ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"31">

ABNAKIS (Page 1:31)

* ABNAKIS, s. m. Peuple de l'Amérique septentrionale, dans le Canada. Il occupe le 309. de long. & le 46. de lat.

ABO (Page 1:31)

* ABO, grande ville maritime de Suede, capitale des Duché & Province de Finlande méridionale. Lon. 41. lat. 61.

ABOERA (Page 1:31)

* ABOERA, s. ville d'Asrique, sur la côte d'or de Guinée.

ABOILAGE (Page 1:31)

ABOILAGE, s. m. vieux terme de Pratique, qui signifie un droit qu'a le Seigneur sur les abeilles qui se trouvent dans l'étendue dé sa Seigneurie. Ce terme est dérivé du mot aboille, qu'on disoit anciennement pour abeille. (H).

ABOIS (Page 1:31)

ABOIS, s. m. pl. terme de chasse. Il marque l'extrémité où le cerf est réduit, lorsqu'excédé par une longue course il manque de force, & regarde derriere lui si les clüens sont toûjours à ses trousses, pour prendre du relâche; on dit alors que le cerf tient les abois.

Derniers abois. Quand la bête tombe morte, ou outrée, on dit la bête tient les derniers abois.

ABOIT (Page 1:31)

ABOIT, s. Quelques - uns se servent de ce mot pour signifier la céruse. V. Abit, CÉruse, Blanc de Plomb . (M.).

ABOKELLE (Page 1:31)

ABOKELLE. Voyez Abukelb. (G.).

ABOLITION (Page 1:31)

ABOLITION, s. f. en général, est l'action par laquelle on détruit ou on anéantit une chose.

Ce mot est latin, & quelques - uns le font venir du Grec, A'WO'LLUW ou A'PO'LLUMI, détruire; mais d'autres le dérivent de ab & olere, comme qui diroit anéantir tellement une chose qu'elle ne laisse pas même d'odeur.

Ainsi abolir une loi, un réglement, une coûtume, c'est l'abroger, la révoquer, l'éteindre, de façon qu'elle n'ait plus lieu à l'avenir. V. Abrogation, Révocat on, Extinction , &c.

Abolition (Page 1:31)

Abolition, en terme de Chancellerie, est l'indulgence du Prince par laquelle il éteint entierement un crime, qui slon les regles ordinaires de la Justice, & suivant la rigueur des Ordonnances. étoit irrémissibie; en quoi abolition differe de grace; cette derniere étant au contraire le pardon d'un cme qui de sa nature & par ses circonstances est dige de remission: aussi les Lettres d'abolition laissent - elles quelque note infamante; ce que ne font point les Lettres de grace.

Les Lettres d'abolition s'obtiennent à la grande Chancellerie, & sont adressées, si elles sont obtenues par un Gentilhomme, à une Cour souveraine, sinon, à un Bailli ou Sénéchal. (H)

ABOLLA (Page 1:31)

* ABOLLA, s. habit que les Philosophes affectoient de porter, que quelques - uns confondent avec l'exomide: cela supposé, c'étoit une tunique sans manches, qui laissoit voir le bras & les épaules; c'est delà qu'elle prenoit son nom. C'étoit encore un habit de valets & de gens de service.

ABOMASUS, ABOMASUM, ou ABOMASIUM (Page 1:31)

ABOMASUS, ABOMASUM, ou ABOMASIUM, s. m. dans l'Anatomie comparée, c'est un des estomacs ou ventricules des animaux qui ruminent. Voyez Ruminant. Voyez aussi Anatomie comparée.

On trouve quatre estomacs dans les animaux qui ruminent; savoir, le rumen ou estomae proprement dit, le reticulum, l'omasus & l'abomasus. Voyez Rumination.

L'Aomasus, appellé vulgairement la caillette, est le dernier de ces quatre estomacs: c'est l'endroit où se forme le chyle, & d'où la nourriture descend immédiatement dans les intestins.

