Dictionnaires d'autrefois
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Nicot, Thresor de la langue française (1606)

marché (Page 394)
Marché, m. acut. Emporium, Forum nundinarium, Mercatus.

Le lieu du marché, Forum.

Le marché où se vendent toutes sortes de vivres, Macellum.

Le marché où on vend le vin, Forum vinarium.

Marché de rotisseurs et de chair-cuictiers, Thermopolium thermopolij.

Le marché aux boeufs, Forum boarium.

Le marché aux herbes de jardins, Forum olitorium.

Le marché aux porceaux, Forum suarium.

Le marché au poisson, Forum piscatorium, vel piscarium.

En pleine foire et marché, où il y avoit grande assemblée de gens, Mercatu frequenti.

Frequenter les marchez, Mercatus concelebrare.

Il est au marché, Apud forum est.

Qui va és marchez et lieux publiques cercher son adventure, vendre ou offrir sa besongne, Circumforaneus.

Qui vend au marché toutes sortes de viandes, Macellarius.

Vendre au marché ou foire publiée et criée à son de trompe, Edicto mercatu vendere.

Selon le cours du marché faire, Foro vti.

A trois jours de marché, Trinundino, et Tertiis nundinis, et In trinundinum.

Bon et grand marché de toutes choses, Vilitas.

Nous faire trouver ou avoir quelque chose à bon marché, Rem aliquam paruo nobis curare. Ex Cic.

A grand marché, Vilius.

Au meilleur marché qu'il est possible, Minimo.

Vendre ou acheter à bon marché, Vili vendere vel emere.

Qui se vend à bon marché, Vile.

Faire quelque marché ou contract avec un autre, Pacisci, Pangere.

Mettre en son marché, Cauere ex formula. B.

Se desdire de son marché, et ne vouloir tenir le marché qu'on a fait, Ludificari locationem, Abire ab emptione.

Quitter le marché, Remittere aedes quas emeris.

Le premier marché fut rompu, Abitum est a priore emptione.

marche (Page 394)
Marche, f. penac. C'est une contrée de païs, Regio. Selon ce on dit, il est venu habiter en ces marches, c'est à dire en ce païs, In hanc regionem demigrauit. Et la marche du pais qu'un lievre tient, c'est à dire le circuit de païs ou il hante et par ou il fait ses passades.

Marche aussi ou bien Marke, c'est la frontiere, fins et limites d'un païs. Ce qui vient du mot Allemand Marcken, qui signifie limite, frontiere d'un païs. Dont procede le nom de Marquis, et Marck-grave en Allemand, Comes limitaneus, qui limitibus tuendis praefectus est. Le Capitaine de la frontiere, ainsi que Amerbachius l'expose. Selon ce l'Espagnol appelle Comarca la frontiere de deux païs contigus. Et Comarcanos les habitans de deux frontieres teste à teste l'une de l'autre, comme si l'on disoit communicquans en mesme limite, qui fait la separation d'une province d'avec l'autre, Finium communium; qui tiennent ou abboutissent l'un à l'autre, Limitrophes, c'est à dire, dont les bornes se tournent à l'un et à l'autre, c'est à dire, qui regardent egalement l'un et l'autre: Car ce qui est borne et limite à un pays ou peuple de frontiere, est aussi borne et limite au pays et peuple de contre-frontiere. On penseroit que Marche en cette signification ne vienne pas de Marcken Allemand, ains de Margo, tout ainsi que Pline au livr. 12. chap. 20. a dit, Margines Imperij, parlant de Isocinnamon, en ces termes: Quin et in nostro orbe seritur, extremoque in margine Imperij, qua Rhenus alluit, viuit in alueariis apum sata: Mais il y auroit de l'abus. Marche en outre se prend pour un degré d'une vis ou escalier, Gradus. Selon ce on dit, Cette vis a tant de marches, Pinax tot gradibus constat. Ce qui est prins ainsi à cause de l'assiete et arrest du pied qu'on fait sur le degré en montant. Car Marche signifie aussi l'impression du pied en terre, quand on met, assiet et arreste le pied en terre en marchant, Vestigium. Dont vient que apres qu'on a craché ou mouché ord à terre, on dit à un serviteur, Marche valet, ou Jacquet marche cela, c'est à dire, mets ton pied sur le crachat, ou sur le morveau jetté à terre, et l'escrase. Et de cette derniere signification vient le verbe composé Desmarcher, c'est à dire, oster le pied de son assiete et de sa marche pour reculer, ce que Tite Live au 22. livre exprime, quand il parle des soldats qui ne desmarchoient jamais, quelque carnage que l'ennemy fit d'eux, Victi mori in vestigio malunt, quam fugere.

Marches en pluriel entre Veneurs sont les vestiges de la loutre, comme pied ou foyes, les vestiges du Cerf, Lutrae vestigia.

Les marches d'un Royaume, quasi Marges, Magines Imperij, Fines, Limites, Orae, Limia.

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Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694)

MARCHÉ (Page 23)
MARCHÉ. s. m. Lieu public où se vendent les denrées & marchandises. Il y a un beau marché en cette ville là. on a abbatu les maisons pour faire un marché. le grand marché. le petit marché. le marché au bled. le marché au bestail. le marché aux chevaux &c. portez cela au marché.

Marché, Signifie aussi, La vente de ce qui se vend au marché. Le marché a esté bon aujourd'huy. le marché n'a rien valu. c'est le prix courant du marché. nous verrons le cours du marché. le marché n'est pas encore ouvert. le marché se passe. le marché s'en va finir.

Il signifie aussi, L'Assemblée de ceux qui vendent & achetent en ce lieu là. Il y a marché en cette ville deux fois la semaine. le marché du Mercredy. le marché du Samedy. il y a grand marché. il est demain jour de marché. le Roy luy a donné le privilege d'avoir un marché en sa terre. un marché franc.

Il signifie aussi, Le prix de la chose qu'on achete, la convention & les conditions. Cela ne vous couste que dix escus, c'est bon marché. c'est grand marché. c'est marché donné. vous avez eu, on vous a fait bon marché. quand vous avez acheté cette terre, cette maison, vous avez fait un bon marché, vous n'avez pas fait un mauvais marché. il fait souvent de fous marchez. j'en ay fait marché par escrit. je n'ay pas mis cela en mon marché. il n'y a au marché que ce qu'on y met. cela n'est pas de vostre marché. ils ont rompu le marché qu'ils avoient fait ensemble. il n'a point voulu tenir le marché. ce marché tiendra. quand on se marie ce n'est pas un marché de quatre jours. c'est luy qui a fait nostre marché. ils ont bû le vin du marché. il ne faut pas aller courir sur le marché d'un autre. si vous ne faites cela, marché nul. j'estois en marché. on n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise.

On dit prov. & bassement, C'est marché comme de raves, comme de paille, pour dire, C'est un grand marché.

On dit fig. d'Un homme qui sort d'un grand peril avec moins de perte, & moins de dommage qu'on ne croyoit, qu'Il en est quitte, qu'il en est sorti à bon marché.

On dit, qu'Un homme fait bon marché de quelque chose, pour dire, qu'Il la prodigue, qu'il l'expose, qu'il ne l'espargne pas. Il va des premiers aux coups, il fait bon marché de sa vie. il fait bon marché de sa reputation. il fait bon marché de sa peine.

On dit fig. & prov. Mettre le marché à la main de quelqu'un, pour dire, Luy tesmoigner qu'on est prest de rompre, de resoudre l'engagement qu'on a avec luy, & qu'on ne s'en soucie point. Il a un valet, qui quand il le menace de le chasser, luy met aussi-tost le marché à la main.

On dit aussi, Mettre le marché à la main à quelqu'un, pour dire, Le deffier au combat singulier sur quelque contestation, luy offrir de prendre telle voye qu'il voudra pour le satisfaire.

On dit fig. & par menace à un homme, qu'Il le payera plus cher qu'au marché, pour dire, qu'Il se repentira, qu'il se trouvera mal de ce qu'il a fait.

On dit fig. Avoir bon marché de quelqu'un, pour dire, En venir facilement à bout. S'il trouve les ennemis en rase campagne, il en aura bon marché. il n'est pas si fort au jeu que vous, il n'a pas tant d'amis à la Cour que vous, vous en aurez bon marché.

On dit, Quand quelqu'un se plaint que la clause d'un contrat est onereuse, qu'Il n'y a au marché que ce qu'on y met.

On dit prov. qu'Un homme n'amende pas son marché, Quand il cherche à reculer la fin d'une affaire, dont il ne peut esperer qu'un succez fascheux.

Marchand, [march]ande. s. Qui fait profession d'acheter & de vendre. Gros Marchand. riche Marchand. petit Marchand. bon Marchand. bon & loyal Marchand. Marchand grossier. Marchand en gros. Marchand en magasin. Marchand en detail. foy de Marchand. vous en trouverez chez le Marchand. Marchand forain. Marchand meslé. Marchand Libraire. Marchand Drapier. Marchand de soye. Marchand frequentant les foires. les six Corps des Marchands à Paris.

