Dictionnaires d'autrefois
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Il y a 16 entrées dans Nicot, Thresor de la langue française (1606) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) (Go), Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5) (Go)

Nicot, Thresor de la langue française (1606)

mere (Page 403)
Mere, f. penac. Est celle qui nous a conceuz et enfantez, Mater, Genitrix.

La mere de ma femme, Ma belle mere, Socrus.

La mere grand de ma femme, Maior socrus.

Ma mere grand, Auia.

La mere grand de nostre pere grand, ou mere grand, Abauia.

Je suis ta mere, et cestuy est ton pere, Ex me atque natus es.

De quelque mere qu'il ait esté engendré, Quacunque matre genitus.

Qui est d'une mesme mere, Vterinus.

Appartenant à la mere, Maternus.

Qui a sa mere vivante, Matrimus.

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Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694)

MERE (Page 44)
MERE. adj. Pur. Il n'a d'usage que joint avec goute; & on dit, Du vin de mere goute, pour signifier, Le plus pur du vin qui coule par luy-mesme de la cuve sans que l'on ait foulé le raisin.

MERE (Page 44)
MERE. s. f. Femme qui a mis un enfant au monde. Bonne mère. mauvaise mere. elle est mere de tant d'enfants. voilà vostre mere. la mere d'un tel. C'est une mere dénaturée. il est parent du costé de la mere. ils sont parents de pere & de mere.

On appelle la sainte Vierge, Mere de Dieu.

Mere, Se dit aussi des femelles des autres animaux. La mere qui nourrit ses petits. la mere de ce poulain. la mere de ces chiens. la mere & les poussins.

Il signifie aussi, Matrice. Mais en ce sens il n'a guere d'usage que dans ces phrases. Mal de mere. vapeurs de mere.

On dit fig. en matiere de Benefice, qu'Un homme ne peut pas posseder en mesme temps la mere & la fille, pour dire, qu'Il n'est pas permis par le Droit Canon de posseder une Abbaye & les Benefices qui en dépendent.

On dit fig. Nostre mere sainte Eglise. l'Eglise est la mere des fidelles. l'Eglise est une bonne mere.

On dit d'une femme, qu'Elle est la mere des pauvres, pour dire qu'Elle fait de grandes charitez & de grandes aumosnes.

On dit aussi d'une table, d'une pendule &c. sur le modelle de laquelle on en a fait plusieurs, qu'Elle est la mere de toutes les autres.

On appelle fig. Mere, Une Religieuse professe qui est du Choeur. La Mere telle. la Mere Prieure. la Mere Abbesse.

Mere, Se prend quelquefois figur. pour Cause. L'ambition est la mere de tous les desordres. l'oisiveté est la mere de tous. les vices. la defiance est la mere de seureté.

On dit aussi fig. La Grece est la mere des beaux Arts. Et cette façon de parler est encore appliquée aux autres pays qui excellent & qui abondent en quelque chose.

On dit fig. & prov. lors qu'on parle d'une chose dont la pareille ne se trouve plus, que La mere en est morte; & au contraire, pour marquer qu'une chose n'est pas rare, & qu'il est aisé d'en avoir plusieurs autres de mesme, on dit, que La mere n'en est pas morte.

On dit prov. Quand on a esté mal satisfait d'un lieu où l'on a resolu de ne plus aller, ou qu'on s'est mal trouvé de quelque affaire, de quelque partie, C'est le ventre de ma mere, je n'y retourne plus.

On dit aussi d'Un homme qui veut enseigner à un autre ce que cet autre scait mieux que luy, qu'Il veut apprendre à sa mere à faire des enfans.

Belle-mere. Terme relatif. C'est à l'esgard des enfants, la femme que leur pere a espousée aprés la mort de leur mere; à l'esgard d'un gendre c'est la mere de sa femme, & à l'esgard d'une bru c'est la mere de son mary.

Grand'mere. s. f. Ayeule. Grand'mere du costé paternel. Grand'mere du costé maternel.

On dit bassement & populairement, Mere grand.

On dit prov. d'une personne qu'on a fort rebutée sans la vouloir écouter, Je l'ay bien renvoyé chez sa mere-grande.

