Dictionnaires d'autrefois
Dictionnaires des 17ème, 18ème, 19ème et 20ème siècles

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Il y a 19 entrées dans Nicot, Thresor de la langue française (1606) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) (Go), Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5) (Go), Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5) (Go)

Nicot, Thresor de la langue française (1606)

autre (Page 62)
A l'autre, Prononcé par ennuy, est une maniere de parler Françoise, par laquelle on parle par saouleté, et hodé d'une chose. Terence en l'Eunuque l'a proprement dit en ce mesme sens par ces mots, Ecce autem alterum, Comme si à quelqu'un, ayant longuement esté importuné d'une personne, luy survenoit un autre importun aussi, il diroit à l'autre. Comme s'il disoit, En voicy encores un pareil en importunité. Comme s'il disoit par ironie, Je n'ay pas esté assez importuné, sans l'estre encore de cet autre icy.

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Dictionnaire de L'Académie française, 1st Edition (1694)

AUTRE (Page 73)
AUTRE. Pronom relatif de tout genre, qui marque de la distinction, de la difference entre deux choses, ou entre une & plusieurs. En voilà un, voilà l'autre. vous le verrez une autre fois. il avoit desja perdu un oeil, il a encore perdu l'autre. ils estoient deux freres, l'aisné est mort, l'autre est encore en vie. cet autre-là fait bien mieux. autre est la ville de Vienne en Daufiné, autre la ville de Vienne en Austriche. il est seul, il n'y en a point d'autre. ils estoient faits l'un pour l'autre. ne prenez pas l'un pour l'autre. où sont les autres? l'un & l'autre. les uns & les autres. il y en a d'uns & d'autres. cet homme-là n est pas fait comme les autres. nous autres. vous autres.

Il se dit quelquefois, Pour marquer une personne indeterminée. Un autre, quelque autre vous dira mieux que moy. tout autre que luy. comme dit l'autre. Ce dernier est proverbial, & bas.

On dit aussi, L'autre jour, Pour marquer indeterminément quelqu'un des jours qui sont passez.

Autre, Se dit aussi, Pour marquer de deux ou plusieurs choses ou personnes, celle qui est la meilleure, la plus estimable, la plus importante. Vous me loüez un tel, mais celuy-cy est bien un autre homme. le vin d'Argenteüil est bon, mais celuy de Reims est bien d'autre vin, un autre vin. il a esté mis en prison, pour dettes, mais depuis on l'a accusé de fausse monnoye, c'est une autre affaire.

Autre, Se dit aussi, Pour marquer la ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux choses ou deux personnes. C'est un autre luy- mesme. c'est un autre Alexandre. cette ville est un autre Paris.

Autre, Se dit aussi, Pour marquer un grand changement dans une personne ou dans une chose. C'est un autre homme. il est tout autre. il en a fait un autre maison.

Autre, Se dit dans plusieurs phrases proverbiales, dans lesquelles il y a presque tousjours un substantif sous-entendu.

L'un vaut l'autre, pour dire, qu'Il n'y a pas à choisir, qu'il n'y a pas de la difference.

Il y en a d'uns & d'autres, pour dire, Il y en a de bons & de mauvais.

Je ne connois autre, pour dire, Je le connois fort.

Il en fait bien d'autres, il en sçait bien d'autres, pour dire, Ce n'est pas là tout ce qu'il sçait faire.

A d'autres, pour dire, Adressés-vous à d'autres personnes pour &c.

En voicy d'un autre, pour dire, Voicy un nouveau détour, une nouvelle affaire, un nouvel embarras.

Ils sont nés l'un pour l'autre, pour dire, Ils sont d'une mesme humeur, & s'accordent parfaitement bien.

Prendre l'un pour l'autre, pour dire, Se méprendre.

Il dit d'un, & fait d'autre, pour dire, Que ses actions sont contraires à ses discours.

Entre autres choses, C'est une façon de parler, pour marquer qu'on ne demeure pas d'accord de ce qui est avancé.

Comme dit l'autre. Façon de parler populaire & basse, pour citer en general sans nommer personne. Car comme dit l'autre, il faut bien &c.

D'autre part. Maniere de parler adv. D'ailleurs. D'autre part on doit considerer que &c.

Autrefois. adv. Anciennement, au temps passé. On croyoit autrefois que. on voyoit autrefois. c'estoit autrefois la coustume. vous pretendiez autrefois que.

Autrement. adv. D'une autre façon. Faisons autrement. il faut vivre autrement. je ne le veux pas comme cela, je le veux autrement. il est fait tout autrement que vous ne croyez.

Il sign. dans plusieurs phrases, Sinon, sans cela, à faute dequoy. Dites-luy qu'il soit plus sage, qu'autrement on le chastiera, autrement il s'en trouvera mal. il vous a vendu sa charge à telle condition, autrement il ne l'eust pas fait.

Autrement, Avec la negative pas, signifie Guere. C'est un homme qui n'est pas autrement riche. il n'est pas autrement disposé à faire cela. est-il malade? pas autrement, mais il est chagrin.

Autruy. s. m. collectif qui n'a point de pluriel, il signifie, Les autres personnes. Il ne faut pas desirer le bien d'autruy, la femme d'autruy. ne fais à autruy que ce que tu voudrois qui te fust fait à toy- mesme. juger d'autruy par soy-mesme. estre logé chez autruy.

