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Il y a 15 entrées dans Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) (Go), Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5) (Go)

Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

LOI (Page 51)
LOI signifie aussi, Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l'Asie sous ses lois. Et on appelle La loi du plus fort, La puissace que le plus fort exerce sur le plus foible, sans autre raison que celle d'être plus puissant & plus fort que lui.

On dit poëtiquement & en matière de galanterie, Être sous les lois d'une Belle.

LOI (Page 51)
LOI se dit aussi De certaines obligations de la vie civile; & dans cette acception on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Les lois du devoir, les lois de la bienséance, les lois de l'honnêteté, les lois de la société, pour dire, Les choses auxquelles on est obligé par devoir, par bienséance, &c.

On dit en termes de Philosophie, Les lois du mouvement, pour dire, Les règles selon lesquelles un corps communique son mouvement à un autre corps. On dit à peu près dans le même sens, Les lois de la réfraction, de la réflexion, de la pesanteur, &c.

En termes de Monnoie, Loi signifie Le titre ou le carat auquel les monnoies doivent être fabriquées, ou le fin & la bonté intrinsèque de l'or & de l'argent.

LOI. s.f. (Page 50)
LOI. s.f. Règle qui étant établie par autorité divine ou humaine, oblige les hommes à certaines choses, ou leur en défend d'autres. Loi naturelle ou de nature. Loi divine. Loi humaine. Loi ecclésiastique. Loi civile. On appelle Loi naturelle, Les sentimens & les principes de justice & d'équité imprimés à tous les hommes par l'Auteur de la nature. La loi naturelle est gravée dans le coeur de tous les hommes. On appelle Loi divine, Les préceptes positifs que Dieu a donné aux hommes. Elle se divise en ancienne & nouvelle. La Loi ancienne est la Loi de Moyse, la Loi des Juifs. La Loi nouvelle ou la Loi de grâce est la Loi de JESUS-CHRIST, la Loi des Chrétiens. Ainsi l'on dit, Les Livres de la Loi. Les Docteurs de la Loi. C'est en cela que consistent la Loi & les Prophètes. JESUS-CHRIST a dit dans l'Évangile, qu'il n'est pas venu détruire la Loi, mais l'accomplir.

On appelle Loi municipale, Les Lois particulières de chaque Ville. C'est en ce sens que l'on dit, Les Lois des Athéniens. Les Lois Romaines. Les Lois des douze Tables. La Loi Salique est aussi ancienne que la Monarchie de France. Observer la Loi. Se soumettre aux Lois de son pays. Publier une Loi. Il n'est pas permis par les lois. Abroger une Loi. Dispenser de la Loi. Modérer la rigueur d'une Loi. C'est au Magistrat à faire observer les Lois. Établir une Loi. Cela a passé en Loi, a force de Loi. En France, dans les pays coutumiers, les Lois Romaines n'ont point autorité de Loi. Citer, alléguer, interpréter une Loi. Le texte d'une Loi. L'esprit de la Loi. Enfreindre, transporter la Loi. Déroger à la Loi. Frauder la Loi. Cela tombe dans l'exception de la Loi. Violer les Lois. La majesté des Lois. La sainteté des Lois. Cela est contre les Lois. Obéir aux Lois. Il faut plus s'attacher à l'esprit & à l'intention de la Loi, qu'aux termes de la Loi. Faire de nouvelles Lois.

Les Lois Françoises sont les Coutumes, les Ordonnances du Roi, les Édits, les Déclarations, les Lettres Patentes, les Arrêts de Réglement. Voyez chacun de ces mots.

On appelle Lois de la Guerre, Les maximes que les Nations sont convenues d'observer entr'elles, même pendant la guerre.

On appelle L'étude des Lois, L'étude du Droit.

On appelle Gens de Loi, Ceux qui font profession d'interpréter la Loi. Il n'est guère en usage qu'en parlant des Cadis & autres Officiers pareils, en Turquie. On le dit cependant parmi nous, en parlant collectivement des Jurisconsultes.

On dit, Se faire une loi de son devoir, pour dire, S'attacher inviolablement à son devoir. Et proverbialement, Nécessité n'a point de loi, pour dire, qu'On n'est point tenu à faire l'impossible.

On dit aussi proverbialement, Ce que je vous dis, c'est la Loi & les Prophètes, pour dire, que C'est une vérité incontestable.

On dit encore proverbialement, N'avoir ni foi ni loi, pour dire, N'avoir aucun sentiment de Religion ni de probité.

On dit, Faire la loi, pour dire, Ordonner avec autorité absolue. C'est à lui à faire la loi aux autres. Et l'on dit d'Un homme qui veut s'attribuer une autorité qui ne lui appartient pas, Il prétend nous faire la loi. On dit encore dans le même sens, Recevoir la loi de quelqu'un, pour dire, Se soumettre à ce qu'il voudra ordonner. Et Subir la loi, pour dire, Se soumettre à la volonté de celui qui a le pouvoir en main.

LOI signifie aussi, Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l'Asie sous ses lois. Et on appelle La loi du plus fort, La puissace que le plus fort exerce sur le plus foible, sans autre raison que celle d'être plus puissant & plus fort que lui.

On dit poëtiquement & en matière de galanterie, Être sous les lois d'une Belle.

LOI se dit aussi De certaines obligations de la vie civile; & dans cette acception on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Les lois du devoir, les lois de la bienséance, les lois de l'honnêteté, les lois de la société, pour dire, Les choses auxquelles on est obligé par devoir, par bienséance, &c.

On dit en termes de Philosophie, Les lois du mouvement, pour dire, Les règles selon lesquelles un corps communique son mouvement à un autre corps. On dit à peu près dans le même sens, Les lois de la réfraction, de la réflexion, de la pesanteur, &c.