Mere-nourrice. Celle qui donne à teter à un enfant, & qui le nourrit dans le premier temps de son enfance, au lieu de la veritable mere.

On appelle Langue Mere, Une langue qui n'est composee du meslange d'aucune autre, & dont les autres derivent. L'Allemand est une Langue Mere.

On appelle, Dure mere, & Piemere, Les membranes qui envelopent le cerveau.

Maman. s. f. Terme dont les petits enfants & ceux qui leur parlent se servent au lieu du mot de Mere. Il commence à parler, il dit desja papa & maman. lequel aimez-vous mieux de vostre papa ou de vostre maman?

On dit dans le mesme langage, Maman teton, pour dire, Mere nourrice. Aimez-vous bien vostre maman teton?

Maternel, [matern]elle. adj. Qui est de mere, qui est naturel à une mere. Amour maternel. affection maternelle.

On appelle, Costé maternel, La ligne de parenté du costé de la mere. Parents maternels. biens maternels. Les parents, les biens du costé de la mere. Et, Langue maternelle, La langue du pays où on est né.

Maternellement. adv. D'une maniere maternelle. Cette femme ne pardonne rien à ses enfans, mais elle les corrige maternellement.

Maternité. s. f. L'Estat, la qualité de mere. On ne le dit guere que de la Vierge. La Maternité ne luy a pas osté la qualité de Vierge.

Marastre. s. f. Belle-mere. Femme qu'un homme qui a des enfans d'un premier lit a espousée en secondes nopces. Ce Prince fut long-temps persecuté par sa marastre.

Il se dit aussi d'Une mere qui est sans tendresse pour ses enfants; qui les traite cruellement. C'est une marastre, une vraye marastre.

Marraine. s. f. Celle qui a tenu un enfant sur les fonds. Cette fille a le nom de sa marraine. Sa marraine luy a fait un beau present.

Commere. s. f. Celle qui a tenu un enfant sur les fonds; & elle a ce nom tant à l'égard de celuy avec qui elle l'a tenu, qu'à l'égard du pere & de la mere de l'enfant.

Commere, Se dit aussi d'une femme de basse condition qui parle de tout à tort & à travers, & qui veut sçavoir toutes les nouvelles du quartier. C'est une commere, une vraye commere.

On dit aussi, C'est une bonne commere, pour dire, C'est une femme qui se mesle de plus d'un mestier.

Matrice. s. f. La partie de la femme dans laquelle se fait la generation. La matrice d'une femme. les ligaments de la matrice. l'orifice de la matrice. cette femme a des maux de matrice. les vapeurs de la matrice. vapeurs de matrice, ce qu'on appelle communement, Maux de mere.

Il se dit aussi des autres animaux. La matrice d'une cavale. la matrice d'une chienne.

On dit aussi, que Les marcassites sont les matrices des metaux.

On appelle aussi fig. Matrices, en matiere d'Imprimerie, Les moules dans lesquels on fond les caracteres.

Il s'employe aussi adjectivement, & l'on appelle fig. L'Eglise Matrice, Celle qui est comme la mere de quelques autres qui sont sujettes de celle-là.

On appelle encore fig. Langue Matrice, Celle qui n'est derivée d'aucune autre, & dont quelques autres sont derivées. L'Hebreu est une Langue Matrice. l'Allemand est une Langue Matrice.

On appelle encore, Couleurs matrices, Les couleurs simples dont les autres sont composées.

Matricule. s. f. Le registre, le rôlle dans lequel on escrit les noms des personnes qui entrent dans quelque Compagnie, specialement des Advocats. Il n'est point Advocat, il ne sçauroit trouver son nom dans la matricule. il faut qu'il montre sa matricule. du jour de sa matricule.

Immatriculer. v. a. Mettre dans la matricule. On l'a immatriculé. il s'est fait immatriculer.

Immatriculé, [immatricul]ée. part.

Matrone. s. f. Sage-femme qui accouche les femmes. On a jugé sur le rapport de la Matrone. les Matrones ont esté appellées pour voir &c. pour visiter &c.

On dit aussi Matrone Romaine, pour dire, Une Dame Romaine mariée.

