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ABLUTION (Page 1:30)
ABLUTION, s. f. Dans l'antiquité c'étoit une cérémonie
religieuse usitée chez les Romains, comme
une sorte de purification pour laver le corps avant
que d'aller au sacrifice. Voyez
Quelquefois ils lavoient leurs mains & leurs piés, quelquefois la tête, souvent tout le corps: c'est pourquoi à l'entrée des Temples il y avoit des vases de marbre remplis d'eau.
Il est probable qu'ils avoient pris cette coûtume des Juifs; car nous lisons dans l'Ecriture, que Salomon plaça à l'entrée du Temple qu'il éleva au vrai Dieu, un grand vase que l'Écriture appelle la mer d'airain, où les Prêtres se lavoient avant que d'offrir le sacrifice, ayant auparavant sanctifié l'eau en y jettant les cendres de la victime immolée.
Le mot d'Ablution est particulierement usité dans l'Église Romaine pour un peu de vin & d'eau que les communians prenoient anciennement après l'hostie, pour aider à la consommer plus facilement.
Le même terme signifie aussi l'eau qui sert à laver les mains du Prêtre qui a consacré. (G)
Ablution (Page 1:30)
Les Musulmans distinguent trois sortes d'Ablutions; l'une qu'ils appellent Goul, & qui est une espece d'immersion; l'autre, qu'ils nomment Wodou, & qui concerne particulierement ies piés & les mains; & la troisieme, appellée terreuse ou sabloneuse, parce qu'au lieu d'eau on y emploie du sable ou de la terre.
> l'égard de la premiere, trois conditions sont requises. Il faut avoir intention de se rendre agréable à Dieu, nettoyer le corps de toutes ses ordures, s'il s'y en trouve, & faire passer l'eau sur tout le poil & sur la peau. La Sonna exige encore pour cette Ablution qu'on récite d'abord la formule usitée, au nom du grand Dieu: louange à Dieu, Seigneur de la Foi Musulmane; qu'on se lave la paume de la main avant que les cruches se vuident dans le lavoir; qu'il se fasse une expiation avant la priere; qu'on se frotte la peau avec la main pour en ôter toutes les saletés; enfin que toutes ces choses soient continuées sans interruption jusqu'à la fin de la cérémonie.
Six raisons rendent cette purification nécessaire. Les premieres communes aux deux sexes, sont les embrassemens illicites & criminels par le desir seul, quoiqu'il n'ait été suivi d'aucune autre impureté: les suites involontaires d'un commerce impur, & la mort. Les trois dernieres sont particulieres aux femmes, telles que les pertes périodiques du sexe, les
Dans la seconde espece d'ablution, il y a six choses à observer: qu'elle se fasse avec intention de plaire à Dieu; qu'on s'y lave tout le visage, les mains & les bras jusqu'au coude inclusivement; qu'on s'y frotte certaines parties de la tête; qu'on s'y nettoyeles pieds jusqu'aux talons, inclusivement; qu'on y observe exactement l'ordre prescrit.
La Sonna contient dix préceptes sur le Wodou. Il faut qu'il soit précédé de la formule au nom du grand Dieu, &c. qu'on se lave la paume de la main avant que les cruches soient vuidées, qu'on >e nettoye le visage, qu'on attire l'eau par les narines, qu'on se frotte toute la tête & les oreilles, qu'on sépare ou qu'on écarte la barbe pour la mieux nettoyer quand elle est épaisse & longue, ainsi que les doigts des piés, qu'on nettoye les oreilles l'une après l'autre, qu'on se lave la main droite avant la gauche; qu'on observe le même ordre à l'égard des piés, qu'on répete ces actes de purification jusqu'à trois fois, & qu'on les continue sans interruption jusqu'à la sin.
Cinq choses rendent le Wodou nécessaire: 1°. l'issue de quelqu'excrément que ce soit (excepto semine) par les voies naturelles: 2°. lorsqu'on a dormi profondément, parce qu'il est à supposer que dans un profond sommeil on a contracté quelqu'impureté dont on ne se souvient pas: 3°. quand on a perdu la raison par quelqu'excès de vin, ou qu'on l'a eu véritablement aliénée par maladie ou quelqu'autre cause: 4°. lorsqu'on a touché une femme impure, sans qu'il y eût un voile ou quelqu'autre vêtement entre deux: 5°. lorsqu'on a porté la main sur les parties que la bienséance ne permet pas de nommer.
Quant à l'ablution terreuse ou sabloneuse, elle n'a lieu que quand on n'a point d'eau, ou qu'un malade ne peut souffrir l'eau sans tomber en danger de mort. Par le mot de sable, on entend toute sorte de terre, même les minéraux; comme par l'eau, dans les deux autres ablutions, on entend celle de riviere, de mer, de fontaine, de neige, de grêle, &c. en un mot toute eau naturelle. Guer, Moeurs des Turcs, tom. I. Liv. II.
Au reste ces ablutions sont extrèmement fréquentes parmi les Mahométans: 1°. pour les raisons ci - dessus mentionnées; & en second lieu, parce que la moindre chose, comme le cri d'un cochon, l'approche ou l'urine d'un chien, suffisent pour rendre l'ablution inutile, & mettre dans la nécessité de la réitérer: au moins est - ce ainsi qu'en usent les Musulmans scrupuleux. (G)
Ablution, Lotion (Page 1:30)
Le mot d'Ablution ne convient qu'à la premiere
de ces opérations, & ne peut servir tout au plus qu'à
exprimer l'action de laver des plantes dans l'eau
avant que de les employer: la seconde, est proprement
l'édulcoration: la troisieme peut se rapporter à
l'infusion. Voyez
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