On dit en termes de Chancellerie, Sauf en autres choses nostre droit, & l'autruy en toutes.

On dit proverbialement, Le mal d'autruy n'est que songe, pour dire, qu'Il nous touche peu, qu'il fait peu d'impression sur nous.

Qui s'attend à l'escuelle d'autruy est souvent mal disné, pour dire, qu'Il faut travailler soy-mesme à ses propres affaires. AUV

AUVENT. &brace; Voy VENT. AUX

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Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)

AUTRE (Page 138)
AUTRE se dit quelquefois pour marquer une personne indéterminée. J'aime mieux que vous l'appreniez d'un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Tout autre que lui ne s'en seroit pas si bien tiré.

On dit, L'autre jour, pour désigner indéterminément un des jours précédens.

AUTRE (Page 138)
AUTRE se dit aussi pour Plus excellent, meilleur. L'homme dont vous parlez est habile; mais celui que je vous dis est bien un autre homme. Le vin de Tonnerre est bon; mais celui de Rheims est bien d'autre vin, est tout un autre vin.

Il signifie quelquefois, De plus grande conséquence, de plus grande importance. Il avoit été mis en prison pour dettes, mais depuis on l'a accusé de fausse monnoie; c'est bien une autre affaire.

On dit d'un homme qui a changé en bien ou en mal, qu'Il est un autre homme, tout un autre homme, qu'il est devenu tout autre. Et il se dit plus ordinairement d'un changement en bien, que d'un changement en mal.

AUTRE (Page 138)
AUTRE se dit aussi pour marquer La ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux personnes, entre deux choses. C'est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette Ville est un autre Paris.

AUTRE (Page 138)
AUTRE se met quelquefois absolument en diverses phrases proverbiales où le substantif est sous-entendu. Il n'en fait point d'autres. Il en sait bien d'autres. En voici d'un autre, &c. pour dire, Il a bien fait d'autres choses, d'autres tours. Voici une chose encore plus surprenante, &c. On dit à peu près dans le même sens, C'est une autre paire de manches.

On dit dans le discours familier, L'un vaut l'autre. Ils sont aussi bons, & aussi mauvais l'un que l'autre, pour dire, Il n'y a pas de différence de l'un à l'autre. Il y en a d'uns & d'autres, pour dire, Il y en a de bons & de mauvais. Et d'un homme dont les actions sont contraires à ses discours, qu'Il dit d'une façon, & qu'il fait de l'autre.

On dit aussi d'un homme qu'on connoît fort, Je ne connois autre. Et parlant à ceux qui nous veulent tromper, ou nous faire accroire quelque chose, À d'autres, comme si on disoit, Adressez-vous à d'autres.

AUTRE. Pronom relatif de t. g. (Page 138)
AUTRE. Pronom relatif de t. g. qui marque Distinction, différence entre deux choses, ou entre une & plusieurs. Des deux livres que vous demandiez, voilà l'un, voilà l'autre. Ce que vous ne ferez pas dans un temps, vous le ferez dans un autre, vous le ferez dans l'autre. Quelle autre chose souhaitez-vous de moi? Des deux frères, l'un a pris le parti de l'Église, & l'autre le parti de l'Épée. Ils étoient aigris l'un contre l'autre. Ils paroissent faits l'un pour l'autre. Ils sont nés l'un pour l'autre. Il ne faut pas prendre l'un pour l'autre, confondre l'un avec l'autre. Il y a une grande différence entre l'un & l'autre. Il fit un beau discours, & entre autres choses il dit. Autre est la ville de Vienne en Autriche, & autre la ville de Vienne en Dauphiné. Autre chose est une simple affirmation, & autre chose est une affirmation avec serment. L'un & l'autre. Les uns & les autres. L'un & l'autre y a manqué. L'un & l'autre nous ont manqué. Il s'y trouva plusieurs personnes de considération, & entre autres. Nous autres, vous autres, eux autres, façons de parler familières.

AUTRE se dit quelquefois pour marquer une personne indéterminée. J'aime mieux que vous l'appreniez d'un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Tout autre que lui ne s'en seroit pas si bien tiré.

On dit, L'autre jour, pour désigner indéterminément un des jours précédens.

AUTRE se dit aussi pour Plus excellent, meilleur. L'homme dont vous parlez est habile; mais celui que je vous dis est bien un autre homme. Le vin de Tonnerre est bon; mais celui de Rheims est bien d'autre vin, est tout un autre vin.

Il signifie quelquefois, De plus grande conséquence, de plus grande importance. Il avoit été mis en prison pour dettes, mais depuis on l'a accusé de fausse monnoie; c'est bien une autre affaire.

On dit d'un homme qui a changé en bien ou en mal, qu'Il est un autre homme, tout un autre homme, qu'il est devenu tout autre. Et il se dit plus ordinairement d'un changement en bien, que d'un changement en mal.

AUTRE se dit aussi pour marquer La ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux personnes, entre deux choses. C'est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette Ville est un autre Paris.

AUTRE se met quelquefois absolument en diverses phrases proverbiales où le substantif est sous-entendu. Il n'en fait point d'autres. Il en sait bien d'autres. En voici d'un autre, &c. pour dire, Il a bien fait d'autres choses, d'autres tours. Voici une chose encore plus surprenante, &c. On dit à peu près dans le même sens, C'est une autre paire de manches.