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Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

MÈRE (Page 126)
MÈRE se dit aussi Des femelles des animaux, lorsqu'elles ont des petits. La mère qui nourrit ses petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère & les poussins.

MÈRE (Page 126)
MÈRE signifie aussi Matrice; mais en ce sens il n'a guère d'usage que dans ces phrases. Mal de mère. Vapeur de mère.

On dit figurément en matière de Bénéfice, qu'Un homme ne peut posséder en même temps la mère & la fille, pour dire, qu'Il n'est pas permis par le Droit Canon de posséder un bénéfice, & quelqu'un des bénéfices qui en dépendent.

On dit figurément, Notre mère Sainte Église est la mère des Fidelles. L'Église est une bonne mère.

On dit d'Une femme, qu'Elle est la mère des pauvres, pour dire, qu'Elle fait de grandes charités, de grandes aumônes.

On appelle figurément Mère, Une Religieuse professe. La Mère telle. La Mère Prieure. La Mère Abbesse.

MÈRE (Page 126)
MÈRE se prend quelquefois figurémet pour cause. L'ambition est la mère de tous les désordres. L'oisiveté est mère de tous vices. La défiance est la mère de sureté.

On dit aussi figurément, La Grèce a été la mère des beaux Arts, pour dire, que Les beaux Arts ont pris naissance dans la Grèce, & qu'ils y ont été perfectionnés.

On dit proverbialement, quand on a résolu de ne plus aller dans un lieu dont on a été mal satisfait, ou de ne plus se mêler de quelque affaire, de ne plus être de quelque partie, C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus.

MÈRE. adj. (Page 126)
MÈRE. adj. Il n'a guère d'usage que joint avec quelques substantifs. On appelle Mère goutte, Le plus pur vin qui coule par lui-même de la cuve, sans que l'on ait foulé le raisin. On appelle Mère laine, La laine la plus fine qui se tond sur une brebis. On appelle Mère perle, Une grosse coquille de perles, qui en renferme quelquefois un grand nombre.

On appelle Langue mère, Une Langue qui n'est dérivée d'aucune autre, & dont quelques-uns sont dérivées. L'Hébreu est une Langue mère.

On appelle Dure-mère, & Pie-mère, Les deux membranes qui enveloppent le cerveau.

MÈRE. s.f. (Page 126)
MÈRE. s.f. Femme qui a mis un enfant au monde. Bonne mère. Mauvaise mère. Elle est mère de tant d'enfans. Voilà votre mère. La mère d'un tel. C'est une mère dénaturée. Il est parent du côté de la mère. Ils sont frères de père & de mère.

MÈRE se dit aussi Des femelles des animaux, lorsqu'elles ont des petits. La mère qui nourrit ses petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère & les poussins.

MÈRE signifie aussi Matrice; mais en ce sens il n'a guère d'usage que dans ces phrases. Mal de mère. Vapeur de mère.

On dit figurément en matière de Bénéfice, qu'Un homme ne peut posséder en même temps la mère & la fille, pour dire, qu'Il n'est pas permis par le Droit Canon de posséder un bénéfice, & quelqu'un des bénéfices qui en dépendent.

On dit figurément, Notre mère Sainte Église est la mère des Fidelles. L'Église est une bonne mère.

On dit d'Une femme, qu'Elle est la mère des pauvres, pour dire, qu'Elle fait de grandes charités, de grandes aumônes.

On appelle figurément Mère, Une Religieuse professe. La Mère telle. La Mère Prieure. La Mère Abbesse.

MÈRE se prend quelquefois figurémet pour cause. L'ambition est la mère de tous les désordres. L'oisiveté est mère de tous vices. La défiance est la mère de sureté.

On dit aussi figurément, La Grèce a été la mère des beaux Arts, pour dire, que Les beaux Arts ont pris naissance dans la Grèce, & qu'ils y ont été perfectionnés.

On dit proverbialement, quand on a résolu de ne plus aller dans un lieu dont on a été mal satisfait, ou de ne plus se mêler de quelque affaire, de ne plus être de quelque partie, C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus.