Marchand, Se dit aussi de tous ceux qui achetent, quoy qu'ils n'en fassent pas mestier. Attirer, faire venir les marchands. tromper les marchands. voler les marchands.

On dit prov. qu'Il faut estre marchand ou larron, pour dire, qu'Un Marchand doit estre loyal.

On dit prov. & fig. La foire sera bonne, les marchands s'assemblent, pour dire, qu'Il arrive beaucoup de gens à une assemblée.

On dit prov. Il n'est pas Marchand qui tousjours gagne.

On dit aussi, Marchand qui perd ne peut rire.

On dit prov. d'Un homme qui risque beaucoup, qu'Il veut estre riche Marchand ou pauvre Poulaillier. Il est bas.

On appelle fig. un homme, Marchand meslé, Qui a diverses connoissances & qui est capable de divers emplois.

On dit prov. d'Un homme à qui il doit prendre mal de quelque chose, qu'Il s'en trouvera mauvais marchand, qu'il ne s'en trouvera pas bon marchand, qu'il n'en sera pas bon marchand.

On dit prov. Marchand à marchand il n'y a que la main, pour dire, qu'Entre marchands il n'est point besoin d'écrire, & qu'ils ne font que se toucher dans la main pour conclurre, pour arrester un marché.

Marchand, Est quelquefois adj. & signifie, Qui a les qualitez necessaires pour estre vendu. Il luy a fourni tant de vin loyal & marchand. ce bled n'est pas marchand.

On appelle, Place marchande, Une place commode pour vendre de la marchandise. Si vous voulez vendre, mettez-vous en place marchande. choisissez une place marchande.

On dit fig. Estre, se mettre en place marchande, pour dire, Se mettre en lieu propre pour estre veu & escouté.

On dit, que La riviere est marchande, Quand elle est navigable, les eaux n'estant ny trop hautes ny trop basses.

On appelle, Vaisseau marchand, Un Vaisseau qui qui n'est propre que pour porter des marchandises.

Marchandise. s. f. Denrées. Tout ce dont les Marchands font trafic & commerce. Belle, bonne marchandise. un magasin de marchandises. on luy a arresté, saisi ses marchandises. estaler sa, marchandise.

On appelle, Marchandises de contrebande, Celles dont le transport d'un Estat à un autre est défendu. On confisque les marchandises de contrebande.

On dit fig. Faire valoir sa marchandise, pour dire, Faire valoir ce qu'on a de bon, faire valoir son merite.

Il signifie aussi, Trafic. Faire marchandise. il est allé en marchandise.

On dit, d'Un homme qui a accoustumé de faire quelque chose, qu'Il en fait mestier & marchandise.

On dit prov. Moitié guerre, moitié marchandise, pour dire, Moitié de gré, moitié de force. Il l'a obligé à luy vendre sa maison, moitié guerre, moitié marchandise.

Marchander. v. act. Demander le prix de quelque chose, & essayer d'en convenir. Il a marchandé ce drap, ce cheval sou à sou. il a esté long-temps à le marchander. il l'a acheté sans marchander. il recherchoit cette fille, & la marchandoit comme la chair à la boucherie.

Il sign. aussi, Hesiter, balancer. Il ne faut pas tant marchander, il faut se resoudre. il fit cela sans marchander.

On dit fig. de quelqu'un, qu'On ne l'a pas marchandé, qu'on ne le marchandera point, pour dire, qu'On l'a attaqué, ou qu'on l'attaquera brusquement, soit de fait, soit de paroles. Si je le rencontre, je ne le marchanderay pas. quand il se vit pressé par son ennemi, il ne le marchanda pas & le tua d'un coup de pistolet. il luy reprocha son infidelité en face sans le marchander.

Marchandé, [marchand]ée. part. Il a les significations de son verbe.

Mercier, [merci]ere. s. Marchand qui a droit de vendre en gros & en detail toutes sortes de marchandises, & qui fait principalement commerce de marchandises de soye & de plusieurs choses servant à l'habillement & à la parure. Le Corps des Merciers. riche Mercier. Mercier rubanier. petit Mercier.

On appelle aussi, Merciers, Les Colleporteurs qui vont par les villes & par la campagne, & qui vendent toutes sortes de menuës marchandises.

On dit fig. & prov. Petit mercier petit panier, ou à petit mercier petit panier, pour dire, qu'Il faut que les petites gens proportionnent leur despense, leur equipage à leur pouvoir.

On dit prov. d'Un homme fort emporté de colere, qu'Il tuëroit un mercier pour un peigne.

Mercerie. s. f. Toute sorte de marchandise dont les Marchands Merciers ont droit de faire trafic. On appelle le Corps des Merciers, Le Corps de la Mercerie.

Il se prend plus ordinairement pour toute sorte de menuës marchandises, comme, Rubans, peignes, petits miroirs, gants, couteaux, estuis &c. Une balle de mercerie. porter de la mercerie aux foires.

On dit fig. & prov. qu'Il a bien plû sur la mercerie de quelqu'un, pour dire, qu'Il a mal fait ses affaires, & qu'il est fort incommodé. Je l'ay veu fort à son aise, mais depuis il a bien plû sur sa mercerie.

Commerce. s. m. Trafic, negoce de marchandises, d'argent, soit en gros, soit en destail. La liberté, la facilité du commerce. establir, restablir le commerce. cela fait rouler le commerce. defendre, interdire le commerce. la paix entretient le commerce, fait aller le commerce, fait fleurir le commerce, met de l'argent dans le commerce. la guerre fait cesser le commerce, rompt le commerce. le commerce est interrompu, perdu, ruiné. le commerce va bien, ne va plus. le commerce enrichit un Estat, est la richesse d'un Estat. le commerce de Levant est d'espiceries. le grand commerce de Moscovie est de fourrures. le commerce des soyes, des toiles, des cuirs. en ce pays-là on fait commerce de toute sorte de marchandises.

On dit fig. d'Un homme qui se mesle de quelque chose qui n'est pas honneste, qu'Il fait un mauvais, un meschant, un vilain commerce, un sale & honteux commerce. & par ironie, un joli, un beau commerce.

Commerce, signifie aussi, Communication & correspondance ordinaire avec quelqu'un, soit pour la societé seulement, soit aussi pour quelques affaires. Dans le commerce de la vie. dans le commerce du monde. commerce de galanterie. il n'y a entre luy & cette Dame qu'un commerce d'esprit. il a commerce, il entretient commerce avec cet homme-là. un tel a grand commerce, ou n'a point de commerce, ou a peu de commerce avec un tel. je suis bien son serviteur, mais point de commerce. j'ay rompu tout commerce avec ces gens- là. je ne sçay quel est leur commerce. quel commerce ont-ils ensemble? ils entretiennent commerce de lettres, ou par lettres. ils ont commerce de nouvelles.

On dit, qu'Un homme est d'un agreable commerce, d'un bon commerce, pour dire, qu'Il est d'agreable societé. Et, d'un commerce seur, pour dire, qu'On se peut fier à luy.

Commercer. v. n. Trafiquer, faire commerce. Ils commercent en Levant, en Espagne.

Mercenaire. adj. de tout genre. Qui ne se fait que pour le gain seul, que pour le salaire. Labeur, travail mercenaire.

On dit, qu'Un homme est mercenaire, qu'il a l'ame mercenaire, pour dire, qu'Il se laisse aisément corrompre à l'interest, qu'on luy fait faire tout ce qu'on veut pour de l'argent.

Il est aussi subst. & sign. Un ouvrier, un artisan, un homme de journée qui travaille pour de l'argent. Il ne faut pas retenir le labeur du mercenaire.

Il s'employe encore subst. dans la signification d'un homme interessé & aisé à corrompre par l'argent. C'est un mercenaire.

Mercenairement. ad. D'une façon mercenaire. Agir mercenairement.

MARCHE (Page 24)
MARCHE. s. f. Frontiere d'un Estat. Il est vieux & n'a plus d'usage que dans le nom de certains pays, comme, Marche Trevisane. Marche d'Ancone. la Marche de Limosin. Marche de Brandebourg.

Marquis. s. m. Gouverneur qui gardoit autrefois les marches, les frontieres d'un Estat. Marquis de Brandebourg, Comte de Toulouze, Marquis de Gotthie. Aujourd'huy c'est un titre de dignité qu'on donne à celuy qui possede une terre considerable érigée en Marquisat par lettres patentes. Le Marquis d'un tel lieu. il prend à bon titre la qualité de Marquis.

Marquise. s. f. La femme d'un Marquis, La Marquise de .... il y avoit dans cette assemblée quantité de Comtesses & de Marquises.

Marquisat. s. f. Dignité attachée à une terre qui donne le nom de Marquis à celuy qui la possede. Le Roy a érigé cette terre en Marquisat.

Il signifie aussi, La terre honorée de ce titre. Dans l'estenduë de son Marquisat.