On dit dans le discours familier, L'un vaut l'autre. Ils sont aussi bons, & aussi mauvais l'un que l'autre, pour dire, Il n'y a pas de différence de l'un à l'autre. Il y en a d'uns & d'autres, pour dire, Il y en a de bons & de mauvais. Et d'un homme dont les actions sont contraires à ses discours, qu'Il dit d'une façon, & qu'il fait de l'autre.

On dit aussi d'un homme qu'on connoît fort, Je ne connois autre. Et parlant à ceux qui nous veulent tromper, ou nous faire accroire quelque chose, À d'autres, comme si on disoit, Adressez-vous à d'autres.

COMME DIT L'AUTRE Façon de parler populaire, dont on se sert pour citer en général sans nommer personne. Car, comme dit l'autre, il faut bien, &c.

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Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)

AUTRE (Page A228b)

AUTRE, pénult. longue. Aûtre.

AUTRE (Page A228b)

AUTRE, pron. relat. [Ôtre, 1re lon. 2e e muet.] Diférent, contraire, oposé. Quand il est joint à un substantif, il est adjectif; un aûtre homme, une aûtre afaire. Il n'est pronom que quand il s'emploie substantivement. "Nul aûtre que vous n'y auroit consenti: un aûtre l'auroit fait. Je ne conais aûtre; passer d'un sujet à un aûtre.
   Mes crimes... les voici... je n'en connois point d'aûtres;
   C'est d'avoir trop long-temps laissé régner~ les vôtres.       P. Marion Cromv.
  1°. AûTRE est quelquefois répété à la tête de chacun des membres de la phrâse: "Aûtre est l'ordre dont on se sert pour instruire son Lecteur: aûtre est l'ordre qu'on doit employer, pour achever de le convaincre, quand il est instruit.
   2°. AûTRE précède ordinairement le substantif, comme on peut le voir par les ex. ci-dessus. Joint à tout, il peut précéder ou suivre: C' est un tout aûtre homme: c'est un homme tout aûtre. L'oreille et le goût doivent guider dans cette construction. Car, p. ex. on ne dirait pas indiféremment, C'est toute aûtre chôse, ou, c'est chôse tout autre. La dernière manière ne vaut rien.
   3°. * Quelque peu d'autres est une manière de parler, qui n'est pas française. On dit: un petit nombre d'aûtres. "Raphaël, Poussin et quelque peu d'autres. Fleury.
   4°. Quand aûtre est suivi de que; il exige la négative ne: "* On ne voit pas les objets, ou on les voit autres qu'ils sont. Du Plaisir. Dites: qu'ils ne sont. — Il n'admet ni pas; ni point. Voy. PAS ou POINT. n°. 1°.
   5°. AûTRE s'emploie quelquefois sans article et sans équivalent de l'article. "C'est aûtre chôse est mieux que, c'est une aûtre chôse. "Sans qu'aûtre que lui s'en mélât, mieux que, sans qu'aucun aûtre, etc.
   6°. Avec ce pronom l'adv. bien prend l'art. indéfini contre son ordinaire. "bien d'autres, et non pas bien des aûtres: Bien d'autres que Luther se briseront contre cette pierre. Boss.
   7°. AûTRE marque quelquefois une persone ou une chôse indéterminée. "Quelque aûtre vous le dira mieux que moi. L'aûtre jour; un des jours précédens. = Aûtre; meilleur, de plus grande conséquence. "C'est bien un aûtre homme, une aûtre affaire. = Il marque aussi la ressemblance: "C' est un autre César, un autre Alexandre; c. à. d. un nouveau César, etc. = Il y en a d'uns et d'aûtres, de bons et de mauvais.
   8°. Sans aûtre, joint à un nom sans article, doit être employé au singulier plutôt qu'au pluriel; sans aûtre forme de procès, et non sans autres formes, etc. Voy. PROCèS: "Les hommes, plus guidés par la coutume que par la raison, suivent, sans autres recherches, les moeurs dominantes de leur siècle. Hist d'Angl. J'aimerais mieux, sans autre recherche. V. TOUT.
   9°. Quand l'un l'aûtre sont employés sans la conjonction et; l'un est au nominatif, l'autre à un câs oblique: "Ils s'aiment l'un l'autre; ils se sont donnés le mot l'un à l'autre; à l' envi l'un de l'autre.
   1°. L'un et l'aûtre se met, ou avec le singulier, ou avec le pluriel. Tous nos bons Auteurs sont pleins d' exemples des deux manières; et il est également bien de dire: "L'un et l'autre vous a obligé, ou vous ont obligé. Avec ni, c'est encôre de même: "Ni l'un ni l'aûtre ne vaut rien, ou ne valent rien. Vaug. Bouh. — Chapelain pensait que le singulier est plus élégant; et Th. Corn. est d'avis qu'il est plus dans l'usage. = Plusieurs, et Bouhours même et La Touche pensaient que, l'un et l'autre est une espèce de neutre, et qu'on peut l'employer au masc. quoique les substantifs qui précèdent soient fém. On citait en exemple cette phrâse de Patru, puriste renomé: "Que ce soit avarice ou ambition, ou peut-être l' un et l'aûtre. M. de Wailly aimerait mieux l'une et l'autre, et moi aussi. Je crois qu'on trouverait peu d'exemples à l'apui de celui de Patru. — Que si les substantifs sont de diférens genre, le masc. l'emporte, comme de raison, d'autant plus que l'aûtre étant des deux genres, peut être atribué au féminin. "Que ce soit penchant ou raison, ou peut-être l'un et l'autre.
