comparaison. (O)

Absolu (Page 1:41)

Absolu. Equation absolue en Astronomie, est la somme des écuations optique & excentrique: on appelle équation optique l'inégalité apparente du mouvement d'une planete, qui vient de ce qu'elle n'est pas toûjours à la même distance de laerre, & qui subsisteroit quand même le mouvement de la planete seroit uniforme; & on appeile équation excentrique l'inégalité réelle du mouvement d'une planete qui vient de ce que son mouvement n'est pas uniforme. Pour éclaircir cela par un exemple, supposons que le soleil se meuve ou paroisse se mouvoir sur la circonférence d'un cercle dont la terre occupele centre, il est certain que si le soleil se meut uniformément dans ce cercle, il paroît se mouvoir uniformément étant vû de la terre; & il n'y aura en ce cas ni équation optique, ni équation excentrique: mais si la terre n'occupe pas le centre du cercle, alors quand même le mouvement du soleil seroit réellement uniforme, il ne paroît pas tel étant vû de la terre. Voyez Inégalité optique; & en ce cas, il y auroit une équation optique sans équation excentrique. Changeons maintenant l'orbite circulaire du soleil en un orbite elliptique dont la terre occupe le foyer: on sait que le soleil ne paroît pas se mouvoir uniformément dans cette ellipse: ainsi son mouvement est pour lors sujet à deux équations, l'équation optique, & l'équation excentrique. V. Equation. (O)

ABSOLUMENT (Page 1:41)

ABSOLUMENT, adv. Un mot est dit absolument, lorsqu'il n'a aucun rapport grammatical avec les autres mots de la proposition dont il est un incise. Voyez Ablatif. (F)

Absolument (Page 1:41)

Absolument, terme que les Théologiens scholastiques emploient par opposition à ce qui se fait par voie déclarative: ainsi les Catholiques soûtiennent que le Prêtre a le pouvoir de remettre les péchés absolument. Les Protestans au contraire prétendent qu'il ne les remet que par voie déclarative & ministérielle. Voyez Absolution.

Absolument se dit encore en Théologie par oppo. sition à ce qui est conditionnel: ainsi les Scholasti ques ont distingué en Dieu deux sortes de volontés l'une efficace & absolue, l'autre inefficace & conditionnelle. Voyez Volonté. (G)

Absolument (Page 1:41)

Absolument en Géometrie. Ce mot signifie précisément la même chose que les expressions tout - à - fait, entierement: ainsi nous disons qu'une figure est [p. 42] absolument ronde, par opposition à celle qui ne l'est qu'en partie, comme un sphéroïde, une cycloïde, &c. (E)

ABSOLUTION (Page 1:42)

* ABSOLUTION, Pardon, rémission, synonymes. Le pardon est en conséquence de l'offense, & regarde principalement la personne qui l'a faite. Il dépend de celle qui est offensée, & il produit la réconciliation, quand il est sincerement accordé & sincerement demandé.

La remission est en conséquence du crime, & a un rapport particulier à la peine dont il mérite d'être puni. Elle est accordée par le Prince ou par le Magistrat, & elle arrête l'exécution de la justice.

L'absolution est en conséquence de la faute ou du péché, & concerne proprement l'état du coupable. Elle est prononcée par le Juge civil, ou par le Ministre ecclésiastique, & elle rétablit l'accusé ou le pénitent dans les droits de l'innocence.

Absolution (Page 1:42)

Absolution, terme de Droit, est un jugement par lequel un accusé est déclaré innocent, & comme tel préservé de la peine que les lois infligent pour le crime ou délit dont il étoit accusé.

Chez les Romains la maniere ordinaire de prononcer le jugement étoit telle: la cause étant plaidée de part & d'autre, l'Huissier crioit: dixerunt, comme s'il eût dit, les Parties ont dit ce qu'elles avoient à dire: alors on donnoit à chacun des Juges trois petites bouies, dont l'une étoit marquée de la lettre A, pour l'absolution; une autre de la lettre C, pour la condamnation; & la troisieme, des lettres N L, non liquet, la chose n'est pas claire, pour requérir le délai de la sentence. Selon que le plus grand nombre des suffrages tomboit sur l'une ou sur l'autre de ces marques, l'accusé étoit absous ou condamné, &c. s'il étoit absous, le Préteur le renvoyoit, en disant videtur non fecisse; & s'il n'étoit pas absous, le Préteur disoit: jure videtur fecisse.

S'il y avoit autant de voix pour l'absoudre que pour le condamner, il étoit absous. On suppose que cette procédure est fondée sur la loi natureile. Tel est le sentiment de Faber sur la 125e loi, de div. reg. jur. de Cicéron, pro Cluentio; de Quintilien, declam. 264. de Strabon, Lib. IX. &c.

