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Dictionnaires des 17ème, 18ème, 19ème et 20ème siècles

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Il y a 7 entrées dans Nicot, Thresor de la langue française (1606) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) (Go), Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5) (Go)

Nicot, Thresor de la langue française (1606)

qui (Page 531)
Qui, com. gen. Quis, interrogatiue, et qui relatiue.

Qui que tu voudras, Quiuis, Quilibet.

D'un ou d'autre qui que ce soit, Abs quiuis homine.

Qui ferois-tu? Quid facias?

Qui est-ce qui est en, etc. Heus ecquis in villa est?

Qui est cet homme là? Quisnam homo est?

Qui est celuy qui ne commence ainsi? Quis tam procul a literis quin sic incipiat?

Qui est-ce qui me demande? Quis me vult?

A qui es-tu? Cuius es?

A qui est ce bestiail? Cuium pecus?

Il n'y a personne de nous qui ne l'ait fait, Nemo est nostrum quin fecerit.

Voire et dedans la Cour qui plus est, Intra moenia, atque adeo in senatu videtis.

Qui est la seule chose que les bons desirent, Quod vnum boni desyderant.

Qui çà qui là, Diuersi. comme, Ils sont allez qui çà qui là pour appaiser la sedition, Diuersi ad seditionem sedandam profecti sunt. Liu. lib. 22.

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Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694)

QUI (Page 358)
QUI. Pronom relatif de tout genre & de tout nombre. Lequel, laquelle. L'homme qui raisonne. la femme qui a soin de son ménage. les chevaux qui courent. les terres qui portent du bled. celuy, celle de qui je parle, à qui j'ay donné cela. les gens de qui j'ay appris cette nouvelle, à qui j'ay dit vostre affaire. celuy pour qui, contre qui je plaide.

Dans les cas obliques on ne se sert guere de, Qui, si ce n'est en parlant des personnes; on se sert plus ordinairement du pronom lequel ou laquelle. En Poësie neantmoins il se met indifferemment en tous les cas.

Il se met aussi d'une maniere absoluë, en sous entendant l'antecedent. Ainsi on dit, Voilà qui est beau, pour dire, Voilà une chose qui est belle. Voilà qui me plaist, voilà qui va bien, pour dire, Voilà une chose qui me plaist, voilà une affaire qui va bien. Voilà qui vous en dira des nouvelles, pour dire, Voilà une personne qui vous en dira des nouvelles.

On dit aussi, J'en croiray qui vous voudrez, je m'en rapporte à qui vous voudrez, pour dire, J'en croiray celuy ou ceux, je m'en rapporte à celuy ou à ceux que vous voudrez. On dit encore, Vous trouverez à qui parler, pour dire, Vous trouverez un homme capable de vous resister.

Qui, se dit aussi pour ce qui. Il a quitté sa patrie, & l'a trahie, qui est une chose abominable. On dit aussi dans le mesme sens, Qui plus est, qui pis est, pour dire, Ce qui est encore plus, ce qui est encore pis.

Qui, se met encore absolument, & par interrogation, pour dire, Quel homme, quelle personne? Qui d'entre vous oseroit? à qui pensez-vous parler? Avare, pour qui amassez-vous tant d'argent? je connois un homme capable d'en prendre soin, & qui? me dit-il. dites-moy qui. qui l'auroit crû? qui vous l'a dit? qui est là? qui va là? qui vive?

Il se dit aussi absolument & sans interrogation pour Celuy qui, pour quiconque. Qui observera les Commandements de Dieu, sera sauvé. qui prend, s'engage.

On dit, Je ne sçay qui, pour marquer qu'on ne sçait qui est celuy qui a fait, qui a dit, &c. Je ne sçay qui m'a dit cela. je ne me souviens plus qui c'est. Et on dit, Un je ne sçay qui, pour marquer une personne de neant. Il est tousjours avec des je ne sçay qui.

On dit, Qui que ce soit, qui que ce puisse estre, qui que ç'ait esté, &c. pour dire. Quiconque, quelque personne que ce soit, &c. Qui que ce soit, qui que ce puisse estre qui ait fait cela, c'est un habile homme. Et quand il est mis avec une negative il signifie Nul, aucune personne. Il n'y a qui que ce soit. je n'y ay trouvé qui que ce soit.

Qui, est quelquefois distributif, & signifie Ceux- cy, ceux-là, les uns, les autres. Ils estoient dispersez qui çà, qui là. qui d'un costé, qui de l'autre. ils coururent aux armes & se saisirent, qui d'une espée, qui d'une pique. qui d'une halebarde. chacun courut au feu pour. l'esteindre, qui avec un seau, qui avec un croc, qui tout nud, qui demi habillé. ils passerent la riviere comme ils purent, qui à la nage, qui en bateau, &c.

QUI VIVE. &brace; Voy VIVRE.

Qui pro quo. Termes latins dont on ne fait qu'un mot, & dont on se sert pour marquer la méprise d'un Apothicaire qui donne mal à propos une drogue pour l'autre, ou qui donne la doze plus forte qu'il ne devoit, ou n'avoit intention de la donner. Dieu nous garde d'un quiproquo d'Apothicaire. il est mort d'un quiproquo.

Il s'employe aussi fig. pour marquer d'autres mesprises. Le laquais a fait un qui pro quo, & a donné une lettre pour l'autre.

Quiconque. Pronom m. indefini. Quelque personne que ce soit, qui que ce soit. Quiconque n'observera pas les commandements de Dieu sera damné. la Loy porte que quiconque fera, dira, &c. quiconque passe par là, doit payer tant. il a promis de le proteger contre quiconque voudroit l'offenser. Il n'a point de pluriel.

Il est aussi quelquefois feminin, Comme en cette phrase en parlant à des femmes, Quiconque de vous sera assez hardie pour....

Quidam. Quidane. subst. Terme dont on se sert ordinairement dans les Monitoires, procés verbaux, informations, &c. pour designer les personnes dont on n'exprime point le nom. Sur la plainte qu'on nous a faite qu'un certain quidam, que certain quidam vestu de telle maniere, certains quidams, &c. il auroit appris d'une certaine quidane. que, &c.