BELLE-MÈRE Terme relatif. C'est à l'égard des enfans, la femme que leur père a épousée après la mort de leur mère; à l'égard d'un gendre, c'est la mère de sa femme; & à l'égard d'une bru, c'est la mère de son mari.

GRAND'MÈRE s.f. Aïeule. Grand'mère du côté paternel. Grand'mère du côté maternel.

MÈRE NOURRICE Celle qui donne à teter à un enfant, & qui le nourrit dans le premier temps de son enfance, au lieu de la véritable mère.

En Chimie, on appelle Eau mère, L'eau saline & épaisse qui ne fournit plus de crystaux. On dit, L'eau mère du nitre, &c.

MÈRE. adj. Il n'a guère d'usage que joint avec quelques substantifs. On appelle Mère goutte, Le plus pur vin qui coule par lui-même de la cuve, sans que l'on ait foulé le raisin. On appelle Mère laine, La laine la plus fine qui se tond sur une brebis. On appelle Mère perle, Une grosse coquille de perles, qui en renferme quelquefois un grand nombre.

On appelle Langue mère, Une Langue qui n'est dérivée d'aucune autre, & dont quelques-uns sont dérivées. L'Hébreu est une Langue mère.

On appelle Dure-mère, & Pie-mère, Les deux membranes qui enveloppent le cerveau.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

MèRE (Page B641b)

MèRE, s. f. [1re è moy. et long; 2e e muet.] 1°. Femme, qui a mis un enfant au monde. "Bone ou mauvaise mère. "Sa mère, votre mère; la mère d'un tel. = Il se dit aussi des animaux. "La mère de ce poulain, de ces chiens. = 2°. Matrice. "Mal, vapeur de mère. ACAD. On ne le dit, en ce sens qu'avec ces deux mots. = 3°. Fig. Caûse. "L' oisiveté est la mère de tous les vices. "La défiance est la mère de la sûreté. "La Grèce est la mère des beaux Arts: ils y ont pris naissance. = 4°. Adj.Mère-goutte, le vin, qui coule de la cûve, sans qu'on ait encôre foulé le raisin. Mère-laine, la laine la plus fine, qui se tond sur une brebis. — Mère-perle; grôsse coquille de perle, qui en contient quelquefois un grand nombre. — Dure-mère et pie-mère, les deux membranes, qui envelopent le cerveau. = Langue mère, qui n'est dérivée d'aucune aûtre, et dont quelques-unes sont dérivées.
   MèRE, entre dans quelques expressions proverbiales. — Il n'était fils de bonne mère qui, etc. Il n'est persone qui, etc.Renvoyer quelqu' un à sa mère-grand; le relancer vivement. — Vouloir aprendre à sa mère à faire des enfans; vouloir aprendre à quelqu'un ce qu'il sait mieux que nous. — C'est la fille de sa mère, elle lui ressemble par le caractère et la conduite. — C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus, dit quelqu'un, qui ne veut plus retourner dans un lieu, ou se méler d'une afaire dont il n'a pas été satisfait. Cette façon de parler est vile et indécente.

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Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)

Mère (Page 93)
Mère, se dit aussi Des femelles des animaux, lorsqu'elles ont des petits. La mère qui nourrit ses petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère et les poussins.

Mère (Page 93)
Mère, signifie aussi Matrice; mais en ce sens il n'est guère d'usage que dans ces phrases: Mal de mère. Vapeur de mère.

On dit figurément en matière de Bénéfice, qu'Un homme ne peut posséder en même temps la mère et la fille, pour dire, qu'Il n'est pas permis par le Droit Canon de posséder un bénéfice, et quelqu'un des bénéfices qui en dependent.

On dit figurément, Notre mère Sainte Église. L'Église est la mère des Fidèles. L'Église est une bonne mère.

On dit d'Une femme, qu'Elle est la mère des pauvres, pour dire, qu'Elle fait de grandes charités, de grandes aumônes.

On appelle figurément Mère, Une Religieuse professe. La Mère telle. La Mère Prieure. La Mère Abbesse.

On dit familièrement d'Une femme du peuple un peu âgée, La mère une telle, la mère Boby. Venez-ça, la mère, la bonne mère, qu'on vous parle.

