Dictionnaires d'autrefois
Dictionnaires des 17ème, 18ème, 19ème et 20ème siècles

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Il y a 13 entrées dans Nicot, Thresor de la langue française (1606) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) (Go), Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5) (Go)

Nicot, Thresor de la langue française (1606)

pain (Page 452)
Pain, Panis.

Pain blanc, Panis primarius, Candidus panis.

Pain bourgeois, gros pain, Panis secundarius, siue secundus, Cibarius panis, Panis ciuilis, B.

Pain bis dont on n'a pas osté beaucoup du son, Pain de la fenestre, Ater panis, Autopyron. Panis autopyrus, id est, ex tota farina confectus sine excretione furfurum.

Pain cuit au four, Furnaceus panis.

Pain peu cuict, Rubipus panis.

Pain pestri, Depsiticus panis.

Pain saffranné et jaune, Luteus panis.

Pain esmié, Panis friatus.

Pain broyé parmi d'autres choses, Intritum panis, Panis intritus, id est, panis in mortario contusus.

Gros pain plein de paille, comme pain d'orge, Acerosus panis.

Pain rassis, Panis hesternus. B. ex Celso.

Le pain benit, Lustratum panificium. B.

Une sorte de pain d'orge que les anciens donnoient aux gelines pour les engresser, Turunda turundae.

Pain avec lequel on mange les huystres, Ostrearius panis.

Tout pain, Panificium.

Chapeler du pain, Distringere panem.

Pain et pitance, Cibaria et pulmentaria. B.

Tu me fais de tel pain soupes, AEre meo me lacessis.

On luy a fait de tel pain soupes, Quod ab ipso allatum est, id relatum est sibi.

Une herbe qu'on appelle Pain de porceau, Cyclaminum, És boutiques, Cyclamen, ou Panis porcinus, pour ce que sa racine est fort aggreable aux porceaux.

Autre herbe nommée pain à Cocu, Oxys, les Apothicaires le nomment Trifolium acetosum et Alleluya, le vulgaire Panis Cuculi. Pour ce que le Cocu, ou Coucou en mange volontiers.

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Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694)

PAIN (Page 168)
PAIN. s. m. Aliment ordinaire fait de farine pestrie & cuite. Bon pain. mauvais pain. pain bis. pain blanc, bis blanc. pain noir. pain tendre. pain frais. pain rassis. pain dur. pain salé. pain sans levain. pain de froment. pain de segle. pain d'orge, &c. La famine fut si grande qu'on fit du pain de racines, du pain de gland, de chenevis, &c. Pain de mesnage. pain de cuisson, ou pain de Bourgeois. pain de Boulenger. gros pain. petit pain. pain chaland. pain de Gonnesse, façon de Gonnesse. petit pain. pain mollet. pain de chapitre. pain à la Reyne. pain pestri de lait. pain bien cuit. gras cuit. ce pain est leger, est pesant. du pain qui a des yeux. ce pain est au four. une fournée de pain. croute de pain. de la mie de pain. chapelures de pain. soupe de pain. du pain trempé, moüillé au pot. du pain & du beurre. Boulenger de gros pain, de petit pain. on luy donne pain, vin & viande. ils ont chacun leur pain. c'est luy qui distribuë le pain. jeusner au pain & à l'eau. couper du pain. rompre un pain. manger du pain. il a mangé son pain sec. du pain tout sec. Une brife de pain. un quignon de pain.

On appelle Pain des prisonniers, ou pain du Roy, le pain qu'on distribuë journellement aux prisonniers. Il a esté condamné à tant d'amende, & à tant pour le pain des prisonniers.

On dit proverbialement qu'Un homme a mangé du pain du Roy, pour dire, qu'Il a esté en prison ou en galere.

On dit aussi en stile de procedures Ecclesiastiques, qu'Un homme est condamné au pain de douleur, pour dire, qu'Il est condamné au pain & à l'eau.

On appelle Pain de munition, Le pain qu'on distribuë aux gens de guerre, La cavalerie n'a point de pain de munition.

On dit communément, Crouste de pasté vaut bien pain.

On dit prov. d'Un homme qui mange seul ce qu'il a, & qui n'en fait part à personne, qu'Il mange son pain dans sa poche.

On dit communement qu'Un homme a mangé du pain d'un autre, pour dire, qu'Il a esté son domestique. Il a mangé de mon pain dix ans durant.

On dit prov. Pain coupé n'a point de maistre. Et cela se dit en prenant le pain d'un autre à table.

On dit prov. d'Un homme qui n'a pas tousjours demeuré en un endroit, & qui a voyagé, qu'Il a mangé de plus d'un pain.

On dit prov. d'Un homme d'une condition mediocre, mais habille & intelligent, qu'Il sçait son pain manger.

On dit aussi dans le mesme sens, qu'Il sçait mieux que son pain manger.

On dit d'Un faineant, qu'Il ne vaut pas le pain qu'il mange.

On dit prov. d'Un homme qui a esté à son aise, & qui n'y est plus, qu'Il a mangé son pain blanc le premier.

On dit, Mettre le pain à la main de quelqu'un, pour dire, Luy donner le moyen de subsister & de s'avancer.

On dit d'Un homme qu'Il a du pain quand il n'a plus de dents, pour dire, Que le bien luy vient quand il n'est plus en estat de s'en servir.

On dit prov. d'Un ouvrage, d'un travail qui ne sert de rien pour le temps où il est fait, mais qui peut servir dans un autre temps, que C'est autant de pain cuit.

On dit d'Un travail, d'une entreprise, d'une affaire qui ne produira du profit que de long-temps, Que c'est du pain bien long.