Que. Accusatif singulier & pluriel du pronom relatif Qui Celuy que vous avez vû. le mesme que vous avez vû. les gens que vous avez obligez. la personne que vous connoissez. les esperances que vous luy avez données. il n'a rien fait de tout ce que je luy avois dit.

Quelquefois estant employé aprés le pronom demonstratif ce, il se met au nominatif ou cas direct, comme dans ces phrases, Pour servir que de raison, de tout ce que dessus, qui signifient, Pour servir ce qui est de raison, de tout ce qui est dit cy-dessus.

Il s'employe quelquefois pour marquer plus particulierement la qualité des choses dont on parle. Tel que je suis. tout grand Seigneur qu'il est. quelles qu'elles soient. quelles que soient vos promesses. quelque grand Seigneur qu'il soit. quelque soin que j'en aye pris. de quelque nature que cela soit. pour le peu qu'il m'en faut.

Il se met quelquefois pour, Quelle chose. Que faites- vous là? que vous en semble? que vous en reviendra t-il? voilà ce que c'est, que pensez-vous faire? je ne sçay qu'en penser. il ne sçait plus que dire. que faire. que dire.

On dit dans le stile familier, Je n'ay que faire, pour dire, Je n'ay aucune affaire. Je n'ay que faire de luy, pour dire, Je n'ay aucun besoin de luy. Je n'ay que faire de vous dire, pour dire, Il n'est pas necessaire de vous dire. Et, Je n'ay que dire à cela, pour dire, Je n'ay aucune chose à dire, à respondre à cela.

Il s'employe aussi pour signifier, Que celuy que, que celle que, & alors il ne se met guere qu'avec une negative. Il a bien trouvé un autre homme que vous ne disiez. il a bien d'autres veües que vous ne croyez.

Que, est aussi particule, & sert à divers usages qui seront marquez cy-dessous. Il s'employe souvent entre deux verbes, & sert à marquer que le dernier est regi par le premier. Je trouve que vous avez raison. j'avoue que cela est surprenant. je crains qu'il ne s'en trouve mal.

Il est aussi particule d'admiration, d'ironie & d'indignation, & alors il signifie, Combien, Que Dieu est puissant! que je vous trouve plaisant! que vous estes importun!

Il est aussi particule de Souhait, d'imprecation, de commandement, de consentement, &c. & alors il s'employe par une maniere d'ellipse en sous-entendant les verbes dont on se sert pour souhaiter, pour commander, pour consentir, &c. Que je meure si cela n'est. qu'il parte tout à l'heure. qu'il fasse ce qu'il luy plaira.

Il signifie aussi, Pourquoy. Que ne se corrige-t-il? que ne demeurez-vous? que n'attendez-vous? que n'est-il plus soigneux? que n'avez-vous soin de vos affaires? En ce sens il ne s'employe guere sans la negative, que dans ces phrases, Que tardez-vous? que differez-vous? & quelques autres semblables.

Que, se joint aussi avec plusieurs noms, propositions, conjonctions & adverbes aprés lesquels il se met comme dans ces mots, Afin, avant, aprés, bien, dés, depuis, encore, hors, loin, plus, puis, sans, & une infinité d'autres de mesme nature, qui se peuvent voir à leur ordre.

Quelquefois il s'employe seul à la place de quelques adverbes & de quelques prepositions avec lesquelles on a accoustumé de le joindre. Ainsi on dit, Approchez que je vous parle. pour dire, Afin que je vous parle. Il ne fait point de voyage qu'il ne luy arrive quelque chose. pour dire, Sans qu'il luy arrive quelque chose. Je luy parlay qu'il estoit encore au lit, pour dire, Lorsqu'il estoit encore au lit. Il estoit à peine sorti, que toute la maison tomba, pour dire, qu'Aussi-tost la maison tomba. Il n'a pas fini une chose qu'il en recommence une autre, pour dire, Lorsqu'il a fini une chose, aussi tost il en recommence une autre. Retirez vous qu'il ne vous maltraite, pour dire, De peur qu'il ne vous maltraite. Je n'iray point là que tout ne soit prest, pour dire, A moins que tout ne soit prest. On le regala que rien n'y manquoit, pour dire, De telle sorte, si bien que rien n'y manquoit; & ainsi de plusieurs autres de mesme nature.

On dit aussi, L'hiver qu'il fit si froid, pour dire, Pendant lequel il fit si froid. Le jour que cela arriva, pour dire, Dans lequel cela arriva. Ou est-ce qu'on trouve, où est-ce qu'on vend un tel livre? pour dire, Où est l'endroit où l'on trouve, où l'on vend un tel livre. C'est là qu'il demeure, pour dire, C'est là où il demeure.

Que s'employe encore par ellipse en diverses façons de parler. Ainsi on dit, Qu'il fasse le moindre excés, il tombe malade, pour dire, S'il arrive qu'il fasse le moindre excés. Qu'il perde ou qu'il gagne son procés il partira, pour dire, Soit qu'il gagne son procés, soit qu'il le perde. Il ne dit que des sottises, pour dire, Il ne dit rien que des sottises. Il ne parle que par sentences, pour dire, Il ne parle point autrement que par sentences. Il ne fait que boire & que manger, pour dire, Il ne fait autre chose sinon boire & manger. Il ne cherche que la verité, pour dire, Il ne cherche autre chose que la verité.

Il s'employe encore par ellipse, & absolument dans les intitulations des chapitres & des sections d'un livre, pour montrer de quelle matiere on y traitte. Que la vertu est le plus grand de tous les biens. que les cieux sont d'une matiere fluide.

Que, s'employe aussi quelquefois également par redondance. Ainsi on dit Que s'il m'allegue. que si vous m'objectez, pour dire, simplement, S'il m'allegue, si vous m'objectez.

Il s'employe encore de la mesme sorte par énergie, & pour donner plus de force à ce qu'on dit. C'est une belle chose que de garder le secret. Et en ce sens il s'employe encore élegamment avec les substantifs aussi-bien qu'avec les verbes, & mesme on ne sçauroit le supprimer devant les substantifs qu'en changeant toute la construction, comme dans cet exemple. C'est une qualité necessaire pour regner que la dissimulation, dans lequel on ne peut oster le que à moins de changer toute la construction, & de dire la dissimulation est une chose necessaire pour regner.