Marcher. v. n. Aller, s'avancer d'un lieu à un autre par le mouvement des pieds. Il se dit des hommes & des animaux. Marcher en avant. marcher en arriere. marcher posément, doucement, pesamment, fierement. marcher à grand pas, à petit pas. il marche gravement, majestueusement. n'achetez point ce cheval que vous ne l'ayez sait marcher. il marche aussi lentement qu'une tortuë. cet homme marche à pas comptez. marcher à pas de larron. il marche sur le bout des pieds. il marche bien. il se regarde marcher. il est si petit qu'il ne sçait pas encore marcher. il marche tout seul. il ne marche que de nuit. les voyageurs marchent à la fraischeur. ne vous arrestez pas, marchez tousjours.

On dit, qu'Un homme marche tousjours bien accompagné, pour dire, qu'Il mene tousjours avec luy des gens capables de le défendre.

On dit, d'Un homme qui va bien du pied, qu'Il marche comme un basque, comme un chat maigre.

Marcher, signifie aussi simplement, S'avancer, soit qu'on soit à pied, soit qu'on soit à cheval ou en carrosse. L'Armée commença à marcher. les troupes marchent de ce costé là, marchent aux ennemis, marchent de front. le Mareschal de bataille cria marche. marche à moy l'armée. marcher toute la nuit. faire marcher la cavalerie. faire marcher l'infanterie.

On dit, Marcher sur quelque chose, pour dire, Mettre le pied dessus en marchant. Ne marchez pas sur mon manteau. marchez à terre. prenez garde où vous marchez. marchez dessus.

Marcher, se dit aussi pour, Tenir certain rang en ceremonie. Chacun marchoit selon son rang. les Ducs marchent devant les Comtes. il marchoit le premier. ils marchoient deux à deux, marchoient en ordre, marchoient d'ordre.

On dit, Que le Conseil marche, pour dire, qu'Il est commandé pour suivre le Roy en quelque voyage.

On dit prov. qu'Un homme a marché sur une mauvaise herbe, pour dire, qu'Il est malheureux ce jour la. On le dit aussi, d'Un homme qui est de méchante humeur contre sa coustume. Sur quelle herbe a-t'il marché?

On dit fig. Marcher droit, pour dire, Faire bien son devoir. C'est un homme qui marche droit.

On le dit par menace. Je le feray bien marcher droit.

On dit, d'Un homme qui est dans des conjonctures difficiles & perilleuses, qu'Il marche sur des precipices, qu'il marche sur des espines.

On dit fig. d'Une affaire, qu'Elle marche bien, Quand elle est en bon train.

On dit, d'Un discours, d'un poëme, qu'Il marche bien, pour dire, qu'Il est bien suivi, que l'ordre en est bon, la distribution juste.

On le dit aussi d'un vers qui a une belle cadence, d'une periode qui est bien nombreuse.

On dit fig. qu'On marche à tastons dans une affaire, pour dire, qu'On n'en sçauroit developer les difficultez, tant elle est obscure & embarassée.

On dit, que Deux affaires marchent d'un mesme pied, pour dire, qu'Elles avancent également, qu'on en prend le mesme soin.

On dit, qu'Il faut qu'une chose marche la premiere, pour dire, qu'Il faut commencer par celle-la.

On dit, qu'Un homme marche à grands pas à l'Evesché, aux Dignitez, pour dire, qu'Il n'oublie rien de ce qu'il faut faire pour se rendre digne de les obtenir.

On dit, Marcher sur les pas, sur les traces de ses ancestres, pour dire, Imiter leurs actions.

On dit, qu'Une cadette marche sur les talons de son aisnée, pour dire, qu'Elle la fuit de prés, & qu'elles sont toutes deux en âge d'estre mariées.

Marcher s. m. La maniere dont on marche. Je le reconnois à son marcher.

Marche. s. f. Mouvement de celuy qui marche. Il se dit principalement de celuy qui va par pays, des troupes, des armées. L'Armée est en marche. se mettre en marche. battre, sonner la marche. les Troupes firent une grande marche. pendant cette marche. en marche de bataille. cacher, couvrir sa marche. desrober sa marche.

Il se dit aussi, des Processions. La Procession se mit en marche dés huit heures du matin. l'ordre de la marche fut fort beau. le Corps de Ville fermoit la marche. la marche dura trois heures.

Il se dit encore des particuliers. Aprés tant d'heures de marche. nous avons esté huit jours en marche.

Il signifie quelquefois, La traite, le chemin qu'on fait d'un lieu à un autre. Il y a tant de jours de marche d'icy à Bordeaux. ils ont fait une grande, une longue marche.

On appelle, Fausse marche, Quand une armée feint de marcher d'un costé & qu elle tourne d'un autre. Il amusa les ennemis par une fausse marche.

Marche. s. f. Degré qui sert à monter & à descendre. Marche d'escalier. marche d'un perron. marche d'Autel. marche de pierre, de marbre, de bois. marche estroite. marche trop haute.

Marcheur, [march]euse. s. Celuy ou celle qui marche. C'est un bon marcheur. les femmes sont de mechantes marcheuses. Il est du stile familier.

Contremarche. s. f. v. Marche que fait une armée contraire à sa premiere marche. L'Armée alloit vers l'Artois, on luy fit faire une contremarche. on pensoit qu'elle alloit assieger telle place, mais par une contremarche elle se rabbatit sur une autre.

Marchepied. s. m. Espece d'estrade, de marche, de banquette ou d'escabeau, sur lequel on pose les pieds, soit par dignité dans des occasions de ceremonie, soit pour sa seule commodité.

Demarche. s. f. Allure. Maniere, façon de marcher. Il venoit à nous d'une demarche fiere, d'une demarche lente. je connus bien à sa demarche qu'il estoit yvre.

Il est plus en usage au figuré & signifie, La maniere d'agir de quelqu'un dans une affaire. On observe toutes ses demarches. il a fait une fausse demarche. s'il fait une fois cette demarche il est perdu. on jugera de sa conduite par sa premiere demarche.

Mesmarcheure. s. f. Entorse que se fait un cheval par un faux pas. Ce cheval est boiteux d'une mesmarcheure.

Marche (Page 25)
Marche. s. f. Mouvement de celuy qui marche. Il se dit principalement de celuy qui va par pays, des troupes, des armées. L'Armée est en marche. se mettre en marche. battre, sonner la marche. les Troupes firent une grande marche. pendant cette marche. en marche de bataille. cacher, couvrir sa marche. desrober sa marche.

Il se dit aussi, des Processions. La Procession se mit en marche dés huit heures du matin. l'ordre de la marche fut fort beau. le Corps de Ville fermoit la marche. la marche dura trois heures.

Il se dit encore des particuliers. Aprés tant d'heures de marche. nous avons esté huit jours en marche.

Il signifie quelquefois, La traite, le chemin qu'on fait d'un lieu à un autre. Il y a tant de jours de marche d'icy à Bordeaux. ils ont fait une grande, une longue marche.

On appelle, Fausse marche, Quand une armée feint de marcher d'un costé & qu elle tourne d'un autre. Il amusa les ennemis par une fausse marche.

Marche. s. f. Degré qui sert à monter & à descendre. Marche d'escalier. marche d'un perron. marche d'Autel. marche de pierre, de marbre, de bois. marche estroite. marche trop haute.

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Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

MARCHÉ (Page 93)
MARCHÉ signifie aussi La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon aujourd'hui. Le marché n'a rien valu. C'est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché. Le marché n'est pas encore ouvert. Le marché se passe. Le marché s'en va finir.

Il signifie aussi L'assemblée de ceux qui vendent & qui achettent en ce lieu-là. Il y a marché en cette ville deux fois la semaine. Le marché du mecredi. Le marché du samedi. Il y a grand marché. Il est demain jour de marché. Le Roi lui a donné le privilége d'avoir un marché dans sa terre. Un marché franc. En plein marché.

Il signifie aussi Le prix de la chose qu'on achette, & les conditions de l'achat. Cela ne vous coûte que dix écus, c'est bon marché. C'est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Quand vous avez acheté cette terre, cette maison, vous avez fait un bon marché. Vous n'avez pas fait un mauvais marché. Il fait souvent des marchés foux. J'en ai fait marché par écrit. Je n'ai pas mis cela dans mon marché. Il n'y a au marché que ce qu'on y met. Cela n'est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu'ils avoient fait ensemble. Il n'a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. Quand on se marie, ce n'est pas un marché de quatre jours. C'est lui qui a fait notre marché. Ils ont bu le vin du marché. Aller sur le marché, courir sur le marché d'un autre. Si vous ne faites cela, marché nul. J'étois en marché. On n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise. C'est un homme qui fait bien ses marchés.

On dit figurément, Courir sur le marché de quelqu'un, pour dire, Entreprendre sur ce que quelque autre personne a ménagé pour soi. Je sollicitois ces emploi, un tel a couru sur mon marché.

On dit figurément d'Un homme qui sort d'un grand péril avec moins de perte & de dommage qu'on ne croyoit, qu'Il en est quitte, qu'il en est sorti à bon marché.