On dit fig. & prov. Donner une chose pour une piece de pain, pour dire, La donner à fort vil prix.

On dit prov. Long comme un jour sans pain, pour dire, Fort long, fort ennuyeux.

On dit prov. & fig. Manger son pain à la fumée du rost, pour dire, Estre tesmoin & spectateur des plaisirs d'autruy sans y avoir part.

On dit fig. & prov. Promettre plus de beurre que de pain, pour dire, Promettre plus qu'on ne veut & qu'on ne peut tenir.

On dit proverb. A mal enfourner on fait les pains cornus, pour dire, Que si l'on ne commence pas bien une affaire, & qu'on ne la prenne pas d'abord du bon biais, on a de la peine a y reussir.

On dit prov. & bassement. Libertas & pain cuit, pour dire, qu'On est heureux, quand on a dequoy vivre sans dépendre d'autruy.

On appelle, Pain d'espice, Certain pain qui est fait avec de la farine de segle, & de l'escume de sucre, du miel, de l'espice, &c. Pain d'espice de Rheims.

Pain-d'espicier. s. m. Celuy qui vend cette sorte de pain. Les Pains-d'espicier vont aux foires.

Pains-benit. Pain que l'on distribuë à la grande Messe dans les Eglises Paroissiales. Rendre le pain- benit. il y avoit six pains benits. une part de pain benit. un morceau de pain-benit.

On dit prov. & fig. Quand il arrive quelque petit mal à une personne qui l'a bien merité, que C'est pain-benit.

Pain à chanter. Pain sans levain que les Prestres consacrent à la Messe.

On appelle fig. La sainte Eucharistie, Le Pain des Anges, le pain celeste. L'Escriture sainte dit, que Les Disciples reconnurent Jesus-Christ dans la fraction du pain. Jesus-Christ aprés la fraction du pain.

On dit fig. que La parole de Dieu est le pain des fidelles.

On dit fig. En termes de l'Ecriture sainte, qu'Il ne faut pas donner aux chiens le pain des enfans, pour dire, qu'Il ne faut pas communiquer les choses saintes aux personnes prophanes.

On appelle dans l'Ecriture sainte Pains de proposition, Les douze pains qu'on offroit tous les jours de Sabath, qui demeuroient exposez durant sept jours, sur la table, & que les seuls Prestres avoient droit de manger.

Pain, signifie aussi en general la nourriture & la subsistance. Gagner du pain. gagner son pain à la sueur de son corps. on me veut oster mon pain. je dispute, je deffends mon pain. il est contraint de servir pour son pain. il est si gueux qu'il demande son pain. il a son pain asseuré. on luy a osté le pain de la main.

Pain, se dit aussi de certaines choses mises en masse, comme, Pain de sucre. pain de cire. pain de savon. pain de bougie.

On dit d'Un homme qu'Il a la teste faite comme un pain de sucre, Quand il a la teste longue & pointuë.

Panade. s. f. Sorte de mets fait de pain esmié & cuit dans du boüillon. Faire de la panade. manger de la panade. on luy a ordonné une panade.

Panée. adj. f. Ne se dit que de l'eau où l'on fait tremper du pain. Il ne boit que de l'eau panée.

Panetier. s. m. Qui a la charge de distribuer le pain. Il n'a plus guere d'usage que dans la Maison du Roy, & en parlant de la Charge de grand Panetier de France.

Paneterie. s. f. Celuy des sept offices de la Maison du Roy, qui a soin du pain. Il a une charge à la paneterie. il est chef, aide de paneterie.

Il se dit aussi du lieu où l'on serre le pain. Vous le trouverez à la paneterie.

Panetiere. s. f. Petit sac dans lequel un Berger porte du pain aux champs.

Massepain. Sorte de pain qui se fait avec des amandes pilées, du sucre, &c. Tourte de Massepain.

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Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

PAIN (Page 281)
PAIN signifie aussi en général, La nourriture & la subsistance. Gagner du pain. Gagner son pain à la sueur de son-corps. On me veut ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il est contraint de servir pour son pain. Il est si gueux qu'il demande son pain. Il a son pain assuré. Il n'a pas de pain.

On dit, Mettre à quelqu'un le pain à la main, pour dire, Lui donner moyen de subsister, de s'avancer. Et l'on dit dans le sens opposé, Oter le pain de la main à quelqu'un, pour dire, Lui ôter le moyen de subsister.

PAIN (Page 281)
PAIN se dit aussi De certaines choses mises en masse, comme, Pain de sucre, pain de cire, pain de savon, pain de bougie.

PAIN. s.m. (Page 280)
PAIN. s.m. L'aliment le plus ordinaire des peuples de l'Europe, fait de farine de blé pétrie & cuite. Bon pain. Mauvais pain. Pain bis. Pain blanc, bis-blanc. Pain noir. Pain tendre. Pain frais. Pain rassis. Pain dur. Pain salé. Pain sans levain. Pain de froment, pain de seigle, pain d'orge, &c. Pain de ménage. Pain de cuisson, ou pain de bourgeois. Pain de Boulanger. Gros pain. Pain chaland. Pain de Gonnesse, façon de Gonnesse. Petit pain. Pain mollet. Pain de Chapitre. Pain à la Reine. Pain à la mode. Pain pétri de lait. Pain bien cuit. Ce pain est léger, est pesant. Du pain qui a des yeux. Le pain est au four. Une fournée de pain. Croûte de pain. De la mie de pain. Chapelures de pain. Soupe de pain. Du pain trempé, mouillé au pot. Du pain & du beurre. Boulanger de gros pain, de petit pain. On lui donne pain, vin & viande. Ils ont chacun leur pain. C'est lui qui distribue le pain. Jeûner au pain & à l'eau. Couper du pain. Rompre un pain. Manger du pain. Manger son pain sec, du pain tout sec. Une bribe de pain. Un quignon de pain.