Que s'employe aussi dans une signification distributive comme dans cette phrase, Que bien, que mal qui signifie, En partie bien, en partie mal; & dans cette autre, que morts, que blessez, pour dire, Tant morts que blessez.

Quoy, Particule qui tient lieu du pronom relatif lequel, laquelle, dans les cas obliques, tant au singulier qu'au pluriel. C'est un vice à quoy il est sujet, de quoy il ne se corrige point. ce sont des choses à quoy vous ne prenez pas garde. ce sont des conditions sans quoy la chose n'eust pas esté concluë. le sujet, la cause, pourquoy on la arresté, pour dire, Le sujet pour lequel, la raison pour laquelle on l'a arresté.

Il se prend aussi substantivement. Ainsi on dit Quoy qu'il en arrive. quoyque vous disiez, pour dire, Quelque chose qu'il en arrive, quelque chose que vous disiez. Sur quoy en estiez-vous-là, pour dire, Sur quelle chose, sur quel propos en estiez-vous la? A quoy pensez vous? à quoy vous occupez-vous? pour dire, A quelle chose pensez-vous, à quelle chose vous occupez-vous? Il a manqué à son ami, à son bien-facteur, en quoy il est doublement coupable, pour dire, En laquelle chose il est doublement coupable. C'est en quoy vous vous trompez. pour dire, C'est en cela que vous vous trompez. Dites-moy en quoy je vous puis servir, pour dire, En quelle chose je vous puis servir. On dit aussi, Quoy faisant, pour dire, En faisant laquelle chose. De quoy est-il question, pour dire, De quelle chose est-il question? Il y a dans cette affaire je ne sçay quoy que je n'entends pas. il y a dans ce discours je ne sçay quoy qui me semble, &c. pour dire, Il y a je ne sçay quelle chose que je n'entends pas, &c.

On dit aussi substantivement. Un je ne sçay quoy, pour dire, Certaine chose qu'on ne peut exprimer. Il y a dans la beauté un je ne sçay quoy qui pique plu que la beauté mesine.

Quoy, est aussi quelquefois particule admirative, & sert a marquer l'estonnement, l'indignation, &c. Quoy, vous avez fait une telle chose! quoy donc, vous m'osez resister en face! On y ajouste quelquefois l'interjection hé, Hé quoy, vous n'estes pas encore parti!

De quoy, sert aussi à marquer la matiere, le moyen, le sujet. Il n'y avoit pas de quoy manger. il n'a pas de quoy faire son voyage. il n'y a pas de quoy rire. il n'y a pas de quoy le condamner.

On dit prov. Il n'y a pas de quoy foüetter un chat, pour dire, qu'Il n'y a pas matiere d'imposer aucune peine.

On dit par maniere de civilité à ceux qui remercient. Il n'y a pas de quoy, pour dire, qu'Il n'y a pas sujet de faire un remerciment.

On dit absolument qu'Un homme a de quoy, a bien de quoy, pour dire, qu'Il a beaucoup de bien, beaucoup de commoditez.

On dit aussi prov. Voilà bien de quoy, pour dire, que Le sujet dont on parle n'est de nulle consideration.

Pourquoy. Pour quelle chose, pour laquelle chose. Vous avez manié le bien de ces mineurs, voilà pourquoy vous leur estes redevable. c'est pourquoy. c'est donc pourquoy.

Il se met aussi par maniere d'interrogant, pour demander la raison d'une chose. Vous voulez que je fasse une telle chose, pourquoy? pourquoy voulez-vous que je fasse cela?

Il se prend aussi quelquefois substantivement, le pourquoy. Je voudrois bien sçavoir le pourquoy de cette affaire.

Quoyque. Conjonction. Encore que, bien que. Quoyqu'il soit pauvre, il est honneste homme. il est de tres-bonne maison, quoyqu'il ne soit pas riche.

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Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

QUI. Pronom relatif de tout genre & de tout nombre (Page 514)
QUI. Pronom relatif de tout genre & de tout nombre Lequel, laquelle. L'homme qui raisonne. La femme qui a soin de son ménage. Les chevaux qui courent. Les terres qui portent du blé. Celui, celle de qui je parle, à qui j'ai donné cela. Les gens à qui j'ai appris cette nouvelle, à qui j'ai dit votre affaire. Celui pour qui, contre qui je plaide.

QUI précédé d'une préposition, ne s'emploie qu'en parlant Des personnes; autrement on se sert du pronom Lequel, laquelle. Ainsi on dit, L'homme de qui, contre qui je parle. Le cheval sur lequel je suis monté.

Il se met aussi d'une manière absolue, en sous-entendant l'antécédent. Ainsi on dit, Voilà qui est beau, pour dire, Voilà une chose qui est belle. Voilà qui me plaît, voilà qui va bien, pour dire, Voilà une chose qui me plaît, voilà une affaire qui va bien. Voilà qui vous en dira des nouvelles, pour dire, Voilà une personne qui vous en dira des nouvelles.

On dit aussi, J'en croirai qui vous voudrez, je m'en rapporte à qui vous voudrez, pour dire, J'en croirai celui ou ceux, je m'en rapporte à celui ou à ceux que vous voudrez.

On dit encore, Vous trouverez à qui parler, pour dire, Vous trouverez un homme capable de vous résister.

QUI se dit aussi quelquefois pour Ce qui; & dans cette acception on dit, Qui plus est, qui pis est, pour dire, Ce qui est encore plus, ce qui est encore pis.

QUI se met encore absolument, & par interrogation, pour dire, Quel homme, quelle personne? Qui d'entre vous oseroit? À qui pensez-vous partir? Avare, pour qui amassez-vous tant d'argent? Je connois un homme capable d'en prendre soin; & qui? me dit-il. Dites-moi qui? Qui l'auroit cru? Qui vous l'a dit? Qui est là? Qui va là? Qui vive?