Mère (Page 93)
Mère, se prend quelquefois figurément pour Cause. L'ambition est la mère de tous les désordres. L'oisiveté est mère de tous vices. La défiance est la mère de la sûreté.

On dit aussi figurément, La Grèce a été la mère des beaux Arts, pour dire, que Les beaux Arts ont pris naissance dans la Grèce, et qu'ils y ont été perfectionnés.

On dit proverbialement, quand on a résolu de ne plus aller dans un lieu dont on a été mal satisfait, ou de ne plus se mêler de quelque affaire, de ne plus être de quelque partie, C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus.

Mère (Page 93)
Mère. adj. Il n'est guère d'usage que joint avec quelques substantifs. On appelle Mère goutte, Le plus pur vin qui coule par lui-même de la cuve, sans que l'on ait foulé le raisin. On appelle Mère laine, La laine la plus fine qui se tond sur une brebis. On appelle Mère perle, Une grosse coquille de perles, qui en renferme quelquefois un grand nombre.

On dit la Mère patrie, en parlant de l'État, du Pays qui a fondé une colonie, et qui la gouverne. C'est la traduction du mot Métropole, tiré du Grec, et dont on se sert au même sens.

On appelle Langue mère, Une Langue qui ne paroît dérivée d'aucune autre, et dont quelques-unes sont dérivées. Le Grec est une langue mère.

On appelle Dure-mère, et Pie-mère, Les deux membranes qui enveloppent le cerveau.

MÈRE (Page 93)
MÈRE. subst. fém. Femme qui a mis un enfant au monde. Bonne mère. Mauvaise mère. Elle est mère de tant d'enfans. Voilà votre mère. La mère d'un tel. C'est une mère dénaturée. Il est parent du côté de la mère. Ils sont frères de père et de mère.

Mère, se dit aussi Des femelles des animaux, lorsqu'elles ont des petits. La mère qui nourrit ses petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère et les poussins.

Mère, signifie aussi Matrice; mais en ce sens il n'est guère d'usage que dans ces phrases: Mal de mère. Vapeur de mère.

On dit figurément en matière de Bénéfice, qu'Un homme ne peut posséder en même temps la mère et la fille, pour dire, qu'Il n'est pas permis par le Droit Canon de posséder un bénéfice, et quelqu'un des bénéfices qui en dependent.

On dit figurément, Notre mère Sainte Église. L'Église est la mère des Fidèles. L'Église est une bonne mère.

On dit d'Une femme, qu'Elle est la mère des pauvres, pour dire, qu'Elle fait de grandes charités, de grandes aumônes.

On appelle figurément Mère, Une Religieuse professe. La Mère telle. La Mère Prieure. La Mère Abbesse.

On dit familièrement d'Une femme du peuple un peu âgée, La mère une telle, la mère Boby. Venez-ça, la mère, la bonne mère, qu'on vous parle.

Mère, se prend quelquefois figurément pour Cause. L'ambition est la mère de tous les désordres. L'oisiveté est mère de tous vices. La défiance est la mère de la sûreté.

On dit aussi figurément, La Grèce a été la mère des beaux Arts, pour dire, que Les beaux Arts ont pris naissance dans la Grèce, et qu'ils y ont été perfectionnés.

On dit proverbialement, quand on a résolu de ne plus aller dans un lieu dont on a été mal satisfait, ou de ne plus se mêler de quelque affaire, de ne plus être de quelque partie, C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus.

Belle-Mère. Terme relatif. C'est à l'égard des enfans, la femme que leur père a épousée après la mort de leur mère; à l'égard d'un gendre, c'est la mère de sa femme; et à l'égard d'une bru, c'est la mère de son mari.

Grand'Mère. s. f. Aïeule. Grand'mère du côté paternel. Grand'mère du côté maternel. Grand'mère paternelle,maternelle.

Mère Nourrice, Celle qui donne à teter à un enfant, et qui le nourrit dans le premier temps de son enfance, au lieu de la véritable mère.

En Chimie, on appelle Eau mère, L'eau saline et épaisse qui ne fournit plus de cristaux. On dit, L'eau mère du nitre, etc.