L'Écriture Sainte dit, que Les Disciples reconnurent JESUS-CHRIST à la fraction du pain.

On dit communément, Croûte de pâté vaut bien pain.

On dit proverbialement d'Un homme qui mange seul ce qu'il a, & qui n'en fait part à personne, qu'Il mange son pain dans sa poche.

On dit communément, qu'Un homme a mangé du pain d'un autre, pour dire, qu'Il a été son domestique. Il a mangé de mon pain dix ans durant.

On dit proverbialement, Pain coupé n'a point de maître: & cela se dit lorsqu'à table on prend le pain d'un autre.

On dit proverbialement d'Un homme qui a beaucoup voyagé, qui a beaucoup couru le monde, qu'Il a mangé de plus d'un pain.

On dit proverbialement d'Un homme d'une condition médiocre, mais habile & intelligent, qu'Il sait son pain manger.

On dit aussi dans le même sens, qu'Il sait mieux que son pain manger.

On dit d'Un fainéant, qu'Il ne vaut pas le pain qu'il mange.

On dit proverbialement d'Un homme qui a été à son aise, & qui n'y est plus, qu'Il a mangé son pain blanc le premier.

On dit proverbialement d'Un homme, qu'Il a du pain quand il n'a plus de dents, pour dire, que Le bien lui vient quand il n'est plus en état de s'en servir.

On dit proverbialement d'Un ouvrage; d'un travail qui ne sert de rien pour le temps où il est fait, mais qui peut servir dans un autre temps, que C'est autant de pain cuit. Et cela se dit de plusieurs autres choses qui se font par esprit de précaution, & dans la vue de l'avenir.

On dit prov. d'Un travail, d'une entreprise; d'une affaire, qui ne produira du profit que de long-temps, que C'est du pain bien long.

On dit figurément & proverbialement; Donner une chose pour une pièce de pain, pour un morceau de pain, pour dire, La donner à fort bas prix.

On dit proverbialement, Long comme un jour sans pain, pour dire, Fort long, fort ennuyeux.

On dit proverbialement & figurément; Manger son pain à la fumée du rôt, pour dire, Être témoin & spectateur des plaisirs d'autrui, sans y avoir part.

On dit figurément & proverbialement, Promettre plus de beurre que de pain, pour dire, Promettre plus qu'on ne veut, ou qu'on ne peut tenir.

On dit proverbialement, À mal enfourner, on fait les pains cornus, pour dire, que Si l'on ne commence pas bien une affaire, & qu'on ne s'y prenne pas bien d'abord, on a de la peine à y réussir.

On dit proverbialement, Liberté & pain cuit, pour dire, qu'On est heureux quand on a de quoi vivre sans dépendre d'autrui.

On dit proverbialement, populairement & figurément d'Un homme qui a eu commerce avec une fille avant que de l'épouser, qu'Il a pris, qu'il a emprunté un pain sur la fournée.

On dit populairement, Faire passer, faire perdre le goût du pain à quelqu'un, pour dire, Le faire mourir.

On appelle Pain des prisonniers, ou pain du Roi, Le pain qu'on distribue journellement aux prisonniers. Il a été condamné à tant d'amende, & à tant pour le pain des prisonniers.

On dit proverbialement, qu'Un homme a mangé du pain du Roi, pour dire, qu'Il a été en prison, ou en galère, aux galères.

On dit aussi en style de procédures Ecclésiastiques, qu'Un homme est condamné au pain de douleur, pour dire, qu'Il est condamné à vivre de pain & d'eau.

On appelle Pain de munition, Le pain qu'on distribue aux gens de guerre. La Cavalerie n'a point ordinairement de pain de munition.

On appelle Pain de mouton, Une sorte de petit pain gros comme un éteuf, fait de fleur de farine, & semé de grains de froment sur la croûte de dessus. On ne voit ordinairement du pain de mouton, que dans le temps des étrennes.

On appelle Pain d'épice, Certain pain qui est fait avec de la farine de seigle, de l'écume de sucre, du miel, de l'épice, &c. Pain d'épice de Reims.

On appelle Pain aux champignons, aux mousserons, à la crême, &c. Une sorte de mets fait avec la croûte d'un pain, des champignons, des mousserons, de la crême, &c. Nous avions à l'entremets un excellent pain aux champignons.

PAIN BÉNIT Pain qui est béni avec les cérémonies de l'Église, & que l'on distribue à la Grand'Messe dans les Églises Paroissiales. Rendre le pain bénit. Il y avoit six pains bénits. Une part de pain bénit. Un morceau de pain bénit.

On dit proverbialement & figurément, quand il arrive quelque petit mal à une personne qui l'a bien mérité, que C'est pain bénit.

PAIN À CACHETER Sorte de petit pain sans levain, dont on se sert pour cacheter des lettres.

PAIN À CHANTER c'est-à-dire, À chanter la Messe. Pain sans levain, coupé en rond, portant l'empreinte de la figure ou de quelque symbole de JESUS-CHRIST, & que les Prêtres consacrent à la Messe.

On appelle figurément La Sainte Eucharistie, Le pain des Anges, le pain céleste. On dit aussi figurément, que La parole de Dieu est le pain des Fidelles.

On dit en termes de l'Écriture Sainte, qu'Il ne faut pas donner aux chiens le pain des enfans, pour dire, qu'Il ne faut pas communiquer les choses saintes aux personnes profanes.