On dit, qu'Un homme fait bon marché d'une chose, pour dire, qu'Il la prodigue, qu'il l'expose, qu'il ne l'épargne pas. Il va des premiers aux coups, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa réputation. Il fait bon marché de sa peine.

On dit figurément & proverbialement, Mettre le marché à la main à quelqu'un, pour dire, Lui témoigner qu'on est prêt de rompre l'engagement qu'on a avec lui, & qu'on ne s'en soucie point. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu'il le menace, qu'il le gronde.

On dit aussi, Mettre le marché à la main à quelqu'un, pour dire, Le défier au combat sur quelque contestation, lui offrir de prendre telle voie qu'il voudra pour le satisfaire.

On dit figurément & proverbialement à un homme, qu'Il le payera plus cher qu'au marché, pour dire, qu'Il se repentira, qu'il se trouvera mal de ce qu'il a fait.

On dit fig. & fam. Avoir bon marché de quelqu'un, pour dire, En venir facilement à bout. S'il trouve les ennemis en rase campagne, il en aura bon marché. Il n'est pas si fort au jeu que vous, il n'a pas tant d'amis à la Cour que vous, vous aurez bon marché de lui.

On dit proverbialement, qu'Un homme n'amende pas son marché, pour dire, qu'En différant la conclusion d'une affaire, ou en faisant quelque mauvaise démarche, il ne rend pas sa condition meilleure.

On dit d'Une chose qu'on a eue à fort bon marché, que C'est un marché donné.

MARCHE. s.f. (Page 93)
MARCHE. s.f. Dégré qui sert à monter & à déscendre. Marche d'escalier. Marche d'un perron. Marche d'autel. Marche de pierre, de marbre, de bois. Les marches ont tant de pouces de giron, c'est-à-dire, De largeur.

MARCHE. s.f. (Page 93)
MARCHE. s.f. Mouvement de celui qui marche. Il se dit principalement des troupes, des armées. L'armée est en marche. Les troupes firent une grande marche. Pendant cette marche. En marche de bataille. Cacher, couvrir sa marche. Dérober sa marche, une marche.

On appelle en termes de guerre, Marche forcée, Une marche dans laquelle on fait faire à des troupes en un certain espace de temps, beaucoup plus de chemin qu'elles n'ont coutume d'en faire dans le même espace.

On appelle Fausse marche, Le mouvement que fait une armée qui feint de marcher d'un côté, & qui tourne d'un autre. Il amusa les ennemis par une fausse marche.

On dit, Battre, sonner la marche, pour dire, Donner par le son des trompettes ou des tambours, le signal aux troupes de se mettre en marche.

On dit au figuré, Cacher sa marche, pour dire, Cacher les mesures qu'on prend.

On appelle Marche, Des airs de musique composés pour caractériser la marche de certaines troupes. La marche des Mousquetaires. La marche des Suisses. La marche des Janissaires.

Il se dit aussi des Processions & des cérémonies solennelles. La Procession se mit en marche dès huit heures du matin. L'ordre de la marche fut fort beau. Le corps de ville fermoit la marche. La marche dura trois heures.

Il se dit encore des particuliers. Après tant d'heures de marche. Nous avons été huit jours en marche.

Il signifie quelquefois La traite, le chemin qu'on fait d'un lieu à un autre. Il y a tant de jours de marche d'ici à Bordeaux. Ils ont fait une grande, une longue marche. Il y a d'ici-là tant d'heures de marche.

Au jeu des échecs, on appelle Marche, Le mouvement que peuvent faire les pièces. Je ne sai pas les échecs, j'en sai seulement la marche.

MARCHE. s.f. (Page 93)
MARCHE. s.f. Frontière d'un État. Il est vieux, & n'a plus d'usage que dans le nom de certains pays, comme, Marche Trévisané. Marche d'Ancone. La Marche de Limosin. Marche de Brandebourg. La Province de la Marche, la Haute-Marche, la Basse-Marche.

MARCHÉ. s.m. (Page 93)
MARCHÉ. s.m. Lieu public où l'on vend toutes sortes de choses nécessaires pour la subsistance & pour la commodité de la vie. Il y a un beau marché en cette ville-là. On a abattu les maisons pour faire un marché. Le grand marché. Le petit marché. Le marché au blé. Le marché aux chevaux, &c. Portez cela au marché.

MARCHÉ signifie aussi La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon aujourd'hui. Le marché n'a rien valu. C'est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché. Le marché n'est pas encore ouvert. Le marché se passe. Le marché s'en va finir.

Il signifie aussi L'assemblée de ceux qui vendent & qui achettent en ce lieu-là. Il y a marché en cette ville deux fois la semaine. Le marché du mecredi. Le marché du samedi. Il y a grand marché. Il est demain jour de marché. Le Roi lui a donné le privilége d'avoir un marché dans sa terre. Un marché franc. En plein marché.

Il signifie aussi Le prix de la chose qu'on achette, & les conditions de l'achat. Cela ne vous coûte que dix écus, c'est bon marché. C'est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Quand vous avez acheté cette terre, cette maison, vous avez fait un bon marché. Vous n'avez pas fait un mauvais marché. Il fait souvent des marchés foux. J'en ai fait marché par écrit. Je n'ai pas mis cela dans mon marché. Il n'y a au marché que ce qu'on y met. Cela n'est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu'ils avoient fait ensemble. Il n'a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. Quand on se marie, ce n'est pas un marché de quatre jours. C'est lui qui a fait notre marché. Ils ont bu le vin du marché. Aller sur le marché, courir sur le marché d'un autre. Si vous ne faites cela, marché nul. J'étois en marché. On n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise. C'est un homme qui fait bien ses marchés.

On dit figurément, Courir sur le marché de quelqu'un, pour dire, Entreprendre sur ce que quelque autre personne a ménagé pour soi. Je sollicitois ces emploi, un tel a couru sur mon marché.

On dit figurément d'Un homme qui sort d'un grand péril avec moins de perte & de dommage qu'on ne croyoit, qu'Il en est quitte, qu'il en est sorti à bon marché.

On dit, qu'Un homme fait bon marché d'une chose, pour dire, qu'Il la prodigue, qu'il l'expose, qu'il ne l'épargne pas. Il va des premiers aux coups, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa réputation. Il fait bon marché de sa peine.

On dit figurément & proverbialement, Mettre le marché à la main à quelqu'un, pour dire, Lui témoigner qu'on est prêt de rompre l'engagement qu'on a avec lui, & qu'on ne s'en soucie point. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu'il le menace, qu'il le gronde.

On dit aussi, Mettre le marché à la main à quelqu'un, pour dire, Le défier au combat sur quelque contestation, lui offrir de prendre telle voie qu'il voudra pour le satisfaire.

On dit figurément & proverbialement à un homme, qu'Il le payera plus cher qu'au marché, pour dire, qu'Il se repentira, qu'il se trouvera mal de ce qu'il a fait.

On dit fig. & fam. Avoir bon marché de quelqu'un, pour dire, En venir facilement à bout. S'il trouve les ennemis en rase campagne, il en aura bon marché. Il n'est pas si fort au jeu que vous, il n'a pas tant d'amis à la Cour que vous, vous aurez bon marché de lui.

On dit proverbialement, qu'Un homme n'amende pas son marché, pour dire, qu'En différant la conclusion d'une affaire, ou en faisant quelque mauvaise démarche, il ne rend pas sa condition meilleure.

On dit d'Une chose qu'on a eue à fort bon marché, que C'est un marché donné.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

MARCHE (Page B608a)

MARCHE, s. f. Ce mot a trois sens, qui n'ont pas beaucoup de raport l'un avec l'aûtre. — I. Aûtrefois, frontière d'un État. On dit encôre, Marche d'Ancône, de Limousin, de Brandebourg. "La province de La Marche. = II. Moûvement de celui, qui marche. Il se dit sur-tout des troupes. "L'armée était en marche. "Il prit sa marche le long du lac. D'Abl. Le Général eut l'adresse de couvrir, de cacher sa marche; de dérober une marche à l'énemi. Au figuré, cacher sa marche, ses desseins, les mesures qu'on prend. — On dit aussi; la procession se mit en marche. "L'ordre de la marche était tel. — "Nous avons été huit jours en marche. = 2°. Traite, chemin qu'on fait d'un lieu à un aûtre. "Il y a sept jours de marche de Lyon à Marseille. = 3°. Au jeu des échecs, le mouvement que peuvent faire les pièces. "Des échecs il ne sait que la marche: il ne sait pas jouer. = 4°. Air de musique, qui caractérise la marche des Troupes. "La marche des Mousquetaires, des Suisses, etc. = III. Degré, qui sert à monter et à descendre. — Suivant un Encyclopédiste, degré s'employait dans le dernier siècle pour signifier chaque marche d'un escalier; et marche était uniquement consacré pour les autels. Suivant l'Acad.~ degré est encôre synonyme de marche; mais le 1er, dit M. Beauzée est plus propre à indiquer la hauteur de ces divisions égales de l'escalier; et le 2d à marquer le giron de chacune de ces divisions. "Les degrés sont égaux ou inégaux, selon que les hauteurs sont égales ou inégales; et les marches sont égales ou inégales selon que les girons en sont également ou inégalement étendus.