   11°. Quand il y a une préposition devant l' un, on en met aussi une devant l'aûtre. "Il est ami de l'un et de l'autre; je ne l'ai fait ni pour l'un ni pour l'autre. Vaug. Acad. Wailly.
   12°. L'un et l'aûtre, ou est adj. et alors il doit suivre le verbe et non pas le précéder. "* M. Le Pelletier et M. Bignon, l'un et l'autre moururent à la fin de l'année. Acad. des Inscript. Il falait, moururent l'un et l'autre; ou il est subst. à la tête de la phrâse: alors il précède le verbe. Ainsi, après avoir dit: "M. Le Pelletier et M. Bignon étoient deux illustres Académiciens, on aurait dit: "L'un et l'autre moururent, ou mourut à la fin de l'année.
   13°. Quand l'un et l'autre est régi à l'acusatif, il suit la règle des pronoms personels, c. à. d. qu'il doit être précédé de les, placé devant le verbe. "On les a payés l'un et l'autre, et non pas, comme dit un Éditeur des OEuvres de Bossuet: "* Calvin fit diférentes professions de Foi, pour satisfaire l'un et l'autre (Zuingle et Luther.) Il falait dire: pour les satisfaire l'un et l'autre.
   14°. Quand il y a raport de réciprocité de l'un à l'autre, on retranche la conjonction et: "Nous devons nous aider les uns les autres, et non pas les uns et les aûtres. Alors l'un ou les uns devient nominatif, et l'aûtre ou les aûtres se déclinent suivant le câs qu'exige le régime. "À~ l'envi l'un de l'autre; ils se sont doné le mot l' un à l'autre; et non pas, comme dit un Auteur anonyme: "* Il manque éfrontément aux égards que l'on se doit mutuellement les uns les autres. Dites: les uns aux aûtres. — Fontenelle dit: ils s'instruisoient l'un et l'autre. Retranchez et. — "J'admirai cette singularité, qui faisoit que nous nous fuyons l'un et l'autre. Anon. Et est de trop. "Il (Josephe) se retira avec le reste dans une caverne, où ils s'égorgèrent les uns et les autres. Beraud de Bercastel. Hist. de l'Égl. Il falait, les uns les aûtres. — Que ce soit la faute des Auteurs ou des Imprimeurs, la remarque ne sera pas inutile.
   * Fénélon dit: les uns regardoient les aûtres. Il les sépare mal-à-propos: Dites: "Ils se regardaient les uns les aûtres. — * Le P. Barre décline l'un comme l'aûtre. "Ils brûloient les vaisseaux des uns des autres. Dites: les uns des aûtres.
   15°. Quand il y a raport de comparaison entre l' un et l'autre, le 1er doit toujours précéder, et le second doit toujours suivre. Mde. de Sévigné, après avoir observé cet ordre dans le 1er membre de la phrâse, l'intervertit dans le second: "Voilà deux bones veûves, Mde. de Senneterre et Mde. de Leuville. L'une est plus riche que l'autre, mais l'autre est plus jolie que l'une. Cela ne peut se dire qu'en plaisantant.
   Rem. Autres ou Autrui se dit relativement à des persones à peu près égales. Je ne pense pas qu'on doive dire d'un Prince qu'il avait du penchant à faire du bien et à rendre service aux autres, comme le dit Rollin dans l'Hist. Anc. j'aimerais mieux dire, à tout le monde. Voy. AUTRUI. n°. 2°.
   On dit dans le style familier; il en a bien vu d'aûtres, on sous-entend évènemens. En voici bien d'une aûtre, c. à. d. quelque chôse de plus surprenant ou de plus fâcheux. — À~ d'autres! c. à. d. j'en crois rien.
   Au loup, s'écria-t-il, au loup! Tout le hameau
   Rit à son tour: à d'autres, je vous prie,
   Répondit-on! l'on ne nous y prend plus:
   Guillot le goguenard fit des cris superflus.
   On crut que c'étoit fourberie.
       Richer.
Comme dit l'aûtre. Façon de parler populaire, dont on se sert pour citer en général, sans nomer persone. "Car, comme dit l'autre, il faut suporter ce qu'on ne peut empêcher.

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Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)

Autre (Page 103)
Autre, se dit quelquefois pour marquer Une personne indéterminée. J'aime mieux que vous l'appreniez d'un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Tout autre que lui ne s'en seroit pas si bien tiré.

AUTRE (Page 103)
AUTRE. Adjectif ou pronom relatif des 2 g. qui marque Distinction, différence entre deux choses, ou entre une et plusieurs. Des deux livres que vous demandiez, voici l'un, voilà l'autre? Des deux frères, l'un a pris le parti de l'Église, et l'autre le parti de l'Épée. Ils étoient aigris l'un contre l'autre. Ils paroissent faits l'un pour l'autre Ils sont nés l'un pour l'autre. Il ne faut pas prendre l'un pour l'autre, confondre l'un avec l'autre. Il y a une grande différence entre l'un et l'autre. Les uns et les autres. L'un et l'autre y a manqué. L'un et l'autre nous ont manqué.