On appelle dans l'Ancien Testament, Pains de proposition, Les douze pains qu'on offroit tous les jours de Sabbat dans le Tabernacle ou dans le Temple, qui demeuroient exposés durant sept jours sur la table, & dont les seuls Prêtres avoient droit de manger.

Et l'on appelle Pain azyme, Le pain sans levain qu'il étoit ordonné aux Juifs de manger durant la semaine de Pâques.

PAIN QUOTIDIEN Terme employé dans l'Oraison Dominicale, par lequel quelques-uns entendent la nourriture de chaque jour, & quelques autres les besoins journaliers.

Dans le style familier, on appelle Pain quotidien, Ce que l'on fait presque tous les jours. Ils passent leur vie à jouer, c'est leur pain quotidien.

PAIN signifie aussi en général, La nourriture & la subsistance. Gagner du pain. Gagner son pain à la sueur de son-corps. On me veut ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il est contraint de servir pour son pain. Il est si gueux qu'il demande son pain. Il a son pain assuré. Il n'a pas de pain.

On dit, Mettre à quelqu'un le pain à la main, pour dire, Lui donner moyen de subsister, de s'avancer. Et l'on dit dans le sens opposé, Oter le pain de la main à quelqu'un, pour dire, Lui ôter le moyen de subsister.

PAIN se dit aussi De certaines choses mises en masse, comme, Pain de sucre, pain de cire, pain de savon, pain de bougie.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

PAIN (Page C053a)

PAIN, s. m. [Pein, monos.] 1°. Aliment fait de farine de blé, pétrie et cuite au four. "Bon ou mauvais pain, bis, blanc, tendre, frais, ou rassis, dur, etc. = Il se dit élégamment au figuré, dans le style de l'éloquence sacrée. "Tant d'infortunés, qui ne se nourrissent que d'un pain de larmes et d'amertume. MASSILL. C'est une expression consacrée. — En style proverbial, n'avoir pas de pain, être réduit à la dernière misère. "Un ouvrier, qui ne doneroit que du bon, n'auroit pas de pain. COYER. = On dit d'un homme, qui a voyagé, qu'il a mangé plus d'un pain, et de celui, qui est habile, qu'il sait son pain manger, de celui, qui mange seul ce qu'il a et n'en fait pas part aux aûtres, qu'il mange son pain dans sa poche; de celui, qui a été domestique, qu'il a mangé le pain d'un aûtre; d' un fainéant, qu'il ne vaut pas le pain qu'il mange; de celui, à qui le bien vient, quand il ne peut plus s'en servir, qu'il a du pain, quand il n'a plus de dents; d'un travail, qui ne produira du profit que dans un tems éloigné, que, c'est du pain bien long. = Faire pâsser ou faire perdre le goût du pain à quelqu'un, le faire mourir. Doner quelque chôse pour un morceau de pain, à vil prix. = Le Proverbe dit: pain dérobé réveille l'apétit: on a plus d'envie d'une chôse, quand elle nous est interdite. Voy. BEURRE, BLANC, CUIT, FUMÉE.
   Pain azime, ne se dit que parmi les savans. Dans le style simple, on dit, pain sans levain.
   Pain à chanter, nom vulgaire doné aux hosties. On disait autrefois pain à chanter, pour hostie. C'est-à-dire pain à chanter la messe. On ne se sert plus de cette expression que pour le pain à cacheter. MARIN. * Le peuple dit, pain enchanté.
   2°. PAIN, se prend pour subsistance. "Manger son pain, à la sueur de son front: on veut m'ôter mon pain. = Mettre à quelqu'un le pain à la main, lui doner un moyen de gâgner sa vie, de s'avancer, etc. lui ôter le pain de la main, le moyen de subsister.
   3°. PAIN, se dit aussi de certaines chôses, mises en masse. "Pain de sucre, de savon, de cire, de bougie, etc.

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Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)

PAIN (Page 212)
PAIN. sub. mas. L'aliment le plus ordinaire des Peuples de l'Europe, fait de farine de blé pétrie et cuite. Bon pain. Mauvais pain. Pain bis. Pain blanc, bis-blanc. Pain noir. Pain tendre. Pain frais. Pain rassis. Pain dur. Pain salé. Pain sans levain. Pain de froment, pain de seigle, pain d'orge, etc. Pain de ménage. Pain de cuisson, ou pain de bourgeois. Pain de Boulanger. Gros pain. Pain chaland. Pain de Gonesse, façon de Gonesse. Petit pain. Pain mollet, demi-mollet. Pain de Chapitre. Pain à la Reine. Pain à la mode. Pain au lait. Pain bien cuit, bien levé. Ce pain est léger, est pesant. Du pain qui a des yeux. Le pain est au four. Une fournée de pain. Croûte de pain. De la mie de pain. Chapelures de pain. Soupe de pain. Du pain trempé, mouillé au pot. Boulanger de gros pain, de petit pain. On lui donne pain, vin et viande. Ils ont chacun leur pain. C'est lui qui distribue le pain. Jeûner au pain et à l'eau. Couper du pain. Rompre un pain. Manger du pain. Manger son pain sec, du pain tout sec. Une bribe de pain. Un quignon de pain.

L'Écriture-Sainte dit, que Les Disciples reconnurent Jésus-Christ à la fraction du pain.

On dit communément, Croûte de pâté vaut bien pain.

On dit proverbialement d'Un homme qui mange seul ce qu'il a, et qui n'en fait part à personne, qu'Il mange son pain dans sa poche; et l'on dit au contraire d'Un homme généreux, qu'Il ne mange pas son pain dans sa poche.

On dit communément, qu'Un homme a mangé du pain d'un autre, pour dire, qu'Il a été son domestique. Il a mangé de mon pain dix ans durant.