MARCHÉ (Page B608b)

MARCHÉ, s. m. 1°. Lieu public où l'on vend toute sorte de denrées. = 2°. La vente de ce qui se débite dans le marché. "Le cours du marché. "Le marché a été bon aujourd'hui. = 3°. L'assemblée de ceux qui vendent et achètent dans ce lieu. "Il y a marché en cette ville deux fois la semaine. = 4°. Le prix de la chôse qu'on achete. "Cela ne vous coûte que tant: c'est bon, ou grand marché. Rompre, ou tenir le marché. "Ce marché tiendra: il n' a pas tenu. Aller ou courir sur le marché d'un aûtre, etc.
   Rem. On dit au propre et au figuré, faire bon marché de... "Il faut apeler les politiques, dit Bossuet, qui aparemment feront meilleur marché de la Religion. Autrefois les expressions familières entraient plus souvent dans tous les styles. Bossuet me surprend donc moins que M. Moreau, qui a dit tout récemment. "Parmi les vérités historiques, il y en a un grand nombre, dont je suis toujours tenté de faire bon marché à ceux, qui me les disputent. = On dit aussi, avoir bon marché de... "Mon coeur me fait bien souffrir: j'ai bien meilleur marché de mon esprit et de mon humeur. Sév. "Que les six premiers tirent seuls sur Ulysse.. nous aurons bon marché des aûtres. (Odyss.) Nous nous en déferons plus facilement. = Aller sur le marché de (st. fig. famil.) "M. Daillé... fait une remarque assez vraie; c'est que jamais il n'y a eu de nouvelle religion anoncée qu'aussi-tôt il ne se soit trouvé plusieurs Prophètes, qui aient été sur le marché les uns des aûtres, (qui aient enchéri l'un sur l'aûtre) c'est être de bien bonne foi que de faire un pareil aveu, quand on est Protestant. Henaut. = Mettre le marché en main, ou à la main à... le prendre au mot. = Faire bien vite son marché, prendre vite sa résolution. = On dit, à celui, qui se plaint d'une claûse onéreuse dans un contrat: il n'y a au marché que ce qu'on y met, et d' une chôse, qu'on a eûe à fort bon marché: c' est un marché donné; d'un achat avantageux, c'est un marché d'or. Voy. Amender, Bourse, Corps, Quitte.
   Par dessus le marché, adv. Outre cela (st. famil.) "Mangez, me dit-elle, Dieu veut qu'on vive. Voilà de quoi faire sa volonté, lui dis-je, et par dessus le marché j'ai grande faim. Mariv.
   Bossuet apelle le style du marché ce qu'on nomme plus comunément langage des Halles. Il dit de l'Ab. Dupin qu'il préfère à des termes plus respectueux, la licence et le style du marché.

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Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)

MARCHE (Page 69)
MARCHE. s. fém. Degré qui sert à monter et à descendre. Marche d'escalier. Marche d'un perron. Marche d'autel. Marche de pierre, de marbre, de bois. Les marches ont tant de pouces de giron, c'est-à-dire, De largeur.

MARCHE (Page 69)
MARCHE. s. f. Mouvement de celui qui marche. Il se dit principalement des troupes, des armées. L'armée est en marche. Les troupes firent une grande marche. Pendant cette marche. Cacher, couvrir sa marche. Dérober sa marche, une marche.

On appelle, en termes de Guerre, Marche forcée, Une marche dans laquelle on fait faire à des troupes en un certain espace de temps, beaucoup plus de chemin qu'elles n'ont coutume d'en faire dans le même temps.

On appelle Fausse marche, Le mouvement que fait une armée qui feint de marcher sur un point, et qui se porte sur un autre. Il amusa les ennemis par une fausse marche.

On dit, Battre, sonner la marche, pour dire, Donner aux troupes, par le son des trompettes ou des tambours, le signal de se mettre en marche.

On dit au figuré, Marche pour Conduite. Il a une marche équivoque. Cacher sa marche, pour dire, Cacher les mesures qu'on prend.

On dit figurément et proverbialement, Gagner une marche sur l'ennemi, pour, Prendre les devants sur son adversaire; gagner sur lui par quelque mouvement habile, un avantage de temps et de position, comme à la guerre.

On appelle Marche d'un vaisseau, le degré de vitesse qu'il a.

On appelle figurément, Marche d'un poëme, d'un ouvrage, etc. Le progrès de l'action dans ce poëme, et la progression des idées dans cet ouvrage.

On appelle en Musique, Marche harmonique, marche de l'harmonie, La manière dont la modulation passe d'un ton à un autre.

On appelle Marche, Un air de musique composé pour caractériser la marche de certaines troupes. La mar- che des Gardes Françoises. La marche des Suisses. La marche des Janissaires.

Il se dit aussi Des processions et des cérémonies solennelles. La procession se mit en marche dès huit heures du matin. L'ordre de la marche fut fort beau. Le Corps de Ville fermoit la marche. La marche dura trois heures.

Il se dit encore des particuliers. Après tant d'heures de marche. Nous avons été huit jours en marche.

Il signifie quelquefois La traite, le chemin que l'on fait d'un lieu à un autre. Il y a tant de jours de marche d'ici à Bordeaux. Ils ont fait une grande, une longue marche. Il y a d'ici là tant d'heures de marche.

Au jeu des échecs, on appelle Marche, Le mouvement particulier auquel chaque pièce est assujettie. Je ne sais pas le jeu des échecs, j'en sais seulement la marche.

MARCHE (Page 69)
MARCHE. subst. fémin. Frontière d'un État. Il n'est plus d'usage que dans le nom de certains Pays, comme, La Marche Trévisane. La Marche d'Ancone. La Marche de Limosin. La Marche de Brandebourg. La Province de la Marche, la Haute-Marche, la Basse-Marche.

Marché (Page 69)
Marché, signifie aussi La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon aujourd'hui. Le marché n'a rien valu. C'est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché. Le marché n'est pas encore ouvert. Le marché se passe. Le marché s'en va finir.

Il signifie aussi L'assemblée de ceux qui vendent et qui achètent en ce lieulà. Il y a marché en cette Ville deux fois la semaine. Le marché du mercredi. Le marché du samedi. Il y a grand marché. Il est demain jour de marché. Le Roi lui a donné le privilége d'avoir un marché dans sa terre. Un marché franc. En plein marché.

Il signifie aussi Le prix de la chose qu'on achète, et les conditions de l'achat. Cela ne vous coûte que dix écus, c'est bon marché. C'est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Quand vous avez acheté cette terre, cette maison, vous avez fait un bon marché. Vous n'avez pas fait un mauvais marché. Il fait souvent des marchés foux. J'en ai fait marché par écrit. Je n'ai pas mis cela dans mon marché. Il n'y a au marché que ce qu'on y met. Cela n'est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu'ils avoient fait ensemble. Il n'a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. C'est lui qui a fait notre marché. Ils ont bu le vin du marché. Aller sur le marché, courir sur le marché d'un autre. Si vous ne faites cela, marché nul. J'étois en marché. On n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise. C'est un homme qui fait bien ses marchés.

On dit figurément, Courir sur le marché de quelqu'un, pour dire, Entrepren<-> dre sur ce que quelque autre personne a ménagé pour soi. Je sollicitois cet emploi, un tel a couru sur mon marché.

On dit figurément d'Un homme qui sort d'un grand péril avec moins de perte et de dommage qu'on ne croyoit, qu'Il en est quitte, qu'il en est sorti à bon marché.

On dit, qu'Un homme fait bon marché d'une chose, pour dire, qu'Il la prodigue, qu'il l'expose, qu'il ne l'épargne pas. Il va des premiers aux coups, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa peine.

On dit figurément et proverbialement, Mettre le marché à la main à quelqu'un, pour dire, Lui témoigner qu'on est prêt à rompre l'engagement qu'on a avec lui, et qu'on ne s'en soucie point. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu'il le menace, qu'il le gronde. Il se dit plus communément de l'inférieur au supérieur.

On dit figurément et proverbialement à un homme, qu'Il le payera plus cher qu'au marché, pour dire, qu'Il se repentira, qu'il se trouvera mal de ce qu'il a fait.

On dit figurément et familièrement, Avoir bon marché de quelqu'un, pour dire, En venir facilement à bout. S'il trouve les ennemis en rase campagne, il en aura bon marché. Vous aurez bon marché de lui à tel jeu.

On dit proverbialement, qu'Un homme n'amende pas son marché, pour dire, qu'En différant la conclusion d'une affaire, ou en faisant quelque mauvaise démarche, il ne rend pas sa condition meilleure.

On dit d'Une chose qu'on a eue à fort bon marché, que C'est un marché donné.

On appelle Marché d'or, Un très-bon marché.