On dit, Nous autres, vous autres, eux autres. Ces façons de parler sont familières.

On dit dans le discours familier, L'un vaut l'autre; ils sont aussi bons, et aussi mauvais l'un que l'autre, pour dire, Il n'y a pas de différence de l'un à l'autre; Il y en a d'uns et d'autres, pour dire, Il y en a de bons et de mauvais; et d'Un homme dont les actions sont contraires à ses discours, qu'Il dit d'une façon, et qu'il fait de l'autre.

Cet autre. Ah! cet autre! Écoutez ce que nous dit cet autre! Façons de parler extrêmement familières, et même populaires, et qui expriment une sorte de mépris de la personne à qui on les applique.

Comme dit l'autre. Façon de parler populaire, dont on se sert pour citer en général sans nommer personne. Car, comme dit l'autre, comme dit cet autre, il faut bien, etc.

Autre, se dit quelquefois pour marquer Une personne indéterminée. J'aime mieux que vous l'appreniez d'un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Tout autre que lui ne s'en seroit pas si bien tiré.

Autre, n'est souvent qu'un simple adjectif. Ce que vous ne ferez pas dans un temps, vous le ferez dans un autre. Quelle autre chose souhaitez-vous de moi? Entre autres choses. Autre chose est une simple affirmation, autre chose est une affirmation avec serment. Autre est la Ville de Vienne en Autriche, et autre la Ville de Vienne en Dauphiné.

On dit, L'autre jour, pour désigner indéterminément Un des jours précédens.

Autre, se dit aussi pour, Plus excellent, meilleur. L'homme dont vous parlez est habile; mais celui que je vous dis est bien un autre homme. Le vin de Tonnerre est bon; mais celui de Reims est bien d'autre vin, est tout un autre vin.

Il signifie quelquefois, De plus grande conséquence, de plus grande importance. Il avoit été mis en prison pour dettes, mais depuis on l'a accusé de fausse-monnoie; c'est bien une autre affaire.

On dit d'Un homme qui a changé en bien ou en mal, qu'Il est un autre homme, tout un autre homme, qu'il est devenu tout autre; et il se dit plus ordinairement d'Un changement en bien, que d'un changement en mal.

Autre, se dit aussi pour marquer La ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux personnes, entre deux choses. C'est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette Ville est un autre Paris.

Autre, se met quelquefois absolument en diverses phrases proverbiales où le substantif est sous-entendu. Il n'en fait point d'autres. Il en sait bien d'autres. En voici bien d'une autre, en voici bien d'un autre, etc. pour dire, Il ne fait point d'autres actions; Il a bien fait d'autres choses, d'autres tours; Voici une chose encore plus surprenante, etc. On dit à peu près dans le même sens et familièrement, C'est une autre paire de manches.

On dit aussi d'Un homme qu'on connoît fort, Je ne connois autre. Et parlant à ceux qui nous veulent tromper ou nous faire accroire quelque chose, À d'autres; comme si on disoit, Adressez-vous à d'autres.

Autre (Page 103)
Autre, n'est souvent qu'un simple adjectif. Ce que vous ne ferez pas dans un temps, vous le ferez dans un autre. Quelle autre chose souhaitez-vous de moi? Entre autres choses. Autre chose est une simple affirmation, autre chose est une affirmation avec serment. Autre est la Ville de Vienne en Autriche, et autre la Ville de Vienne en Dauphiné.

On dit, L'autre jour, pour désigner indéterminément Un des jours précédens.

Autre (Page 103)
Autre, se met quelquefois absolument en diverses phrases proverbiales où le substantif est sous-entendu. Il n'en fait point d'autres. Il en sait bien d'autres. En voici bien d'une autre, en voici bien d'un autre, etc. pour dire, Il ne fait point d'autres actions; Il a bien fait d'autres choses, d'autres tours; Voici une chose encore plus surprenante, etc. On dit à peu près dans le même sens et familièrement, C'est une autre paire de manches.

On dit aussi d'Un homme qu'on connoît fort, Je ne connois autre. Et parlant à ceux qui nous veulent tromper ou nous faire accroire quelque chose, À d'autres; comme si on disoit, Adressez-vous à d'autres.

Autre (Page 103)
Autre, se dit aussi pour marquer La ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux personnes, entre deux choses. C'est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette Ville est un autre Paris.

Autre (Page 103)
Autre, se dit aussi pour, Plus excellent, meilleur. L'homme dont vous parlez est habile; mais celui que je vous dis est bien un autre homme. Le vin de Tonnerre est bon; mais celui de Reims est bien d'autre vin, est tout un autre vin.

Il signifie quelquefois, De plus grande conséquence, de plus grande importance. Il avoit été mis en prison pour dettes, mais depuis on l'a accusé de fausse-monnoie; c'est bien une autre affaire.

On dit d'Un homme qui a changé en bien ou en mal, qu'Il est un autre homme, tout un autre homme, qu'il est devenu tout autre; et il se dit plus ordinairement d'Un changement en bien, que d'un changement en mal.

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Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)

AUTRE (Page 1:136)
AUTRE se dit aussi dans le sens de Second, pour exprimer la ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux personnes ou entre deux choses. C'est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette ville est un autre Paris.