On dit proverbialement, Pain coupé n'a point de maître: et cela se dit lorsqu'à table on prend le pain d'un autre.

On dit proverbialement d'Un homme qui a beaucoup voyagé, qui a beaucoup couru le monde, qu'Il a mangé de plus d'un pain.

On dit proverbialement d'Un homme habile et intelligent, qu'Il sait son pain manger. On dit aussi à peu près dans le même sens, qu'Il sait mieux que son pain manger.

On dit d'Un fainéant, qu'Il ne vaut pas le pain qu'il mange.

On dit prov. d'Un homme qui a été à son aise, et qui n'y est plus, qu'Il a mangé son pain blanc le premier.

On dit proverbialem. d'Un homme, qu'Il a du pain quand il n'a plus de dents, pour dire, que Le bien lui vient quand par son âge ou ses infirmités il n'est plus en état d'en faire usage.

On dit proverbialement d'Un ouvrage, d'un travail qui ne sert de rien pour le temps où il est fait, mais qui peut servir dans un autre temps, que Voilà du pain cuit; il a du pain de cuit; c'est autant de pain cuit. Et cela se dit De plusieurs autres choses qui se font par esprit de précaution, et dans la vue de l'avenir.

Et l'on dit, Avoir son pain cuit, pour dire, Avoir sa subsistance assurée sans travail et pour le reste de sa vie.

On dit proverbialem, d'Un travail, d'une entreprise, d'une affaire, qui ne produira du profit que long-temps après, que C'est du pain bien long.

On dit proverbialement et figurément, d'Une condition fâcheuse où la nécessité de se nourrir oblige de se tenir, C'est du pain bien dur. On dit à peu près dans le même sens, Tremper son pain de ses larmes. Cela se dit aussi, en style de dévotion, d'Un pénitent qui vit dans une componction continuelle.

On dit figurément et proverbialement, Donner une chose pour une pièce de pain, pour un morceau de pain, pour dire, La donner à fort bas prix.

On dit proverbialement, Long comme un jour sans pain, pour dire, Fort long, fort ennuyeux.

On dit proverbialement et figurément, Manger son pain à la fumée du rôt, ou simplement, à la fumée, pour dire, Être témoin et spectateur des plaisirs d'autrui, sans y avoir part.

On dit figurément et proverbialement, Promettre plus de beurre que de pain, pour dire, Promettre plus qu'on ne veut, ou qu'on ne peut tenir.

On dit proverbialement, À mal enfourner, on fait les pains cornus, pour dire, que Si l'on ne commence pas bien une affaire, et qu'on ne s'y prenne pas bien d'abord, on a de la peine à y réussir.

On dit proverbialement, Liberté et pain cuit, pour dire, qu'On est heureux quand on a de quoi vivre sans dépendre d'autrui.

On dit proverbialement, populairement et figurément d'Un homme qui a eu commerce avec une fille avant que de l'épouser, qu'Il a pris, qu'il a emprunté un pain sur la fournée.

On dit populairement, Faire passer, faire perdre le goût du pain à quelqu'un, pour dire, Le faire mourir.

On appelle Pain des prisonniers, ou Pain du Roi, Le pain qu'on distribue journellement aux prisonniers. Il a été condamné à tant d'amende, et à tant pour le pain des prisonniers.

On dit proverbialem. qu'Un homme a mangé du pain du Roi, pour dire, qu'Il a été en prison, ou aux galères.

On dit aussi en style de Procédures ecclésiastiques, qu'Un homme est condamné au pain de douleur, pour dire, qu'Il est condamné à vivre de pain et d'eau.

On appelle Pain de munition, Le pain qu'on distribue aux soldats. La Cavalerie n'a point ordinairement de pain de munition.

On appelle Pain de mouton, Une sorte de petit pain gros comme un éteuf, fait de fleur de farine, et semé de grains de froment sur la croûte de dessus. On ne voit ordinairement du pain de mouton, que dans le temps des étrennes.

On appelle Pain d'épice, Certain pain qui est fait avec de la farine de seigle, de l'écume de sucre, du miel, des épices, etc. Pain d'épice de Reims.

On appelle Pain aux champignons, aux mousserons, à la crême, etc. Une sorte de mets fait avec la croûte d'un pain, des champignons, des mousserons, de la crême, etc. Nous avions à l'entremets un excellent pain auxchampignons.

Pain bénit. Pain qui est bénit avec les cérémonies de l'Église, et que l'on distribue à la Grand'Messe dans les Églises Paroissiales. Rendre le pain bénit. Il y avoit six pains bénits. Une part de pain bénit. Un morceau de pain bénit.

On dit proverbialement d'Un homme qui s'étant gorgé de nourriture vient à la rejeter, qu'Il rend le pain bénit. On dit au même sens, et moins bassement, qu'Il rend ses comptes.

On dit proverbialement et figurément, quand il arrive quelque petit mal à une personne qui l'a bien mérité, que C'est pain bénit.

Pain à cacheter. Sorte de petit pain sans levain, dont on se sert pour cacheter des lettres.

Pain à chanter, c'est-à-dire, A chanter la Messe. Pain sans levain, coupé en rond, portant l'empreinte de la figure ou de quelque symbole de Jésus-Christ, et que les Prêtres consacrent à la Messe.

On appelle figurément La Sainte Eucharistie, Le pain des Anges, le pain céleste. On dit aussi figurément, que La parole de Dieu est le pain des Fidèles.

On dit en termes de l'Écriture-Sainte, qu'Il ne faut pas donner aux chiens le pain des enfans, pour dire, qu'Il ne faut pas communiquer les choses saintes aux personnes profanes.