Il est garni de feuillets comme l'omasus: mais ses feuillets ont cela de particulier, qu'outre les tuniques dont ils sont composés, ils contiennent encore un grand nombre de glandes qui ne se trouvent dans aucun des feuillets de l'omasus. Voyez Omasus, &c.

C'est dans l'Abomasus des veaux & des agneaux que se trouve la presure dont on se sert pour faire cailler le lait. Voyez Presure. (L)

ABOMINABLE (Page 1:31)

* ABOMINABLE, DÉTESTABLE, EXÉCRABLE, synonymes. L'idée primitive & positive de ces mots est une qualification de mauvais au suprème degre: aussi ne sont - ils susceptibles, ni d'augmentation, ni de comparaison, si ce n'est dans le seul cas où l'on veut donner au sujet qualisié le premier rang entre ceux à qui ce même genre de qualification pourroit convenir: ainsi l'on dit la plus abominable de toutes les débauches, mais on ne diroit gueres une débauche très - abominable, ni plus abominable qu'une autre: exprimant par eux - mêmes ce qu'il y a de plus fort, ils excluent toutes les modifications dont on peut accompagner la plûpart des autres épithetes. Voilà en quoi ils sont synonymes.

Leur différence consiste en ce qu'abominable patoît avoir un rapport plus particulier aux moeurs, détestable au goût, & exécrable à la conformation. Le premier marque une sale corruption; le second, de la dépravation; & le dernier, une extrème difformité.

Ceux qui passent d'une dévotion superstitieuse au libertinage, s'y plongent ordinairement dans ce qu'il y a de plus abominable. Tels mets sont aujourd'hui traités de détestables, qui saisoient chez nos peres l'honneur des meilleurs repas. Les richesses embellissent aux yeux d'un homme intéressé la plus exécrable de toutes les créatures.

ABOMINATION (Page 1:31)

ABOMINATION, s. s. Les Pasteurs de brebis étoient en abomination aux Égyptiens. Les Hébreux devoient immoler au Seigneur dans le desert les abominations des Egyptiens, c'est - à - dire, leurs animaux sacrés, les boeufs, les boucs, les agncaux & les beliers, dont les Egyptiens regardoient les sacrifices comme des abominations & des choses illicites. L'Ecriture donne d'ordinaire le nom d'abomination à l'Idolatrie & aux Idoles, tant à cause que le culte des Idoles en lui - même est une chose abominable, que parce que les cérémonies des idolatres étoient presque toûjours accompagnées de dissolutions & d'actions honteuses & abominables. Moyse donne aussi le nom d'abominable aux animaux dont il interdit l'usage aux Hébreux. Genes. XLI. 34. Exod. VIII. 26.

L'Abomination de désolation prédite par Daniel, c. IX. V 27. marque, selon quelques Interpretes, l'Idole de Jupiter Olympien qu'Antiochus Epiphane fit placer dans le Temple de Jérusalem. La même abomination de desolation dontil est parlé en S. Marc, c. VI. V. 7. & en S. Math. c. XXIV. V. 15. qu'on vit à Jérusalem pendant le dernier siége de cette ville par les Romains, sous Tite, ce sont les Enseignes de l'armée Romaine, chargées de figures de leurs Dieux & de leurs Empereurs, qui furent placées dans le Temple après la prise de la Ville & du Temple. Calmet, Dictionn. de la Bible, tom. I. lett. A. pag. 21. (G)

ABONDANCE (Page 1:31)

ABONDANCE, s. f. Divinité des Payens que les anciens monumens nous représentent sous la figure d'une femme de bonne mine, couronnée de guirlandes de fleurs, versant d'une corne qu'elle tient de la main droite toutes sortes de fruits; & répandant à terre de la main gauche des grains qui se détachent pêle - mêle d'un faisceau d'épis. On la voit avec deux cornes, au lieu d'une, dans une medaille de Trajan.

Abondance, Plénitude (Page 1:31)

Abondance, Plénitude, Voyez Fécondité, Fertilité, &c. Les Étymologistes dérivent ce mot d'ab & unda, eau ou vague, parce que dans l'abondance les biens viennent en affluence, & pour ainsi dire comme des flots.

