Dictionnaires d'autrefois
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Il y a 14 entrées dans Nicot, Thresor de la langue française (1606) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) (Go), Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5) (Go)

Nicot, Thresor de la langue française (1606)

accent (Page 6)

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Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694)

ACCENT (Page 6)
ACCENT. s. m. Infléxion de la voix, maniére de prononcer. Il n'a point de mauvais accent. on connoist à son accent de quelle Province il est. accent Normand. accent Gascon.

On dit poëtiquement. Les accens de la voix. tristes accens. accens plaintifs. les doux accens de sa voix.

Il se prend aussi quelquefois pour Un certain ton qui marque l'intention de la personne, & qui donne à ses paroles un sens different de celuy qu'elles ont naturellement. Il m'a dit cela d'un certain accent. c'est l'accent qui offense, on flatte souvent avec des termes injurieux, c'est l'accent qui fait tout.

Accent signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une syllabe pour marquer la différente prononciation ou la différente nature d'un mot. Accent aigu /. accent grave `. accent circonflexe ^. On met un accent aigu sur un é fermé, par exemple, sur beauté, donné. On met un accent grave, sur , adverbe de lieu; pour le distinguer de la, pronom féminin. On met un accent circonflexe sur les mots dont a retranché une lettre, comme sur le mot âge qui s'écrivoit autrefois aage.

Accentuer. v. act. Mettre des accens sur les lettres. Il ne sçait pas accentuer.

Accentué, [accentu]ée. part. Un é accentué.

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Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

ACCENT (Page 12)
ACCENT Signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une voyelle, soit pour en faire connoître la prononciation, soit pour distinguer le sens d'un mot, d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Accent aigu '. Accent grave `. Accent circonflexe ^. Ainsi on met un accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, & qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, santé, charité. On met un accent grave sur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans procès, succès. On le met aussi sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article. Et l'on met un accent circonflexe sur les syllabes longues, comme dans ces mots, âge, tête, gîte, côte, flûte.

ACCENT. s.m. (Page 12)
ACCENT. s.m. Élevation plus ou moins forte de la voix sur certaines syllabes, & manière de les prononcer plus ou moins longues ou brèves. On connoît à son accent de quelle Province il est. Accent gascon. Accent Normand. On dit que, Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent; c'est-à-dire, qu'il ne faut point avoir d'accent Provincial, mais qu'on ne doit avoir que l'accent de la Cour & de la Capitale.

On dit poëtiquement, Les accens de la voix. Tristes accens. Accens plaintifs. Les doux accens de sa voix.

ACCENT Signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une voyelle, soit pour en faire connoître la prononciation, soit pour distinguer le sens d'un mot, d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Accent aigu '. Accent grave `. Accent circonflexe ^. Ainsi on met un accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, & qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, santé, charité. On met un accent grave sur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans procès, succès. On le met aussi sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article. Et l'on met un accent circonflexe sur les syllabes longues, comme dans ces mots, âge, tête, gîte, côte, flûte.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

ACCENT (Page A019b)