En termes de Monnoie, Loi signifie Le titre ou le carat auquel les monnoies doivent être fabriquées, ou le fin & la bonté intrinsèque de l'or & de l'argent.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

LOI (Page B564b)

LOI, s. f. [Loa: monos. Plur. autrefois loix, aujourd'hui, lois.] Loi, au propre, est une règle établie par autorité divine ou humaine, qui oblige à certaines chôses et en défend d'aûtres. "Loi naturelle, ou divine, ou humaine. "La loi de Moïse. "La loi de Grâce. "Établir, ou abroger une loi. "Se soumettre à la loi, ou, enfreindre la loi, etc. = Par extension, il se dit de certaines obligations de la vie civile. "Les lois de la bienséance, de l' honêteté, de la société, etc.
   Faire la loi, régit le datif: "Il leur a fait la loi. Mais, quand il est sans régime, on dit, faire loi, sans article. "Votre opinion ne fera pas loi. MARM. — Au reste ces deux expressions ont un sens diférent; et l'on s'en aperçoit bien dans la phrâse suivante. "Au lieu de vous dire le mien (mon goût) qui ne fait la loi à persone, etc. Pluche. Il falait, qui ne fait loi pour persone, etc. — Faire la loi, c'est prescrire des lois: Faire loi, c'est être une loi à suivre. Le 1er se dit des persones, le 2d des chôses. = On dit aussi doner des lois à, et recevoir la loi de; gouverner et être gouverné. L'Être suprême... donne des loix à l'Univers. Jér. Dél. "Son corps reçoit la loi de l'âme qui l'anime. Ibid. = Se faire une loi, régit de devant les verbes; et prendre la loi, devant les noms. "Je me suis fait une loi de ne pas répondre aux injûres. "Je prendrai toujours la loi de vous. * Corneille dit, prendre loi sans article, ce qui est contre l'usage actuel, même en vers.
   Ses desirs prendront loi de mes propres desirs.
       Agésilas.
  Que le foible parti prenne loi du plus fort.
= Aquérir force de loi, se dit sans article. "Si le bill pouvait acquérir la force de loi. TARGE, Traduct. de Smollet. Retranchez la. — Ce même Auteur dit ailleurs. "Ce bill acquit depuis force de loi, mais habituellement, il dit, la force.
   On dit, proverbialement, d'un méchant homme, qu'il n'a ni foi, ni loi. Et de ce qui est incontestable, que c'est la loi et les Prophètes. "Il vous loue fort... du soin que vous avez de payer vos arrérages. C'est tout: c' est la loi et les Prophètes. SÉV. = Le proverbe dit: nécessité n'a point de loi: on ne peut faire l'impossible. Ou plutôt la nécessité, le besoin absolu force à faire ce qu'on ne ferait pas sans cela. MARIN.
   REM. Loi, dans le sens de foi, religion ne doit pas s'unir avec les pronoms possessifs, quand on parle des hommes. On dit, ma foi, ma religion; mais on ne doit pas dire avec Boileau.
   Le fidèle atentif aux règles de sa loi.
La raison de cela, c'est que la foi est l'acte du fidèle qui croit, et loi l'acte du Législateur qui ordone. Foi, se dit activement des fidèles, et Loi passivement. On dit, en parlant de Dieu, qu'il nous ordone d'observer sa loi. Le pronom possessif est là à sa place.

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Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)

LOI (Page 38)
LOI. s. f. Règle qui ordonne ou défend certaines choses. Observer la Loi. Se soumettre aux Lois. Publier une Loi. Il n'est pas permis par les Lois. Abroger une Loi. Dispenser de la Loi. Modérer la rigueur d'une Loi. Établir une Loi. Cela a passé en Loi, a force de Loi. Citer, alléguer, interpréter une Loi. Le texte d'une Loi. L'esprit de la Loi. Enfreindre, transgresser la Loi. Déroger à la Loi. Frauder la Loi. Cela tombe dans l'exception de la Loi. Violer les Lois. La majesté des Lois. La sainteté des Lois. Cela est contre les Lois. Obéir aux Lois. Il faut plus s'attacher à l'esprit et à l'intention de la Loi, qu'aux termes de la Loi. Faire de nouvelles Lois.

On appelle Loi naturelle, Les sentimens et les principes de justice et d'équité imprimés au coeur de tous les hommes par l'Auteur de la nature. La Loi naturelle nous défend de faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'on nous fît.

On appelle Loi divine, Les préceptes positifs que Dieu a donnés aux hommes. Elle se divise en ancienne et nou<-> velle. La Loi ancienne est la Loi de Moïse, la Loi des Juifs. La Loi nouvelle ou la Loi de grâce est la Loi de Jésus-Christ, la Loi des Chrétiens. Ainsi l'on dit, Les Livres de la Loi. Les Docteurs de la Loi. Voilà la Loi et les Prophètes. Jésus-Christ a dit dans l'Évangile, qu'il n'est pas venu détruire la Loi, mais l'accomplir.

On appelle Loi civile, la Loi qui règle les droits des Citoyens entr'eux; et Loi municipale, Les Lois particulières de chaque Ville.

Les Lois Françoises étoient les Coutumes, les Ordonnances du Roi, les Édits, les Déclarations, les Lettres Patentes, Les Arrêts de Réglement. (Voyez chacun de ces mots.)

On appelle Lois de la Guerre, Les maximes que les Nations sont convenues d'observer entr'elles pendant la guerre.

On appelle L'étude des Lois, L'étude du Droit.

On appelle Gens de Loi, ceux qui font profession d'interpréter la Loi. Il n'est guère en usage qu'en parlant des Cadis et autres Officiers pareils, en Turquie. On le dit cependant parmi nous, en parlant collectivement des Jurisconsultes.

