ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ABAISSEMENT ou ABATTEMENT (Page 1:8)

ABAISSEMENT ou ABATTEMENT, s. m. en terme de Blason, est quelque chose d'ajoûté à l'écu, pour en diminuer la valeur & la dignité, en conséquence d'une action deshonorante ou tache infamante dont est flétrie la personne qui le porte. Voyez Arme.

Les Auteurs ne conviennent pas tous qu'il y ait effectivement dans le blason de véritables abattemens. Cependant Leigls & Guillaume les supposant réels, en rapportent plusieurs sortes.

Les abattemens selon le dernier de ces deux Auteurs, se font ou par reversion ou par diminution.

La reversion se fait en tournant l'écu le haut en bas, ou en enfermant dans le premier écusson un second écusson renversé.

La diminution, en dégradant une partie par l'addition d'une tache ou d'une marque de diminution, comme une barre, un point dextre, un point champagne, un point plaine, une pointe senestre, & un I gousset. Voyez chacun de ces mots à son article.

Il faut ajoûter qu'en ce cas ces marques doivent être de couleur brune ou tannée, autrement, au lieu d'être des marques de diminution, c'en seroit d'honneur. Voyez Tanné, Brun.

L'Auteur de la derniere Edition de Guillin rejette tout - à - fait ces prétendus abattemens comme des chimeres: il soûtient qu'il n'y en a pas un seul exemple, & qu'une pareille supposition implique contradiction; que les armes étant des marques de noblesse & d'honneur, insignia nobilitatis & honoris, on n'y sauroit mêler aucune marque infamante, sans qu'elles cessent d'être des armes; que ce seroit plûtôt des témoignages toûjours subsistans du deshonneur de celui qui les porteroit; & que par conséquent on ne demanderoit pas mieux que de supprimer. Il ajoûte que comme l'honneur qu'on tient de ses ancêtres ne peut souffrir aucune diminution, il faut dire la même chose des marques qui servent à en conserver la mémoire; qu'il les faut laisser sans altération, oules supprimer tout - à - fait, comme on fait dans le cas du crime de lese - Majesté, auquel cas on renverse totalement l'écu pour marque d'une entiere dégradation.

Cependant Colombines & d'autres rapportent quelques exemples contraires à ce sentiment. Mais ces exemples servent seulement de monumens du ressentiment de quelques Princes pour des offenses commises en leur présence, mais ne peuvent pas être tirées à conséquence pour établïr un usage ou une pratique constante, & peuvent encore moins autoriser des Officiers inférieurs, comme des Hérauts d'armes, à tenir par leurs mains des empreintes de ces armoiries infamantes.

* En un mot les armes étant plûtôt les titres de ceux qui n'existent plus que de ceux qui existent, il semble qu'on ne les peut ni diminuer ni abaisser: ce seroit autant flétrir l'ancêtre que son descendant; il ne peut donc avoir lieu que par rapport à des armes récemment accordées. S'il arrive que celui qui les a obtenues vive encore, & démente ses premieres actions par celles qui les suivent, l'abaissement se fera par la suppression de quelques caracteres honorans, mais non par l'introduction de signes diffamans. (Y)

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