Il se met aussi absolument, & sans interrogation, pour Celui qui, quiconque. Ainsi on dit, Qui observera les Commandemens de Dieu, sera sauvé. Qui prend, s'engage.

On dit, Je ne sai qui, pour marquer, qu'On ne sait qui est celui qui a fait, qui a dit, &c. Je ne sais qui m'a dit cela. Je ne me souviens plus qui c'est. Et on dit familièrement, Un je ne sais qui, pour marquer Une personne de néant. Il est toujours avec des je ne sais qui.

On dit, Qui que ce soit, qui que ce puisse être, qui que ç'ait été, &c. pour dire, Quiconque, quelque personne que ce soit, &c. Qui que ce soit, qui que ce puisse être qui ait fait cela, c'est un habile homme. Qui que ç'ait été qui vous l'ait dit, il s'est trompé. Et quand il est mis avec une négative, il signifie, Nul, aucune personne. Il n'y a qui que ce soit. Je n'y ai trouvé qui que ce soit.

QUI est quelquefois distributif, & signifie, Ceux-ci, ceux-là, les uns, les autres. Ils étoient dispersés qui çà, qui là. Qui d'un côté, qui de l'autre. Ils coururent aux armes, & se saisirent, qui d'une épée, qui d'une pique, qui d'une hallebarde. Il vieillit dans cette acception.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

QUI (Page C326b)