ACCENT, s. m. [Ak-san: le t ne se prononce pas; en a le son d'an, il est long.] l'Acad. définit l'accent, une élévation plus ou moins forte de la voix sur certaines syllabes, et une manière de les prononcer plus ou moins longues ou brèves. Mais c'est confondre l'accent avec la prononciation. Leur signification est bien diférente. Tous deux ont raport au langage, mais la prononciation exprime le plus ou le moins d'exactitude à marquer les accens, les brèves et les longues, à suprimer ou à faire sentir les lettres qui doivent être muettes, ou se faire entendre: accent est une inflexion de voix et de gosier particulière aux diférentes Provinces. On peut avoir une bone prononciation, et un mauvais accent et vice versâ. Le peuple même, en certaines Provinces, a un joli accent, quoiqu'il fasse quelquefois des faûtes contre les règles de la prononciation: dans d'autres, au contraire, les persones les mieux élevées ont un accent rude et désagréable, quoiqu'elles observent ces règles très-exactement. La mauvaise prononciation peut se corriger; mais le mauvais accent ne se corrige jamais parfaitement. On peut doner des règles de prononciation, on ne peut pas doner des préceptes pour l'accent. Enfin, les nuances de l'accent sont plus fines et plus délicates que celles de la prononciation. FER.
   ACCENT est aussi un terme poétique. "Les doux accens de sa voix: tristes accens; accens plaintifs. Acad. Il se met toujours au pluriel.
   ACCENT est encore une petite marque mise sur une voyelle, ou pour en faire connoître la prononciation, ou pour distinguer le sens d'un mot, de celui d'un autre mot, qui s' écrit de même, comme adv. de la pronom.
   Il y a en français trois sortes d'accens; l'aigu ('), le grave (`) et le circonflexe (^) qui, réunissant les deux autres, présente la figure d'un chevron.
   Le 1er. l'accent aigu, se met sur tous les é fermés, soit au commencement, soit au milieu, soit à la fin des mots: Édit, vérité, témérité. — Lorsque l'e est suivi d'un z, on n'y met point l'aigu, le propre du z final étant de rendre fermé l'e qui précéde. Ex. nez, assez, vous avez, vous parlerez. — La Touche se plaignait avec raison, au comencement de ce siècle, qu'il y eût peu d'Auteurs qui fussent exacts à marquer l' é fermé. "Les uns, dit-il, ne l'accentuent jamais; les autres le marquent en certaines syllabes et ne le font pas en d'autres, plus par coutume que par bone raison. Il ajoute que "il est très-fàché que Mrs. de l'Académie n'aient pas fixé dans leur Dictionaire la prononciation de l'é fermé, qui est souvent douteûse pour beaucoup de gens. Il auroit pû se plaindre aussi de Richelet, qui a eu la même négligence. — Dans la dernière Édition de son Dictionaire, l'Académie a marqué régulièrement les accens. Et depuis l'impression de celui d'orthographe, les Imprimeurs sont plus exacts, et supléent à la paresse, et quelquefois à l'ignorance des Auteurs. Mais ils doivent se piquer d'une exactitude encore plus grande. — Nous espérons que ce Dictionaire y contribuera de quelque chôse.
   L'accent grave se met sur les è fort ouverts, suivis d'une s à la fin: procès, succès, etc. Il se met encore sur à, lorsqu'il est article ou préposition, pour le distinguer d'a verbe, il a; sur adverbe, pour le distinguer de la article ou pronom; sur adv. (ubi) pour le distinguer de ou conjonction (vel).
   La Touche était fort surpris qu'il n'y eût que très-peu de gens qui se servissent de l'accent grave pour marquer l'e ouvert, quoique ce dût être là son véritable usage; les uns l'accentuant d'un aigu, les aûtres mettant un z après cet e, dans les mots qui viennent du latin: accés ou accez, procés ou procez, succés ou succez; ce qui confond les signes de la prononciation, pour lesquels sont établis les accens, et induit en erreur un grand nombre de persones. Il reproche cette méthode vicieûse d'accentuer, à Mrs. de l'Acad. qui écrivaient trés, prés, aprés, accés, etc. et procez, succez, congrez, etc. et il cherche vainement la diférence de ces deux ortographes, toutes deux irrégulières. — Tout le monde, Auteurs, Imprimeurs, Lexicographes, et entre autres, l'Académie, s'est corrigé là-dessus.
   Rem. Depuis quelque temps, on place aussi l'accent grâve sur des e pénultièmes, qui ont un son moyen, et qui sont suivis d'un e muet: nièce, remède, collège, zèle, crème, cène, père, mère, thèse, prophète, brève, etc. — L'Acad. marque plusieurs de ces e pénultièmes avec l'accent aigu; mais cet e n'est pas fermé: l'accent aigu ne doit donc pas en être le signe. Il serait à souhaiter qu'on consacrât l'accent grave à cet è moyen, et qu'on réservât le circonflexe pour l'e ouvert. — Il conviendrait aussi qu'on marquàt d'un accent grâve la terminaison en et, comme l'ont fait quelques Auteurs et Imprimeurs, quoiqu'en petit nombre; projèt, regrèt, et qu'on marquât du circonflexe~ les è ouverts: succês, procês, etc.
   On écrit sans accent les noms terminés en er, et, el, ec; enfer, net, fiel, sec. Ce serait un secours pour les étrangers, les jeunes gens, & les provinciaux, d'y mettre un accent, ou grave, ou circonflexe, suivant que l'e est moyen ou ouvert. Les terminaisons des noms en er en auraient plus besoin encore que les autres, pour ne pas les confondre avec les verbes terminés de même, où l'e est fermé.
   L'accent grave serait aussi utile pour marquer l'e moyen, exprimé par des consones redoublées devant l'e muet; et au-lieu d'écrire belle, immortelle, musette, trompette, on devrait mettre avec l'accent, bèle, immortèle, musète, trompète, comme quelques-uns le fesaient autrefois, au dire de La Touc. Ce serait le moyen de simplifier l'orthographe, et de la mettre à portée du grand nombre.
   Enfin, l'accent circonflexe ne se doit mettre que sur les voyelles longues, tant au milieu qu'à la fin des mots. Il marque ordinairement le retranchement d'une lettre employée dans l'ancienne orthographe: âge, tête, gîte, tantôt, etc. qui s'écrivaient autrefois aage, teste, giste, tantost, etc.
   On met aussi l'acc. circ.sur la 3e. pers. sing. de l'imparfait du subjonctif: qu'il allât, qu'il vît, qu'il fût, qu'il eût. Outre que la syllabe est longue, cet accent distingue ce temps du préterit de l'indicatif où elle est brève. j'allas, je vis, je fus, j'eus; ou des participes vu, reçu, où plusieurs mettent mal-à-propos l'accent, sous prétexte qu' il remplace une voyelle retranchée; veu, reçeu, etc.
   Rem. Il serait à souhaiter qu'on marquât du circonflexe les syllabes longues, barbâre, colêre, empîre, aurôre, lectûre; emphâse, thêse, surprîse., chôse, mûse, ôser, etc. Cet accent ne choquerait pas les yeux: ce ne serait pas un nouveau caractère introduit dans la langue; & l'on aurait par ce moyen une prosodie abrégée; tout le monde étant averti qu'il n'y a de syllabes longues que celles qui seraient marquées de cet accent. J'avais eu cette pensée avant de la voir dans La Touche. Si cet usage utile s'établit, nous lui laisserons, si l'on veut, la petite gloire de cette invention.