L'abondance portée à l'excès dégénere en un défaut qu'on nomme regorgement ou redondance. Voyez Redondance, Surabondance.

L'Auteur du Dictionnaire OEconomique donne dif<pb-> [p. 32] férens secrets ou moyens pour produire l'abondance: par exemple, une abondante récolte de blé, de poires, de pommes, de pêches, &c. (G)

Abondance (Page 1:32)

* Abondance, petite ville de Savoye, dans le Diocèse de Chablais.

ABONDANT (Page 1:32)

ABONDANT, adj. nombre abondant, en Arithmétique, est un nombre dont les parties aliquotes prises ensemble forment un tout plus grand que le nombre; ainsi 12 a pour parties aliquotes 1, 2, 3, 4, 6, dont la somme 16 est plus grande que 12. Le nombre abondant est opposé au nombre défectif qui est plus grand que la somme de ses parties aliquotes, comme 14, dont les parties aliquotes sont 1, 2, 7, & au nombre parfait qui est égal à la somme de ses parties aliquotes, comme 6, dont les parties aliquotes sont 1, 2, 3. Voyez Nombre & Aliquote. (O)

Abondant (Page 1:32)

Abondant (d') terme de Palais, qui signifie par surérogation ou par surabondance de droit ou de procédure. (H)

ABONNEMENT (Page 1:32)

ABONNEMENT, s. m. est une convention faite à l'amiable, par laquelle un Seigneur à qui sont dûs des droits, ou un créancier de sommes non liquides, ou non encore actuellement dûes, se contente par indulgence, ou pour la sûreté de ses droits, d'une somme claire & liquide une fois payée, ou se relâche de façon quelconque de ses droits.

Ce terme a succédé à celui d'abournement, dérivé du mot borne, parce que l'abonnement est la facilité qu'a quelqu'un de borner, limiter ou restraindre ses prétentions. (H)

ABONNIR (Page 1:32)

ABONNIR, v. a. terme de Potier de Terre. On dit abonnir le carreau, pour dire le sécher à demi, le mettre en état de rebattre. Voyez Rebattre.

ABORDAGE (Page 1:32)

ABORDAGE, s. m. On se sert de ce terme pour exprimer l'approche & le choc de vaisseaux ennemis qui se joignent & s'accrochent par des grapins & par des amares, pour s'enlever l'un l'autre. Voyez Grapin, Amares.

Aller à l'abordage, sauter à l'abordage, se dit de l'action ou de la manoeuvre d'un vaisseau qui en joint un autre pour l'enlever, aussi bien que de celle des équipages qui sautent de leur bord à celui de l'ennemi.

Abordage (Page 1:32)

Abordage se dit encore du choc de plusieurs vaisseaux que la force du vent ou l'ignorance du Timonier fait devirer les uns sur les autres, soit lorsqu'ils vont en compagnie, ou lorsqu'ils se trouvent au même mouillage.

On se sert aussi de ce terme pour le choc contre des rochers. Nous nous étions pourvûs de boute - hors pour nous defendre de l'abordage des rochers où nous appréhendions d'être emportés par l'impétuosité du courant. (Z)

ABORDER (Page 1:32)

ABORDER un vaisseau. Les gens de mer ne donnent point à ce terme la même signification que lui donnent les gens de riviere. Les premiers le tirent du mot bord, par lequel ls désignent une partie du navire; & non de celui de bord, qui se prend pour le rivage. Ainsi aborder en Marine, c'est ou tomber sur un vaisseau, ou désigner l'action d'un bord qui tombe sur l'autre. De - là viennent les mots deborder, reborder, pour dire tomber une seconde fois, & se détacher des amares. Lorsque les Marins veulent marquer l'action de gagner le rivage, ils disent toucher mouches, rendre le bord, débarquer, prendre terre, relâcher.

On tâche d'aborder les vaisseaux ennemis par leur arriere vers les hanches pour jetter les grapins aux aubans, ou bien par l'avant & par le beaupré.