QUI, pronom. [Ki.] Il est tantôt relatif, tantôt absolu. I. Quand il est relatif, il est de deux genres et de deux nombres, et il se dit également au nominatif des persones et des chôses: un homme qui aime la vertu: une histoire qui plait. — Dans les aûtres câs, il ne se dit que des persones: on ne l'emploie point pour les chôses inanimées, ni même pour les animaux: on se sert de dont, duquel, auquel, desquels, auxquels, au lieu d'employer, de qui, à qui. On dit bien: "Combien de grands hommes, de qui les belles actions sont dans l'oubli: il faut bien choisir les amis à qui l'on veut doner sa confiance; mais on ne dirait pas: la maison de qui j'ai fait l'aquisition: les sciences à qui je m'aplique. On doit dire dont et auxquelles. Voy. DONT. = Quant à l'acusatif, on ne se sert de qui, que quand il est régi par des prép. en qui, sur qui. Encôre cela ne s'étend-il pas au-delà des persones, ou de ce qui est regardé comme persone; car on ne dirait pas le cheval sur qui je montai: il faudrait dire, sur lequel. * Molière dit de l' Avâre: "Doner est un mot pour qui il a tant d'aversion, qu' il ne dit jamais, je vous done, mais je vous prête le bon jour. Il faut, pour lequel Wailly. "Quitter les moeûrs, à qui l'on doit ses victoires, pour prendre celles des vaincus, c'est une conduite qu'on ne peut excuser. Rollin. Dites, auxquelles.
   Ce sont là les vrais sacrifices,
   Par qui nous pouvons étoufer
   Les semences de tous les vices,
   Qu'on voit ici bas triompher.
       Rousseau.
En vers, par qui est bien, parce que lequel ne vaut rien en vers: mais en prôse, il faudrait dire, par lesquels. De même, en vers, on peut dire également, de qui et dont.
   De qui nulle vertu n'acompagne l' audace.
       Racine, Mithrid.
De qui fait pourtant de la peine, quand il est à l'ablatif.
   Choisissez les fleurs les plus belles,
   De qui la campagne se peint.
       Malherbe.
Ménage remarque que, de qui se dit ordinairement des chôses animées, mais qu'il se dit aussi (et particulièrement en vers) des inanimées. Il faut ôter particulièrement, et avertir qu'il ne se dit qu'en vers, et au génitif, régi par des noms, et non pas à l'ablatif, régi par des verbes. Tout le monde même n'acorde pas cette licence aux Poètes. Dans le Journ. de Mons. on critique ces vers de M. de Florian.
   Au pied de ces monts sourcilleux,
   Remparts de l'antique Italie,
   De qui la cime énorgueillie,
   S'élève et se perd dans les cieux.
De qui, dit le Critique, est réservé aux persones; pour les chôses inanimées, on met dont. Je pense qu' on doit excepter les vers, comme l'ont pensé d'excellens Critiques. = Dans les interrogations, qui ne se dit que des persones: pour les chôses, on dit quel. "Qui est cet homme, dont vous parlez? Quel est le livre qui m'apartient? — * "Qui sont les Sacremens de la Loi Nouvelle? Confér. d'Ang. Il faut: quels sont les Sacremens, etc.
   Quand ce pronom est régi par des verbes act. c. à. d. en régime simple (à l'acusatif) il faut se servir de que: l'homme que j'ai vu, la maison que j'ai achetée. = Quelquefois on se sert de que, au lieu de à qui ou de qui; mais ce n'est que quand l'antécédent est au datif ou à l'ablatif: c'est à vous que je parle; c'est de vous qu'on parle; et non pas, à qui l'on parle, de qui l'on parle.
   REM. 1°. Qui est tantôt explicatif, tantôt déterminatif. Il est explicatif, quand il ne fait qu'expliquer ou déveloper ce qu'on supose déja dans le nom auquel il se raporte, alors il peut se tourner par parce que: "Dieu, qui est infiniment bon, ne permet pas que nous soyions tentés au-delà de nos forces. Le qui déterminatif restreint et détermine la signification du mot auquel il se raporte. "On ne sauroit assez estimer les Juges, qui sont intègres. — Pour rendre le qui déterminatif, sans équivoque, il faut quelquefois placer ceux ou celles devant l'antécédent de qui. "Il récompensa ceux de ses serviteurs, qui l'avoient bien servi. Si l'on disait simplement: il récompensa ses serviteurs, qui l'avaient bien servi, cela signifierait, qu'il les récompensa tous, parce que tous l'avaient bien servi. Vaugelas, Acad. Wailli. = 2°. Qui, comme les autres pronoms relatifs, ne doit pas se raporter à un nom pris indéfiniment. "On fit trève pour trois mois, qui ne dura pourtant que trois jours. Il faut dire: on fit pour trois mois, une trève, qui ne dura pourtant que trois jours. Vailly. = 3°. Une des principales atentions de ceux qui écrivent, doit être de ne pas trop éloigner le qui relatif de son antécédent. Les mauvaises constructions en ce genre mettent toujours de l'embârrâs, et souvent de l'obscurité et de l'équivoque dans les phrâses. * "En quoi Le Tasse est fort défectueux, qui mêle dans son poème le caractère badin avec le sérieux. P. Rapin. "La vraie éloquence est forte et vigoureûse, qui ne s'amuse point aux fleurettes, et qui ne recherche point de vains ornemens. Id. Dans cette dernière phrase, au lieu de qui, dites elle. Dans la 1re, il faut changer la construction, et dire: "c'est le défaut du Tasse qui, etc. * "Je m'éloignois de Mde. de V..., par nécessité, qui me perdoit de vue, sans en pénétrer la raison. Anon. Dites: je m' éloignais par nécessité de Mde. de V.... qui, etc. "Dieu en paroit plus admirable qui a fait avec tant de profusion un nombre infini de miracles, en les produisant (les insectes.) Mallebr. Il falait raprocher qui de Dieu, et dire, c'est en quoi nous devons admirer encore plus ce grand Dieu qui, etc. = M. l'Abé Richard a fait souvent cette faûte dans ses Mémoires d'Italie, écrits plus agréablement, que correctement. Je ne citerai que cette phrâse, où dont, génitif de qui, mal placé, ocasione un contresens, ou du moins un sens équivoque: "Le St. Père annula le testament... et rendit le bien du Cardinal à sa famille, dont les meubles et les tableaux font aujourd'hui le plus bel ornement de ce palais. De la manière dont le relatif dont est placé, il semble que ce sont les meubles et les tableaux de la famille; et l'Auteur veut parler de ceux du Cardinal. Pour ôter l'équivoque, il faut changer la construction, et dire que: "Le St. Père rendit à la famille le bien du Cardinal, dont les meubles, etc. = M. l'Abé d'Olivet, dans ses Remarques sur Racine, a relevé un pareil défaut de construction.
   Phénix même en répond, qui l'a conduit exprès
   Dans un fort éloigné du Temple et du Palais.
Il y a une séparation totale entre le qui et son substantif. Boileau dit aussi dans le Lutrin.
   La Déesse, en entrant, qui voit la nape mise.
C'est la même faûte. = On peut faire une exception, qui n'en est pas une, à l'égard des phrâses, ou qui forme une répétition: par exemple: "Un Auteur, qui est sensé, qui sait bien sa langue, qui médite bien son sujet, qui travaille à loisir, qui consulte ses amis, est presque sûr du succês. Tous ces qui, par le moyen du premier, touchent immédiatement leur substantif, et par conséquent il n'y a rien que de conforme à la règle générale. = Du reste, ajoute d'Olivet, quoique ce qui ne puisse être séparé de son substantif, cela n'empêche pas qu'il ne rentre, par raport au verbe, dont il est suivi dans tous les droits des aûtres nominatifs; c. à. d. qu'il peut, et même avec grâce, être séparé de son verbe, non seulement par de simples apositions, mais par des phrâses entières, qu'on apèle incidentes. Racine en fournit un exemple.
   Ne descendez-vous pas de ces fameux Lévites,
   Qui, lorsqu'au Dieu du Nil le volage Israël,
   Rendit, dans le désert un culte criminel,
   De leurs plus chers parens saintement homicides,
   Consacrèrent leurs mains dans le sang des perfides.
       Athalie.
Dans cet exemple, qui touche immédiatement son substantif, Lévites; mais il est séparé de son verbe, consacrèrent, par une phrâse suspendûe, lorsqu'au Dieu du Nil, etc. et par une aposition, de leurs plus chers parens, etc. Rien de plus régulier, et la clarté nait de la régularité. D'Olivet. = 4°. Racine fournit un exemple d'un qui, dont le verbe ne parait point.
   Avez-vous pu penser qu'au sang d'Agamemnon
   Achille préférât une fille sans nom,
   Qui, de tout son destin, ce qu'elle a pu comprendre,
   C'est qu'elle sort d'un sang, etc.
       Iphigenie.
Cette façon de parler parait dabord irrégulière; mais l'usage l'autorise, et c'est un de ces gallicismes, un de ces tours propres de notre Langue, qui donent souvent une grâce toute particulière au discours. D'Oliv. = 5°. On ne doit pas mettre de suite deux qui, quand il ne se raportent pas au même nom. Je crois pouvoir trouver à redire à ces vers de Crébillon. (Sémiramis, Acte II, Scène 1re) Agénor dit:
   Souffre que j'en excepte une Princesse aimable,
   Qui soumit d'un coup-d'oeil un courage indomptable,
   Qui peut-être auroit moins fait pour Sémiramis,
   Si le sort à mes yeux n'eût offert Ténésis.
