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A, signe d'absolution, chez les Romains dans les
causes criminelles, étoit un signe pour déclarer innocente
la personne accusée. C'est pourquoi Ciceron
dans l'oraison pour Milon, appelle l'A une lettre favorable,
littera salutaris. Quand il s'agissoit d'un jugement
pour condamner ou renvoyer quelqu'un absous,
on distribuoit à chaque Magistrat ou à chaque
opinant trois bulletins, dont l'un portoit un A qui
vouloit dire absolvo, j'absous; l'autre un C qui marquoit
condemno, je condamne; & sur le troisieme il y
avoit une N & une L, non liquet, c'est - à - dire, le fait ou
le crime en question ne me paroît pas évident. Le Préteur
prononçoit selon le nombre des bulletins qui se trouvoient
dans l'urne. Le dernier ne servoit que quand
l'accusé n'avoit pas pû entierement se justifier, & que
cependant il ne paroissoit pas absolument coupable;
c'é>oit ce que nous appellons un plus amplement informé. Mais sile nombre de cestrois bulletins se trouvoit
parfaitement égal, les Juges inclinoient à la douceur,
& l'accusé demeuroit entierement déchargé de l'accusation.
Ciceron nous apprend encore que les bulletins
destinés à cet usage étoient des especes de jettons
d'un bois mince, poli, & frotés de cire sur laquelle
étoient inscrites les lettres dont nous venons
de parler, ceratam unicuique tabellam dari cerâ legitimâ. On voit la forme de ces bulletins dans quelques
anciennes médailles de la famille Casia. V.
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