MARCHÉ (Page 69)
MARCHÉ. s. m. Lieu public où l'on vend toutes sortes de choses nécessaires pour la subsistance et pour la commodité de la vie. Il y a un beau marché en cette Ville-là. On a abattu les maisons pour faire un marché. Le grand marché. Le petit marché. Le marché au blé. Le marché aux chevaux, etc. Portez cela au marché. Fournir le marché.

Marché, signifie aussi La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon aujourd'hui. Le marché n'a rien valu. C'est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché. Le marché n'est pas encore ouvert. Le marché se passe. Le marché s'en va finir.

Il signifie aussi L'assemblée de ceux qui vendent et qui achètent en ce lieulà. Il y a marché en cette Ville deux fois la semaine. Le marché du mercredi. Le marché du samedi. Il y a grand marché. Il est demain jour de marché. Le Roi lui a donné le privilége d'avoir un marché dans sa terre. Un marché franc. En plein marché.

Il signifie aussi Le prix de la chose qu'on achète, et les conditions de l'achat. Cela ne vous coûte que dix écus, c'est bon marché. C'est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Quand vous avez acheté cette terre, cette maison, vous avez fait un bon marché. Vous n'avez pas fait un mauvais marché. Il fait souvent des marchés foux. J'en ai fait marché par écrit. Je n'ai pas mis cela dans mon marché. Il n'y a au marché que ce qu'on y met. Cela n'est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu'ils avoient fait ensemble. Il n'a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. C'est lui qui a fait notre marché. Ils ont bu le vin du marché. Aller sur le marché, courir sur le marché d'un autre. Si vous ne faites cela, marché nul. J'étois en marché. On n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise. C'est un homme qui fait bien ses marchés.

On dit figurément, Courir sur le marché de quelqu'un, pour dire, Entrepren<-> dre sur ce que quelque autre personne a ménagé pour soi. Je sollicitois cet emploi, un tel a couru sur mon marché.

On dit figurément d'Un homme qui sort d'un grand péril avec moins de perte et de dommage qu'on ne croyoit, qu'Il en est quitte, qu'il en est sorti à bon marché.

On dit, qu'Un homme fait bon marché d'une chose, pour dire, qu'Il la prodigue, qu'il l'expose, qu'il ne l'épargne pas. Il va des premiers aux coups, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa peine.

On dit figurément et proverbialement, Mettre le marché à la main à quelqu'un, pour dire, Lui témoigner qu'on est prêt à rompre l'engagement qu'on a avec lui, et qu'on ne s'en soucie point. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu'il le menace, qu'il le gronde. Il se dit plus communément de l'inférieur au supérieur.

On dit figurément et proverbialement à un homme, qu'Il le payera plus cher qu'au marché, pour dire, qu'Il se repentira, qu'il se trouvera mal de ce qu'il a fait.

On dit figurément et familièrement, Avoir bon marché de quelqu'un, pour dire, En venir facilement à bout. S'il trouve les ennemis en rase campagne, il en aura bon marché. Vous aurez bon marché de lui à tel jeu.

On dit proverbialement, qu'Un homme n'amende pas son marché, pour dire, qu'En différant la conclusion d'une affaire, ou en faisant quelque mauvaise démarche, il ne rend pas sa condition meilleure.

On dit d'Une chose qu'on a eue à fort bon marché, que C'est un marché donné.

On appelle Marché d'or, Un très-bon marché.

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Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)

MARCHÉ (Page 2:166)
MARCHÉ signifie également, Le prix de la chose qu'on achète ou qu'on vend; et alors il ne s'emploie guère qu'avec les mots Bon, grand, meilleur, pour exprimer Un prix peu élevé, ou un prix inférieur à un autre. Avoir une chose à bon marché. Donner sa marchandise à bon marché, à trop bon marché. Cela ne vous coûte que dix francs, c'est bon marché, c'est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Le bon marché m'a tenté. Je l'ai eu à meilleur marché.

Vivre à bon marché, Vivre sans qu'il en coûte beaucoup d'argent. On vit à bon marché dans cette ville.

Fam., C'est un marché donné, se dit D'une chose qui a été vendue à très-bas prix.

Prov., On n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise, La mauvaise marchandise coûte toujours trop cher relativement à ce qu'elle vaut.

Prov., Les bons marchés ruinent, On dépense trop d'argent lorsque, tenté par le bon marché, on achète des choses dont on n'a pas besoin.

Fig. et fam., En être quitte, en sortir à bon marché, Sortir d'un danger avec moins de perte, de dommage qu'on n'en avait à craindre.

À bon marché, s'emploie, figurément, dans plusieurs autres phrases, où il signifie, À peu de frais, sans beaucoup de peine. Ne donner que son superflu, c'est être généreux à bon marché. Dans ce temps-là, on se faisait une réputation d'esprit à bon marché.

Fig. et fam., Faire bon marché d'une chose, La prodiguer, ne pas l'épargner. Il ne craint aucun danger, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa peine.

Fig. et fam., Avoir bon marché de quelqu'un, Avoir facilement sur lui l'avantage. S'il trouve les ennemis en rase campagne, il aura bon marché d'eux. Vous aurez bon marché de lui à tel jeu. Cet avocat a mal plaidé, son adversaire aura bon marché de lui.

Prov., À grand marché faire, À mettre les choses au plus bas. À grand marché faire, il n'en sera pas quitte pour vingt mille francs.

Fam., Par-dessus le marché, En outre, de plus. Il m'a refusé ce que je lui demandais, et par-dessus le marché il m'a dit des injures.

MARCHÉ (Page 2:166)
MARCHÉ se dit en outre de Toute convention verbale ou écrite, renfermant les conditions d'une vente. J'en ai fait marché par écrit. Cela n'est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu'ils avaient fait ensemble. Il n'a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. C'est lui qui a fait notre marché. C'est un homme qui fait bien ses marchés. Si vous ne faites cela, marché nul. J'étais en marché avec lui pour son cheval. Conclure un marché. Faire un marché avantageux, un mauvais marché. Il fait souvent des marchés fous.

Aller, courir sur le marché d'un autre, Enchérir sur les offres d'un acheteur; et, figurément, Faire des démarches pour obtenir une place, un avantage qu'un autre sollicite.

Prov., Boire le vin du marché, Boire ensemble après la conclusion d'un marché, en signe de ratification.

Prov. et fig., Mettre à quelqu'un le marché à la main, Lui donner le choix de tenir ou de rompre un engagement, de le conclure ou d'y renoncer, et lui témoigner qu'on est indifférent sur le parti qu'il prendra. J'aurais traité avec lui, s'il ne m'eût mis le marché à la main. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu'il le gronde.

Fam., C'est un marché d'or, C'est un marché très-avantageux.

En termes de Bourse, Marché à prime. Voyez PRIME.

MARCHÉ (Page 2:166)
MARCHÉ se dit quelquefois de Ce qu'on a acheté, de ce qu'on rapporte du marché. Cette cuisinière gagne toujours sur son marché. Montrez-moi votre marché, que je voie si l'on ne vous a pas trompé.

MARCHÉ (Page 2:166)
MARCHÉ signifie encore, La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon, n'a rien valu aujourd'hui. C'est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché.

MARCHÉ (Page 2:166)
MARCHÉ signifie aussi, La réunion de ceux qui vendent et qui achètent dans le marché. Il y a marché dans cette ville deux fois la semaine. Le marché du mercredi, du samedi. Il y a grand marché. C'est demain jour de marché. Le marché tient chaque jeudi.

MARCHE (Page 2:166)
MARCHE se dit encore Des processions et des cérémonies solennelles. L'ordre de la marche fut fort beau. Un corps de troupes ouvrait, fermait la marche. La marche dura trois heures. Marche triomphale.

La marche d'un vaisseau, Le degré de sa vitesse. La marche d'un vaisseau s'évalue en lieues marines ou en degrés. Ce bâtiment a une marche avantageuse, il file dix noeuds à l'heure.

La marche des astres, des corps célestes, Leur mouvement réel ou apparent. Calculer, mesurer la marche des corps célestes.

En Musique, Marche harmonique, marche de l'harmonie, La succession des différents accords, et la manière dont la modulation passe d'un ton à un autre.

MARCHE (Page 2:166)
MARCHE se dit aussi Des pièces de bois sur lesquelles les tourneurs, les tisserands, etc., posent les pieds pour faire mouvoir leurs métiers.

MARCHE (Page 2:166)
MARCHE se dit encore d'Un air de musique composé pour régler et animer la marche des troupes. On le disait plus spécialement autrefois de Certains airs affectés à certains corps de troupes. La marche des Gardes-Françaises. La marche des Suisses.

Il se dit aussi d'Un air de musique qui a le mouvement d'un air militaire.

MARCHE (Page 2:166)
MARCHE signifie figurément, Conduite, manière d'agir, de procéder. Cet homme a une marche équivoque, incertaine, tortueuse, souterraine. Il cache habilement sa marche. La marche de la nature. La marche du coeur humain, de l'esprit humain. Il ne tient pas à certaines gens que la raison humaine n'ait une marche rétrograde. Observer, étudier la marche des passions, la marche des affaires.

