ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"27"> ville d'Angleterre en Barkshire, & sur la Tamise. Long. 16. 20. lat. 51. 40.

AB - INTESTAT (Page 1:27)

AB - INTESTAT. Voyez Intestat. (H)

ABISCAS (Page 1:27)

* ABISCAS, s. m. Peuple de l'Amérique méridionale, à l'Est du Pérou.

ABISSINIE (Page 1:27)

* ABISSINIE, s. f. grand Pays & Royaume d'Afrique. Long. 48 - 65. lat. 6 - 20.

ABIT (Page 1:27)

ABIT, s. m. Quelques - uns se servent de ce mot pour exprimer la céruse. Voyez Aboit, Ceruse, Blanc de Plomb . (M)

ABJURATION (Page 1:27)

ABJURATION, s. f. en général, acte par lequel on dénie ou l'on renonce une chose d'une maniere solemnelle, & même avec serment. V. Serment.

Ce mot vient du Latin abjuratio, composé de ab, de ou contre, & de jurare, jurer.

Chez les Romains le mot d'abjuration signifioit dénégation avec faux serment d'une dette, d'un gage, d'un dépôt, ou autre chose semblable, auparavant consiée. En ce sens l'abjuration est la même chose que le parjure; elle differe de l'éjuration qui suppose le serment juste. Voyez Parjure, &c.

L'abjuration se prend plus particulierement pour la solemnelle rénonciation ou retractation d'une doctrine ou d'une opinion regardée comme fausse & pernicieuse.

Dans les Lois d'Angleterre, abjurer une personne, c'est renoncer à l'autorité ou au domaine d'une telle personne. Par le serment d'abjuration, on s'oblige de ne reconnoître aucune autorité royale dans la personne appellée le Prétendant, & de ne lui rendre jamais l'obéissance que doit rendre un sujet à son Prince. Voyez Serment, Fidélité, &c.

Le mot d'abjuration est aussi usité dans les anciennes Coûtumes d'Angleterre, pour le serment fait par une personne coupable de félonie, qui se retirant dans un lieu d'asyle, s'obligeoit par serment d'abandonner le Royaume pour toûjours; ce qui le mettoit à l'abri de tout autre châtiment. Nous trouvons aussi des exemples d'abjuration pour un tems, pour trois ans, pour un an & un jour, & semblables.

Les criminels étoient reçûs à faire cette abjuration en certains cas, au lieu d'être condannes à mort. Depuis le tems d'Edouard le Confesseur, jusqu'à la réformation, les Anglois avoient tant de dévotion pour les Eglises, que si un homme coupable de félonie se réfugioit dans une Eglise ou dans un Cimetiere, c'étoit un asyle dont il ne pouvoit être tiré pour lui faire son procès; mais en confessant son crime à la Justice ou au Coroner, & en abjurant le Royaume, il étoit mis en liberté. V. Asyle & Coroner.

Après l'abjuration on lui donnoit une croix, qu'il devoit porter à la main le long des grands chemins, jusqu'à ce qu'il fût hors des Domaines du Roi: on l'appelloit la banniere de Mere - Eglise. Mais l'abjuration déchut beaucoup dans la suite, & se réduisit à retenir pour toûjours le prisonnier dans le Sanctuaire, où il lui étoit permis de finir le reste de ses jours, après avoir abjuré sa liberté & sa libre habitation. Par le Statut 21. de Jacques Ier, tout usage d'asyle, & conséquemment d'abjuration, fut aboli. Voyez Sancture . (G)

ABLAB (Page 1:27)

* ABLAB, s. arbrisseau de la hauteur d'un sep de vigne. On dit qu'il croît en Egypte, qu'il garde sa verdure Hyver & Été, qu'il dure un siecle, que ses feuilles & ses fleurs ressemblent à celles de la féve de Turquie, que ses féves servent d'aliment en Egypte, & de remede contre la toux & la rétention d'urine, &c. Mais il faut attendre, pour ajoûter foi à cette plante & à ses propriétés, que les Naturalistes en aient parlé clairement.

ABLAI (Page 1:27)

* ABLAI, s. contrée de la grande Tartarie. Long. 91 - 101. lat. 51 - 54.