Le premier qui se raporte à Princesse, et le second à courage. Outre l'obscurité que cela jette dans la phrase, ces deux qui employés de la sorte, rendent ces vers lâches et prosaïques. = M. l'Abé Richard dit aussi: "le Milanois, qui est si fort à la bienséance du Roi de Sardaigne, et qui, dês qu'il en eut été le maître, n'eut pas manqué de préférer Milan à Turin. Ces deux qui unis par la conjonction et, se raportent tous deux à Milanois, par la construction, et suivant le sens, le 2d qui se raporte à Roi de Sardaigne. C'est une grande incorrection de style. = 6°. Aprês que, pronom, qui se met quelquefois à la place de qu'il, ou quelle: "Et cent aûtres rêveries, que je m'étone qui n'aient pas perdu de réputation toute l'Antiquité. Fonten. "Cette anciène animosité, qu'ils avoient intérêt d'empêcher, qui ne s'éteignît. Révol. Rom. "L'étranger qu'on disoit qui étoit venu avec Narbal. Télémaque. et non pas, qu'il étoit venu. Que s'il y avait, de qui l'on disait, il faudrait dire alors, qu'il était venu. = 7°. Qui, par une construction renversée, se met quelquefois à la tête de la phrâse, et est suivi de c'est, que suit l'antécédent. "Qui est assez malade, et dont je suis bien en peine, c'est de Mde. de Louvois. M. De Coul. Il fait raporter c'est à dont: voilà pourquoi il met de: il vaudrait mieux le faire raporter à qui, et retrancher de: "Qui est assez malade, et dont je suis en peine, c'est Mde. de Louvois. = 8°. Qui relatif doit s'acorder avec son antécédent, en nombre et en persone: non pas qu'il change rien à sa terminaison; mais il régit le verbe dont il est le nominatif, au nombre et à la persone de son antécédent: moi qui veux, lui qui veut, nous qui voulons, eux qui veulent, etc. = Molière a péché contre cette règle, quand il a dit:
   Ce ne seroit pas moi, qui se feroit prier.
au lieu de, qui me ferois prier. = 9°. Le qui relatif, aprês une interrogation ou une négation, régit le verbe au subjonctif. "Qu'a-t'il fait? ou il n'a rien fait, qui promette un avenir glorieux. * Leibnitz emploie mal-à-propos l'indicatif. "Il n'y a point de Ministre, à présent, qui voudroit, etc. Il faut dire, qui voulût. = 10°. Aprês un superlatif ou un pronom négatif, qui régit aussi le subjonctif: "Le meilleur parti qui se puisse trouver: le plus beau, qui soit: "Il n'en est aucun qui ne le sache, etc. = On peut même dire, assez généralement, que ce pronom relatif qui, placé entre deux verbes, dont le premier marque le desir, la convenance, le besoin, le conseil, etc. régit le second au subjonctif. "Je souhaiterois trouver un homme, qui fît mes afaires. "Il convient que vous preniez quelqu' un qui ait soin de vos biens: il faut des Magistrats, qui fassent leur devoir: prenez un ami, que vous estimiez, dont vous soyiez assuré. Buf.
   II. Qui, quand il est pronom absolu, ne se dit que des persones, au nominatif, comme dans les aûtres cas; et on peut toujours le tourner par, quelle persone. "Qui vous a dit cela? De qui est cette histoire? À~ qui l'avez-vous ouï dire? Je sais de qui vous voulez parler. Je comprends qui vous a dit cela, etc. Alors, il faut toujours qui à l'acusatif.
   Rem. 1°. Ce pronom, étant toujours pris dans une signification indéterminée, ne s'emploie ordinairement qu'au singulier et au masculin: c. à. d. que les adjectifs, qui peuvent s'y raporter, sont au masc. et au sing. Qui sera assez hardi pour m'ataquer? Il est pourtant suivi quelquefois de noms qui marquent un féminin et un pluriel; comme quand on dit à une femme: qui choisissez-vous pour compagnes; et à un homme: qui choisissez-vous pour compagnons? = 2°. Il y a encôre une autre façon d'employer le pronom absolu, qui, en disant, qui est-ce qui, avec interrogation ou sans interrogation: qui est-ce qui est venu? Dites-moi, qui est-ce qui est venu? Alors c'est le premier qui, lequel est absolu: le 2d est relatif, et a le premier pour antécédent. = * M. Moreau, quoique três-habile Ecrivain, dit, qui est-ce qui, des chôses, au lieu de qu'est-ce qui: "Qui est-ce qui, parmi nous, a toujours mis les moeurs en contradiction avec les lois? Qui est-ce qui a causé dans certains États, des inconséquences bisarres et des troubles importuns? c'est la diférence des systèmes, que chacun se forme, et dont il part. Il falait, qu'est-ce qui a mis, etc. Qu'est-ce qui a causé, etc. * Rousseau a dit qui tout seul, pour qu'est-ce qui?
   Donc, qui met l'homme en estime et crédit?
   Richesse d'âme et cultûre d' esprit.
Cela ne peut être bon que dans le marotique. Hors de là il faut dire, qu'est-ce qui met, etc. = Qui est-ce qui régit l'indicatif. Leibnitz lui fait régir le subjonctif: "Qui est-ce qui puisse être toujours sur ses gardes dans un si grand ouvrage? Il devait dire: qui est-ce qui peut, etc. = 3°. Qui, est tantôt sujet (au nominatif); tantôt régime simple (à l'acusatif); on reconait qu'il est sujet, quand il peut se tourner par, quel est celui qui; et qu'il est régime simple, quand on peut le tourner par, quel est celui que:
   Qui pourra se charger d'une action si belle?
   Qui pourrez-vous charger d'une action si belle?
Dans le 1er vers, qui se tourne par quel est celui qui pourra se charger, etc. Dans le 2d, quel est celui que vous pourrez charger, etc. "J'ai choisi qui j'ai voulu: je renverrai qui il me plaira. * "Les femmes (à Venise) jouïssent de la plus grande liberté: elles reçoivent chez elles qui leur plait. L'Abé Richard. Dans cette dernière phrâse, le verbe plait n'a point de nominatif. Qui ne l'est certainement pas: il est le régime de reçoivent. l'Auteur, ou l'Imprimeur, a oublié il. "Elles reçoivent chez elles, qui il leur plait: on sous-entend, de recevoir. = 4°. Qui, au comencement d'une période, est relatif, quoique l'antécédent ne paraisse pas; et il équivaut à celui qui. Ainsi l'on dit: qui me dirait cela, je le regarderais comme un menteur. En ce sens, il n'est d'usage qu' au nominatif, au génitif et datif. Qui doit, a tort: c'est l'excuse ordinaire de qui n'en a point de bone: il le dit à qui veut l'entendre. = Il a cela de particulier, dans cette signification, qu'étant mis entre deux verbes, il est régi par le premier, et il régit le second; car de qui et à qui, sont le câs d'excuse et de dit, et le nominatif de à~ et de veut. = 5°. Dans un raport alternatif, on met le verbe, dont qui est le sujet, tantôt au singulier, tantôt au pluriel. On le met au singulier, quand les deux membres de l'alternative sont au singulier, ou qu'il y en a au moins un en ce nombre. Qui de vous ou de moi remportera le prix? Qui d'eux ou de mon frère obtiendra la victoire? — Mais quand tous les deux sont au pluriel, le verbe doit prendre ce nombre, aussi bien que l'adject.
   Qui d'eux ou de mes fils ont été les plus sages?
= 6°. Qui précède ordinairement le verbe; mais il est un tour de phrâse, dans le style familier, où c'est le verbe qui marche devant: "Joua qui voulut, et qui voulut aussi prêta l'oreille à un joli concert. M. de Coul. "Travaillait qui pouvait: persone ne s'entendait: persone ne comandait, dit Volt. "Y croyoit qui vouloit. Font. "Pilloit qui vouloit, mais emportoit qui pouvoit. Lett. Edif.Qui, dans ce tour de phrâse, sert de nominatif aux deux verbes, dont l'un précède, et l'aûtre suit. = 7°. Qui redoublé, n'est pas aprouvé par Vaugelas; mais l'Acad. ne le condamne point. L. T. "Ils couroient, qui d'un côté, qui de l'aûtre: ils passèrent la rivière, qui à la nage, qui en bateau. "Nous nous séparâmes, qui un jour plutôt, qui un jour plus tard. M. de Coul. — Dans le style relevé, on doit dire: les uns... les aûtres. "Les uns fuyoient d'un côté; les aûtres fuyoient de l'aûtre; les uns à la nage, les aûtres en bateau, etc. = 8°. Qui se met quelquefois pour si "Qui eût manqué à un seul point du cérémonial; il n' y avoit pas moins que la peste ou la famine à craindre. Hist. du Ciel, c. à. d. si l'on eût manqué, etc. "Qui l'obligeroit à dire toujours des chôses nouvelles, on le reduiroit peut-être à une demi-douzaine de dialogue, etc. Fonten. = 9°. C'est à qui le fera; c. à. d. on se dispute à qui le fera. "Cet empire de ma raison ne laissoit pas d'être flateur à mon âge; mais c' étoit à qui me l'enlèveroit. Marm.
   10°. Qui que ce soit, ou quelquefois, qui que ce fût, ne se dit que des persones, au singulier du masculin; et il se décline avec l'article indéfini. Sans négation, il signifie la même chôse que quiconque. "Qui que ce soit qui me demande, dites que je suis en afaire; à qui que ce soit que vous vous adressiez, etc. On voit qu'alors il est toujours suivi du qui, ou du que relatif, et qu'il régit le subjonctif. — Qui que ce soit, avec une négation exprimée par ne, signifie persone, pronom: "Qui que ce soit ne m'a parlé de vous; c. à. d. persone ne m'a parlé, etc. "Je ne l'ai ouï dire à qui que ce soit; c. à. d. à persone.