La marche d'un poëme, d'un ouvrage, etc., Le progrès de l'action dans un poëme, la progression des idées dans un ouvrage.

MARCHE (Page 2:166)
MARCHE au Jeu des échecs, se dit Du mouvement particulier auquel chaque pièce est assujettie. Je ne sais pas le jeu des échecs, je n'en sais que la marche.

Il se dit aussi, dans un sens analogue, au Jeu de dames et à quelques autres Jeux.

MARCHE. s. f. (Page 2:165)
MARCHE. s. f. Frontière militaire d'un État. Il n'est plus usité que dans le nom de certains pays, comme La Marche Trévisane, la Marche d'Ancône, la Marche de Brandebourg.

MARCHE. s. f. (Page 2:165)
MARCHE. s. f. Action, mouvement de celui qui marche. Marche lente, rapide, précipitée. Ralentir, retarder, accélérer sa marche. Il soutient bien, il supporte bien la marche.

Il se dit souvent de L'action de marcher, sous le rapport de la distance ou de la durée. Ils ont fait une grande, une longue marche. Il y a d'ici là trois heures de marche, quatre jours de marche. Après deux heures de marche. Nous avons été huit jours en marche.

Il se dit, principalement, en parlant Des troupes, des armées. L'armée est en marche, s'est mise en marche. Les troupes firent une grande marche. Pendant cette marche. Disposer, régler la marche des colonnes. Ordre de marche. L'ordre des marches et des campements. Cacher, couvrir sa marche. Dérober sa marche à l'ennemi. Il fatigua son ennemi par ses marches et contre-marches.

Marche forcée, par opposition à Marche ordinaire, Marche dans laquelle on fait faire à des troupes beaucoup plus de chemin qu'elles n'ont coutume d'en faire dans le même espace de temps.

Fausse marche, Le mouvement que fait une armée qui feint de marcher sur un point, et qui se porte sur un autre. Il trompa les ennemis par une fausse marche.

Sonner, battre la marche, Donner aux troupes, par le son des trompettes ou des tambours, le signal pour se mettre en marche.

Gagner une marche sur l'ennemi, Le devancer de quelque temps; et, figurément et familièrement, Obtenir sur son adversaire, par quelque manoeuvre habile, un avantage de temps et de position.

En termes de Marine, Ordre de marche, se dit de Certains ordres ou arrangements dans lesquels les bâtiments de guerre se placent pour éviter les abordages en faisant route. L'armée naviguait sur tel ordre de marche.

MARCHE se dit encore Des processions et des cérémonies solennelles. L'ordre de la marche fut fort beau. Un corps de troupes ouvrait, fermait la marche. La marche dura trois heures. Marche triomphale.

La marche d'un vaisseau, Le degré de sa vitesse. La marche d'un vaisseau s'évalue en lieues marines ou en degrés. Ce bâtiment a une marche avantageuse, il file dix noeuds à l'heure.

La marche des astres, des corps célestes, Leur mouvement réel ou apparent. Calculer, mesurer la marche des corps célestes.

En Musique, Marche harmonique, marche de l'harmonie, La succession des différents accords, et la manière dont la modulation passe d'un ton à un autre.

MARCHE au Jeu des échecs, se dit Du mouvement particulier auquel chaque pièce est assujettie. Je ne sais pas le jeu des échecs, je n'en sais que la marche.

Il se dit aussi, dans un sens analogue, au Jeu de dames et à quelques autres Jeux.

MARCHE signifie figurément, Conduite, manière d'agir, de procéder. Cet homme a une marche équivoque, incertaine, tortueuse, souterraine. Il cache habilement sa marche. La marche de la nature. La marche du coeur humain, de l'esprit humain. Il ne tient pas à certaines gens que la raison humaine n'ait une marche rétrograde. Observer, étudier la marche des passions, la marche des affaires.

La marche d'un poëme, d'un ouvrage, etc., Le progrès de l'action dans un poëme, la progression des idées dans un ouvrage.

MARCHE se dit encore d'Un air de musique composé pour régler et animer la marche des troupes. On le disait plus spécialement autrefois de Certains airs affectés à certains corps de troupes. La marche des Gardes-Françaises. La marche des Suisses.

Il se dit aussi d'Un air de musique qui a le mouvement d'un air militaire.

MARCHE. s. f. (Page 2:166)
MARCHE. s. f. Degré, partie d'un escalier sur laquelle on pose le pied pour monter ou pour descendre. Marche d'escalier. Les marches d'un perron. Marche d'autel. Marche de pierre, de marbre, de bois, de gazon. Vous avez encore deux marches à monter, deux marches à descendre.

Fig., Être sur les marches du trône, être assis, être placé sur les marches du trône, se dit D'un prince appelé par sa naissance à remplacer celui qui règne.

MARCHE se dit aussi Des pièces de bois sur lesquelles les tourneurs, les tisserands, etc., posent les pieds pour faire mouvoir leurs métiers.

MARCHÉ. s. m. (Page 2:166)
MARCHÉ. s. m. Lieu public où l'on vend les choses nécessaires pour la subsistance et pour les différents besoins de la vie. Cette ville a un beau marché. On a abattu les maisons pour faire un marché. Le grand, le petit marché. Le marché au blé, aux chevaux, aux herbes, aux veaux, au poisson, etc. Portez cela au marché. Fournir le marché. Aller au marché. Revenir du marché.

Marché franc, Marché où l'on ne paye pas de droit pour vendre.

MARCHÉ signifie aussi, La réunion de ceux qui vendent et qui achètent dans le marché. Il y a marché dans cette ville deux fois la semaine. Le marché du mercredi, du samedi. Il y a grand marché. C'est demain jour de marché. Le marché tient chaque jeudi.

MARCHÉ signifie encore, La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon, n'a rien valu aujourd'hui. C'est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché.

MARCHÉ se dit quelquefois de Ce qu'on a acheté, de ce qu'on rapporte du marché. Cette cuisinière gagne toujours sur son marché. Montrez-moi votre marché, que je voie si l'on ne vous a pas trompé.

MARCHÉ se dit en outre de Toute convention verbale ou écrite, renfermant les conditions d'une vente. J'en ai fait marché par écrit. Cela n'est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu'ils avaient fait ensemble. Il n'a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. C'est lui qui a fait notre marché. C'est un homme qui fait bien ses marchés. Si vous ne faites cela, marché nul. J'étais en marché avec lui pour son cheval. Conclure un marché. Faire un marché avantageux, un mauvais marché. Il fait souvent des marchés fous.

Aller, courir sur le marché d'un autre, Enchérir sur les offres d'un acheteur; et, figurément, Faire des démarches pour obtenir une place, un avantage qu'un autre sollicite.

Prov., Boire le vin du marché, Boire ensemble après la conclusion d'un marché, en signe de ratification.

Prov. et fig., Mettre à quelqu'un le marché à la main, Lui donner le choix de tenir ou de rompre un engagement, de le conclure ou d'y renoncer, et lui témoigner qu'on est indifférent sur le parti qu'il prendra. J'aurais traité avec lui, s'il ne m'eût mis le marché à la main. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu'il le gronde.

Fam., C'est un marché d'or, C'est un marché très-avantageux.

En termes de Bourse, Marché à prime. Voyez PRIME.

MARCHÉ signifie également, Le prix de la chose qu'on achète ou qu'on vend; et alors il ne s'emploie guère qu'avec les mots Bon, grand, meilleur, pour exprimer Un prix peu élevé, ou un prix inférieur à un autre. Avoir une chose à bon marché. Donner sa marchandise à bon marché, à trop bon marché. Cela ne vous coûte que dix francs, c'est bon marché, c'est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Le bon marché m'a tenté. Je l'ai eu à meilleur marché.

Vivre à bon marché, Vivre sans qu'il en coûte beaucoup d'argent. On vit à bon marché dans cette ville.

Fam., C'est un marché donné, se dit D'une chose qui a été vendue à très-bas prix.

Prov., On n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise, La mauvaise marchandise coûte toujours trop cher relativement à ce qu'elle vaut.

Prov., Les bons marchés ruinent, On dépense trop d'argent lorsque, tenté par le bon marché, on achète des choses dont on n'a pas besoin.

Fig. et fam., En être quitte, en sortir à bon marché, Sortir d'un danger avec moins de perte, de dommage qu'on n'en avait à craindre.

À bon marché, s'emploie, figurément, dans plusieurs autres phrases, où il signifie, À peu de frais, sans beaucoup de peine. Ne donner que son superflu, c'est être généreux à bon marché. Dans ce temps-là, on se faisait une réputation d'esprit à bon marché.

Fig. et fam., Faire bon marché d'une chose, La prodiguer, ne pas l'épargner. Il ne craint aucun danger, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa peine.