ABLAIS (Page 1:27)

ABLAIS, s. m. terme de Coûtumes; il se dit des blés sciés encore gissants sur le champ. (H)

ABLAQUE (Page 1:27)

* ABLAQUE, s. nom que les François ont don né à la soie de perle, ou ardassine. Cette soie vient par la voie de Smyrne; elle est fort belle: mais comme elle ne souffre pas l'eau chaude, il y a peu d'ouvrages dans lesquels elle puisse entrer.

ABLATIF (Page 1:27)

ABLATIF, s. m. terme de Grammaire. C'est le sixieme cas des noms Latins. Ce cas est ainsi appellé du Latin ablatus, ôté, parce qu'on donne la terminaison de ce cas aux noms Latins qui sont le complément des prépositions à, absque, de, ex, sine, qui marquent extraction ou transport d'une chose à une autre: ablatus à me, ôté de moi; ce qui ne veut pas dire qu'on ne doive mettte un nom à l'ablatif que lorsqu'il y a extraction ou transport; car on met aussi à l'ablatif un nom qui détermine d'autres prépositions, comme clam, pro, proe, &c mais il faut observer que ces sortes de dénominations se tirent de l'usage le plus fréquent, ou même de quelqu'un des usages. C'est ainsi que Priscien, frappé de l'un des usages de ce cas, l'appelle cas comparatif; parce qu'en effet on met à l'ablatif l'un des correlatifs de la comparaison: Paulus est doctior Petro; Paul est plus savant que Pierre. Varron l'appelle cas latin, parce qu'il est propre à la Langue Latine. Les Grecs n'ont point de terminaison particuliere pour marquer l'ablatif: c'est le génitif qui en fait la fonction; & c'est pour cela que l'on trouve souvent en Latin le génitif à la maniere des Grecs, au lieu de l'ablatif latin.

Il n'y a point d'ablatif en François, ni dans les autres Langues vulgaires, parce que dans ces Langues les noms n'ont point de cas. Les rapports ou vûes de l'esprit que les Latins marquoient par les différentes inflexions ou terminaisons d'un même mot, nous les marquons, ou par la place du mot, ou par le secours des prépositions. Ainsi, quand nos Grammairiens disent qu'un nom est à l'ablatif, ils ne le disent que par analogie à la Langue latine; je veux dire, par l'habitude qu'ils ont prise dans leur jeunesse à mettre du françois en latin, & à chercher en quel cas Latin ils mettront un tel mot François: par exemple, s l'on vouloit rendre en latin ces deux phrases, la grandeur de Paris, & je viens de Paris, de Paris seroit exprimé par le génitif dans la premiere phrase; au lieu qu'il seroit mis à l'ablatif dans la seconde. Mais comme en françois l'effet que les terminaisons latines produisent dans l'esprit y est excité d'une autre maniere que par les terminaisons, il ne faut pas donner à la maniere françoise les noms de la maniere latine. Je dirai donc qu'en Latin amplitudo, ou vastitas Lutetioe, est au génitif; Lutetia, Lutetioe, c'est le même mot avec une inflexion différente: Lutetioe est dans un cas oblique qu'on appelle génitif, dont l'usage est de déterminer le nom auquel il se rapporte d'en restraindre l'extension, d'en faire une application particuliere. Lumen solis, le génitif solis détermine lumen. Je ne parle, ni de la lumiere en général, ni de la lumiere de la lune, ni de celle des étoiles, &c. je parle de la lumiere du soleil. Dans la phrase françoise la grandeur de Paris, Paris ne change point de terminaison; mais Paris est lié à grandeur par la préposition de, & ces deux mots ensemble déterminent grandeur; c'est - à - dire, qu'ils font connoître de quelle grandeur particuliere on veut parler: c'est de la grandeur de Paris.

Dans la seconde phrase, je viens de Paris, de lie Paris à je viens, & sert à désigner le lieu d'où je viens.

L'Ablatif a été introduit après le datif pour plus grande netteté.

Sanctius, Vossius, la Méthode de Port - Royal, & les Grammairiens les plus habiles, soûtiennent que l'ablatif est le cas de quelqu'une des prépositions qui se construisent avec l'ablatif; en sorte qu'il n'y a jamais d'ablatif qui ne suppose quelqu'une de ces pré<pb-> [p. 28] positions exprimée ou sousentendue.