On dit, Se faire une loi de quelque chose, pour dire, S'imposer l'obligation de faire cette chose. Et proverbialement, Nécessité n'a point de loi, pour dire, qu'Il y a des circonstances tellement urgentes, qu'elles dispensent des lois ordinaires.

On dit aussi proverbialement, Ce que je vous dis, c'est la Loi et lesProphètes, pour dire, que C'est une vérité incontestable.

On dit encore proverbialement, N'avoir ni foi, ni loi, pour dire, N'avoir aucun sentiment de Religion ni de probité.

On dit, Faire la loi, pour dire, Ordonner avec autorité absolne. C'est à lui à faire la loi aux autres. t l'on dit d'Un homme qui veut s'attribuer une autorité qui ne lui appartient pas, Il prétend nous faire la loi. On dit encore dans le même sens, Recevoir la loi de quelqu'un, pour dire, Se soumettre à ce qu'il voudra ordonner. Et Subir la loi de quelqu'un, pour dire, Se soumettre à la volonté de celui qui a le pouvoir en main.

Faire loi, se dit pour tenir lieu de loi, en avoir l'autorité, imposer la même obligation que la loi. La coutume fait loi. La mode fait loi. L'autorité d'Aristote a long-temps fait loi dans les écoles. Cet arrêt fait loi.

Loi, signifie aussi, Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l'Asie sous ses lois. Et on appelle La loi du plus fort, La puissance que le plus fort exerce sur le plus foible, sans autre raison que celle d'être plus puissant et plus fort que lui.

On dit figurément, Être sous les lois d'une Femme.

Loi, se dit aussi De certaines obligations de la vie civile; et dans cette acception on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Les lois du devoir, les lois de la bienséance, les lois de l'honnêteté, les lois de lasociété, pour dire, Les choses auxquelles on est obligé par devoir, par bienséance, etc.

On dit, en termes de Philosophie, Les lois du mouvement, pour dire, Les règles selon lesquelles un corps communique son mouvement à un autre corps. On dit à peu près dans le même sens, Les lois de la réfraction, de la réflexion, de la pesanteur, etc.

En termes de Monnoie, Loi signifie Le titre ou le carat auquel les monnoies doivent être fabriquées, ou le fin et la bonté intrinsèque de l'or et de l'argent.

LOI (Page 772)
* LOI. s. f. C'est la règle des actes et des conventions d'un Peuple, émanée de l'Autorité légitime. (Const. de 1795.) Les résolutions du Conseil des Cinq-Cents adoptées par celui des Anciens, sont des Lois. Voyez Décret.

Par la Const. de 1793, les projets arrêtés par le Corps législatif, ne devoient acquerir définitivement le caractère de Loi, que lorsqu'ayant été envoyés à toutes les Communes, le dixiême des Assemblées primaires n'auroit pas réclamé dans les quarante jours qui eussent suivi cet envoi. M MAJ

LOI (Page xj)
LOI portant que l'Exemplaire du Dictionnaire de l'Académie Françoise, chargé de Notes marginales, sera rendu public par les Libraires Smits, Maradan et Compagnie.

Du premier jour complémentaire, l'an III de la République Françoise.

La Convention Nationale, après avoir entendu le Rapport de son Comité d'Instruction publique, décrète ce qui suit:

Art. I. L'Exemplaire du Dictionnaire de l'Académie Françoise, chargé de Notes marginales et interlinéaires, actuellement déposé à la Bibliothèque du Comité d'Instruction publique, sera remis aux Libraires Smits, Maradan et Compagnie, pour être par eux rendu public après son entier achèvement.

Art. II. Lesdits Libraires prendront, avec des Gens-de-Lettres de leur choix, les arrangemens nécessaires pour que le travail soit continué et achevé sans délai.

Art. III. L'Édition sera tirée à quinze mille Exemplaires.

Art. IV. Il en sera prélevé, au nom de la Bépublique, cent Exemplaires, qui seront placés dans les Bibliothèques des Écoles centrales, et autres Bibliothèques publiques.

Art. V. Les Citoyens Smits, Maradan et Compagnie, rembourseront, s'il y a lieu, les frais de copie qui pourront avoir été faits par d'autres, pour cet objet; à la Bibliothèque du Comité d'Instruction publique.

Art. VI. Lesdits Soumissionnaires fourniront une garantie de l'exécution de cette entreprise, entre les mains de la Commission d'Instruction publique, laquelle demeure chargée, et après elle le Ministre qui aura dans ses attributions l'Instruction publique, de l'exécution du présent Décret.

Visé par le Représentant du Peuple, Inspecteur aux Procès-verbaux. Signé Enjubault.

Collationné à l'original, par nous Président et Secrétaires de la Convention Nationale. A Paris, le 2e. jour complémentaire de l'an 3e, de la République Françoise. Signé T. Berlier, Président; J. Poisson et Derazey, Secrétaires.

Pour copie conforme: la Commission des Administrations Civiles, Police et Tribunaux. Le Chargé provisoire, signé Aumont.