On appelle dans l'Ancien Testament, Pains de proposition, Les douze pains qu'on offroit tous les jours de Sabbat dans le Tabernacle ou dans le Temple, qui demeuroient exposés durant sept jours sur la table, et dont les seuls Prêtres avoient droit de manger.

Et l'on appelle Pain azyme, Le pain sans levain, qu'il étoit ordonné aux Juifs de manger en faisant la Pâque.

Pain quotidien. Terme employé dans l'Oraison Dominicale, par lequel quelques-uns entendent la nourriture de chaque jour, et quelques autres les besoins journaliers.

Dans le style familier, on appelle Pain quotidien, Ce que l'on fait presque tous les jours. Ils passent leur vie à jouer, c'est leur pain quotidien. Il médit de tout le monde, c'est son painquotidien.

Pain, signifie aussi en général, La nourriture et la subsistance. Gagner du pain. Gagner son pain à la sueur de son corps. On me veut ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il est contraint de servir pour son pain. Il est si gueux qu'il demande son pain. Il a son pain assuré. Il n'a pas de pain.

On dit, Mettre à quelqu'un le pain à la main, pour dire, Lui donner moyen de subsister, de s'avancer; et l'on dit dans le sens opposé, Ôter le pain de la main à quelqu'un, pour dire, Lui ôter le moyen de subsister.

Pain, se dit aussi De certaines choses mises en masse, comme, Pain de sucre, pain de cire, pain de savon, pain de bougie, pain de chenevis.

Pain (Page 213)
Pain, se dit aussi De certaines choses mises en masse, comme, Pain de sucre, pain de cire, pain de savon, pain de bougie, pain de chenevis.

Pain (Page 213)
Pain, signifie aussi en général, La nourriture et la subsistance. Gagner du pain. Gagner son pain à la sueur de son corps. On me veut ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il est contraint de servir pour son pain. Il est si gueux qu'il demande son pain. Il a son pain assuré. Il n'a pas de pain.

On dit, Mettre à quelqu'un le pain à la main, pour dire, Lui donner moyen de subsister, de s'avancer; et l'on dit dans le sens opposé, Ôter le pain de la main à quelqu'un, pour dire, Lui ôter le moyen de subsister.

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Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)

PAIN (Page 2:328)
PAIN signifie aussi en général, La nourriture, la subsistance. Gagner du pain. Gagner son pain à la sueur de son corps. On me veut ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il est contraint de servir pour son pain. Il est si gueux, qu'il demande son pain. Il a son pain assuré. Il n'a pas de pain. Il est sans pain. Il manque de pain. Il a du pain. Je lui ai donné, je lui ai fait avoir du pain. Ce petit emploi lui donnera du pain. Chaque jour amène son pain.

PAIN (Page 2:328)
PAIN se dit aussi de Certaines substances mises en masse. Pain de sucre. Sucre en pain. Pain de cire. Pain de savon. Pain de bougie. Pain de chènevis. Petit pain de beurre.

Pain de noix, pain d'olives, pain de roses, etc., Masse formée du résidu des noix, des olives, des roses, etc., quand on en a extrait l'huile, l'arome.

Arbre à pain. Nom vulgaire du Jaquier.

Pain-de-coucou, Plante. Voyez ALLELUIA.

Pain-de-pourceau, Plante. Voyez CYCLAMEN.

Pain-de-singe, Fruit. Voyez BAOBAB.

PAIN. s. m. (Page 2:327)
PAIN. s. m. Aliment fait de farine pétrie et cuite. Bon pain. Mauvais pain. Pain bis. Pain blanc, bis-blanc. Pain noir. Pain tout chaud. Pain tendre. Pain frais. Pain rassis. Pain dur. Pain salé. Pain sans levain. Pain de froment, de seigle, d'orge, etc. Pain de pommes de terre, de châtaignes, etc. Pain long. Pain rond. Pain de pâte ferme. Pain de ménage. Pain de cuisson, ou Pain de bourgeois. Pain de boulanger. Gros pain. Pain de Gonesse, façon de Gonesse. Petit pain. Petit pain à café. Pain mollet, demi-mollet. Pain à la reine. Pain au lait. Pain bien cuit, bien levé. Pain gras-cuit. Ce pain est léger, est pesant. Du pain qui a des yeux. Le pain est au four. Une fournée de pain. Croûte de pain. De la mie de pain. Chapelures de pain. Soupe de pain ou au pain. Du pain trempé dans du vin. Ils ont chacun leur pain. C'est lui qui distribue le pain. Jeûner au pain et à l'eau. Couper du pain. Rompre un pain. Manger du pain. Manger son pain sec, du pain tout sec. Une bribe de pain. Un morceau de pain. Un quignon de pain.

Prov. et fig., Manger son pain dans sa poche, Manger seul ce qu'on a, n'en faire part à personne. C'est un égoïste qui mange son pain dans sa poche. Il ne mange pas son pain dans sa poche, il est fort généreux.

Fam., Manger du pain d'un autre, Être domestique. Il a mangé de mon pain pendant dix ans.

Prov. et pop., Pain coupé n'a point de maître, se dit Lorsqu'à table on prend le pain d'un autre.

Prov., Il a mangé de plus d'un pain, Il a beaucoup voyagé, il a couru le monde.

Prov., Il sait son pain manger, se dit D'un homme habile et intelligent. On dit, à peu près dans le même sens, Il sait plus que son pain manger.

Fam., Il ne vaut pas le pain qu'il mange, se dit D'un fainéant, d'un homme qui n'est bon à rien.

Prov. et fig., Il a mangé son pain blanc le premier, Il a été dans un état heureux, agréable, et n'y est plus.