Fig. et fam., Avoir bon marché de quelqu'un, Avoir facilement sur lui l'avantage. S'il trouve les ennemis en rase campagne, il aura bon marché d'eux. Vous aurez bon marché de lui à tel jeu. Cet avocat a mal plaidé, son adversaire aura bon marché de lui.

Prov., À grand marché faire, À mettre les choses au plus bas. À grand marché faire, il n'en sera pas quitte pour vingt mille francs.

Fam., Par-dessus le marché, En outre, de plus. Il m'a refusé ce que je lui demandais, et par-dessus le marché il m'a dit des injures.

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

MARCHE. (Page 2:157)
MARCHE. n. f. Il se disait d'une Province frontière exposée par sa situation aux incursions, aux attaques de l'État voisin. Les marches de Lorraine.

MARCHE. (Page 2:157)
MARCHE. n. f. Action, mouvement de celui qui marche. Marche lente, rapide, précipitée. Ralentir, accélérer sa marche. Il supporte bien la marche. La marche est un des meilleurs exercices.

Il se dit souvent de l'Action de marcher, sous le rapport de la distance ou de la durée. Ils ont fait une longue marche. D'ici où vous allez il y a une bonne heure de marche. Cette marche m'a fatigué. S'habituer à la marche.

Il se dit, principalement, en parlant des Troupes, des armées. L'armée est en marche, s'est mise en marche vers la frontière. Régler la marche des colonnes. Ordre de marche. Couvrir sa marche. Dérober sa marche à l'ennemi. Il fatigua l'ennemi par ses marches et contremarches. Journal des marches et opérations. Pendant cette marche, au cours de cette marche.

Marche forcée, par opposition à Marche ordinaire, Marche dans laquelle on fait faire à des troupes beaucoup plus de chemin qu'elles n'ont coutume d'en faire dans le même espace de temps.

Fausse marche, Le mouvement que fait une armée qui feint de marcher sur un point et qui se porte sur un autre.

Gagner une marche sur l'ennemi, Le devancer de quelque temps; et, figurément et familièrement, Obtenir sur son adversaire, par quelque manoeuvre habile, un avantage de temps et de position.

Régiment, bataillon de marche, Régiment, bataillon formé avec des hommes appartenant à différents corps et qui n'est organisé que pour des circonstances particulières.

En termes de Marine, Ordre de marche, se dit de Certains ordres ou arrangements dans lesquels les bâtiments de guerre se placent pour éviter les abordages en faisant route.

Sonner, battre la marche, Donner aux troupes, par la trompette ou le tambour, le signal pour se mettre en marche.

MARCHE se dit spécialement d'un Air de musique composé pour régler et animer la marche des troupes. La marche de Sambre et Meuse. On le disait plus spécialement autrefois de Certains airs affectés à certains corps de troupes. La marche des Gardes françaises. La marche des Suisses. Il se dit aussi d'un Air de musique qui a le mouvement d'un air militaire. La marche hongroise dans La Damnation de Faust.

MARCHE se dit encore des Processions et des cortèges solennels. L'ordre de la marche fut fort bien réglé. Un corps de troupes ouvrait, fermait la marche. Marche triomphale.

En termes de Marine, La marche d'un vaisseau, Le degré de sa vitesse. Ce bâtiment a une bonne marche; il file trente noeuds à l'heure.

En termes d'Astronomie, La marche des astres, des corps célestes, Leur mouvement réel ou apparent. Calculer, mesurer la marche des corps célestes.

En termes de Musique, Marche harmonique, marche de l'harmonie, La succession des différents accords et la manière dont la modulation passe d'un ton à un autre.

MARCHE, au jeu des Échecs, se dit du Mouvement particulier auquel chaque pièce est assujettie.

Il se dit aussi, dans un sens analogue, au jeu de Dames et à quelques autres jeux.

MARCHE signifie, au figuré, Manière d'agir, de procéder. Cet homme a eu dans toute cette affaire une marche tortueuse. Il cache soigneusement, il dérobe sa marche. Il se dit aussi des Choses. La marche des événements. Observer, étudier la marche des passions, la marche des affaires.

La marche d'un poème, d'un ouvrage, etc., Le progrès de l'action dans un poème, la progression des idées dans un ouvrage.

MARCHE se dit aussi de la Partie d'un escalier sur laquelle on pose le pied pour monter ou pour descendre. Marche d'escalier. Les marches d'un perron. Marche d'autel. Marche de pierre, de marbre, de bois, de gazon. Vous avez encore deux marches à monter, deux marches à descendre.

Fig., Être sur les marches du trône, être assis, être placé, être élevé sur les marches du trône, se dit d'un Prince appelé par sa naissance à remplacer celui qui règne.

MARCHE se dit, en termes d'Arts, des Pièces de bois sur lesquelles les tourneurs, les tisserands, etc., posent les pieds pour faire mouvoir leurs métiers.

MARCHÉ. (Page 2:157)
MARCHÉ. n. m. Lieu public où l'on vend les choses nécessaires pour la subsistance et pour les différents besoins de la vie. Un marché couvert. Un marché en plein air. Aller au marché. Revenir du marché. Faire ses provisions au marché.

Marché franc, Marché où l'on ne paie pas de droit pour vendre.

MARCHÉ désigne aussi la Réunion de ceux qui vendent et qui achètent dans le marché. Il y a marché dans cette ville deux fois la semaine. Le marché du mercredi, du samedi. C'est demain jour de marché. Le marché se tient chaque jeudi.

Grand marché se dit par opposition à Petit marché pour désigner Celui où a lieu, outre la vente des denrées ordinaires, la vente de boeufs, de chevaux, de porcs.

MARCHÉ signifie encore la Vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon, n'a rien valu aujourd'hui. C'est le prix courant, le cours du marché.

Il signifie également la Réunion des industriels, producteurs, marchands, spéculateurs où se décident les prix d'un produit ou d'une denrée, où s'en établit le cours. Le marché de la laine. Le marché du diamant. Le marché aux chevaux, au poisson.

Il se dit aussi de Ce qu'on achète au marché. La cuisinière est allée faire son marché. Elle gagne trop sur son marché.

Il se dit en outre de Toute convention verbale ou écrite, renfermant les conditions d'une vente. Ils ont rompu le marché qu'ils avaient fait ensemble. Il n'a point voulu tenir le marché. C'est un homme qui fait de bons Marchés. Si vous ne faites cela, marché nul. J'étais en marché avec lui pour son cheval. Conclure un marché. Faire un marché avantageux, un mauvais marché.

Fig., Mettre à quelqu'un le marché à la main, Exiger de quelqu'un une décision, l'obliger, pour en finir, à conclure un engagement ou à y renoncer, à le tenir ou à le rompre. C'est un homme qui, à la première contestation, vous met le marché à la main. J'aurais traité avec lui, s'il ne m'eût mis le marché à la main.

Marché de dupe se dit d'un Marché désavantageux ou d'un Marché où l'on est trompé.

En termes de Bourse, MARCHÉ se dit de l'État de l'offre et de la demande. Jeter des valeurs sur le marché. Marché au comptant. Voyez COMPTANT. Marché à prime. Voyez PRIME. Marché à terme. Voyez TERME. Marché calme. Voyez CALME. Marché lourd, Marché où les transactions sont difficiles.

MARCHÉ désigne également le Prix de la chose qu'on achète ou qu'on vend; et alors il ne s'emploie guère qu'avec les mots Bon, grand, meilleur, pour exprimer un Prix peu élevé, ou un prix inférieur à un autre. Avoir une chose à bon marché. Donner sa marchandise à bon marché, à trop bon marché. On vous a fait cet objet très bon marché. Le bon marché de cette étoffe m'a tenté. J'ai eu cet immeuble à meilleur marché que je ne l'espérais.

Vivre à bon marché, Vivre sans qu'il en coûte beaucoup d'argent. Il s'est retiré à la campagne dans l'espoir d'y vivre à bon marché.

Prov., On n'a jamais bon marché de mauvaise marchandise, La mauvaise marchandise coûte toujours trop cher relativement à ce qu'elle vaut.

Prov., Les bons marchés ruinent, On dépense trop d'argent lorsque, tenté par le bon marché, on achète des choses dont on n'a pas besoin.

Fig. et fam., En être quitte, en sortir à bon marché, Sortir d'un danger, d'une situation critique avec moins de perte, de dommage qu'on n'en avait à craindre.

À bon marché s'emploie, figurément, dans plusieurs autres phrases, où il signifie À peu de frais, sans beaucoup de peine. Ne donner que son superflu, c'est être généreux à bon marché. Dans ce temps-là, on se faisait une réputation d'esprit à bon marché.

Fig. et fam., Faire bon marché d'une chose, La prodiguer, ne pas l'épargner. Il ne craint aucun danger, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa peine.

Fig., Avoir bon marché de quelqu'un, Avoir facilement sur lui l'avantage. Cet avocat a mal plaidé, son adversaire aura bon marché de lui.

Fam., Par-dessus le marché, En outre, de plus. La fleuriste m'a donné ces roses par-dessus le marché. Il m'a tout refusé, et par-dessus le marché il m'a injurié.


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