En vertu de cette Loi, et d'arrangemens particuliers pris avec le Cit. Maradan, je suis resté seul Éditeur de cet Ouvrage. Les Éditions avouées seront revêtues de ma signature. J'espère que cette précaution ne sera pas illusoire, et que la cupidité ne me forcera pas à solliciter l'application de la Loi contre les Contrefacteurs. TABLE'ALPHABÉTIQUE DES ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS CE DICTIONNAIRE. adj. ou adject...............signifie adjectif. adj. des 2 g. ou adj. des 2 genr.............adjectif des deux genres. adject. ou adjectiv..........................adjectivement. adj. et s. ou adject. et subst...............adjectif et substantif. adv. ou adverb...............................adverbe, adverbialement. conj. ou conjonct............................conjonction. fam. ou famil................................familier, familièrement. f. ou fém. ou fémin...................féminin. fig. ou figur. au fig........................figurément, au figuré. m. ou mas. ou mascul..................masculin. part................................................participe. plur. au plur.......................................pluriel, au pluriel. poétiq..............................................poétiquement. pop. ou popul................................populairement. prép. ou prépos..............................préposition. pron. ou pron. pers..........................pronom personnel. pron. ou prononc.............................prononcez. prov. ou proverb. ou proverbial.......proverbialement. subst. ou substant...........................substantivement. s. f. ou s. fém. ou subst. fémin......substantif féminin. s. m. ou s. masc. ou subst. mascul....substantif masculin. s. f. pl. ou subst. fém. plur................substantif féminin pluriel. s. m. pl. ou subst. masc. plur...............substantif masculin pluriel. s. m. et f. ou subst. masc. et fém...........substantif masculin et féminiu. v. a. ou v. act. ou verb. act.........verbe actif. v. n. ou v. neut. ou verb. neut.......verbe neutre. v. p. ou verb. pron.................................verbe pronominal. v. r. ou verb. récip.........................verbe réciproque. v. réf. ou verb. réfl........................verbe réfléchi. V. Voy.......................................Voyez. DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE.

A. Lettre voyelle, qui forme à elle seule un mot présentant plusieurs acceptions.

A. Lettre. sub. mas. Premier caractère de notre alphabet. Dans presque tous les alphabets l'A précède le B.

Ce caractère reçoit différentes formes, soit dans l'impression, soit dans l'écriture manuelle. L'A majuscule. Le petit a. L'A romain. L'A italiqué.

C'est un nom indéclinable, qui ne prend pas, comme presque tous les noms, une S au pluriel. On écrit deux A, et non pas deux AS.

On dit communément De quelqu'un qui ne sait pas lire, et figurément De quelqu'un qui est fort ignorant, qu'Il ne sait ni A, ni B.

On dit, Une panse d'A, pour dire, Le commencement de la formation de la lettre A, qui, dans l'écriture ordinaire, s'écrit a. Et dans ce sens, quand on a donné quelque chose à écrire à quelqu'un, et qu'il n'y a point encore travaillé, on dit proverbialement qu'Il n'en a pas fait une panse d'a. La même those se dit figurément, pour donner à entendre qu'Un homme qui avoit entrepris de composer quelque ouvrage, n'y a point encore travaillé. On dit aussi, pour signifier qu'Un homme n'a nulle part à un ouvrage d'esprit qu'on lui attribue, qu'Il n'y a pas fait une panse d'a.

On dit aussi figurément, Depuis A jusqu'à Z, pour dire, Depuis le commencement d'une chose jusqu'à la fin.

A. Son. s. m. Le son de l'A est celui qui se prononce par le mouvement le plus naturel de la bouche; aussi entre-t-il dans les premiers mots que prononcent les enfans dans toutes les Langues. Papa, mama.

Le son de l'A, en françois, est le même dans tous les mots: il ne diffère que par sa durée et par des nuances peu sensibles. Il est long ou bref; long dans Trâme, grâce; bref dans Glace, trace.

Dans les deux précédentes acceptions, A est un nom substantif masculin. Il n'appartient au verbe que comme troisième personne du présent de l'indicatif du verbe Avoir. Il a de l'esprit. Il a tort. Elle a aimé.

On l'emploie en ce sens dans cette phrase, qui est un gallicisme, Il y a. On dit, Il y a un homme, pour dire, Il existe un homme; Il y a eu un temps, pour dire, Il fut un temps.

Dans tous les autres cas où l'on emploie le mot A, c'est une Particule qui indique une multitude de rapports, difficiles à nombrer et à classer.

En certains cas, la particule A, sert à remplacer le datif du latin, lorsqu'elle est mise après un mot par lequel elle est régie, et dont elle détermine l'objet: après un verbe, Écrire à quelqu'un; après un substantif, Soumission à l'autorité; après un adjectif, Attentif à la leçon; après un adverbe, Conformément à la règle; après une simple préposition, Jusqu'à Paris.

Dans ce sens il s'unit souvent à l'article le, la, les, et alors il se décline en quelque sorte, puisqu'il se change en au, au lieu de à le, et qu'il a le pluriel aux, au lieu de à les. Obéir au Magistrat, à-la Loi; obéir aux Magistrats, aux Lois.

Sous ce même rapport, A s'emploie dans plusieurs phrases elliptiques, lorsqu'un danger ou un intérêt pressant oblige de n'exprimer que l'idée principale, en supprimant des idées accessoires que l'esprit supplée aisément; comme: Aux armes. À moi. À vous. Au feu. Au meurtre. Au secours.

A, seul, n'est jamais adverbe, comme l'ont avancé quelques Grammairiens; mais il forme une expression adverbiale, lorsqu'il se joint à un adverbe ou à certains noms adjectifs ou substantifs; à un adverbe, comme, Durer à jamais, venir à rien; à un adjectif, Tomber à bas, à tort ou à droit; à un substantif, Parler à propos. Parler tête à tête. Mal à propos. Crier à tue-tête, à pleine tête. Tirer à brûle-pourpoint. Haïr à mort, à la mort. Être blessé à mort. Marcher à tâtons. Aller à reculons. Travailler à bâtons rompus. Juger à boulevue. Décider à la légère. Déchirer à belles dents. Traiter à forfait. Battre du fer à froid. Mâcher à vide. Mettre de l'argent à intérét. Donner à bon compte. Vendre à l'encan.

