Dictionnaires d'autrefois
Dictionnaires des 17ème, 18ème, 19ème et 20ème siècles

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Il y a 5 entrées dans Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) (Go), Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5) (Go)

Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694)

M (Page 1)
M Substantif fem. Lettre consonne, la douziesme des lettres de l'Alphabet. On prononce Emme. Une grande M. une petite m. les jambages d'une M.

Quand cette lettre est à la fin d'un mot elle se prononce comme l'n finale, ainsi on prononce: Nom, parfum, faim, comme s'il y avoit non, parfun, fain. Mais dans les mots estrangers comme Jerusalem. Stokolm. Salm. le Krim &c. elle conserve sa veritable prononciation.

Elle ne se prononce encore que comme une N. quand elle est au milieu d'un mot devant un b ou un p, ou une n. Ainsi on prononce, Embleme. employ. embarras. empire. impatience. comparaison. condamner. solemnel &c. comme s'il y avoit, Enbleme. enploy. enbarras. enpire. conparaison. condanner. solennel. Il en faut excepter les mots pris du Grec, comme, Amnistie. Memnon. Memnosine. &c. où elle retient toute sa prononciation.

Lors qu'elle est devant une autre m. dans les mots composez de la particule en, elle se prononce encore comme une n, ainsi on prononce, Emmener. emmailloter &c. comme si on escrivoit, Enmener, enmailloter. Hors de là elle retient sa prononciation ordinaire, comme dans immediatement, comminatoire, commodité &c. MAC

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Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

M (Page 63)
M Lettre consonne, la treizième des lettres de l'Alphabet; substantif féminin, suivant l'appellation ancienne, qui prononçoit Emme; & substantif masculin, suivant l'appellation moderne, qui prononce Me.

Quand cette lettre est à la fin d'un mot, elle ne rend qu'un son nasal. Ainsi on prononce, Nom, parfum, faim, comme s'il y avoit Non, parfun, fain. Mais dans la plupart des mots étrangers, comme, Abraham, Jérusalem, Stokholm, Amsterdam, &c. elle se prononce comme si elle étoit suivie d'une e muet.

Cette lettre ne se prononce encore que comme N, quand elle est au milieu d'un mot devant B, P, ou N. Ainsi on prononce, Emblême, emploi, embarras, empire, impatience, comparaison, condamner. Il en faut excepter certains mots, comme, Amnistie, memnon, somnifére, &c. qui sont empruntés des autres langues, où elle retient toute sa prononciation.

Lorsque cette lettre est redoublée dans les mots composés de la particule En, la première se prononce encore comme N. Ainsi on prononce, Emmener, Emmaillotter, &c. comme si on écrivoit, Enmener, enmaillotter. Hors de-là elle retient sa prononciation ordinaire, comme dans Immédiatement, comminatoire, &c.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

M (Page B579b)

M, s. f. On prononce ème, suivant l'apellation anciène, et me suivant la nouvelle. — C'est la 13e lettre de l'Alphabet, et la neuvième des consones. = Quand elle est au comencement de la syllabe, c'est une des consones apelées liquides, parce que le son en est doux et coulant, et une des labiales, parce qu'elle se prononce des lèvres: ma, me, mi, mo, mu. Quand elle termine la syllabe, elle forme avec la voyèle ou la diphtongue qui la précède, une voyèle nazale. Ainsi, am, em, im, om, um, sont de vraies voyèles, des sons simples; quoiqu'ils soient exprimés avec deux caractères. Voy. la lettre N. — Dans ces ocasions, ils ont le son d'an, en, in, on, un; excepté à la tête des mots començant par imm, où les deux m ont leur son naturel. — Remarquez, 1°. que ces syllabes, am, em, im, om, um peuvent se trouver devant une voyèle ou devant une consone. Si elles se troûvent devant une voyèle, la voyèle précédente fait toute seule une syllabe, et l'm apartient à la voyèle suivante: elle n'est point alors nazale; mais labiale. Ainsi dans Image, Amitié, etc. I et A ont leur son propre, et m se joint à l'a ou à l'i suivant: I-ma-ge, A-mitié. — Devant un b ou un p, elles sont nazales et ont le son d'an: Am-bition, empêcher, etc. prononcez an-bi-cion, an-pêché, etc. = 2°. Si l'm est redoublée aprês l'a, on n'en prononce ordinairement qu'une, Grammaire, Épigramme, abondamment, etc. pron. gramère, épigrame, abon-daman, etc. — Aprês l'e, elle est nazale, et a le son d'an: emmanché. Pron. Anmanché. = 3°. Devant l'n, elle se prononce dans amnistie, hymne, indemnité, et ses dérivés, automnal, calomnie, somnambule, et quelques mots grecs, comme Memnon, Agamemnon. Prononcez comme s'ils étaient écrits a-me-nistie, hi-mè-ne, inda-me-nité, etc. l'e muet surajouté extrêmement bref. Il ne se prononce point dans damner et ses dérivés, condamner, condamnation. Prononcez condâné, condânation. Et ainsi de solemnel, si on l'écrit avec une m. Aujourd' hui on écrit solennel avec deux n. = 4°. Les voyèles nazales prènent l'm au lieu de l'n devant b, p, ph, et m: chambre, ample; amphithéâtre; puissamment; embarras, empire, emmener; imbu, importun, Nymphe, immortel; tomber, trompeur, triomphe, nommer, humble, etc. = 5°. L'm finale se prononce toujours, mais elle prend le son de l'n. "Nom, renom, faim, etc. Pron. non, renon, fein, etc. — Exceptez Jérusalem, Éphrem, qu'on prononce Jérusalème, Éphrème, l'e final très-muet. = 5°. L'm se redouble ordinairement après les syllabes, im, com, gom, pom, som, hom; immense; commerce; pomme, gomme, somme, homme, hommage, etc. mais comme, exceptez après im, la 2e m ne se prononce pas, M. Duclos écrit, come, gome, home, some, et nous écrivons nous-mêmes comerce, comode, homage. — Dans l'anciène ortographe, qui prévaut encôre, il n'y a d'aûtre exception que comète, comédie et ses dérivés, comité, concomitance. — Dans toute aûtre circonstance l'm n'est point redoublée, à six mots près, qui sont dommage, femme, lemme, dilemme, nommément, où l'on n'en prononce qu'une. M. Duclos écrit fame: nous écrivons domage, nomément: on pourrait aussi écrire lème, dilème.
   Le son de l'm consone est le même en français que celui de morgen en allemand, de mind, en anglais, de meno en italien, de memar en Espagnol.