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Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)

Accent (Page 11)
Accent, se dit aussi d'Une prononciation vicieuse propre à certaines Provinces ou au peuple. On connoît à son accent de quelle Province il est. Accent gascon. Accent Normand. On dit que, Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent; c'est - à - dire, qu'Il ne faut point avoir d'accent Provincial, mais qu'on doit prononcer comme les gens instruits de la Capitale.

On dit poétiquement: Les accens de la voix. Tristes accens. Accens plaintifs. Les doux accens de sa voix. On dit aussi dans le style oratoire et soutenu, Les accens de la douleur, de la pitié, de la tendresse, etc.

Accent (Page 11)
Accent, signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une voyelle, soit pour en faire connoître la prononciation, soit pour distinguer le sens d'un mot, d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Accent aigu. Accent grave. Accent circonflexe. Ainsi on met un accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met un accent grave sur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans procès succès. On le met aussi sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. Et l'on met un accent circonflexe sur les voyelles longues, comme dans ces mots, Age, tête, gîte, côte, flûte.

ACCENT (Page 11)
ACCENT. s. m. Terme de Grammaire. Élévation ou abaissement de la voix sur certaines syllabes.

Accent, se dit aussi d'Une prononciation vicieuse propre à certaines Provinces ou au peuple. On connoît à son accent de quelle Province il est. Accent gascon. Accent Normand. On dit que, Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent; c'est - à - dire, qu'Il ne faut point avoir d'accent Provincial, mais qu'on doit prononcer comme les gens instruits de la Capitale.

On dit poétiquement: Les accens de la voix. Tristes accens. Accens plaintifs. Les doux accens de sa voix. On dit aussi dans le style oratoire et soutenu, Les accens de la douleur, de la pitié, de la tendresse, etc.

Accent, signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une voyelle, soit pour en faire connoître la prononciation, soit pour distinguer le sens d'un mot, d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Accent aigu. Accent grave. Accent circonflexe. Ainsi on met un accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met un accent grave sur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans procès succès. On le met aussi sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. Et l'on met un accent circonflexe sur les voyelles longues, comme dans ces mots, Age, tête, gîte, côte, flûte.

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Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)

ACCENT (Page 1:15)
ACCENT se dit absolument de L'accent tonique, et Des syllabes mêmes sur lesquelles porte cet accent. En grec, en italien, etc., la connaissance des accents, de l'accent est extrêmement importante. Déplacer l'accent.

ACCENT (Page 1:15)
ACCENT se dit quelquefois Du langage même. Les accents de la douleur, de la pitié, de la tendresse, etc. Il a l'accent de la vérité, de la conviction. Poétiq.: Les accents de sa voix. Tristes accents. Accents plaintifs.

ACCENT (Page 1:15)
ACCENT se dit aussi Des inflexions de voix particulières à une nation, aux habitants de certaines provinces, ou aux personnes du peuple. Accent national. Accent anglais, italien. Accent gascon. Accent normand. On connaît à son accent de quelle province il est. L'accent des gens du peuple à Paris est un peu traînant.

Il se dit, particulièrement et absolument, de La prononciation des personnes de province, par opposition à Celle des gens instruits de la capitale. Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent. Il a encore de l'accent. Il a perdu, conservé son accent.