Dans toutes les autres acceptions du mot , il est une simple préposition, qui exprime différens rapports de situation, de temps, de lieu, de mouvement, etc. Ces diverses significations peuvent se réduire aux prépositions suivantes: Après. Avec. Dans. En. Par. Pour. Selon. Suivant. Sur. Vers.

, dans la signification d'Après. À deux mois de là. À deux jours de là. Aller pas à pas. Arracher brin à brin. Dire mot à mot. Compter sou à sou. Manger morceau à morceau.

, dans la signification d'Avec. Travailler à l'aiguille. Gagner à la pointe de l'épée. Aller à voiles et à rames. Bâtir à chaux et à ciment. Se battre à l'épée et au pistolet. Marcher à petit bruit. Un fusil chargé à balle. Canon chargé à cartouche. Faire brûler à petit feu. Vivre à peu de frais. Donner, prendre à toutes mains. À petit manger bien boire. Fromage à la crème. Bouton à queue. Bâton à deux bouts. Couteau à ressort. Ecuelle à oreilles. Clou à crochet. Chandelier à branches. Chapeau à grands bords. Agir à bonne intention. Prier à mains jointes. Sauter à pieds joints. Recevoir à bras ouverts, etc.

, pour Dans, en. Vivre à Paris. Demeurer à Rome. Retourner à la Ville. Jeter à la rivière. Se promener à la campagne. Blessure à l'épaule, à la cuisse. Il y viendra à son rang. Etre à sa place.

, dans la signification de Par. Obtenir à force de prières. On juge à sa mine. On voit à l'air dont il s'y prend. Aller à courbettes.

, dans la signification de Pour. Prendre à témoin. Inviter quelqu'un à dîner. Une fille à marier. Avoir quelque chose à bon marché. Tenir à honneur. Tenir à injure. On eut bien de la peine à lui faire entendre. Une selle à tous chevaux. Un conte à dormir debout. Fixer à jamais.

, Selon, suivant. Un habit à la mode. Bâtir à la manière d'Italie. Vivre à sa fantaisie. Cela n'est pas à son goût. À ce que je vois. À ce que vous dites. Il faut donc à votre compte, à votre avis.

, dans la signification de Sur. Monter à cheval. Mettre pied à terre. À peine de la vie. Un oiseau qui se bat à la perche.

, dans la signification de Vers. Il tire à sa fin. Venez à moi.

, entre deux noms de nombre, signifie Entre ou environ. Ainsi on dit, Un homme de quarante à cinquante ans, pour dire, Un homme dont l'âge est entre quarante et cinquante ans, ou dont l'âge est d'environ quarante ou cinquante ans; Une troupe de sept à huit cents hommes, pour dire, Une troupe d'hommes dont le nombre est entre sept et huit cents, ou une troupe d'environ sept ou huit cents hommes; Il y avoit six à sept femmes dans cette assemblée, pour dire, Il y avoit environ six à sept femmes.

, sert aussi à marquer le Temps. Se lever à six heures. Dîner à midi. On l'attend à toute heure, à tout moment. Revenir à heure indue. À la fin du mois. À jour préfix. À l'arrivée du courrier. À perpétuité. À l'avenir. Il y parviendra à la longue.

Il sert aussi à marquer le Lieu. Se tenir à l'entrée du bois. Il demeure à deux lieues d'ici, à vingt lieues de là. Être à l'écart, à l'abri, à découvert.

La Situation. À droite. À gauche. À côté. À pied. À cheval.

La Posture, le Geste. Être à genoux. Dos à dos. Nez à nez.

La Manière de vivre, de s'habiller, de se mettre, de marcher, d'agir, de parler, etc. Vivre à la Françoise. S'habiller à l'Espagnole. Un homme à soutane, à cheveux courts. Marcher à petits pas. Courir à toutes jambes, à toute bride. S'embarquer à la hâte. Un homme à bons procédés. Un homme à systèmes. Un homme à grands mots.

La Qualité d'une chose. De l'or à vingt-quatre carats. Du velours à trois poils.

La Quantité. Il en a à foison, à satiété, à milliers.

Le Prix et la Valeur d'une chose. Du vin à vingt sous, à trente sous la pinte. Du drap à vingt francs l'aune.

La Mesure ou le Poids dont on se sert pour la débiter. Vendre du vin à la pinte. Vendre du drap à l'aune. Vendre de la viande à la livre.

, s'emploie aussi pour désigner La cause mouvante, le moyen qui fait agir. Moulin à vent. Moulin à eau. Moulin à bras. Arme à feu.

Le Motif qui fait agir. Il l'a dit à bonne intention. Il ne l'a pas fait à mauvais dessein.

L'État et la Disposition d'une chose. Des fruits à garder. Des fleurs à cueillir.

L'Usage auquel une chose est propre. Terre à froment. Moulin à blé. Moulin à poudre. Moulin à papier. Mouchoir à moucher. Bassin à laver les mains. Bassin à barbe. Bois à brûler. Bois à faire du merrain.

Ce qu'une chose est propre ou destinée à contenir. Un étui à peignes, une boîte à mouches, la bouteille à l'encre, un pot à l'eau, pour dire, Un étui à mettre des peignes, une boîte à mettre des mouches, une bouteille à mettre de l'encre, un pot à mettre de l'eau.

Ce qu'il est convenable de faire, et Le bon ou le mauvais traitement qu'un homme, qu'une chose mérite. C'est un avis à suivre. C'est une partie à remettre. C'est une affaire à accommoder. C'est une occasion à ne pas laisser échapper. C'est un cheval à garder. C'est un homme à récompenser. Il en est plus à craindre. Il n'en est que plus à estimer. C'est un homme à noyer. C'est un homme à nasardes. C'est un livre, non seulement à lire, mais à retenir par coeur.