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Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)

QUI (Page 400)
QUI. Pronom relatif des 2 g. et des deux nombres. Lequel, laquelle. L'homme qui raisonne. La femme qui a soin de son ménage. Les chevaux qui courent. Les terres qui portent du blé. Celui, celle de qui je parle, à qui j'ai donné cela. Les gens à qui j'ai appris cette nouvelle, à qui j'ai dit votre affaire. Celui pour qui, contre qui je plaide.

Qui, précédé d'une préposition, ne s'emploie qu'en parlant Des personnes; autrement on se sert du pronom Lequel, laquelle. Ainsi on dit, L'homme de qui, contre qui je parle. Le cheval sur lequel je suis monté.

Il se met aussi d'une manière absolue, en sous-entendant l'antécédent. Ainsi on dit, Voilà qui est beau, pour dire, Voilà une chose qui est belle; Voilà qui me plaît, voilà qui va bien, pour dire, Voilà une chose qui me plaît, voilà une affaire qui va bien; Voilà qui vous en dira des nouvelles, pour dire, Voilà une personne qui vous en dira des nouvelles.

On dit aussi, J'en croirai qui vous voudrez, je m'en rapporte à qui vous voudrez, pour dire, J'en croirai celui ou ceux, je m'en rapporte à celui ou à ceux que vous voudrez.

On dit encore, Vous trouverez à qui parler, pour dire, Vous trouverez un homme capable de vous résister.

Qui, se dit aussi quelquefois pour, Ce qui; et dans cette acception l'on dit, Qui plus est, qui pis est, pour dire, Ce qui est encore plus, ce qui est encore pis.

Qui, se met encore absolument, et par interrogation, pour dire, Quel homme, quelle personne? Qui d'entre vous oseroit? A qui pensez-vous parler? Avare, pour qui amassez-vous tant d'argent? Je connois un homme capable d'en prendre soin; et qui? me dit-il. On est entré secrètement; devinez qui. Cherchez qui. Dites moi qui. Qui l'auroit cru? Quivous l'a dit? Quiest là? Qui va là? Qui vive? Qui sont ceux qui prétendent à cette place? Qui demandez vous? Qui a fait cela?

Il se met aussi absolument, et sans interrogation, pour, Celui qui,quiconque. Ainsi l'on dit: Qui observera les Commandemens de Dieu, sera sauvé. Qui prend, s'engage.

On dit aussi, J'ignore qui a fait cela. Aimez qui vous aime.

Qui, se prend encore pour, Celui que. Je nommerai à cette place qui je voudrai.

On dit, Je ne sais qui, pour marquer, qu'On ne sait qui est celui qui a fait, qui a dit, etc. Je ne sais qui m'a dit cela. Je ne me souviens plus qui c'est. Et on dit familièrement, Un je ne sais qui, pour marquer Une personne de néant. Il est toujours avec des je ne sais qui.

On dit, Qui que ce soit, qui que ce puisse être, qui que ç'ait été, etc. pour dire, Quiconque, quelque personne que ce soit, etc. Qui que ce soit, qui que ce puisse être qui ait fait cela, c'est un habile homme. Qui que ç'ait été qui vous l'ait dit, il s'est trompé. Et quand il est mis avec une négative, il signifie, Nul, aucune personne. Il n'y a qui que ce soit. Je n'y ai trouvé qui que ce soit.