Il s'emploie quelquefois absolument, pour dire Une autre personne, en général, sans en désigner aucune en particulier. J'aime mieux que vous l'appreniez d'un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Quel autre s'en serait avisé? À votre place, un autre se serait empressé de venir. Tout autre que lui ne s'en serait pas si bien tiré. C'est à lui que je veux avoir affaire, et non à d'autres. D'autres sauraient vous flatter; moi, je vous dis la vérité.

Les autres, Les autres personnes en général, autrui. Il est plus aisé d'être sage pour soi que pour les autres. Vous rejetez toujours la faute sur les autres. Il se méfie toujours des autres.

Fam., Être toujours chez l'un ou chez l'autre, Être souvent en visite chez les diverses personnes que l'on connaît.

Pop., Comme dit l'autre, comme dit cet autre, Comme on dit. Il faut, comme dit l'autre, souffrir ce qu'on ne peut éviter.

Pop., Ah! cet autre! Écoutez ce que nous dit cet autre! s'emploient Pour faire entendre que l'on ne croit pas aux paroles de quelqu'un, et pour lui témoigner une sorte de mépris.

Fam., À d'autres! Allez conter ces histoires, ces sornettes à d'autres, je n'y crois point.

Fam., Je ne connais autre, C'est une personne que je connais beaucoup.

AUTRE (Page 1:136)
AUTRE signifie aussi, Supérieur en mérite, plus important, de plus grande conséquence. L'homme que vous me citez est habile, mais celui dont je vous parle est bien un autre homme. Le vin de Mâcon est bon, mais celui de Beaune est bien d'autre vin, est tout un autre vin. Vous loger, passe; mais vous nourrir, c'est une autre affaire. Il avait été mis en prison pour dettes, mais on l'accuse maintenant d'avoir volé: c'est bien une autre affaire.

Prov. et fig., C'est une autre paire de manches, voici bien une autre paire de manches, C'est une autre affaire, voici bien une autre affaire.

AUTRE. Adjectif des deux genres (Page 1:135)
AUTRE. Adjectif des deux genres qui marque Distinction, différence entre les personnes ou les choses, et qu'on emploie ordinairement avec ellipse du nom auquel il se rapporte, lorsque ce nom est déjà exprimé dans la phrase. Connaissez-vous mon autre soeur? Il amena son frère et deux autres personnes. N'avez-vous que ces deux enfants? j'en ai encore un autre, deux autres. Tel homme recherche ce que tel autre méprise. Il faut appeler un autre médecin. Il paya deux de ses créanciers, mais il ne donna rien aux autres. Je garde ce cheval, et je vous cède l'autre. On ne peut comparer cet animal à aucun autre. L'épée d'une main et le pistolet de l'autre. Quelle autre chose voulez-vous de moi? C'est autre chose que j'exige. Entre autres choses. Votre habit est usé, il faut en acheter un autre. Ce que vous ne ferez pas dans un temps, vous le ferez dans un autre. Revenez une autre fois. Souvent il est gai; d'autres fois il est morne et sombre. Autre chose est une simple affirmation, autre chose est une affirmation avec serment. Autre est promettre, autre est donner. L'une et l'autre saison est favorable. J'ai parcouru l'une et l'autre région. Des clameurs s'élevèrent dans l'une et dans l'autre armée. D'une et d'autre manière. Aller de côté et d'autre. Nous nous reverrons autre part. Voyez PART.

Il s'emploie dans le même sens avec l'article, comme une sorte de relatif, et s'oppose à L'un, les uns, ou à quelque autre terme analogue. Des deux livres que vous me demandez, voici l'un, voilà l'autre. Des deux frères, l'un a pris le parti de l'Église, et l'autre le parti de l'épée. Ils sont morts l'un et l'autre. Ils ne sont morts ni l'un ni l'autre. L'un et l'autre y a manqué. L'un et l'autre sont venus. Ni l'un ni l'autre ne viendra. Ni l'un ni l'autre ne viendront. Les uns et les autres. Je veux l'un et l'autre, les uns et les autres. Prenez ceux-ci, et laissez-moi les autres. Je prends les miens, et je laisse tous les autres. Il est chez l'un ou chez l'autre. Il y a une grande différence entre l'un et l'autre. Il en veut à l'un et à l'autre. Ils étaient les uns noirs, les autres blancs. Les uns allaient à droite, d'autres à gauche, d'autres dans tous les sens. Se louer l'un l'autre. Ils se haïssent l'un l'autre. À l'envi l'un de l'autre. Elles médisent l'une de l'autre. Ils étaient aigris l'un contre l'autre. Ils paraissent faits, ils sont nés l'un pour l'autre. Il ne faut pas prendre l'un pour l'autre, confondre l'un avec l'autre. Ils se succédaient les uns aux autres. S'unir l'un à l'autre, l'un avec l'autre. Ils sont dupes les uns des autres.

C'est un autre homme, tout un autre homme, ou mieux un tout autre homme; il est devenu tout autre, je le trouve tout autre, se dit D'un homme qui a changé en bien ou en mal. On l'emploie le plus ordinairement en bonne part.

Fam., Parler de choses et d'autres, S'entretenir, parler de diverses choses. Nous parlâmes de choses et d'autres, mais il ne fut nullement question de vous.