Ce qui peut arriver. d'une chose, à quoi elle peut servir, et de quoi une personne est capable. C'est une affaire à vous perdre. C'est un procès à ne jamais finir. C'est une entreprise à vous faire honneur. C'est un homme à réussir dans tout ce qu'il entreprendra. Il est homme à se fâcher, à vous jouer d'un mauvais tour.

, joint avec un verbe à l'infinitif, s'explique quelquefois par le gérondif du même verbe. Ainsi, On diroit à le voir, à l'entendre, se résout par, On diroit en l'entendant, en le voyant. Et toutes les autres semblables façons de parler se peuvent résoudre de même.

Quelquefois aussi il s'explique par de quoi, et par de raison pour. Verser à boire. Il n'a pas à manger. Il ne trouve pas à travailler. Il y auroit à craindre. Trouver à redire. Il n'y a pas à balancer. Il n'y a pas à différer.

Il se joint encore à l'infinitif des verbes dans divers autres sens. Il s'emporta à lui dire, jusqu'à lui dire. Il s'abaissa à le prier. S'amuser à causer. Je suis encore à savoir. Il est encore à venir. Je suis ici à l'attendre. C'est à faire à lui d'ordonner des sêtes. Je sais, à n'en point douter, que... C'est à vous à parler. C'est à lui de décider. C'est à savoir s'il le voudra. Il n'y a rien à gagner avec lui, etc.

, s'emploie aussi dans les phrases suivantes, et dans une infinité d'autres, qui seront expliquées chacune en son lieu. Arriver à bord. Se résoudre à tout. Mettre à l'air. Mettre à la voile. Appliquer à la question. Crier à l'aide. Attacher à la muraille. Atteler à la charrue. Coucher à la belle étoile. Jouer à la paume. Jouer à quitte ou à double. Valet à gages. Pension à vie. Ils se prosternèrent à ses genoux. Ils tombèrent à ses pieds. Se tourner à bien, à mal. Se mettre à l'étude. Aller à l'armée, à Rome, à l'Église. Voyons à qui l'aura.

On verra les différens sens de ces phrases, et de celles des articles précédens, aux mots dont elles sont composées.

, lorsqu'il précède l'article masculin, suivi d'un mot qui commence par une consonne, devient Au. V. Au. ABA

Loi (Page 38)
Loi, se dit aussi De certaines obligations de la vie civile; et dans cette acception on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Les lois du devoir, les lois de la bienséance, les lois de l'honnêteté, les lois de lasociété, pour dire, Les choses auxquelles on est obligé par devoir, par bienséance, etc.

On dit, en termes de Philosophie, Les lois du mouvement, pour dire, Les règles selon lesquelles un corps communique son mouvement à un autre corps. On dit à peu près dans le même sens, Les lois de la réfraction, de la réflexion, de la pesanteur, etc.

En termes de Monnoie, Loi signifie Le titre ou le carat auquel les monnoies doivent être fabriquées, ou le fin et la bonté intrinsèque de l'or et de l'argent.

Loi (Page 38)
Loi, signifie aussi, Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l'Asie sous ses lois. Et on appelle La loi du plus fort, La puissance que le plus fort exerce sur le plus foible, sans autre raison que celle d'être plus puissant et plus fort que lui.

On dit figurément, Être sous les lois d'une Femme.

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Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)

LOI (Page 2:129)
LOI par extension, se dit de Certaines règles, de certaines obligations de la vie civile; et, dans cette acception, on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Les lois de l'honneur, du devoir, de la bienséance, de la politesse, de l'honnêteté, de la société, etc.

Les lois de la grammaire, de la syntaxe, Les règles établies, en matière de langage, par la grammaire, par la syntaxe. Toutes les langues ont des locutions particulières, dans lesquelles on s'affranchit des lois ordinaires de la grammaire. Cette construction est contraire aux lois de la syntaxe.

LOI (Page 2:129)
LOI signifie aussi, Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l'Asie sous sa loi, sous ses lois. Les peuples vécurent heureux sous ses lois. La loi du vainqueur. La loi du plus fort.

Être sous les lois d'une femme, Être esclave de ses volontés, de ses caprices.

Subir, recevoir la loi de quelqu'un, Se soumettre à sa volonté.

LOI. s. f. (Page 2:129)
LOI. s. f. Acte de l'autorité souveraine, qui règle, ordonne, permet ou défend. Faire, établir, porter une loi. Proposer, discuter, amender, voter, sanctionner, promulguer, publier une loi. Se soumettre aux lois. Obéir aux lois. Restreindre, modifier, changer une loi. Abroger, rapporter une loi. Modérer la rigueur d'une loi. Citer, alléguer, interpréter une loi. Le préambule, les articles, les dispositions, le texte d'une loi. Loi en vigueur. Loi tombée en désuétude. La majesté, la sainteté des lois. Cela a passé en loi, a force de loi. Il faut moins s'attacher à la lettre, aux termes d'une loi, qu'en saisir l'esprit et l'intention. Solon donna des lois aux Athéniens. Les lois romaines. Les lois françaises. Étudier les lois. Ce juge, cet avocat a fait une profonde étude des lois, a une grande connaissance des lois.

Les lois de la nature, dans le sens physique, Les lois constantes qui règlent l'ordre du monde physique. Les lois de l'attraction, du mouvement, de la pesanteur, de la réfraction de la lumière, sont des lois de la nature.

Les lois de la nature, au sens moral, et, plus ordinairement, La loi naturelle, Les sentiments et les principes de justice et de bienveillance, sans lesquels les sociétés humaines ne pourraient subsister, et que l'auteur de la nature a imprimés dans le coeur de tous les hommes. Aimer ses père et mère, être reconnaissant envers ses bienfaiteurs, sont des lois de la nature. La loi naturelle nous défend de faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'on nous fît. On dit quelquefois en ce sens, La loi de nature. Il se faut entr'aider, c'est la loi de nature.