ACCENT (Page 1:15)
ACCENT signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une syllabe, sur une voyelle, soit pour indiquer l'accent tonique, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit enfin pour distinguer le sens d'un mot d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Nous avons en français trois accents: l'accent aigu ('), l'accent grave (`), et l'accent circonflexe (^). On met l'accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met l'accent grave sur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans Procès, succès: on le met aussi sur à, préposition, pour le distinguer de a, troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe Avoir: on le met également sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. On met un accent circonflexe sur les voyelles longues où il indique la suppression d'une voyelle, comme dans Age, rôle (Aage, roole), ou celle d'une s, comme dans Tête, gîte, côte, flûte (Teste, giste, coste, fluste).

ACCENT. s. m. (Page 1:15)
ACCENT. s. m. T. de Gram. Élévation ou abaissement de la voix sur certaines syllabes, modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes et des mots.

Accent grammatical ou prosodique, Celui dont la grammaire, dont la prosodie fixe les règles. Lorsqu'il s'agit seulement de L'élévation de la voix sur une des syllabes du mot, on le nomme Accent tonique.

Accent oratoire ou pathétique, Celui qui convient à un orateur pour exprimer et exciter les affections de l'âme.

ACCENT se dit absolument de L'accent tonique, et Des syllabes mêmes sur lesquelles porte cet accent. En grec, en italien, etc., la connaissance des accents, de l'accent est extrêmement importante. Déplacer l'accent.

ACCENT se dit quelquefois Du langage même. Les accents de la douleur, de la pitié, de la tendresse, etc. Il a l'accent de la vérité, de la conviction. Poétiq.: Les accents de sa voix. Tristes accents. Accents plaintifs.

ACCENT se dit aussi Des inflexions de voix particulières à une nation, aux habitants de certaines provinces, ou aux personnes du peuple. Accent national. Accent anglais, italien. Accent gascon. Accent normand. On connaît à son accent de quelle province il est. L'accent des gens du peuple à Paris est un peu traînant.

Il se dit, particulièrement et absolument, de La prononciation des personnes de province, par opposition à Celle des gens instruits de la capitale. Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent. Il a encore de l'accent. Il a perdu, conservé son accent.

ACCENT signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une syllabe, sur une voyelle, soit pour indiquer l'accent tonique, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit enfin pour distinguer le sens d'un mot d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Nous avons en français trois accents: l'accent aigu ('), l'accent grave (`), et l'accent circonflexe (^). On met l'accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met l'accent grave sur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans Procès, succès: on le met aussi sur à, préposition, pour le distinguer de a, troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe Avoir: on le met également sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. On met un accent circonflexe sur les voyelles longues où il indique la suppression d'une voyelle, comme dans Age, rôle (Aage, roole), ou celle d'une s, comme dans Tête, gîte, côte, flûte (Teste, giste, coste, fluste).

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

ACCENT. (Page 1:10)
ACCENT. n. m. T. de Grammaire. Élévation de la voix sur une syllabe, dans un mot, Modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes et des mots. Mettre l'accent sur un mot que l'on veut faire valoir.

Accent grammatical ou prosodique, Celui dont la grammaire, dont la prosodie fixe les règles. Lorsqu'il s'agit seulement de l'élévation de la voix sur une des syllabes du mot, on le nomme Accent tonique.

Il se dit d'une manière plus générale de l'Intonation qui convient à l'expression des divers sentiments. Les accents de la passion. Des accents plaintifs. L'accent de la nature, de la sincérité. Et par suite il peut s'appliquer aux divers genres littéraires. L'accent oratoire.

Il se dit absolument de l'Accent tonique et des Syllabes mêmes sur lesquelles porte cet accent. En grec, en italien, etc., la connaissance des accents, de l'accent est extrêmement importante. Déplacer l'accent.

Il se dit aussi des Inflexions de voix particulières à une nation, aux habitants de certaines provinces. Accent national. Accent anglais, italien. Accent gascon. Accent normand, provençal. On connaît à son accent de quelle province il est.

En ce sens il s'emploie quelquefois absolument. Il a de l'accent. Il a perdu, il a conservé son accent.

ACCENT se dit aussi d'un Signe spécial qui se met sur une syllabe, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit pour distinguer le sens d'un mot d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Nous avons en français trois accents : l'accent aigu ( '), l'accent grave ( ` ) et l'accent circonflexe ( ^ ), On met l'accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met l'accent grave sur un è ouvert, comme dans Procès, succès; on le met aussi sur à, préposition, pour le distinguer de a, troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe Avoir; on le met également sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. On met un accent circonflexe sur les voyelles longues où il indique ordinairement la suppression d'une voyelle ou d'une consonne qui figuraient anciennement, comme dans Âge, rôle (Aage, roole); Âne, fête, tête, gîte, côte (Asne, feste, teste, giste, coste).


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