Il dit d'une façon et il fait d'une autre, Ses discours et ses actions ne s'accordent pas.

Fam., L'autre jour, désigne indéterminément Un des derniers jours qui ont précédé celui où l'on parle. J'ai rencontré, l'autre jour, monsieur votre frère.

Prov., Autres temps, autres soins, D'autres circonstances demandent une conduite différente. Autres temps, autres moeurs, Les moeurs, les usages changent avec le temps.

Fam., Nous autres, vous autres, Nous, vous.

Fam., L'un vaut l'autre; ils sont aussi bons et aussi mauvais l'un que l'autre; qui voit l'un voit l'autre, Il n'y a pas de différence de l'un à l'autre. On dit aussi, Il y en a d'uns et d'autres, Il y en a de bons et de mauvais.

Fam., C'est tout un ou tout autre, Il n'y a point de milieu, il n'y a point à choisir entre les deux propositions qui sont faites.

L'un dans l'autre, l'un portant l'autre, En compensant l'un avec l'autre. Ces objets coûtent tant, l'un dans l'autre, l'un portant l'autre.

Fam., Il n'en fait pas d'autres, se dit D'un homme qui fait quelque sottise ou commet quelque étourderie, et signifie, qu'Il lui arrive souvent d'en faire de pareilles.

Fam., Il en sait bien d'autres, Il est capable de bien d'autres tours.

Fam., J'en ai vu bien d'autres, J'ai vu des choses bien plus extraordinaires que celle-là.

Fam., En voici bien d'un autre ou d'une autre, Voici une chose encore plus surprenante; Voici une chose à laquelle on ne s'attendait pas.

AUTRE signifie aussi, Supérieur en mérite, plus important, de plus grande conséquence. L'homme que vous me citez est habile, mais celui dont je vous parle est bien un autre homme. Le vin de Mâcon est bon, mais celui de Beaune est bien d'autre vin, est tout un autre vin. Vous loger, passe; mais vous nourrir, c'est une autre affaire. Il avait été mis en prison pour dettes, mais on l'accuse maintenant d'avoir volé: c'est bien une autre affaire.

Prov. et fig., C'est une autre paire de manches, voici bien une autre paire de manches, C'est une autre affaire, voici bien une autre affaire.

AUTRE se dit aussi dans le sens de Second, pour exprimer la ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux personnes ou entre deux choses. C'est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette ville est un autre Paris.

Il s'emploie quelquefois absolument, pour dire Une autre personne, en général, sans en désigner aucune en particulier. J'aime mieux que vous l'appreniez d'un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Quel autre s'en serait avisé? À votre place, un autre se serait empressé de venir. Tout autre que lui ne s'en serait pas si bien tiré. C'est à lui que je veux avoir affaire, et non à d'autres. D'autres sauraient vous flatter; moi, je vous dis la vérité.

Les autres, Les autres personnes en général, autrui. Il est plus aisé d'être sage pour soi que pour les autres. Vous rejetez toujours la faute sur les autres. Il se méfie toujours des autres.

Fam., Être toujours chez l'un ou chez l'autre, Être souvent en visite chez les diverses personnes que l'on connaît.

Pop., Comme dit l'autre, comme dit cet autre, Comme on dit. Il faut, comme dit l'autre, souffrir ce qu'on ne peut éviter.

Pop., Ah! cet autre! Écoutez ce que nous dit cet autre! s'emploient Pour faire entendre que l'on ne croit pas aux paroles de quelqu'un, et pour lui témoigner une sorte de mépris.

Fam., À d'autres! Allez conter ces histoires, ces sornettes à d'autres, je n'y crois point.

Fam., Je ne connais autre, C'est une personne que je connais beaucoup.

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Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)

AUTRE. (Page 1:103)
AUTRE. Adjectif et pronom des deux genres. Il marque que les personnes ou les choses dont on parle sont différentes de celles dont on vient de parler. Connaissez-vous mon autre soeur? Il amena son frère et deux autres personnes. Appeler un autre médecin. Quelle autre chose voulez-vous de moi? C'est autre chose que j'exige. Entre autres choses. Revenez une autre fois. Nous nous reverrons autre part. Voyez PART. N'avez-vous que ces deux enfants? J'en ai encore un autre, deux autres. On ne peut comparer cet animal à aucun autre. Votre habit est usé, il faut en acheter un autre. Ce que vous ne ferez pas dans un temps, vous le ferez dans un autre. Autre est promettre, autre est donner.

C'est un autre homme, tout un autre homme, ou mieux un tout autre homme. Il est devenu tout autre, se dit d'un Homme qui a changé en bien ou en mal.

Prov., Autres temps, autres soins, D'autres circonstances demandent une conduite différente. Autres temps, autres moeurs, Les moeurs, les usages changent avec le temps.

Fam., Il n'en fait pas d'autres, se dit d'un Homme qui fait quelque sottise ou commet quelque étourderie et signifie qu'Il lui arrive souvent d'en faire de pareilles.

Fam., Il en sait bien d'autres, Il est capable de bien d'autres tours.

Fam., J'en ai vu bien d'autres, J'ai vu des choses bien plus extraordinaires que celle-là. J'ai passé par des épreuves bien plus pénibles.

Fam., En voici bien d'un autre ou d'une autre, Voici une chose encore plus surprenante, voici une chose à laquelle on ne s'attendait pas.