Prov. et fig., Il a du pain quand il n'a plus de dents, se dit D'un homme à qui le bien arrive quand, par son âge ou ses infirmités, il n'est plus en état d'en faire usage.

Prov. et fig., Du pain cuit, du pain de cuit, se dit D'un ouvrage, d'un travail qui ne sert pas au moment où il vient d'être fait, mais qui servira plus tard. Voilà du pain cuit. Il a du pain de cuit. C'est autant de pain de cuit. Il se dit aussi De plusieurs autres choses qui se font par esprit de précaution, et en vue de l'avenir.

Fig. et fam., Avoir son pain cuit, Avoir sa subsistance assurée, avoir de quoi vivre en repos.

Prov. et fig., Liberté et pain cuit, Les deux plus grands biens sont d'être libre et d'avoir ce qui est nécessaire à la vie.

Prov. et fig., C'est du pain bien long, se dit D'un travail, d'une entreprise, d'une affaire qui exigera bien du temps avant de donner aucun profit.

Prov. et fig., C'est du pain bien dur, se dit D'une condition fâcheuse où le besoin contraint à rester.

Fig. et en style de Dévotion, Tremper son pain de ses larmes, Vivre dans une componction continuelle.

Prov. et fig., Donner une chose pour un morceau de pain, La vendre à fort bas prix.

Fig. et pop, Il y a là un morceau de pain, un bon morceau de pain à manger, C'est un ouvrage, une entreprise profitable.

Fig., Mettre à quelqu'un le pain à la main, Être le premier artisan de sa fortune, de son bien-être. Ôter le pain de la main à quelqu'un, Lui ôter les moyens de subsister.

Prov., Long comme un jour sans pain, Fort long, fort ennuyeux.

Prov., Il est bon comme le bon pain, comme du bon pain, C'est un homme extrêmement bon et doux.

Prov. et fig., Manger son pain à la fumée du rôt, ou simplement à la fumée, Être témoin, spectateur des plaisirs d'autrui, sans y avoir part.

Prov. et fig., Promettre plus de beurre que de pain, Promettre plus qu'on ne veut ou qu'on ne peut tenir.

Pop., Faire passer, faire perdre le goût du pain à quelqu'un, Le faire mourir.

Pain de munition, Pain qu'on fabrique pour les soldats.

Pain des prisonniers, Le pain qu'on distribue journellement aux prisonniers. On condamnait autrefois certains délinquants à payer tant pour le pain des prisonniers.

Pain du roi, se dit Du pain des soldats, et de celui des prisonniers. Être au pain du roi. Manger du pain du roi. Il a vieilli.

En style de Procéd. ecclésiast., Être condamné au pain de douleur, Être condamné à vivre de pain et d'eau.

Pain de chien, Pain grossier destiné à la nourriture des gros chiens. Pain de cretons, La même espèce de pain où l'on a mis les pellicules qui restent après la fonte des graisses de porc, de mouton, etc.

Pain d'épice, Certain pain qui est fait avec de la farine de seigle, de l'écume de sucre, du miel, des épices, etc. Pain d'épice de Reims.

Pain aux champignons, aux mousserons, à la crème, etc., Sorte de mets fait avec la croûte d'un pain, des champignons, des mousserons, de la crème, etc. Nous avions à l'entremets un excellent pain aux champignons.

Pain bénit, Pain qui est béni avec les cérémonies de l'Église, et que l'on distribue à la grand'messe, dans les églises paroissiales. Rendre, distribuer le pain bénit. Il y avait six pains bénits. Une part de pain bénit. Un morceau, un chanteau de pain bénit.

Prov. et fig., C'est pain bénit, se dit Quand il arrive quelque petit mal à une personne qui l'a bien mérité.

Pain à cacheter, Sorte de petit pain sans levain et très-mince, dont on se sert pour cacheter des lettres.

Pain à chanter, Pain sans levain, coupé en rond, portant l'empreinte de la figure ou de quelque symbole de JÉSUS-CHRIST, et que le prêtre consacre pendant la messe.

Fig., Le pain des anges, le pain céleste, L'eucharistie. On dit aussi figurément: La parole de Dieu est le pain des fidèles. Le pain de la parole de Dieu, ou simplement, Le pain de la parole.

En termes de l'Écriture sainte, Il ne faut pas donner aux chiens le pain des enfants, Il ne faut pas communiquer les choses saintes aux personnes profanes.

Dans l'Ancien Testament, Pains de proposition, Les douze pains qu'on offrait tous les jours de sabbat, dans le tabernacle ou dans le temple, qui demeuraient exposés durant sept jours sur la table, et dont les seuls prêtres avaient droit de manger.

Pain azyme, Le pain sans levain, que les Juifs mangent en faisant la pâque.

Pain quotidien. Expression employée dans l'oraison dominicale: La nourriture de chaque jour, ou Les besoins journaliers.

Fig. et fam., Pain quotidien, Ce que l'on fait tous les jours ou presque tous les jours. Ils passent leur vie à jouer, c'est leur pain quotidien. Il médit de tout le monde, c'est son pain quotidien.

PAIN signifie aussi en général, La nourriture, la subsistance. Gagner du pain. Gagner son pain à la sueur de son corps. On me veut ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il est contraint de servir pour son pain. Il est si gueux, qu'il demande son pain. Il a son pain assuré. Il n'a pas de pain. Il est sans pain. Il manque de pain. Il a du pain. Je lui ai donné, je lui ai fait avoir du pain. Ce petit emploi lui donnera du pain. Chaque jour amène son pain.

PAIN se dit aussi de Certaines substances mises en masse. Pain de sucre. Sucre en pain. Pain de cire. Pain de savon. Pain de bougie. Pain de chènevis. Petit pain de beurre.