Ablatif (Page 1:28)

Ablatif absolu. Par Ablatif absolu les Grammairiens entendent un incise qui se trouve en Latin dans une période, poury marquer quelque circonstance ou de tems ou de maniere, &c. & qui est énoncé simplement par l'ablatif: par exemple, imperante Coesare Augusta, Christus natus est: Jesus - Christ est venu au monde sous le regne d'Auguste. Coesar deleto hostium exercitu, &c. César après avoir défait l'armée de ses ennemis, &c. imperante Coesare Augusto, deleto exercitu, sontdes ablatifs qu'on appelle communément absolus, parce qu'ils ne paroissent pas être le régime d'aucun autre mot de la proposition. Mais on ne doit se servir du terme d'absolu, que pour marquer ce qui est indépendant, & sans relation à un autre: or dans tous les exemples que l'on donne de l'ablatif absolu, il est évident que cet ablatif a une relation de raison avec les autres mots de la phrase, & que sans cette relation il y seroit hors d'oeuvre, & pourroit être supprimé.

D'ailleurs, il ne peut y avoir que la premiere dénomination du nom qui puisse être prise absolument & directement; les autres cas reçoivent une nouvelle modification; & c'est pour cela qu'ils sont appellés cas obliques. Or il faut qu'il y ait une raison de cette nouvelle modification ou changement de terminaison; car tout ce qui change, change par autrui; c'est un axiome incontestable en bonne Métaphysique: un nom ne change la terminaison de sa premiere dénomination, que parce que l'esprit y ajoûte un nouveau rapport, une nouvelle vûe. Quelle est cette vûe ou rapport qu'un tel ablatif désigne? est - ce le tems, ou la maniere, ou le prix, ou l'instrument, ou la cause, &c. Vous trouverez toûjours que ce rapport sera quelqu'une de ces vûes de l'esprit qui sont d'abord énoncées indéfiniment par une préposition, & qui sont ensuite déterminées par le nom qui se rapporte à la préposition: ce nom en fait l'application; il en est le complément.

Ainsi l'ablatif, comme tous les autres cas, nous donne par la nomenclature l'idée de la chose que le mot signifie; tempore, tems; fuste, bâton; manu, main; patre, pere, &c. mais de plus, nous connoissons par la terminaison de l'ablatif, que ce n'est pas là la premiere dénomination de ces mots; qu'ainsi ils ne sont pas le sujet de la proposition, puisqu'ils sont dans un cas oblique: or la vûe de l'esprit qui a fait mettre le mot dans ce cas oblique, est ou exprimée par une préposition, ou indiquée si clairement par le sens des autres mots de la phrase, que l'esprit apperçoit aisément la préposition qu'on doit suppléer, quand on veut rendre raison de la construction. Ainsi observez:

1. Qu'il n'y a point d'ablatif qui ne suppose une préposition exprimée ou sousentendue.

2. Que dans la construction élégante on supprime souvent la préposition, lorsque les autres mots de la phrase font entendre aisément quelle est la préposition qui est sousentendue; comme imperante Coesare Auguslo, Christus natus est: on voit aisément le rapport de tems, & l'on sousentend sub.

3. Que lorsqu'il s'agit de donner raison de la construction, comme dans les versions interlinéaires, qui ne sont faites que dans cette vûe, on doit exprimer la préposition qui est sousentendue dans le texte élégant d l'Auteur dont on fait la construction.

4. Que les meilleurs Auteurs Latins, tant Poëtes qu'Orateurs, ont souvent exprimé les prépositions que les Maîtres vulgaires ne veulent pas qu'on exprime, même lorsqu'il ne s'agit que de rendre raison de la construction: en vóici quelques exemples.