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Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)

M. s. f. et m. (Page 2:139)
M. s. f. et m. Consonne, la treizième lettre de l'alphabet. Lorsqu'on l'appelle Emme, suivant la prononciation ancienne et usuelle, le nom de cette lettre est féminin. Une M (emme). Lorsqu'on l'appelle Me, suivant la méthode moderne, ce nom est masculin. Un M (me) majuscule.

Quand cette lettre est à la fin d'un mot, elle ne rend qu'un son nasal. Ainsi on prononce, Nom, parfum, faim, comme s'il y avait, Non, parfun, fain. Mais dans la plupart des mots étrangers, Abraham, Jérusalem, Stockholm, Amsterdam, etc., elle se prononce comme si elle était suivie d'un e muet. Adam est une des exceptions à cet usage.

M, se prononce comme n, quand elle est au milieu d'un mot devant b ou p. Ainsi on prononce, Emblème, emploi, embarras, empire, impatience, comparaison, comme s'il y avait, Enblème, inpatience, conparaison.

Dans certains mots, où cette lettre est suivie de l'n, comme Amnistie, Memnon, somnifère, etc., on la prononce pleinement, tandis qu'on ne la prononce point dans les mots Damner, automne.

Lorsque cette lettre est redoublée dans les mots composés de la préposition En, la première m se prononce comme n. Ainsi on prononce, Emmener, emmaillotter, etc., comme si on écrivait, Enmener, enmaillotter. Hors de là, elle retient sa prononciation ordinaire, comme dans Immédiatement, immense, comminatoire, etc.

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

M. (Page 2:138)
M. (On prononce EMME.) n. f. Une M. La treizième lettre de l'alphabet. Elle représente une des consonnes.

Quand M est précédée de A, E I ou Y, O, U, elle forme souvent avec cette lettre une voyelle nasale, et, par suite, ne se prononce pas, comme dans Champ, Chambre, Temple, Sembler, Faim, Timbre, Thym, Bombe, Dompter, Ombre, Parfum. Elle ne se prononce pas non plus dans Damné, Automne. Elle se prononce, au contraire, dans certains mots d'origine latine ou étrangère, comme Album, Ultimatum, Pensum, Abraham, Jérusalem, Éphraïm, Stockholm.

Quand l'M est redoublée, après A, E I ou Y, O, U, tantôt la seconde m seule se prononce, comme dans Gramme, Femme, Homme, Somme, tantôt les deux M se prononcent, comme dans Grammaire, Immédiatement, Immense, Comminatoire.

Lorsque cette lettre est redoublée dans les mots composés de la préposition En, la première m se prononce comme n. Ainsi on prononce Emmener, Emmailloter, etc., comme si on écrivait Enmener, Enmailloter.

Elle se prononce également dans certains mots où cette lettre est suivie de l'n comme Amnistie, Somnifère, Memnon.


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