Qui, est quelquefois distributif, et signifie, Ceux-ci, ceux-là, les uns, les autres. Ils étoient dispersés qui çà, qui là. Qui d'un côté, qui de l'autre. Ils coururent aux armes, et se saisirent, qui d'une épée, qui d'une pique, qui d'une hallebarde. Il vieillit dans cette acception. Cependant on en fait encore quelquefois usage dans la poésie familière.

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Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)

QUI. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres (Page 2:545)
QUI. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres Lequel, laquelle. L'homme qui raisonne. La femme qui a soin de son ménage. Le livre qui traite de cette matière. Le meuble qui renferme ces objets. Précédé d'une préposition, il ne s'emploie ordinairement qu'en parlant Des personnes. Celui, celle de qui je parle, à qui j'ai donné cela. Les gens à qui j'ai appris cette nouvelle, à qui j'ai dit votre affaire. Celui pour qui, contre qui je plaide. C'est vous à qui je parle. On dit plus ordinairement, C'est à vous que je parle.

Il s'emploie aussi d'une manière absolue. Je croirai qui vous voudrez. Je m'en rapporte à qui vous voudrez. Vous trouverez à qui parler. Aimez qui vous aime. Jouera qui voudra. Je nommerai à cette place qui je voudrai. On ne sait qui meurt ni qui vit. Qui observera les commandements de Dieu, sera sauvé. Qui prend, s'engage. Voilà qui vous en dira des nouvelles. C'est à qui l'aura. C'est à qui mieux mieux. On est entré secrètement; devinez qui. Cherchez qui. Dites-moi qui. J'ignore qui a fait cela. Je ne me souviens plus qui c'est. Je ne sais qui m'a dit cela. Je ne sais qui. Il tient cela de je ne sais plus qui.

Il s'emploie quelquefois de cette même manière en parlant Des choses. Voilà qui est beau. Voici qui me plaît. Voici qui va bien. Qui plus est. Qui pis est.

Subst. et fam., Un je ne sais qui, Un homme de nulle considération. Il est toujours avec des je ne sais qui.

Qui que ce soit, qui que ce puisse être, etc., Quiconque, quelque personne que ce soit, etc. Qui que ce soit, qui que ce puisse être qui ait fait cela, c'est un habile homme. Qui que ce soit qui vous l'ait dit, il s'est trompé. Quand il est employé avec la négative, il signifie, Nul, aucune personne. Il n'y a qui que ce soit. Je n'y ai trouvé qui que ce soit.

QUI s'emploie encore absolument, et par interrogation, pour dire, Quel homme, quelle personne? Qui d'entre vous oserait? À qui pensez-vous parler? Avare, pour qui amassez-vous tant d'argent? Je connais un homme capable d'en prendre soin; et qui? me dit-il. Qui l'aurait cru? Qui vous l'a dit? Qui est là? Qui va là? Qui vive? Qui sont ceux qui prétendent à cette place? Qui demandez-vous? Qui a fait cela?

QUI répété, est quelquefois distributif, et signifie, Ceux-ci, ceux-là, les uns, les autres. Ils étaient dispersés qui çà, qui là. Qui d'un côté, qui de l'autre. Ils coururent aux armes, et se saisirent, qui d'une épée, qui d'une pique, qui d'une hallebarde. Il vieillit dans cette acception; cependant on en fait encore usage quelquefois dans la poésie familière.

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

QUI. (Page 2:444)
QUI. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres. Lequel, laquelle, lesquels, lesquelles. L'homme qui raisonne. La femme qui a soin de son ménage. Les livres qui traitent de cette matière. Les personnes qui m'ont parlé. Voici ce qui est arrivé. Il se rapporte quelquefois à un nom ou à un pronom qui ne le précède pas immédiatement. Le voici qui vient. Un homme est là qui est déjà venu. Je l'entendais qui parlait avec chaleur.

Précédé d'une préposition, il ne s'emploie ordinairement qu'en parlant des Personnes. Celui, celle de qui je parle, à qui j'ai donné cela. Les gens à qui j'ai appris cette nouvelle, à qui j'ai dit votre affaire. Celui pour qui, contre qui je plaide. C'est vous à qui je parle. On dit plus ordinairement : C'est à vous que je parle. Il s'emploie aussi en parlant des Objets inanimés personnifiés. Rochers à qui je me plains. Il s'emploie également en parlant des Animaux. Un chien à qui elle fait mille caresses.

Qui que ce soit, qui que ce puisse être, etc., Quiconque, quelque personne que ce soit, etc. Qui que ce soit, qui que ce puisse être qui ait fait cela, c'est un habile homme. Qui que ce soit qui vous l'ait dit, il s'est trompé. Quand il est employé avec la négative, il signifie Nul, aucune personne. Il n'y a qui que ce soit. Je n'y ai trouvé qui que ce soit.

QUI se dit aussi, par ellipse, pour Celui qui, celle qui. Aimez qui vous aime. Je croirai qui vous voudrez. Vous trouverez à qui parler. Jouera qui voudra. On ne sait qui vit ni qui meurt. Qui observera les commandements de Dieu sera sauvé. C'est à qui l'aura. Quelqu'un est arrivé à l'improviste : devinez qui. J'ignore qui a fait cela. Il tient cela de je ne sais plus qui.

À qui mieux mieux, À l'envi l'un de l'autre.

QUI s'emploie aussi, par ellipse, pour Ce qui, en parlant des Choses. Voilà qui est beau. Voici qui me plaît. Qui plus est. Qui pis est.

QUI est aussi pronom interrogatif et signifie Quel homme, quelle personne? Qui d'entre vous oserait? À qui pensez-vous parler? Avare, pour qui amassez-vous tant d'argent? Je connais un homme capable d'en prendre soin; et qui? me dit-il. Qui l'aurait cru? Qui vous l'a dit? Qui est là? Qui va là? Qui vive? Qui sont ceux qui prétendent à cette place? Qui demandez-vous? Qui a fait cela?

QUI, répété, est distributif et signifie Ceux- ci... ceux-là, les uns... les autres. Qui d'un côté, qui de l'autre. Ils coururent aux armes et se saisirent qui d'une épée, qui d'une lance qui d'une hache.


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