Soepe ego correxi sub te censore libellos. Ov. de Ponto, IV. Ep. xij. v. 25. J'ai souvent corrigé mes ouvrages sur votre critique. Marco sub judice palles. Perse, Sat, v. Quos decet esse hominum, tali sub Prin<cb-> cipe mores. Mart. L. I. Florent sub Coesare leges. Ov. II. Fast. v. 141. Vacare à negotiis. Phaed. L. III. Prol. v. 2. Purgare à foliis. Cato, de Re rusticâ, 66. De injuriâ queri. Caesar. Super re queri. Horat. Uti de aliquo. Cic. Uti de victoriâ. Servius. Nolo me in tempore hoc videat senex. Ter. And. Act. IV. v. ult. Artes, excitationesque virtutum in omni oetate cultoe, mirificos afferunt fructus. Cic. de Senect. n. 9. Doctrina nulli tanta in illo tempore. Auson. Burd. Prof. v. 15. Omni de parte timendos. Ov. de Ponto, L. IV. Ep. xij. v. 25. Frigida de tota fronte cadebat aqua. Prop. L.II. Eleg. xxij. Nec mihi solstitium quidquam de noctibus aufert. Ovid. Trist. L. V. El. x. 7. Templum de marmore. Virg. & Ovid. Vivitur ex rapto. Ovid. Metam. 1. v. 144. Facere de industria. Ter. And. act. IV. De plebe Deus; un Dieu du commun. Ovid. Metam. I. v. 595.

La préposition à se trouve souvent exprimée dans les bons Auteurs dans le même sens que post, après: ainsi lorsqu'elle est supprime devant les ablatifs que les Grammairiens vulgaires appellent absolus, il faut la suppléer, si l'on veut rendre raison de la construction.

Cujus à morte, hic tertius & tricesimus est annus. Cic. Il y a trente - trois ans qu'il est mort: à morte, depuis sa mort. Surgit, ab his, solio. Ovid. II. Met. où vous voyez que ab his veut dire, après ces choses, après quoi. Jam ab re divinâ, credo apparebunt domi. Plaut. Phaenul. Ab re divinâ: après le service divin, après l'office, au sortir du Temple, ils viendront à la maison. C'est ainsi qu'on dit, ab urbe conditâ, depuis la fondation de Rome: à coenâ, après souper: secundus à Rege, e premier après le Roi. Ainsi quand on trouve urbe captâ triumphavit; il faut dire, ab urbe captâ, après la ville prise. Lectis tuis litteris, venimus in Senatum; suppléez à litteris tuis lectis; après avoir lû votre lettre.

On trouve dans Tite - Live, L. IV. ab re malè gesta, après ce mauvais succès; & ab re benè gesta, L. XXIII. après cet heureux succès. Et dans Lucain, L. I. positis ab armis, après avoir mis les armes bas; & dans Ovid. II. Trist. redeat superato miles ab hoste; que le soldat revienne après avoir vaincu l'ennemi. Ainsi dans ces occasions on donne à la préposition à, qui se construit avec l'ablatif, le même sens que l'on donne à la préposition post, qui se construit avec l'accusatif. C'est ainsi que Lucain au L. II. a dit post me ducem; & Horace, I. L. Od. iij. post ignem oetheriâ domo subductum; où vous voyez qu'il auroit pû dire, ab igne oetheriâ domo subducto, ou simplement, igne oetheriâ domo subducto.

La préposition sub marque aussi fort souvent le tems: elle marque ou le tems même dans lequel la chose s'est passée, ou par extension, un peu avant ou un peu après l'évenement. Dans Corn. Nepos, Att. xij. Quos sub ipsa proscriptione perillustre fuit; c'est - à - dire, dans le tems même de la proscription. Le même Auteur à la même vie d'Atticus, c. 105. dit, sub occasu solis, vers le coucher du soleil, un peu avant le coucher du soleil. C'est dans le même sens que Suétone a dit, Ner. 5. majestatis quoque, sub excessu Tiberii, reus, où il est évident que sub excessu Tiberii, veut dire vers le tems, ou peu de tems avant la mort de Tibere. Au contraire, dans Florus, L. III. c. v. sub ipso hostis recessu, impatientes soli, in aquas suas resiluerunt: sub ipso hostis recessu veut dire, peu de tems après que l'ennemi se fût retiré; à peine l'ennemi s'étoit - il retiré.

Servius, sur ces paroles du V. L. de l'Eneid. quo deinde sub ipso, observe que sub veut dire là post, après.

Claudien pouvoit dire par l'ablatif absolu, gratus feretur, te teste, labor; le travail sera agréable sous vos yeux: cependant il a exprimé la préposition gratus<pb->

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