Il y eût un brulot qui nous aborda à la faveur du canon de l'Amiral. Voyez Brulot.

Aborder de bout au corps ou en belle, c'est mettre l'éperon dans le flanc d'un vaisseau. On dit uss de deux vaisseaux qui s'approchent en droiture, qu'ils s'abordent de franc étable. Voyez étable.

Aborder en travers en dérivant. Couler un vaisseau à fond en l'abordant. Vaisseaux qui s'abordent, soit en chassant sur leurs ancres, soit à la voile. « Si un vaisseau qui est à l'ancre dans un Port ou ailleurs, vient à chasser & en aborder un autre, & qu'en l'abordant il lui cause quelque dommage, les Intéressés le supporteront par moitié ». « Si deux vaisseaux sans voiles viennent à s'aborder par hasard, le dommage qu'ils se causeront se payera par moitié: mais s'il y a de la faute d'un des Pilotes, ou qu'il ait abordé exprès, il payera seul le dommage ». Ordonnance de la Marine du mois d'Août 1681. art. 10. & 11. tit. vij. L. 3. (Z)

Aborder (Page 1:32)

Aborder, v. act. terme de Fauconnerie. Lorsque la perdrix poussée par l'oiseau gagne quelque buisson, on dit il faut aborder la remise sous le vent, afin que les chiens sentent mieux la perdrix dans le buisson.

ABORIGENES (Page 1:32)

ABORIGENES, nom que l'on donne quelquefois aux habitans primitifs d'un pays, ou à ceux qui en ont tiré leur origine, par opposition aux colonies ou nouveaux habitans qui y sont venus d'ailleurs. Voyez Colonie.

Le mot d'Aborigenes est fameux dans l'antiquité. Quoiqu'on le prenne à présent pour un nom appellatif, ç'a été cependant autrefois le nom propre d'un certain Peuple d'Italie; & l'étymologie de ce nom est extrèmement disputée entre les Savans.

Ces Aborigenes sont la Nation la plus ancienne que l'on sache qui ait habité le Latium, ou ce qu'on appelle à présent la Campagne de Rome, Campagna di Roma.

En ce sens on distingué les Aborigenes des Janigenes, qui selon le faux Berose étoient établis dans le pays avant eux; des Sicules que ces Aborigenes chasserent; des Grecs, de qui ils tiroient leur origine; des Latins, dont ils prirent le nom après leur union avec Enée & les Troyens; & enfin des Ausoniens, des Volsques, des AEnotriens, & autres qui habitoient d'autres cantons du même pays.

On dispute fort pour savoir d'où vient le mot Aborigenes: s'il faut le prendre dans le sens que nous l'avons expliqué au commencement de cet article, ou s'il faut le faire venir par corruption d'aberrigenes, errans; ou de ce qu'ils habitoient les montagnes, ou de quelqu'autre etymologie.

S. Jérôme dit qu'on les appella ainsi de ce qu'ils étoient absque origine, les premiers habitans du pays après le déluge. Denys d'Halicarnasse dit que ce nom signifie les fondateurs & les premiers peres de tous les habitans du pays.

D'autres croyent que la raison pour laquelle ils furent ainsi appellés, est qu'ils étoient Arcadiens d'origine, lesquels se disoient enfans de la Terre, & non issus d'aucun autre Peuple.

Aurelius Victor, & après lui Festus, font venir Aborigenes par corruption d'aberrigenes, comme qui diroit errans, vagabonds, & prétendent que le nom de Pelasgiens qu'on leur a aussi donné a la même origine, ce mot signifiant aussi errant.

Pausanias veut qu'ils ayent été ainsi appellés A'PO\ O'RESI, des montagnes qu'ils habitoient. Ce qui semble être confirmé par le sentiment de Virgile, qui parlant de Saturne, le Législateur de ce Peuple, s'exprime ainsi:

Is genus indocile, ac dispersum montibus altis Composuit, legesque dedit.

Les Aborigenes étoient ou les anciens habitans du Pays qui y avoient été établis par Janus, à ce que quelques - uns prétendent, ou par Saturne, ou par

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.