La loi divine, signifie quelquefois, La loi naturelle; et plus souvent, Les préceptes positifs donnés par la révélation. On dit aussi, dans l'un et l'autre sens, Les lois divines.

La loi ancienne, ou absolument, dans le langage de l'Écriture, La loi, La loi de Moïse, la loi des Juifs. Les livres de la loi. Les docteurs de la loi. Voilà la loi et les prophètes.

La loi nouvelle, ou La loi de grâce, La loi de JÉSUS-CHRIST, la loi des chrétiens.

Les lois humaines, Les lois établies par les hommes pour le maintien et l'ordre des sociétés. Cette action viole toutes les lois, divines et humaines.

La loi des nations, Le droit des gens.

Les lois de la guerre, Les maximes que les nations sont convenues d'observer entre elles pendant la guerre.

La loi fondamentale d'un État, Celle qui règle la nature, l'étendue et l'exercice des pouvoirs du gouvernement. On dit aussi, dans ce sens, La loi constitutionnelle.

La loi de l'État, ou simplement La loi, Toute règle qui est reçue dans l'État, et qui y a force de loi, soit qu'elle ait rapport au gouvernement général, soit qu'elle fixe le droit des particuliers. Observer, exécuter la loi. Enfreindre, violer, transgresser, éluder la loi. Contrevenir à la loi. Déroger à la loi. Dispenser de la loi. Maintenir, faire respecter la loi. Recourir à la loi. Invoquer la loi. Cela est contre la loi, n'est pas permis par la loi. Cela tombe, rentre dans l'exception de la loi.

Lois politiques, Celles qui ont pour objet la conservation de l'État, abstraction faite des sociétés et des individus qu'il renferme.

Lois organiques, Celles qui ont pour objet de régler le mode et l'action des institutions ou établissements dont le principe a été consacré par une loi précédente.

Lois civiles, Celles qui règlent les droits et les devoirs, les intérêts et les rapports des citoyens entre eux.

Lois criminelles, Celles qui déterminent les délits, les crimes, la manière de les poursuivre, et les peines qui y sont applicables.

Loi pénale, Celle qui prononce quelque peine.

Loi fiscale, Celle qui règle la quotité et le mode de perception des contributions publiques.

Loi bursale, Celle qui a pour objet de procurer de l'argent à l'État, dans un cas de nécessité extraordinaire.

Loi somptuaire, Celle qui a pour objet de réprimer le luxe.

Loi martiale, Loi qui autorise l'emploi de la force armée dans certains cas, et après avoir rempli certaines formalités.

Loi agraire, Loi qui, chez les Romains, réglait le partage ou l'administration des terres conquises. Loi annonaire, Celle qui pourvoyait à ce que les vivres n'enchérissent pas.

Loi municipale, Loi qui règle l'administration des communes.

Loi d'exception, Loi qui déroge momentanément à la loi constitutionnelle de l'État, ou à quelque autre loi générale.

La loi du talion, Celle qui veut qu'on traite un coupable de la même manière qu'il a traité ou voulu traiter les autres.

Homme de loi, Celui qui fait profession d'interpréter les lois, jurisconsulte. Consulter un homme de loi, les gens de loi. Il se dit aussi quelquefois, surtout au pluriel, Des gens de justice, des officiers ministériels près des tribunaux.

Fig., Faire loi, Tenir lieu d'une loi, avoir l'autorité, la force d'une loi. Dans les langues vivantes, l'usage fait loi. L'exemple de cet écrivain ne fait pas loi. L'autorité d'Aristote a longtemps fait loi dans les écoles.

Fig., Se faire une loi de quelque chose, S'en imposer à soi-même l'obligation. Il s'est fait une loi de la discrétion. Il s'est fait une loi de se promener tous les matins.

Fig., Faire, donner, dicter, imposer la loi. Commander, ordonner avec autorité. Cet homme veut faire, donner, imposer la loi partout où il est.

N'avoir ni foi ni loi, Être sans religion et sans morale.

Prov., Nécessité n'a point de loi, Un extrême péril, un extrême besoin, peuvent rendre excusables des actions répréhensibles en elles-mêmes.

Prov. et fig., Ce que je vous dis, c'est la loi et les prophètes, C'est une vérité incontestable.

LOI signifie aussi, Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l'Asie sous sa loi, sous ses lois. Les peuples vécurent heureux sous ses lois. La loi du vainqueur. La loi du plus fort.

Être sous les lois d'une femme, Être esclave de ses volontés, de ses caprices.

Subir, recevoir la loi de quelqu'un, Se soumettre à sa volonté.

LOI par extension, se dit de Certaines règles, de certaines obligations de la vie civile; et, dans cette acception, on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Les lois de l'honneur, du devoir, de la bienséance, de la politesse, de l'honnêteté, de la société, etc.

Les lois de la grammaire, de la syntaxe, Les règles établies, en matière de langage, par la grammaire, par la syntaxe. Toutes les langues ont des locutions particulières, dans lesquelles on s'affranchit des lois ordinaires de la grammaire. Cette construction est contraire aux lois de la syntaxe.

LOI. s. f. (Page 2:130)
LOI. s. f. T. de Monnayage. Aloi, titre auquel les monnaies doivent être alliées et fabriquées.