Fig. et fam., C'est une autre paire de manches, Voici bien une autre paire de manches, C'est une autre affaire, voici bien une autre affaire.

AUTRE, avec l'article défini, s'emploie aussi en opposition avec L'UN, LES UNS ou un terme analogue, pour distinguer deux êtres ou deux choses ou bien encore deux groupes d'êtres ou de choses déterminés ou indéterminés. Souvent il est gai, d'autres fois il est morne et sombre. Autre chose est une simple affirmation, autre chose est une affirmation avec serment. L'une et l'autre saison est favorable. J'ai parcouru l'une et l'autre région. Des clameurs s'élevèrent dans l'une et dans l'autre armée. D'une et d'autre manière. Tel homme recherche ce que tel autre méprise. Il paya deux de ses créanciers et ne donna rien aux autres. Je garde ce cheval et je vous cède l'autre. Aller de côté et d'autre. Des deux livres que vous me demandez, voici l'un, voilà l'autre. Des deux frères, l'un a pris le parti de l'Église et l'autre le parti de l'épée. Ils sont morts l'un et l'autre. Ils ne sont morts ni l'un ni l'autre. L'un et l'autre y a manqué. L'un et l'autre sont venus. Ni l'un ni l'autre ne viendra. Les uns et les autres. Je veux l'un et l'autre, les uns et les autres. Prenez ceux-ci et laissez-moi les autres. Je prends les miens et je laisse tous les autres. Il est chez l'un ou chez l'autre. Il y a une grande différence entre l'un et l'autre. Il en veut à l'un et à l'autre. Ils étaient les uns noirs, les autres blancs. Les uns allaient à droite, d'autres à gauche, d'autres dans tous les sens. Se louer l'un l'autre. Ils se haïssent l'un l'autre. À l'envi l'un de l'autre. Elles médisent l'une de l'autre. Ils étaient aigris l'un contre l'autre. Ils paraissent faits, ils sont nés l'un pour l'autre. Il ne faut pas prendre l'un pour l'autre, confondre l'un avec l'autre. Ils se succédaient les uns aux autres. S'unir l'un à l'autre, l'un avec l'autre. Ils sont dupes les uns des autres. Il est autre que je croyais, que je ne croyais, que je ne le croyais.

Fam., Être toujours chez l'un ou chez l'autre, Être souvent en visite chez les diverses personnes que l'on connaît.

Fam., Parler de choses et d'autres, S'entretenir, parler de diverses choses. Nous parlâmes de choses et d'autres, mais il ne fut nullement question de vous.

Il dit d'une façon et il fait d'une autre, Ses discours et ses actions ne s'accordent pas.

Fam., L'autre jour désigne indéterminément Un des derniers jours qui ont précédé celui où l'on parle. J'ai rencontré, l'autre jour, votre frère.

Fam., Nous autres, vous autres, se dit au lieu de Nous, Vous, quand, à propos de tel ou tel fait, on veut distinguer plus précisément ceux qui parlent ou ceux à qui l'on s'adresse de ceux qui sont présents ou absents et marquer une opposition entre eux.

Fam., L'un vaut l'autre, Ils sont aussi bons, aussi mauvais l'un que l'autre. Qui voit l'un voit l'autre, Il n'y a pas de différence de l'un à l'autre.

Fam., C'est tout un ou tout autre, C'est tout l'un ou tout l'autre. Il n'y a point de milieu, il n'y a point à choisir entre les deux propositions qui sont faites.

L'un dans l'autre, l'un portant l'autre, En compensant l'un avec l'autre. Ces objets coûtent tant, l'un dans l'autre, l'un portant l'autre. Ces deux fermes rapportent, l'une dans l'autre, tant par an.

Il signifie aussi Supérieur en mérite, plus important, de plus grande conséquence. L'homme que vous me citez est habile, mais celui dont je vous parle est bien un autre homme. Ce vin de Mâcon est bon, mais celui dont je vous parle est bien d'autre vin, est tout un autre vin. Vous loger, passe; mais vous nourrir, c'est une autre affaire.

Il se dit aussi dans le sens de Second, pour exprimer la ressemblance, l'égalité, la conformité qu'il y a entre deux personnes ou entre deux choses. C'est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette ville est un autre Paris.

Il s'emploie quelquefois absolument pour dire Une autre personne, en général, sans en désigner aucune en particulier. J'aime mieux que vous l'appreniez d'un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Quel autre s'en serait avisé? À votre place, un autre se serait empressé de venir. Tout autre que lui ne s'en serait pas si bien tiré. C'est à lui que je veux avoir affaire et non à d'autres. D'autres sauraient vous flatter; moi, je vous dis la vérité.

Les autres, Les autres personnes en général, autrui. Il est plus aisé d'être sage pour soi que pour les autres. Vous rejetez toujours la faute sur les autres. Il se méfie toujours des autres.

Pop., Comme dit l'autre, comme dit cet autre, Comme on dit. Il faut, comme dit l'autre, souffrir ce qu'on ne peut éviter.

Pop., Ah! cet autre! Écoutez ce que nous dit cet autre! s'emploient pour faire entendre que l'on ne croit pas aux paroles de quelqu'un et pour lui témoigner une sorte de mépris.

Fam., À d'autres! Allez conter ces histoires, ces sornettes à d'autres, je n'y crois point.


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