Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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"C675a"> tenez-vous: demeurez tranquille. = Être dans un certain état. "Se tenir propre; caché; clôs et couvert; droit, courbé: se tenir à genoux: se tenir à ne rien faire: se tenir les brâs croisés, demeurer dans l'inaction. = Se tenir, se dit aussi des assemblées. "L'assemblée se tint dans un tel endroit. = S'en tenir, s'arrêter, se borner à. "Tenez-vous-en là. "Tenez-vous-en à faire votre emploi. * Le pronom en, quoique inutile pour le sens, est nécessaire dans ce tour de phrâse; quelques Auteurs l'ont retranché. "Les peuples ne savent plus à quoi se (s'en) tenir. BOSS. M. Palissot fait dire à un prétendu Philosophe:
   Le moral n'est qu'un mot; tenons-nous au physique.
Il faut: tenons-nous-en à, etc. = IV, Tenir, impersonel, ne se dit que dans le sens négatif ou interrogatif. Il régit le datif des noms et la prép. de devant l'infinitif, ou que avec le subjonctif précédé de la négative ne. "Il ne tiendra qu'à vous d'avoir la paix. "Il n' a pas tenu à moi que vous ne l'ayiez obtenu. "À~ quoi tient-il que vous ne le fassiez? — Remarquez qu'on emploie l'infinitif, quand le verbe se raporte au nom qui est au datif, comme dans le 1er exemple; et le subjonctif, quand il ne s'y raporte pas, comme dans les deux aûtres. — Voici une phrâse de Bourdaloue, où les deux régimes sont employés selon cette règle. "Il ne tient qu' à moi que ma Foi ne soit pour moi un moyen de salut; parce qu'il ne tient qu'à moi d'en faire un usage tel que je le dois, et tel que Dieu le demande. * Le pronom il est nécessaire dans cette façon de parler. Il a été omis dans une phrâse de J. J. Rousseau. "Ils n'ont su apercevoir à l'aûtre bout du monde, que ce qui n'eut tenu qu' à eux de remarquer sans sortir de leur vûe. Il falait dire: ce qu'il n'eut tenu qu'à eux, etc.~ On doit mettre cette faûte sur le compte de l'Imprimeur. = Qu'à cela ne tienne, peu importe.
   Les ducats!- - - - C'est de quoi vous faites peu de cas.
   L'un de nous deux a tort: mais qu'à cela ne tienne;
   Aura tort qui voudra, pourvu que l'argent vienne.
       PIRON Métrom.
= On dit familièrement: Je ne sais qui me tient.... c. à. d. qui m'empêche. On sousentend, d'éclater, de te rosser, etc.
   Je ne sais qui me tient..... Ne vous emportez pas,
   Et courez déméler un pareil embarras.
       Misantr.
= V. Tenu, ûe, participe et adjectif. = Entretenu, soigné. "Jardin bien ou mal tenu: maison bien tenûe. = Obligé à faire. "Je ne suis pas tenu à cela: il est tenu de m'aquiter. "Les locataires sont tenus des menûes réparations.

TENON


TENON, s. m. [1re e muet.] Bout d'une pièce de bois, qui entre dans une mortaise.

TENSION


TENSION, s. f. [Tan-sion: en vers, si-on: 1re lon.] État de ce qui est tendu. "Tension de nerfs. — Figurément, Grande aplication. "Une grande tension d'esprit.

TENTANT


TENTANT, ANTE, adj. TENTATEUR, TRICE s. masc. et f. TENTATION, s. fém. TENTATIVE, s. f. TENTER, v. act. [Tan--tan, tante, ta-teur, trice, ta-cion, té: 1re lon. 2e lon. aux 2 prem. é fer. au dern.] Tenter, c'est 1°. Essayer. "J'ai tenté toute sorte de moyens. "Je ne veux pas tenter cette entreprise.
   Je viens en imprudent, grossir des étendarts,
   Sous qui l'amour m'a fait tenter tant de hasards.
       Sémiramis.
"Tenter fortune, (sans article.) Hasarder quelque chôse dans l'espérance du succès. = 2°. Solliciter au mal. "Le diable tente les hommes: l'ocasion le tente: on l' a tenté avec de l'argent.
   Tente du moins son coeur par l'ofre d'un Empire.
       Créb. Sémir.
= 3°. Dans un sens moins odieux: Doner envie de: "Ce beau tems me tente de me promener: Je suis bien tenté de le faire. = 4°. Dans le langage de l'Écriture: Éprouver. "Dieu tenta Abraham. — Tenter Dieu, lui demander des miracles, etc. sans nécessité.
   TENTANT, qui tente, se dit dans le 2d et le 3e sens. "Cela est bien tentant: l'ocasion était bien tentante. = Tentateur, trice, celui, celle qui tente, (n°. 2°.) "C'est un Tentateur, une Tentatrice. — L'Esprit Tentateur, ou absolument, le Tentateur, le Démon. = TENTATION, mouvement intérieur qui tente, qui excite au mal, (n°. 2°.) ou qui excite l'envie, le desir. "Résister ou sucomber, céder à la tentation. "Les âmes les plus pures ne sont pas exemptes de tentations. "Quelle créature

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