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

LOI. (Page 2:131)
LOI. n. f. Prescription de l'autorité souveraine, qui règle, ordonne, permet ou défend. Proposer, discuter, amender, voter, sanctionner, promulguer, publier une loi. Se soumettre, obéir aux lois. Abroger, rapporter une loi. Citer, alléguer, interpréter une loi. Le préambule, les articles, les dispositions, le texte d'une loi. Loi en vigueur. Loi tombée en désuétude. Cette coutume a maintenant force de loi. Force est restée à la loi. Étudier, connaître les lois. L'esprit d'une loi. La lettre d'une loi. La loi Falloux. La loi Bérenger.

La loi fondamentale d'un État, Celle qui règle la nature, l'étendue et l'exercice des pouvoirs du gouvernement. On dit aussi, dans ce sens, La loi constitutionnelle.

La loi de l'État ou, simplement, La loi, Toute règle qui est reçue dans l'État et qui y a force de loi, soit qu'elle ait rapport au gouvernement général, soit qu'elle fixe le droit des particuliers. Observer la loi. Enfreindre, violer, transgresser, éluder, tourner la loi. Invoquer la loi. Nul n'est censé ignorer la loi.

Lois politiques, Celles qui ont pour objet la conservation de l'État, abstraction faite des sociétés et des individus qu'il renferme.

Lois organiques, Celles qui ont pour objet de régler le mode et l'action des institutions ou établissements dont le principe a été consacré par une loi précédente.

Lois civiles, Celles qui règlent les droits et les devoirs, les intérêts et les rapports des citoyens entre eux.

Lois criminelles, Celles qui déterminent les délits, les crimes, la manière de les poursuivre, et les peines qui y sont applicables.

Loi pénale, Celle qui prononce quelque peine.

Loi fiscale, Celle qui règle la quotité et le mode de perception des contributions publiques.

Loi somptuaire, Celle qui atteint le luxe par l'impôt.

Loi martiale, Loi d'exception qui subordonne les autorités civiles à l'autorité militaire. Proclamer la loi martiale.

Loi d'exception, Loi qui déroge momentanément à la loi constitutionnelle de l'État ou à quelque autre loi générale.

La loi du talion, Loi primitive qui consistait à traiter un coupable de la même manière qu'il avait traité ou voulu traiter autrui. Par extension et figurément, il signifie Conception de justice sommaire qui consiste à rendre oeil pour oeil, dent pour dent.

Loi agraire, Loi qui, chez les Romains, réglait le partage ou l'administration des terres conquises.

Homme de loi, Celui qui fait profession d'interpréter les lois, jurisconsulte. Consulter un homme de loi, les gens de loi. Il se dit aussi quelquefois, surtout au pluriel, des Gens de Justice, des officiers ministériels près des tribunaux.

Fig., Faire loi, Tenir lieu d'une loi, avoir l'autorité, la force d'une loi. Dans les langues vivantes, l'usage fait loi. L'exemple de cet écrivain ne fait pas loi. Prov., Nécessité fait loi.

Fig., Se faire une loi de quelque chose, S'en imposer à soi-même l'obligation. Il s'est fait une loi de la discrétion. Il s'est fait une loi de se promener tous les matins.

Fig., Faire, donner, dicter, imposer la loi, Commander, ordonner avec autorité.

La loi des nations, Le droit des gens.

Les lois de la guerre, Les règles que les nations sont convenues d'observer entre elles pendant la guerre.

LOI signifie aussi Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l'Asie sous sa loi, sous ses lois. Les peuples vécurent heureux sous ses lois. La loi du vainqueur. La loi du plus fort.

Subir, recevoir la loi de quelqu'un, Se soumettre à sa volonté.

LOI se dit spécialement de l'Ensemble des règles de conduite émanant de Dieu ou de ses représentants sur la terre.

Loi divine signifie quelquefois la Loi naturelle, et plus souvent les Préceptes positifs donnés par la révélation. On dit aussi, dans l'un et l'autre sens, Les lois divines. On dit, par opposition, Les lois humaines, Les lois établies par les hommes pour le maintien et l'ordre des sociétés.

L'ancienne loi, ou absolument, dans le langage de l'Écriture, La loi, La loi de Moïse, la loi des Juifs. Les livres de la loi, les docteurs de la loi.

Prov. et fig., Ce qu'écrit cet auteur, c'est la loi et les prophètes, C'est une vérité incontestable.

La loi nouvelle, ou La loi de grâce, La loi de JÉSUS-CHRIST, la loi des chrétiens.

N'avoir ni foi, ni loi, Être sans religion et sans morale.

Prov., Nécessité n'a point de loi, Un extrême péril, un extrême besoin peuvent rendre excusables des actions répréhensibles en elles-mêmes.

Loi morale se dit encore d'un Ensemble de règles de conduite morale imposées par la conscience.

La loi naturelle, Règles de conduite que l'homme trouve dans son instinct, par opposition aux lois écrites. Aimer ses père et mère, être reconnaissant envers ses bienfaiteurs sont des lois naturelles. La loi naturelle nous défend de faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'on nous fît.

On dit quelquefois dans le même sens : La loi de nature. Il faut s'entraider, c'est la loi de nature.

LOI se dit, par analogie, de Ce qui règle l'ordre du monde physique. Lois de la nature. Lois physiques. Les lois de l'attraction, du mouvement, de la pesanteur, de la gravitation. La loi de Mariotte. On dit, par extension, Les lois de l'histoire, de la psychologie, etc. Les lois de l'esprit, de la pensée.

Il se dit aussi, d'une manière plus générale, de Certaines règles, de certaines obligations auxquelles on doit se conformer, et dans cette acception on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Les lois de l'honneur, du devoir, de la bienséance, de la politesse. Les lois de la grammaire, de la syntaxe.

LOI. (Page 2:131)
LOI. n. f. T. de Monnayage. Titre auquel les monnaies doivent être alliées et fabriquées.


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