Mère. adj. Il n'est guère d'usage que joint avec quelques substantifs. On appelle Mère goutte, Le plus pur vin qui coule par lui-même de la cuve, sans que l'on ait foulé le raisin. On appelle Mère laine, La laine la plus fine qui se tond sur une brebis. On appelle Mère perle, Une grosse coquille de perles, qui en renferme quelquefois un grand nombre.

On dit la Mère patrie, en parlant de l'État, du Pays qui a fondé une colonie, et qui la gouverne. C'est la traduction du mot Métropole, tiré du Grec, et dont on se sert au même sens.

On appelle Langue mère, Une Langue qui ne paroît dérivée d'aucune autre, et dont quelques-unes sont dérivées. Le Grec est une langue mère.

On appelle Dure-mère, et Pie-mère, Les deux membranes qui enveloppent le cerveau.

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

MÈRE. (Page 2:178)
MÈRE. n. f. Femme qui a mis un enfant au monde. Mère tendre. Mère dénaturée. Elle est la mère d'un tel. Elle est mère d'une famille nombreuse. Un coeur de mère. Les devoirs d'une mère. Il est parent du côté de la mère. Ils sont frères de père et de mère.

Il se dit aussi des Femelles des animaux, lorsqu'elles ont des petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère et les poussins. Un faon qui suit sa mère.

Mère de famille, Femme mariée qui a des enfants.

Notre première mère, Ève, la femme d'Adam.

Grand-mère, Aïeule. Grand-mère du côté paternel, du côté maternel. Grand-mère paternelle, maternelle. Populairement, on dit quelquefois Mère-grand.

Belle-mère, Terme relatif. C'est, à l'égard des enfants, la Femme que leur père a épousée, après la mort de leur mère; à l'égard d'un gendre, la Mère de sa femme; et, à l'égard d'une bru, la Mère de son mari.

Fig., Notre mère commune, La terre.

Fig., L'Église est la mère des fidèles. Notre mère la sainte Église. Notre sainte mère l'Église.

Fig., Cette femme est la mère des pauvres, Elle fait de grandes charités; elle donne des soins aux pauvres.

Fig. et fam., Contes de ma Mère l'Oie. Voyez CONTE.

Fig. et fam., La mère une telle, se dit d'une Femme du peuple un peu âgée. La mère Michel. Venez, la mère, la bonne mère, qu'on vous parle.

MÈRE est aussi la qualification qu'on donne à certaines Religieuses. La mère prieure. La mère abbesse. La mère Angélique. Ma mère.

MÈRE se prend figurément pour Cause. L'oisiveté est la mère de tous les vices. La nécessité est la mère des inventions.

Il se dit aussi des Lieux, des établissements où une chose a commencé et s'est perfectionnée. La France, mère des arts.

MÈRE s'emploie quelquefois adjectivement, comme dans les locutions suivantes :

La reine mère, La reine douairière.

La mère patrie, L'État, le pays qui a fondé une colonie et qui la gouverne.

Langue mère, Langue qui ne paraît dérivée d'aucune autre et dont quelques-unes sont dérivées. L'hébreu est une langue mère.

L'idée mère d'un ouvrage, La principale idée d'un ouvrage, l'idée dont il est le développement.

Maison-mère, Établissement religieux qui est à la tête d'un certain nombre de couvents.

Mère branche, Grosse branche d'où sortent plusieurs autres branches.

Mère perle, Grosse coquille qui renferme quelquefois un grand nombre de perles.

En termes de Chimie, Eau mère, Eau de cristallisation après que les cristaux se sont déposés.

Mère de vinaigre, Couche qui se forme à la surface du vinaigre et qui permet d'en fabriquer à nouveau.

En termes d'Anatomie, Dure-mère et Pie- mère, Deux des membranes qui enveloppent le cerveau.

MÈRE. (Page 2:178)
MÈRE. adj. f. Qui est pure. Il n'est usité que dans les deux locutions suivantes : Mère goutte, Le vin qui coule de la cuve ou du pressoir, sans que l'on ait pressuré le raisin; et Mère laine, La laine la plus fine qui se tond sur une brebis.


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