Dans Athenes la chose se pratiquoit autrement: les causes, en matiere criminelle, étoient portées devant le tribunal des Héliastes Juges ainsi nommés d'*H'LIO, le soleil, parce qu'ils tenoient leurs assemblées dans un lieu découvert. Ils s'assembloient sur la convocation des Thesmothetes, au nombre de 1000, & quelquefois de 1500, & donnoient leur suffrage de la maniere suivante. Il y avoit une sorte de vaisseau sur lequel étoit un tissu d'osier, & par - dessus deux urnes, l'une de cuivre & l'autre de bois au couvercle de ces urnes étoit une fente garnie d'un quarré long, qui large par le haut, se rétrécissoit par le bas: comme nous le voyons à quelques troncs anciens dans les Eglises: l'une de bois nommée KUNO, étoit celle où les Juges jettoient les suffrages de la condamnation de l'accusé; celle de cuivre, nommée AKNE, recevoit les suffrages portés pour l'absolution. Avant le jugement on distribuoit à chacun de ces Magistrats deux pieces de cuivre, l'une pleine & l'autre percée: la premiere pour absoudre; l'autre pour condamner; & l'on décidoit à la pluralité des pieces qui se trouvoient dans l'une ou l'autre des urnes.

Absolution (Page 1:42)

Absolution dans le Droit Canon, est un acte juridique par lequel le Prêtre, comme juge, & en vertu du pouvoir qui lui est donné par Jesus - Christ, remet les péchés à ceux qui après la confession paroissent avoir les dispositions requises.

Les Catholiques Romains regardent l'absolution comme une partie du Sacrement de Pénitence: le Concile de Trente, Sess. XIV. cap. III. & celui de Florence dans le Decret ad Armenos, fait consister la principale partie essentielle ou la forme e ce sacrement dans ces paroles de l'absolution: je vous absous de vos péchés; ego te absolvo à peccatis tuis.

La formule d'absolution est absolue dans l'Eglise Romaine, & déprécatoire dans l'Eglise Grecque; & cette derniere forme a été en usage dans l'Eglise d'Occident jusqu'au XIIIe siecle. Arcudius prétend à la vérité que chez les Grecs elle est absolue, & qu'elle consiste dans ces paroles: Mea mediocritas habet te venia donatum: mais les exemples qu'il produit, ou ne sont pas des formules d'absolution, ou sont seulement des formules d'absolution de l'excommunication, & non pas de l'absolution sacramentale.

Les Protestans prétendent qu'elle est déclaratoire & qu'elle n'influe en rien dans la rémission des péchés: d'où ils concluent que le Prêtre en donnant l'absolution ne fait autre chose que déclarer au pénitent que Dieu lui a remis les péchés, & non pas les lui remettre lui - même en vertu du pouvoir qu'il a reçu de Jesus - Christ. Mais cette doctrine est contraire à celle de Jesus - Christ, qui dit en S. Jean ch. xx. ver. 23. ceux dont vous aurez remis les péchés, leurs péchés leur serontremis: aussi le Concile de Trente, Sess. XIV. canon IV. l'a - t - il condamnée comme hérétique.

Absolution signifie assez souvent une sentence qui délie & releve une personne de l'excommunication qu'elle avoit encourue. V. Excommunication.

L'absolution dans ce sens est également en usage dans l'Eglise Catholique & chez les Protestans. Dans l'Eglise Réformée d'Ecosse, si l'excommunié fait paroître des signes réels d'un pieux repentir, & si en se présentant au Presbytere (c'est - à - dire, à l'assemblée des Anciens) on lui accorde un biffet d'assûrance pour son absolution, il est alors présenté à l'assemblée pour consesser son péché. Il manifeste son repentir autant de fois que le presbytere le juge convenable; & quand l'Assemblée est satisfaite de sa pénitence, le Ministre adresse sa priere à J. C. le conjurant d'agréer cet homme, de pardonner sa désobéistance, &c. lui qui a institué la loi de l'excommunication (c'est - à - dire, de lier & de délier les péchés des hommes sur la terre) avec promesse de ratifier les sentences qui sont justes. Cela fait, il prononce son absolution, par laquelle sa premiere sentence est abolie, & le pécheur reçu de nouveau à la communion. (G)

Absolution (Page 1:42)

Absolution, enDroit Canonique, se prend encore dans un sens différent, & signifie la levée des censures. L'absolution accordée à l'effet de relever quelqu'un de l'excommunication est de deux sortes; l'une absolue & sans réserve; l'autre restrainte & sous réserve: celle - ci est encore de deux sortes; l'une qu'on appelle ad effectum, ou simplement absolution des censures; l'autre appellée ad cautelam.

La premiere, c'est - à - dire, l'absolution ad effectum, est de sty le dans les signatures de la Cour de Rome dont elle fait la clôture, & a l'effet de rendre l'impétrant capable de joüir de la concession apostolique, l'excommunication tenant toûjours quant à ses autres effets.

L'absolution ad cautelam estune espece d'absolution provisoire qu'accorde à l'appellant d'une sentence d'excommunication le Juge devant qui l'appel est porté, à l'effet de le rendre capable d'ester en jugement pour poursuivre son appel; ce qu'il ne pouvoit pas faire étant sous l'anathème de l'excommunication qui l'a séparé de l'Eglise: elle ne s'accorde à l'appellant qu'après qu'il a promis avec serment qu'il exécutera le jugement qui interviendra sur l'appel.

L'absolution à soevis, en terme de Chancellerie Ro

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