Pain de noix, pain d'olives, pain de roses, etc., Masse formée du résidu des noix, des olives, des roses, etc., quand on en a extrait l'huile, l'arome.

Arbre à pain. Nom vulgaire du Jaquier.

Pain-de-coucou, Plante. Voyez ALLELUIA.

Pain-de-pourceau, Plante. Voyez CYCLAMEN.

Pain-de-singe, Fruit. Voyez BAOBAB.

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

PAIN. (Page 2:277)
PAIN. n. m. Aliment fait de farine pétrie et cuite au four. Pain blanc. Pain tendre. Pain frais. Pain rassis. Pain dur. Pain sans levain. Pain de froment, de seigle, d'orge, etc. Pain long. Pain rond. Pain fendu. Miche de pain. Gros pain. Petit pain. Pain mollet. Pain au lait. Une fournée de pain. Croûte de pain. Une miette de pain. Un morceau de pain. Un quignon de pain. Une bouchée de pain. De la mie de pain. Chapelures de pain. Soupe au pain. Du pain trempé dans du vin. Couper du pain. Rompre un pain. Manger son pain sec, du pain tout sec.

Pain bis ou Pain de seigle, Pain fait de farine de seigle et de froment.

Pain noir, Pain fait de farine de seigle, de sarrasin et de froment.

Pain complet, Pain fait d'un mélange de son et de farine.

Pain de fantaisie ou Pain riche, Pain long et mince, à la mie très blanche, à la croûte dorée.

Pain de gruau, Pain fait de fine fleur de froment.

Pain de ménage ou de cuisson, Pain fait de farine de froment et cuit dans un four privé. Il s'oppose à Pain de boulanger.

Pain de munition, Pain qu'on fabrique pour les soldats.

Pain de régime, Pain d'où sont exclus les éléments nuisibles dans certains états maladifs.

Pain de chien, Pain grossier destiné à la nourriture des chiens.

En termes de Cuisine, Pain perdu, Tranches de pain trempées dans du lait et des oeufs et que l'on fait frire à la poêle.

Pain aux champignons, Sorte de mets fait avec de la croûte de pain et des champignons.

Pain de poisson, de poulet, etc., Sorte de mets fait avec de la chair de poisson, de poulet, que l'on pile et que l'on fait cuire dans un moule.

Pain d'épice, Sorte de gâteau fait avec de la farine de seigle, du miel, des épices, etc. Pain d'épice de Reims.

Pain bénit, Pain qui est bénit au cours d'une messe solennelle et dont on distribue les morceaux aux fidèles dans les églises paroissiales. Prendre du pain bénit.

Prov. et fig., C'est pain bénit, C'est un malheur bien mérité, c'est bien fait. On dit dans un sens analogue : C'est pain bénit de le tromper, il croit tout ce qu'on lui dit.

Pain à cacheter, Sorte de petit pain sans levain et très mince dont on se servait pour cacheter des lettres et dont on se sert encore pour fixer un papillon de papier.

Pain à chanter, Pain sans levain, coupé en rond, portant l'image ou quelque symbole de JÉSUS-CHRIST et que le prêtre consacre pendant la messe. Par extension, il se dit de Tout pain azyme. Voyez AZYME.

Fig., Le pain des anges, le pain céleste, L'Eucharistie. On dit aussi figurément : La parole de Dieu est le pain des fidèles. L'Écriture sainte est le pain des forts.

Fam., Il ne vaut pas le pain qu'il mange se dit d'un Fainéant, d'un homme qui n'est bon à rien.

Fig. et fam., Il a mangé son pain blanc le premier, Il a été dans un état heureux, agréable et n'y est plus.

Fig. et fam., Avoir son pain cuit, Avoir sa subsistance assurée, avoir de quoi vivre en repos. Il vieillit.

Fig. et fam., Avoir du pain sur la planche, Jouir d'une certaine aisance qui assure l'avenir. Il signifie aussi Avoir du travail en réserve, de quoi s'occuper plus ou moins longtemps.

Fig. et fam., C'est du pain bien dur à manger se dit d'une Condition fâcheuse où le besoin contraint à rester.

Fig. et fam., Donner une chose pour un morceau de pain, La vendre à fort bas prix.

Fig. et fam., Ôter le pain de la bouche à quelqu'un, Lui ôter les moyens de subsister.

Fig. et fam., Long comme un jour sans pain, Fort long, fort ennuyeux.

Fig. et fam., Il est bon comme le bon pain, comme du bon pain, C'est un homme extrêmement bon et doux.

Fig. et fam., Promettre plus de beurre que de pain, Promettre plus qu'on ne veut ou qu'on ne peut tenir.

Pop., Faire passer, faire perdre le goût du pain à quelqu'un, Le faire mourir.

PAIN désigne aussi, en général, la Nourriture, la subsistance. Gagner son pain à la sueur de son front. On veut m'ôter mon pain. Je dispute, je défends mon pain. Il a son pain assuré. Il n'a pas de pain. Il en est à mendier son pain. Ce petit emploi lui donnera du pain.

Pain quotidien. Expression employée dans l'oraison dominicale : La nourriture de chaque jour, ou Ce qui suffit aux besoins journaliers.

Fig. et fam., Pain quotidien, Ce que l'on fait tous les jours ou presque tous les jours. Ils passent leur vie à jouer, c'est leur pain quotidien. Il médit de tout le monde, c'est son pain quotidien.

PAIN se dit aussi de Certaines substances mises en masse. Pain de sucre. Pain de savon.

Arbre à pain, Nom vulgaire du jaquier.


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